Crise du
Covid : le gouvernement Castex est-il à la hauteur ?
L'épidémie
flambe mais, au sommet de l'État comme sur le terrain, les ratés se
multiplient. Enquête dans les coulisses de l'organisation sanitaire.
«C'était
hautement prévisible. » Chef du service de chirurgie
cervico-faciale au CHU de Rouen, le Dr Jean-Paul Marie est accablé. Le 29
septembre, son hôpital a pris la décision de déprogrammer des soins « non
urgents » à partir du 5 octobre pour être en mesure d'affronter la résurgence
de l'épidémie de Covid-19. Obtenue par un canal officieux, une projection
confidentielle établie par des chercheurs de l'Institut Pasteur les a mis en
alerte : «
En Haute-Normandie, nous avons une centaine de lits de réanimation. On pense
pouvoir monter à 500 en tirant vraiment sur la corde, mais, selon ce document,
il pourrait nous en falloir 2 000 dans les semaines qui viennent ! »
Un tsunami pour une région plutôt épargnée au printemps.
Comme partout en France, les nouvelles admissions ont plus que
doublé en deux semaines en Seine-Maritime, laissant présager une augmentation
rapide du nombre de malades ayant besoin de soins intensifs. « On
s'organise en attendant des consignes de l'agence régionale de santé [ARS], qui ne
viennent pas, soupire Jean-Paul Marie. Les personnels ont été très
éprouvés par la première vague et par le fait qu'on a disposé d'eux comme des
pions. L'absentéisme est important. On n'a pas eu les moyens humains, pendant
l'été, de former des gens… » Ce genre de témoignages, aujourd'hui,
remontent de toute la France, et l'anesthésiste et réanimateur Jean-Michel
Constantin, de la Pitié-Salpêtrière, les explique ainsi : « Je ne vois
pas ce qu'on aurait pu faire de plus. Même avec un budget pour 10 000 lits de
réanimation supplémentaires, on n'aurait eu personne pour les faire tourner. Je
suis inquiet. Mon service est plein à 55 % de traumatisés de la route. Et sans
reconfinement général, il y en aura toujours ! »
Conséquences sanitaires. Au
printemps dernier, pendant les douze semaines les plus critiques de la période
épidémique, plus de 700 000 interventions ont été déprogrammées en France,
selon les travaux du collectif international CovidSurg, dont 32,4 % des
interventions en cancérologie. Avec de lourdes conséquences sanitaires,
notamment pour les malades chroniques. « La situation est la même qu'au printemps, confirme
un conseiller du ministère de la Santé. Nous avons 5 800 lits de réanimation. Nous pouvons monter jusqu'à
12 000 en transformant des lits de soins intensifs et de soins continus, mais
il faudra déprogrammer des opérations. » S'il constate une
situation globale nettement plus favorable qu'au printemps, les hôpitaux
disposant désormais de masques, de tests et de médicaments en quantité, William
Dab, l'ancien directeur général de la Santé, fulmine : « Gonfler le
nombre de lits hospitaliers est un aveu d'échec de la prévention. Ce rebond
épidémique était prévisible : pendant l'été, il aurait fallu mettre le paquet
sur la prévention de terrain, organiser le tracing [suivi, NDLR] des cas
positifs, leur isolement. »
Tester, tracer, isoler. L'échec
de la politique des tests du gouvernement, mise en place dans l'urgence en mars
et jamais révisée, mérite d'être disséqué tant il est révélateur des lourdeurs
administratives et corporatistes qui entravent les meilleures volontés. La
stratégie de déconfinement du gouvernement reposait sur deux piliers : le respect
strict des gestes barrières et une démarche d'identification des cas, de
dépistage de leurs contacts et d'isolement des malades afin de « casser les
chaînes de transmission ». Tester, tracer, isoler, un triptyque de
choc qu'il n'a pourtant jamais réussi à rendre opérationnel. Comment est-ce
possible ? Tester d'abord. Mais tester pourquoi, et surtout tester qui ? « Cette
question n'a jamais été posée », gronde Catherine Hill, et avec
elle nombre d'épidémiologistes : « Il fallait dès le départ distinguer les tests de diagnostic,
réservés aux personnes malades, et les tests de dépistage destinés massivement
à la population, afin de détecter la forte proportion de gens contagieux, mais
qui ne présentent aucun symptôme. Entreprises, universités, Ehpad… Il faut que
les tests aillent aux gens, pas l'inverse ! »
Conscients que la gestion d'une épidémie de la nature du
Sars-CoV-2 impose la mobilisation de machines puissantes, capables d'analyser
très vite un grand nombre d'échantillons, les laboratoires privés, les
laboratoires de recherche, de même que les 75 laboratoires publics
départementaux vétérinaires qui maillent le territoire, proposent immédiatement
