Dans la Macron Academy
VIDÉO. Casting. Enquête sur la commission nationale
d'investiture d'En marche !. La machine à fabriquer les députés de la
majorité d'Emmanuel Macron.
Défense d'entrer ! Deux fois par
semaine, la salle réservée aux conférences de presse, une grande pièce sans âme
au 5e étage du QG d'En marche !, est occupée par une cellule quasi
secrète. Six femmes et trois hommes s'y enferment
de 9 à 19 heures. Ici, le temps de leur mission (estimée à
cent trente heures), les « neuf » sont privés de portable – on les
place dans un coffre ! –, ils n'ont droit qu'à trois pauses de cinq
minutes dans la journée, se sustentent d'un plateau-repas et s'engagent à ne
rien dévoiler de leurs échanges en signant une charte de confidentialité. « On
est en conclave, il ne manque plus que la fumée blanche ! » plaisante
Jean-Paul Delevoye,
qui préside cette commission nationale d'investiture (CNI). Leur mission :
sélectionner, pour les législatives de juin, 577 candidats répondant
à un double critère de parité (autant d'hommes que de femmes et de
représentants de la société civile que d'élus).
Sur
le mur de la salle s'affichent la photo du postulant, son âge, sa profession,
son parcours, ses antécédents, ses réseaux... Le jury des neuf, chacun devant
sa tablette, peut alors débattre de la crédibilité et de la capacité de
mobilisation de M. X ou de Mme Y. C'est un casting inédit, un recrutement à
l'échelle nationale. La start-up En marche ! voit les choses en grand. Sûr
de pouvoir gagner la présidentielle, Emmanuel Macron,
qui n'a lui-même jamais été élu, a promis de présenter autant de candidats
qu'il y a de sièges à l'Assemblée. Depuis l'appel lancé en janvier, ses équipes
croulent sous les candidatures : 14 000 dossiers déposés.
Impossible pour la CNI de tout éplucher. Il a fallu dépêcher une équipe de
quinze personnes, chapeautée par Stéphane Séjourné, pour faire un premier tri
(soit quatre cents heures de travail) et fournir des fiches sur chaque
aspirant.Le nombre de candidatures risque encore de grossir avant le premier tour. Car, pour postuler, il suffit d'aller sur le site d'En marche !, de cliquer sur « Je me porte candidat », de remplir un formulaire (nom, âge, profession, engagement associatif...) et d'adhérer au collectif (qui n'est pas, précise-t-on, « l'addition d'individus, mais le rassemblement de personnes engagées qui partagent un socle de valeurs »). Ensuite, il faut écrire une lettre de motivation, y joindre son CV et, si possible, des lettres de recommandation. Puis répondre à quelques questions : « Que pouvez-vous apporter à Emmanuel Macron ? Quelle image pensez-vous renvoyer ? Combien de temps êtes-vous prêt à consacrer à la campagne ? » Et le tour est joué ! « Certains candidats ne mesurent pas l'investissement que cela représente, l'énergie qu'il faut y consacrer, et ils ne savent pas vraiment ce qu'est être député », explique Christophe Itier, référent d'En marche ! dans le Nord et lui-même candidat. D'autres, au contraire, sont prêts à tout donner : « Certains veulent déjà démissionner de leur job ou hypothéquer leur maison pour payer la campagne [30 000 euros en moyenne, NDLR], il faut parfois les freiner », rapporte un responsable départemental de l'Ouest. Le travail de ceux qu'on appelle les « référents », en macronie, est pour cela essentiel. Ces « marcheurs », engagés de la première heure et très impliqués sur le terrain, sont là pour repérer les bons profils, traquer les opportunistes ou calmer les ardeurs des novices, et surtout pour donner leur avis à la CNI.
Kit de campagne
Dans
le quota société civile, Macron insiste sur la diversité. Ainsi, un plombier,
un chaudronnier, un mathématicien, un sociologue (Jean Viard, dans le
Vaucluse), un lobbyiste, une directrice d'école, un président de club de rugby,
l'ex-porte-parole de la Fondation Hulot (Matthieu Orphelin, dans le
Maine-et-Loire), une mère célibataire au RSA engagée dans la lutte contre les
violences conjugales, des chefs d'entreprise, des chômeurs, des retraités, une
femme sur le point d'accoucher, des étudiants... ont concouru à la Macron
Academy. « On doit aller parfois contre nos propres clichés du député type :
un homme blanc, plutôt âgé, exerçant une profession libérale, avoue Marlène
Schiappa, membre de la CNI. Eh bien non, quelqu'un d'un peu rock, oui, ce jeune
ou cette femme peut être candidat ! » Les vainqueurs seront
coachés : on leur enverra un « kit » de campagne et ils
assisteront à des sessions express de formation.Les professionnels de la politique regardent souvent d'un oeil amusé ces « bleus » débarquer. Dans certaines circonscriptions, la compétition se joue d'abord en interne. Dans l'Yonne, Jean-Michel Beauger, maire non encarté d'un petit village et ex-président de la chambre économique de l'Avallonais, a décidé, à 63 ans, de se lancer. Ce patron d'un magasin de meubles a beau incarner le renouvellement et disposer d'un solide carnet d'adresses, il ne se fait plus trop d'illusions. Face à lui : le député sortant Jean-Yves Caullet, 60 ans, l'un des rapporteurs de la loi Macron. Ce socialiste (qui a obtenu l'investiture du PS au cas où...), maire d'Avallon depuis 2001, ex-conseiller régional, ex-conseiller général, a reçu la visite très symbolique d'Emmanuel Macron, le 23 mars. Son investiture n'est pas encore officielle, mais le sénateur PS de Côte-d'Or, François Patriat, par ailleurs membre suppléant de la CNI, veille à ce que les élus de sa région soient bien traités...
