dimanche 24 juin 2018

Les autocrates ou pseudos dictateurs de démocratures ont la peau dure !


Élections en Turquie : Recep Tayyip Erdogan peut-il perdre ?

L'ombre du revers électoral plane sur le leader turc, invaincu en seize ans. Disparate, l'opposition pourrait pourtant ne pas saisir cette opportunité.


En annonçant à la mi-avril des élections anticipées, Recep Tayyip Erdogan pensait certainement prendre de court une opposition turque désorganisée et dispersée, et ainsi s'imposer une nouvelle fois dans les urnes. Mais après quelque soixante-dix jours d'une campagne inédite, l'issue du double scrutin de dimanche n'est en rien jouée d'avance. L'ombre du revers électoral planerait même au-dessus du « Reis » et de son parti islamo-conservateur, l'AKP, invaincus en seize ans.
Il faut dire que la situation économique turque, ancien pilier des succès électoraux d'Erdogan, est aujourd'hui dans le rouge : chômage bien ancré, inflation à deux chiffres et une monnaie nationale qui a perdu près de 20 % de sa valeur face au dollar depuis le début de l'année. Les atteintes aux libertés se sont multipliées depuis le putsch manqué contre l'exécutif en juillet 2016 et le pays vit depuis presque deux ans sous la loi de l'état d'urgence. À l'approche du scrutin, dans les rangs des électeurs conservateurs, les déceptions sont désormais visibles.

À l'épreuve du second tour ?

Pourtant, le leader turc n'a pas lésiné sur les moyens – de son parti l'AKP et de l'État turc. Le président sortant a multiplié les meetings à travers le pays et monopolisé les pages et antennes d'une sphère médiatique turque dans son immense majorité soumise au pouvoir. Pour tenter de galvaniser l'électorat nationaliste, il n'a pas non plus hésité une fois de plus à agiter le chiffon d'une nouvelle opération militaire contre la guérilla kurde du PKK en Irak. Ou à jouer une fois de plus le bras de fer Turquie/Occident. Mais au final, bien qu'il arrive en tête de tous les sondages, sans exception, Recep Tayyip Erdogan ne parviendrait pour l'heure pas à réunir les 50,1 % des votes nécessaires. L'épreuve du second tour – une première en Turquie – semble aujourd'hui inévitable. Un véritable camouflet pour celui qui dirige la Turquie depuis 2003.
Pour ce possible duel, organisé le 8 juillet, le « Reis », devrait affronter Muharrem Ince, le candidat du CHP, le parti de centre-gauche, laïque. Attendu par beaucoup comme un opposant sans relief, cet élu de la modeste province de Yalova, au sud-est d'Istanbul, s'est mué en redoutable compétiteur. N'hésitant pas à jouer des muscles avec Erdogan, ou à jouer sur le terrain populiste du leader turc en invoquant – voire en mettant en scène – ses origines modestes et sa mère voilée. Une prise de distances volontaire d'avec l'image parfois trop « élitiste » de son parti, pour ainsi tenter de séduire aussi bien les déçus de l'AKP que les électeurs kurdes, dont le vote pourrait être déterminant lors du second tour. Avec une campagne énergique et inédite, Muharrem Ince s'est ainsi imposé comme le principal opposant du président Erdogan, devançant Meral Aksener, ancienne ministre de l'Intérieur et figure du nationalisme turc, attendue dans ce rôle.
Lire aussi Turquie : qui est Muharrem Ince, le principal opposant d'Erdogan ?
Du côté des législatives, les craintes grandissent également dans le camp islamo-conservateur. La coalition électorale entre l'AKP et ses alliés ultra-nationalistes du MHP pourrait ne pas réunir suffisamment de voix pour conserver la majorité au Parlement turc. Une majorité pourtant trustée par l'AKP de façon quasi ininterrompue depuis 2002. Le scénario est en tout cas envisagé par Erdogan lui-même qui, au cours d'une interview radio, estimait que si l'alliance n'obtient pas les 300 sièges nécessaires – sur 600 –, « nous pourrions chercher à former une coalition ». Une déclaration aux allures d'aveu de faiblesse.

L'enjeu kurde

Face à cela, l'opposition turque, dans un élan inédit, a elle aussi échafaudé sa coalition. Une initiative bien inédite. « L'Alliance de la nation » a ainsi vu le jour et regroupe entre autre le CHP (social-démocrate), première force d'opposition du pays, les nationalistes du Bon Parti (issu d'une scission avec le MHP) et les islamistes du Parti de la félicité, qui partage une origine idéologique commune avec l'AKP. Une coalition couvrant un spectre politique large (laïcs, centristes, nationalistes et islamistes) qui pourrait bien séduire elle aussi certains déçus de l'AKP. Même s'il était réélu, avec des prérogatives élargies (grâce à la réforme constitutionnelle votée en 2017), l'action du président Erdogan pourrait être sérieusement entravée par un parlement contrôlé par l'opposition.
Mais l'issue réelle de ce scrutin pourrait se jouer dans les régions du sud-est de la Turquie, majoritairement peuplées de Kurdes. C'est là que le parti HDP (gauche, pro-kurde et défendant les minorités) recueille l'essentiel de ses votes, en plus de quelques métropoles de l'Ouest. L'enjeu capital pour cette formation d'opposition – non conviée au sein de l'Alliance de la nation – sera de franchir le seuil des 10 % à l'échelle nationale, nécessaire pour pouvoir entrer au Parlement. Aux élections de novembre 2015, le HDP était tout juste parvenu à rassembler 10,8 % des suffrages. S'il venait à échouer ce week-end, en vertu de la loi turque, les sièges gagnés reviendraient à l'AKP, son seul rival électoral dans les régions kurdes. Une soixantaine de sièges de députés qui assurerait sans nul doute au parti d'Erdogan une majorité à l'assemblée.
Une pression de plus pour le HDP, dont la campagne a été plus que houleuse. Stigmatisée par le pouvoir central et accusée de servir de vitrine politique à la guérilla du PKK, la formation pro-kurde a été boudée par les médias traditionnels et victime régulière de violences et d'arrestations. Aujourd'hui encore, plusieurs milliers de ses membres sont derrière les barreaux. Son ancien leader, Selahattin Demirtas, candidat à la présidentielle de dimanche, a ainsi mené une campagne hors du commun depuis sa cellule, avec l'aide de ses proches et l'appui des réseaux sociaux.
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Voyez POUTINE par exemple en Russie ?!

En ce qui concerne ERDOGAN il est peut-être en perte de vitesse car l’économie de son pays périclite mais pour autant ce n’est que l’usure du pouvoir qui se fait sentir !

(Car qui pour le remplacer ?!)

Ne pas oublier que ce sont les peuples qui élisent de tels personnages, ils se sentent protégés par des chefs puissants qui ne baissent pas la tête contre ce monde occidental et n’hésitent pas à parler d’égal à égal avec d’autres chefs d’états démocratiques qui ont hérité de leur puissance après la dernière guerre mondiale !

Donc peut-être qu’il ne sera pas élu au 1er tour mais tous les expatriés turcs nombreux déjà voteront pour lui 5% de l’électorat en TURQUIE cela devrait suffire pour faire basculer le score en sa faveur !

Il devrait encore quand même remporter cette élection et là alors il aura tous les pouvoirs qui deviendront dictatorial en ferait un sultan ottoman dont il est nostalgique surtout qu’en plus c’est un religieux qui privilégie l’islam comme religion d’état !

Ceci étant il fera ce qu’il faut pour gagner et là il sera bien temps de faire des commentaires et voir la suite ?!

Jdeclef 24/06/2018 10h31

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