leurs services… On ne leur répond pas. Face à l'urgence, les laboratoires
privés ne seront autorisés que le 7 mars à réaliser des tests PCR. Et il faudra
un mois de plus - et une forte pression - pour que les laboratoires
vétérinaires et de recherche soient enfin associés à l'effort général. Sur le
papier, du moins… «
Une trentaine de nos labos sont maintenant mobilisés, mais beaucoup n'ont été
sollicités qu'à la fin de l'été, quand la situation est devenue intenable »,
constate Aurèle Valognes, présidente de l'Association française des directeurs
et cadres des laboratoires vétérinaires publics d'analyses. « Nous avons
subi la lourdeur de la technostructure sanitaire, regrette Jean-Luc
Angot, président de l'Académie vétérinaire de France, qui milite pour que le
mur qui sépare la santé humaine de la santé animale soit enfin abattu. L'Allemagne a
mobilisé ses vétérinaires dès le début, nous, non, alors que nous sommes des
spécialistes des épizooties ! »
Gabegie. Fin avril
pourtant, plutôt que de faire appel aux automates des laboratoires
départementaux inutilisés, les hôpitaux attendront de recevoir leurs propres
machines, commandées dans l'urgence par le ministère de la Santé pour équiper
20 centres hospitaliers, pour un coût que le gouvernement refuse de
communiquer. «
Même quand les files d'attente se sont allongées devant les laboratoires de
ville et qu'il fallait attendre de sept à dix jours pour recevoir les résultats
des analyses, certaines ARS ont continué de bloquer notre participation en
refusant de valider nos conventions », peste le responsable d'un laboratoire
vétérinaire du Centre, qui dénonce « une gabegie. Les labos privés se font rembourser les tests 73,59
euros par l'Assurance-maladie, quand nous les facturons 37,80 euros. Ils ont
investi dans de nouvelles machines et ne veulent pas perdre ce marché ».
Les tests réalisés en ville vont coûter 1,6 milliard d'euros cette
année, estime l'Assurance-maladie. Pour un résultat, à tout le moins, mitigé. «
Aujourd'hui, certains laboratoires de province continuent d'envoyer leurs
prélèvements à Paris pour les faire analyser sur de grandes plateformes privées
plutôt que de faire appel à nous. Forcément, on attend les résultats plusieurs jours.
Mais l'ARS n'a pas le pouvoir de piloter cela : les labos sont indépendants !
En gros, le gouvernement leur a délégué la partie "tester" de sa
politique. »
Pour étoffer ces brigades, 1 500 personnes sont « en cours de
recrutement », indique l'Assurance-maladie. Lorsqu'un cluster
apparaît, avec plusieurs personnes positives sur un même site,
l'Assurance-maladie laisse la main aux agences régionales de santé, qui sont
chargées de mener l'enquête. De quel contingent disposent-elles ? Mystère. On
ne connaît pas non plus le délai moyen entre le moment où un patient positif a
effectué son prélèvement et celui où ses contacts sont alertés. « Nous
n'avons pas cette information, admet-on à l'Assurance-maladie, parce qu'il
faudrait pour cela chaîner les systèmes informatiques. »
Confidentialité des données. Lorsqu'un
patient a été testé positif, les médecins et les laboratoires entrent ses
informations dans le logiciel Sidep, piloté par Santé publique France (SPF) et
auquel personne n'a accès, pour préserver la confidentialité des données. Les
cas contacts sont renseignés dans un autre logiciel, Contact-Covid. « On nous a
promis que ces deux tuyaux seraient reliés, mais l'Assurance-maladie a décidé
de garder ses fichiers », peste François Blanchecotte, président du
Syndicat national des biologistes. Les laboratoires départementaux, eux, ne
sont reliés à rien : « On s'envoie des fichiers Excel. »
Si l'efficacité du dispositif est, pour l'instant, impossible à
évaluer, les témoignages dénonçant des délais déraisonnables affluent.
Vice-président de l'Association nationale des DRH, Benoît Serre aurait de quoi
remplir un bottin de situations particulières : « Lorsque nous sommes confrontés à
un cas contact dans l'entreprise, nous devons le signaler à l'ARS. Certaines
nous disent : "Il faut l'isoler sept jours." D'autres qu'il faut
aussi isoler tous ceux qui l'ont côtoyé. Ou qu'il peut revenir si son test est
négatif. Dans certains cas, on attend quinze jours le résultat du test. La
médecine du travail délivre parfois des arrêts maladie, parfois non… Les
grandes entreprises arrivent à gérer ces situations, mais pour les TPE-PME,
c'est l'enfer. »
15
milliards d'euros
de dépenses engagés par l'Assurance- maladie, en 2020, pour
répondre à la crise.
34,4
%
des lits de réanimation
sont occupés par des patients Covid, à la date du 2 octobre, à
Paris.
