Guyane : signature d'un accord de fin de conflit
Dans cet accord, le gouvernement "acte" notamment
les 2,1 milliards supplémentaires que réclamait le collectif Pou la Gwiyann
dékolé.
Renforcement
des moyens pour lutter contre l'insécurité, désenclavement de toutes les
communes, reconnaissance des peuples autochtones, amélioration des services de
santé défaillants et du système scolaire inadapté à une démographie
galopante... Les manifestants réclamaient plus de 3 milliards d'euros
à l'État, alors que celui-ci avait mis sur la table un plan d'urgence de plus
d'un milliard d'euros. Ils ont finalement réussi à trouver un terrain
d'entente. Un accord a été signé vendredi à Cayenne entre le collectif qui
pilote depuis plus d'un mois le mouvement social en Guyane, l'État et les élus
guyanais, mettant un terme aux barrages qui bloquaient le territoire et
pénalisaient l'économie.Dans cet « Accord de Guyane », le gouvernement « acte » notamment les 2,1 milliards supplémentaires que réclamait le collectif Pou la Gwiyann dékolé (pour que la Guyane décolle), arguant du fait que le plan d'urgence d'un peu plus d'un milliard d'euros validé par le gouvernement n'était pas suffisant pour permettre à ce territoire d'outre-mer situé en Amérique du Sud de rattraper son retard sur l'Hexagone. Mais alors que les barrages avaient commencé à être démontés vendredi matin à Cayenne et dans sa périphérie, à la veille de l'élection présidentielle prévue samedi en Guyane, à Kourou, le giratoire à l'entrée du centre spatial guyanais restait bloqué par des militants réclamant « un courrier de la ministre de la Santé » pour acter par écrit « le passage en secteur public du Centre médico-chirurgical de Kourou ».
« Acte
fondamental »
À
Cayenne, le porte-parole du collectif, Davy Rimane, s'est félicité de l'accord.
« On a réussi à ce que le protocole paraisse au Journal officiel. Maintenant,
on pourra travailler avec ce document et aller en justice si on n'est pas
satisfaits », a-t-il expliqué. Dans un communiqué, la ministre des
Outre-Mer Ericka Bareigts a salué cet accord, évoquant « une journée
déterminante pour l'avenir de la Guyane ». Pour le préfet de Guyane,
Martin Jaeger, il s'agit d'un « acte fondamental pour la Guyane. Il trace
des ambitions. À nous de le faire vivre avec sérieux, conscience. »Mais certains membres du collectif se sont fait menaçants : « Une fois que le prochain gouvernement sera en place, dès le premier jour, on va entrer en action. L'État nous doit sept milliards, et pas deux », a asséné Olivier Goudet, membre du mouvement des 500 Frères, dont la particularité est de défiler cagoulés. Devant la préfecture de Cayenne, environ 500 personnes étaient rassemblées. Beaucoup arboraient le tee-shirt « nou gon ké sa » (ça suffit), phrase symbole du blocage. « Je ne regrette rien, même pas le petit gazage devant la préfecture », lors d'une manifestation qui a dégénéré. « Le mouvement a été non violent. Ce n'est pas terminé du tout du tout, mais il faut penser à l'économie et aux gens », témoigne Célia, agent territorial, qui participé aux barrages.
Accord
sur le foncier
Par
rapport aux premiers accords arrêtés à Cayenne par le gouvernement le 1er
avril, ce nouvel accord présente peu d'évolution, si ce n'est le feu vert du
gouvernement pour construire une « cité judiciaire à Cayenne » et
l'acceptation que la question de la « rétrocession totale » des
terres soit discutée « lors des prochains états généraux de la
Guyane ». Il acte également que l'État « fera l'objet d'une saisine,
par le congrès des élus de Guyane », sur une « évolution
statutaire » du territoire. Sur le foncier, l'État s'engage aussi « à
céder gratuitement 250 000 hectares à la Collectivité territoriale
guyanaise et aux communes de Guyane », et 400 000 hectares aux
Amérindiens et Bushinengués. Le collectif a aussi obtenu la garantie qu'il n'y
aurait aucune poursuite envers « les signataires de l'accord ».Après une marche qui avait rassemblé des milliers de Guyanais le 28 mars, la tension s'était accentuée depuis plusieurs jours dans la population, partagée sur l'opportunité de poursuivre les barrages qui ont pénalisé l'économie, cloué la fusée Ariane au sol et entraîné des pénuries de produits. Très mobilisé depuis le début, le collectif des autochtones de Guyane s'est désolidarisé du mouvement, tout comme les socioprofessionnels, qui ont dénoncé vendredi « l'absence de représentativité et de légitimité du signataire » de l'accord signé dans le domaine socio-économique, le syndicat UTG (Union des travailleurs guyanais).
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Pauvres guyanais ce dernier gouvernement a repassé le bébé au suivant c’était couru d’avance et puis en pleine élection présidentielle, il fallait calmer le jeu et repousser la poussière sous le tapis !
S’il n’y avait pas Kourou et la base spatiale de lancement de fusée Ariane, on aurait laissé pourrir cette situation et même pu leur donner l’indépendance comme le voulait cette chère Mme TAUBIRA son lieu de naissance, dans sa jeunesse d’ailleurs, mais que l’on n’entend plus qui ne s’implique pas préférant pérorer en France ou elle a semé le souk pendant sa mandature de ministre de la justice plus que médiocre !
De toute façon, ces ex colonies éloignées devenues DOM/TOM de la métropole ne sont pas gérées comme la France et sont des boulets que l’on traine depuis des lustres !
Jdeclef 22/04/2017 10h19
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