Brexit :
Boris Johnson placé à l'isolement… par les 27 !
Les 27 chefs
d'État et de gouvernement restent « unis et déterminés » à faire
craquer « BoJo » pour obtenir les trois concessions prérequises à un
accord.
Confusion, amertume, surprise… Le négociateur anglais David
Frost a rédigé une série de tweets étranges jeudi soir, au moment
même où Michel Barnier, à Bruxelles, prenait la parole pour dire « la
détermination et l'unité » des Européens à obtenir des Britanniques
« les mouvements nécessaires » à la conclusion d'un accord global
avec le Royaume-Uni dans les semaines à venir. Le Conseil européen a fait un
point d'étape sur l'avancée des discussions, mais a surtout mis la pression sur
Boris Johnson en réclamant de sa part trois concessions sur les sujets
clés : des règles de concurrence équitables, un accord pérenne sur la
pêche et des règles de gouvernance crédibles.
Au nom de Johnson, David Frost, de son côté, se dit
« surpris » que l'Union européenne « ne s'engage plus à
travailler de manière
intensive pour parvenir à un futur partenariat comme convenu avec Ursula
von der Leyen le 3 octobre ». Or Michel Barnier a déclaré
exactement l'inverse : son mandat a été reconduit par le Conseil européen
pour poursuivre « jour et nuit s'il le faut » les pourparlers avec
les Britanniques autour des onze tables de négociation ouvertes.
Brexit : « Nous n'avons rien à gagner à un Royaume-Uni
mal en point »
« Ce n'est pas le moment de lâcher, Boris Johnson va
craquer »
« Ce n'est pas le moment de lâcher, Boris Johnson va
craquer », estime un diplomate français qui évalue plusieurs facteurs qui
affaiblissent la position britannique. D'abord, la popularité de
« Bojo » n'est plus ce qu'elle était, du fait de sa désastreuse
gestion du Covid-19. « Il a besoin d'un résultat positif », croit-on
deviner au Quai d'Orsay. Ensuite, la situation américaine et les incertitudes
liées à la présidentielle le privent durablement d'un accord commercial avec
les États-Unis qui lui aurait offert une porte de sortie vers l'ouest. Les
Européens ont noté, ces jours-ci, que le locataire du 10 Downing Street
parle d'avantage d'un « accord » avec l'UE que d'un « no
deal ». « Il a sans doute hésité jusqu'à il y a encore quelques
semaines, mais son choix semble établi : il veut un accord », se
persuade-t-on à Bruxelles, où tous voudraient pouvoir lire les intentions,
souvent indéchiffrables, de ce grand gambler (joueur).
En Angleterre, la crise sanitaire et politique s'aggrave
À ce stade critique de la négociation, la grande scène finale va
bientôt se jouer. Les Européens se donnent encore jusqu'à début novembre, et
pas plus tard que le 16 (un sommet informel doit se tenir à Berlin),
pour conclure. Or, aucun des trois points clés mis en avant par l'UE n'a pour
l'instant trouvé de solution. Mais les Britanniques bougent… Sur les onze
tables de négociation ouvertes, Michel Barnier constate des progrès sur la
coopération policière et judiciaire, la participation à certains programmes de
l'UE (Euratom, Horizon…) et des coopérations thématiques. Sur cinq autres
tables, des désaccords profonds persistent : sur les règles d'origine
dans le commerce des biens, sur la reconnaissance des indications géographiques
protégées, sur l'accès aux marchés publics dans les services, sur la
tarification du carbone, sur la concurrence dans les transports. Sur la
Sécurité sociale, le Royaume-Uni ne veut pas entendre parler de droits mobiles
(valables sur le continent comme sur l'île) et refuse de ne pratiquer aucune
discrimination entre les États européens.
Des avancées jugées encore trop timides
Enfin et surtout, les 27 ne signeront rien si les
conditions d'une concurrence équitable entre les entreprises de l'UE et leurs
concurrentes britanniques ne sont pas assurées. Ce n'est qu'à ce prix que
l'Europe est prête à ouvrir son marché intérieur sans quota ni tarif douanier.
Dans le cas contraire, les Britanniques seront traités comme les États-Unis et
se verront appliquer les tarifs douaniers de l'OMC. Ce n'est pas rien, car la
moitié des échanges britanniques s'effectuent avec l'UE. Cela signifierait, à
court terme, un renchérissement général des prix pour les consommateurs
britanniques (notamment sur les aliments) et de multiples tracasseries
administratives aux frontières de l'UE pour les exportateurs. Au moment où la
crise du Covid-19 frappe le Royaume-Uni, Boris Johnson n'a pas besoin de cette
difficulté supplémentaire. Les Européens non plus. La grande
différence est que les Européens peuvent s'approvisionner plus facilement ente
eux pour zéro taxe et zéro quota, du fait du marché unique. Ils ne dépendent
pas du Royaume-Uni pour leur approvisionnement en produits de consommation
courante… C'est sur ce point fort que l'UE tente de mettre Boris Johnson à
l'isolement et de le faire craquer.
Brexit : l'avertissement de Joe Biden à Boris Johnson
Londres veut bien s'engager sur quelques principes généraux de
concurrence équitable : Sur les aides d'État, Londres accepterait un
régime spécifique de contrôle par une « autorité administrative
indépendante » chargée de les faire respecter – une proposition jugée
encore insuffisante par l'UE. S'agissant des normes environnementales et
sanitaires, une clause de « non-régression » est toujours à l'étude.
Londres, pour l'instant, souhaite pouvoir diverger sur les normes à venir.
Inacceptable pour les Européens, puisque cela permettrait, avec le temps, aux
Britanniques de se construire des conditions de concurrence de moins en moins
équitables.
La France remonte les 27 sur la pêche
Les négociations sur la gouvernance de l'accord n'avancent pas,
Londres refusant de se soumettre à un mécanisme de résolution des différends
qui serait trop contraignant.
Troisième et dernier sujet majeur pour l'UE : obtenir un
accord de pêche multiannuel qui préserve l'essentiel, à savoir l'accès à la
zone économique exclusive (ZEE) britannique pour les pêcheurs européens. Huit
pays européens (France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne…) pêchent en moyenne
760 000 tonnes de poisson par an dans les zones britanniques et,
réciproquement, les pêcheurs britanniques prélèvent 90 000 tonnes de
poisson dans les eaux des autres pays européens. C'est un levier très
puissant pour Londres qui est en situation de force vis-à-vis de Bruxelles sur
ce point. « BoJo » veut s'en tenir à un accord annuel.
Brexit : Macron se jette à l'eau pour les pêcheurs français
Une durée trop courte qui ne permet pas d'offrir la sécurité
juridique nécessaire aux pêcheurs européens, lesquels ont investi des millions
d'euros dans de nouveaux bateaux et veulent pouvoir disposer d'une visibilité
suffisante. « Un accord annuel pour renégocier en permanence sur une
centaine d'espèces de poissons, ce n'est pas possible », rappelle souvent
Michel Barnier. Johnson sait qu'il tient là son meilleur levier sur la position
européenne. Emmanuel Macron est monté au créneau pour que, sur ce terrain, qui
ne concerne que 8 des 27 États de l'UE, l'unité soit
renforcée. Son appel a été entendu et le Conseil européen a
réaffirmé jeudi soir une position unanime : un accord sur la
pêche demeure le préalable à tout accord de partenariat futur avec le
Royaume-Uni.
La menace persistante du nationalisme écossais
Les Européens ne sont pas non plus privés de leviers. Michel
Barnier en a identifié trois. La City de Londres aura besoin du passeport
financier européen pour demeurer une place financière imposante, or l'UE
décidera seule, in fine, au regard de l'équilibre général de l'accord, de lui
accorder cette équivalence financière. Les Britanniques ont besoin d'accéder
aux données personnelles des Européens. Et enfin, l'énergie : Boris
Johnson est en position de demandeur pour maintenir les interconnexions
électriques avec le continent.
La très fragile liberté de circulation européenne
Dernier point de fragilité pour Londres : la menace du
nationalisme écossais sur l'unité du royaume. L'Écosse souhaite rester dans le
giron de l'UE. Dans le dernier sondage sur la question, 58 % des sondés
écossais se disent favorables à l'indépendance, selon l'institut Ipsos Mori. Un
niveau record ! Boris Johnson est d'autant plus inquiet que Nicola
Sturgeon, la Première ministre écossaise, bénéficie d'une meilleure image –
72 % de taux de satisfaction. Sa gestion prudente de la crise sanitaire
lui est créditée… Des élections locales auront lieu en mai 2021. Le parti
indépendantiste, le SNP, pourrait rafler de nombreux sièges au Parlement écossais
et exercer une pression croissante pour organiser un nouveau référendum sur
l'indépendance après l'échec du précédent, en septembre 2014.
Le Parlement européen a, par ailleurs, décidé qu'il ne ratifierait
aucun accord de partenariat avec Londres si l'accord de retrait, déjà ratifié,
n'était pas intégralement mis en application. Ce qui suppose que Boris Johnson
retire son projet de loi sur le marché intérieur qui remet en cause le
protocole sur l'Irlande et l'Irlande du Nord. Pour l'heure, le texte poursuit
son parcours législatif au Parlement. Cette manœuvre de Johnson a été le moyen
pour lui de se construire un moyen de pression supplémentaire sur Bruxelles.
Mais elle a, en même temps, entamé la confiance en la signature britannique…
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Du temps ou ce pays faisait
partie de l’Union Européenne, les britanniques avait fait le nécessaire pour
bénéficier de dérogations substantielles en leur faveur pour adhérer à celle-ci
et après contestait souvent les décisions et lois de celles-ci, si elle ne leur
convenait pas !
Et donc n’ont pas perdu
cette habitude, car habitué à avoir « le beurre et l’argent du beurre » !?
Mais là, ce pays indépendantiste
dans l’âme, de par son histoire ancienne et sa puissance perdue avec la fin de
leur grand empire colonial qu’il ont transformé en Commonwealth ersatz de pays
attachés à la couronne anglaise, mais devenus indépendants comme d’autres empires
coloniaux, notamment celui de la France dissout après-guerre plus particulièrement
dans les années 60 par l’indépendance de leurs possessions !
Mais le temps de leur grande
reine VICTORIA ou plus près de nous de leur 1ere Ministre Margareth TATCHER est
du passé et la puissance économique britannique à nettement baissée et ce n’est
pas ce clown 1er Ministre Boris JOHNSON ressemblant à Trump, d’une
mauvaise fois évidente qui défie l’Union Européenne qui changera cela !?
Elle ne devrait pas céder,
car c’est l’Angleterre qui a voulu ce « brexit » alors que les
britanniques assument et respectent leur parole, sans quoi elle n’aura plus de
valeur au niveau international !
Cela à assez trainé, alors, il
faut en finir avec « la perfide Albion » !
Jdeclef 16/10/2020 13h22LP
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