1
204
patients
en réanimation en France (le 29 septembre).
2
830
clusters
identifiés dans le pays depuis le début de la crise.
Isolement. Une situation
d'autant plus difficile à gérer lorsque les textes envoient des messages
contradictoires : l'isolement des malades, s'il est fortement recommandé, n'a
rien d'obligatoire ! Un salarié n'est même pas obligé de déclarer sa maladie à
son employeur… «
Toute la politique des tests est un échec, se lamente Gilbert
Deray, chef du service néphrologie de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Pour isoler
les personnes, il faudrait des mesures plus drastiques, comme le font
l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Australie. » Expatrié depuis douze
ans à Taïwan, le Français Pierre-Yves Baudry se dit ébahi de l'incapacité
française à bloquer la circulation du virus : « Il n'y a eu que sept décès à
Taïwan depuis janvier dernier. La mise à l'isolement des malades et de leurs
personnes contacts est très stricte, et nous n'avons pas connu de confinement,
la vie a continué ! »
Et en France ? « On laisse des personnes testées positives sortir faire leurs
courses, plutôt que de leur proposer systématiquement un soutien »,
regrette William Dab. Dans les aéroports, cet été, les contrôles ont été plus
que symboliques : selon l'AP-HP, seuls 82 149 tests ont été réalisés en juillet
et en août dans les aéroports parisiens, qui ont pourtant, sur la même période,
accueilli plus de 5 millions de passagers ! Ceux qui revenaient des zones dites « très
rouges », pour lesquelles le test était obligatoire (en théorie !), ont pu le
refuser sans problème, précise l'AP-HP, car « il n'y a pas de mesures coercitives sur l'arrêté préfectoral. On
ne peut pas obliger une personne à se faire tester ». Si d'autres
se sont pliés de bonne grâce au prélèvement, ils ont pu ensuite s'engouffrer
dans le RER : pas question d'obliger quiconque à s'isoler en attendant un
résultat. Les « hôtels Covid », supposés les accueillir, sont restés
désespérément vides… « Il y a de quoi se frapper la tête contre les murs », résume
Catherine Hill, qui milite depuis des mois pour que le gouvernement change de
stratégie et élargisse sa palette d'outils : « En pleine épidémie, il faut déterminer des cibles. On n'a pas
besoin d'avoir un test fiable à 90 % s'il ne peut pas être disponible. Pourquoi
refuser les prélèvements salivaires et les tests antigéniques ? »
L'Institut Pasteur accepte d'organiser une campagne. Dès la
première semaine, un cas positif est écarté. Puis d'autres les semaines
suivantes… «
Ils ont pris une bonne initiative, se félicite le directeur des
Arts et Métiers, Laurent Champaney. Sur mes campus de Bordeaux et d'Aix-en-Provence, j'ai plus de 3
cas déclarés, mais je n'ai pas eu de nouvelles de l'ARS, qui est débordée.
» Sur la forme, des outils permettraient de massifier les
opérations, mais ils ne sont pas encore disponibles. En France, du moins…
Car de nombreux pays utilisent depuis longtemps d'autres
méthodes. Le pooling, par exemple,
qui consiste à mélanger les prélèvements de plusieurs personnes et à tester par
lots, seuls les groupes positifs étant ensuite analysés individuellement. « Ce serait
un gain de temps et d'argent, mais les laboratoires privés bloquent », confie
une chercheuse qui a instauré cette méthode dans son laboratoire. Encore plus
frappant : un test salivaire mis au point par des scientifiques du CNRS
travaillant pour le laboratoire Sys2Diag, à Montpellier, est disponible depuis
des mois, et permet un diagnostic en quarante minutes. « Le
gouvernement nous a soutenus dès le départ, confie le biologiste
Franck Molina, qui dirige les recherches, mais certains virologues se sont sentis dépossédés de leur sujet
et ont bloqué les choses. Quand Olivier Véran a demandé à l'AP-HP d'envoyer des
salives de malades au CNRS pour qu'il puisse valider notre test, certains
virologues ont refusé. En pleine pandémie, on ne peut pas tolérer de tels
corporatismes. » Selon les derniers essais, réalisés sur 220
personnes, ce test affiche un taux de dépistage du Covid-19 de 87,5 %, et la
Haute Autorité de santé (HAS) pourrait en recommander l'utilisation.
Corporatismes. Membre
de la commission d'enquête sénatoriale sur la gestion de la crise sanitaire, le
sénateur (PS) Bernard Jomier, médecin de formation, est allé de désillusions en
désillusions. «
Les corporatismes existent dans toute société. La question est de savoir
comment arbitrer pour que l'intérêt général prévale ! Or, aujourd'hui, si vous
me demandez qui pilote la stratégie des tests en France, je vous réponds que je
ne sais pas ! » L'empilement des structures, à la fois de conseil,
de contrôle ou décisionnaires, rend tout pilotage difficile. « Olivier
Véran est un bon ministre. Je pense sincèrement qu'il fait ce qu'il peut,
poursuit le sénateur. Mais l'administration ne suit pas. » Comme si elle
espérait, au final, venir à bout de ce virus en le noyant sous la paperasse.
