mardi 6 octobre 2020

Si tout le monde (enfin presque) semble désigner l'ennemi, un pas est fait, mais c'est loin d’être suffisant !

 

Éric Delbecque – La République a désigné l'ennemi…

CHRONIQUE. Pour l'expert en sécurité intérieure, les annonces du président de la République sur le séparatisme vont dans le bon sens.

Depuis vendredi, les choses sont claires. Le séparatisme islamiste a été dénoncé par le chef de l'État. On ne peut plus désormais prétendre que la République hésite à nommer l'ennemi. De surcroît, le second grand mérite de cette intervention d'Emmanuel Macron, c'est d'installer l'idée que le combat contre l'islamisme, l'islam politique, se gagne sur le terrain social et culturel. Nos services de sécurité et de renseignement se battent contre le djihadisme salafiste, le terrorisme islamiste, mais c'est notre société entière qui doit lutter contre ce qui la nie : le salafisme politique.

Les mesures annoncées, qui seront au cœur du projet de loi, mettent clairement l'accent sur ce qui s'impose comme essentiel : empêcher des imams venus de l'étranger de propager une conception intégriste et violente de l'islam (aux implications politiques), réintégrer des enfants embrigadés dans le système scolaire, mettre fin à l'œuvre séditieuse d'associations objectivement vecteurs de l'idéologie salafistes, permettre à un islam français de se développer en renforçant la Fondation de l'islam de France (financièrement ainsi qu'à travers la structuration à l'université d'études islamiques de haut niveau à l'université) et en maîtrisant la formation des imams. Sur ce dernier point, il s'agira pour le Conseil français du culte musulman (CFCM) de labelliser « des formations d'imams en France », de les certifier et de rédiger « une charte dont le non-respect entraînera la révocation des imams ». Il faudra que le CFCM sorte d'ailleurs de beaucoup d'ambiguïtés accumulées dans la durée pour se montrer pleinement convaincant dans l'accomplissement de cette tâche.

Tahar Ben Jelloun : les ennemis de la République

Construire un contre-discours

Ce que vise ce discours, et la loi dont elle annonce la charpente, se nomme le salafisme politique. Je dis bien le salafisme politique, et non le salafisme quiétiste. Car ce dernier n'existe pas, ou plutôt il se confond avec le salafisme politique. Comment prétendre que créer des enclaves au sein de la République, en favorisant le communautarisme religieux, pourrait ne pas être une stratégie politique ? On ne peut répertorier en réalité que deux formes de salafisme : politique et djihadiste. Les uns déploient un projet sur le temps long, un « soft power » agressif, les autres passent à la violence armée en fantasmant sur le déclenchement d'une guerre civile.

Par conséquent, ce qui s'impose aujourd'hui, c'est la construction d'un contre-discours à ce travail de sape engagé par les idéologues islamistes. Dans un régime démocratique, une telle riposte n'a rien à voir avec de la propagande. Elle passe par l'enseignement, la protection de la liberté de conscience et de l'esprit critique des plus jeunes de la doctrine de haine, voire de mort, semée par des furieux qui prennent le pouvoir dans le tissu associatif et le cerveau d'enfants et d'adolescents. Certains trouveront que l'Élysée ne va pas assez loin : l'opposition en tête. Pourtant, l'absence d'action forte des pouvoirs publics depuis plusieurs décennies devrait inciter les leaders et figures du jeu politique national, spécialement à gauche et à l'extrême gauche, à davantage d'humilité et de responsabilité. En tout état de cause, si l'on ne peut pas encore affirmer que ces mesures suffiront, elles vont indiscutablement dans le bon sens.

La République n’achète pas la paix civile en renonçant à faire prévaloir ses valeurs, en renonçant à se tenir droit, en renonçant à faire ce qu’il faut faire.

Instruction à domicile limitée : « On attaque une liberté fondamentale ! »

Elles renouent avec l'esprit d'une République « combattante » dont on attend impatiemment le retour. Qu'entends-je par-là ? Passons par un détour pour me faire comprendre. En écrivant ces quelques lignes, je pensais au beau livre de Jean-René Van Der Plaetsen, Le Métier de mourir (Grasset). Dans le personnage de Belleface repose une densité d'être que notre époque oublie peu à peu, au risque de s'anémier, voire de s'intoxiquer. Cet archétype du guerrier, à la fois romantique et terriblement lucide, offre de celui qui combat un portrait juste, à mille lieues de toutes les caricatures trop sûres d'elles-mêmes cherchant à délégitimer l'adhésion à la vie incertaine. J'entends par là que vivre vraiment est risqué. Le principe de précaution porté à son paroxysme est un principe de mort, de destruction du lien social et de l'essence de l'humain. Le personnage de Jean-René Van Der Plaetsen, un officier israélien reconverti dans une unité non régulière au service de l'État hébreu, accepte une existence aventureuse, car il refuse d'abord de renoncer à l'honneur, à des sensations élémentaires d'accord avec soi-même et le monde, sans lesquelles on échoue tout simplement à se respecter. Une dose minimale de confiance en la vie, certains diront de désinvolture ou de légèreté, permet précisément de ne pas mourir à force de tenter de se préserver. Belleface arrive à point nommé dans la période que nous vivons… La République doit ressembler un peu à Belleface : elle n'achète pas la paix civile en renonçant à faire prévaloir ses valeurs, en renonçant à se tenir droit, en renonçant à faire ce qu'il faut faire.

« Le salafisme n'instrumentalise pas notre liberté, mais notre lâcheté »

Le totalitarisme avance sous l'apparence de l'islamisme, de l'islam politique, qui détourne une religion pour en faire une arme antidémocratique. Le « réveil républicain » que l'on nous annonce a pour vocation de le faire reculer : voyons simplement, maintenant, si l'application se montrera à la hauteur de la clarté des principes énoncés et de la justesse du diagnostic qui les sous-tend.

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Le président s'est enfin décidé à nommer le mal qui ronge nos sociétés libres et démocratiques, mais il ne faut pas qu’il se risque encore à faire du politiquement correct hypocrite pernicieux ce qui est presque pire !

Surtout qu’il est informé, on s’en est bien rendu compte par son discours édifiant et précis et faire le ménage ou il faut dans ces « 800 zones dites de non droit » que l’on a laissé péricliter ou abandonner !

Il faut agir très vite et mettre cette loi en place et surtout l’appliquer fermement, car il avait tout le temps d’y penser depuis le début de son quinquennat, mais cela ne semblait pas l’intéresser, car n’étant pas du même monde des français lambda majoritaires en France !

Car les incidents liés à ces problèmes religieux s’enchainent et bien avant son élection et n’ont jamais cessé, jusqu’à cette dernière tentative d’incendie d’église à Rieux la Pape !

Les précédents gouvernements et dirigeants ont souvent poussés la poussière sous le tapis en faisant la politique de l’autruche !

Maintenant, on voit monter l’insécurité et l’anarchie dangereusement par des manifestations violentes ou règlements de compte de groupes qui veulent faire leurs lois !

Mr MACRON hérite d’une situation ancienne, c’est un fait, mais n’excuse pas l’inertie et le laxisme d’un état défaillant et de nos anciens politiciens élus de tous bords !

Donc, s’il veut être réélu en 2022 (mais le veut-il ?) Il faut qu’il agisse promptement, car la crise sanitaire et économique va s’ajouter à « la cerise sur ce gâteau empoisonné » !

Jdeclef 06/10/2020 10h23LP

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