Le pire danger, pour Macron, ce n'est
pas d'être à la tête d'une maison d'hôtes, mais d'une usine de recyclage pleine
de revanchards.
Dans
un mouvement qui se veut exemplaire, on met en avant la probité des candidats.
Pas de casier judiciaire « B2 » ni de condamnation pour
inéligibilité. Sauf que le mouvement n'a pas le droit d'exiger un extrait de
casier ; les candidats font donc une déclaration sur l'honneur.
« C'est un peu la philosophie d'Emmanuel Macron, nous avançons sur un
contrat de confiance, argue le chiraquien Delevoye. On peut être trahi,
évidemment, mais les sanctions seraient immédiates. » Pour débusquer les
canards boiteux, on fait avec les moyens du bord. Les élus et les animateurs
des comités locaux font office d'agents de renseignement. « C'est de
l'humain, on n'est jamais sûr à 100 % », concède un référent.
Dans le Nord, par exemple, un ex-secrétaire départemental adjoint du FN a bien failli se présenter.
« Il a suffi d'aller sur Google pour le voir en compagnie de Marine Le Pen
faisant une sorte de salut nazi », confie Itier, qui s'emploie à
« sécuriser les profils » avant de les recommander à la CNI.Les équipes d'EM ! vérifient toutes les prises de position sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux, mais ce n'est pas infaillible. Diego Ferriol, 35 ans, animateur du comité d'Antibes, avait toutes les chances d'être investi jusqu'à ce qu'un article de Nice-Matin révèle un élément troublant de son passé. Cet ex-LR, déçu par son parti, avait offert ses services au FN local pour les régionales de 2015... « Une boulette », reconnaît l'intéressé, qui soutient toujours Macron et n'a pas été exclu d'EM !. Embarrassé, le staff parisien lui a conseillé de se faire discret le temps de la campagne.
« Le pire danger, pour Macron, ce n'est pas d'être à la tête d'une maison d'hôtes, mais d'une usine de recyclage pleine de revanchards qui veulent la peau de leurs copains de droite ou de gauche ! » analyse le Marseillais Christophe Madrolle (Union des démocrates et des écologistes), qui n'a pas encore rejoint EM !. Dans les Bouches-du-Rhône, où l'heure du grand « recasage » a sonné pour les ex-guérinistes exclus du PS, la référente Corinne Versini insiste sur l'absence de condamnation. « Ça va être compliqué d'en trouver qui n'en ont pas, des casseroles ! s'amuse cette cheffe d'entreprise novice en politique. Je dis toujours à ceux qui postulent : quand tu coches la case « probité » sur Internet, dis-toi bien que ça sera vérifié ! »
Les accords d'appareil et les deals d'arrière-boutique, ce serait terminé en macronie. On jure que le candidat ne se mêle pas de ce qui se passe à la CNI, ce qui fait sourire les habitués des arcanes politiques : « Ce n'est pas la CNI qui va décider du cas de Marielle de Sarnez ou de Dominique Tiberi ! » s'amuse un soutien venu de la droite parisienne.
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L’appeler « EMANUEL HOLLANDE » est une
raillerie facile de ceux qui ont le plus à craindre de le voir leur passer
devant le nez !
Ce n’est pas
parce qu’il est passé brièvement dans le gouvernement VALLS/HOLLANDE qu’il y a
travaillé, mais il n’était pas encarté et quand il n’a plus été d’accord, comme
ministre et ne pas pouvoir faire ce qu’il voulait, il l’a quitté (à la différence par exemple de C.TAUBIRA
frondeuse et indisciplinée qu’il a fallu pour HOLLANDE avec difficulté pousser
dehors ou le médiocre ministre HAMON frondeur !)
Il a été
opportuniste, et est entré par une porte dérobée secrétaire d’état adjoint à l’Elysée,
il faut bien commencer quelque part pour s’implanter avec ses idées pour faire
de la politique autrement que celle « de
papa » nettement obsolète, surtout quand on n’a pas des partis
ringards, ce qui montre d’ailleurs maintenant que les vieux partis LR/PS se désagrègent
en se divisant !
Donc MACRON à
la culture et l’éducation requise pour être président et représente la
nouveauté n’en déplaisent à ses adversaires qui veulent lui coller des étiquettes
partisanes, il a aussi la jeunesse et le dynamisme à la différence de ces vieux
chevaux de retour déjà trop vus, il n’est surement pas parfait, car des politiciens
parfaits çà n’existent pas, mais sera certainement mieux, voir nettement moins
pire que de reprendre les mêmes (ou
tomber dans les extrêmes!)
Alors que les
français l’essaient, n’ont-ils pas demandé le changement ?!
Qu’ils le
fassent, avec bon sens, sinon ils repartiront pour une galère pas possible en
2017/2022 dans une fausse alternance pernicieuse !
Jdeclef 01/04/2012
12h12 LP
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