L'exécutif lui-même, inondé de conseils et avis émanant d'une
foule d'instances (Direction générale de la Santé, SPF, HAS, Haut Conseil pour
la santé publique, instituts, académies…) a d'autant plus de mal à garder les
idées claires que, pour le « guider » dans ses choix, il a créé d'autres
structures ! Le Conseil scientifique, mis en place pour éclairer le président
sur l'état de la science, accueille un anthropologue, un sociologue, une
représentante d'association… « La même instance ne peut pas en même temps dire ce que dit la
science et se demander ce qui est acceptable socialement, comment vendre
l'idée, etc. Si on mélange les deux, c'est le bazar intégral et on ne peut plus
penser », s'exaspère Catherine Hill.
Incessants revirements. Au
ministère de la Santé, plusieurs conseillers en sont conscients et s'efforcent
d'avancer en dépit des tensions qui s'expriment, de la base au sommet. « Pendant
l'été, nous avons dérapé sur le déconfinement », confie un ancien
conseiller rattaché à Matignon qui a passé des mois au cœur de la tempête avant
de jeter l'éponge : « Des plans précis existent pour régler la plupart des problèmes
actuels, rédigés au printemps, mais personne ne les lit ! Le centre
interministériel de crise, installé au ministère de l'Intérieur, a du mal à
centraliser les informations. Pendant des mois, son patron n'assistait même pas
au Conseil de défense ! En réalité, personne n'est capable de dire qui décide.»
D'où ces incessants revirements de communication. Un jour, il faut
« vaincre le
virus », le lendemain il faut « vivre avec ». L'application StopCovid doit être
relancée, mais le Premier ministre lui-même ne l'a pas téléchargée, et d'une
remarque sidérante à la télévision, l'enterre en direct. Les cartes de France
virent au vert, au rouge, au rouge vif, au cramoisi, puis au gris, sans que les
informations les plus utiles soient jamais disponibles. Les petites mains qui,
au gouvernement, s'activent pour gérer la crise, commencent à montrer des
signes de lassitude : « Jean Castex dit avoir réactivé le couple maire-préfet, mais rien
n'a changé. Vous avez vu un décret passer ? » Et constatent,
lucides : «
Pour l'instant, notre stratégie repose beaucoup sur le respect par les Français
des gestes barrières. » C'est déjà ça
--------------------------------------------------------------
Mr CASTEX n’est pas un sauveur
ce n’est qu’un fonctionnaire qui admet lui-même qu’il ne sait pas comment s’en
sortir, il a au moins cette franchise !?
C'était une évidence car la
FRANCE se noie dans ses administrations ces corporatismes d'un autre âge et une
gestion kafkaïenne piloté par des énarques qui ne sont pas au niveau du peuple
et de son quotidien et des fonctionnaires bornés qui ne marche qu'à la baguette
et aux règlements dont ils ne dérogent pas, même s'ils sont idiots et mal
adaptés à des situations nouvelles, car ils n’osent pas sortir de ce carcan
étatique !
Comme par exemple ces ARS
déplorables d’inefficacité !
Cette situation de crise
sanitaire étant exceptionnelle donc pas prévue, ils sont totalement perdus et
dépassés !
E.PHILIPPE est parti au bon
moment, car il n’aurait pas fait mieux et comme, il a lâché la bride pour les
congés d’été, on est en train de payer l’addition au prix fort !
Le président MACRON se garde
bien de faire un commentaire, il continue sa politique habituelle, médiocre, hors
Covid 19, car il voit bien que ces élites politiques, ministres divers et ministre
de la santé ou scientifiques ne savent rien, surtout en matière de
communication ou ils se dispersent le tout attisé par des médias qui en
rajoutent !
Il y a le coté économique,
non moins florissant qui s’aggrave, on en est à parler de savoir si on fêtera
Noel et jour de l’An normalement !
Ils essaient de parler de l’avenir
qu’ils ne peuvent prévoir, les français voudraient déjà savoir comment vivre le
présent, car les mesures diverses changent sans cesse au fil du temps et selon
les villes ou régions sans prouver leur efficacité!?
Notre gouvernement jongle
avec des milliards d’euros qui tombent dans un tonneau des danaïdes !
Alors les français apprennent
à vivre avec ce Covid 19 en se consolant de voir qu’il n’y a pas qu’eux dans le
monde et qu’en CHINE qui nous a envoyé ce virus semble avoir réglé leur
situation sanitaire !?
Jdeclef 07/10/2020 17h45
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire