jeudi 8 octobre 2020

Mr MACRON par ses fonctions se prend pour un monarque sans couronne !

 

Le duo Macron-Castex face à sa première épreuve

La gestion de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 laisse un étrange parfum de flottement au sommet de l'État. Le dessous des cartes.

Un jour de la fin août, Emmanuel Macron devint roi. « Les Premiers ministres, je les nomme. Et si j'ai des choses à changer, je leur dis. » Ainsi s'exprime le président dans l'enceinte élégante du palais de Tokyo, huit semaines après avoir licencié Édouard Philippe, ce dandy churchillien qui lui faisait de l'ombre. La tirade, un rien monarchique, dit tout de son état d'esprit depuis le remaniement de juillet : le locataire de Matignon n'est plus un partenaire politique ou un bras droit, mais un régisseur chargé de gérer les « emmerdements » - dixit Jean Castex - pendant que lui affronte le fracas du monde et œuvre à sa réélection. Son intendant, en somme. Il aime jouer avec les nerfs de ce nouveau collaborateur, bien plus malléable que son prédécesseur. Ne l'a-t-il pas contraint à décaler son discours de politique générale après son intervention du 14-Juillet ? Et à repenser sa rentrée en reportant le plan de relance après un été jugé brouillon et dispersé ? Il ne déplaît pas au chef de l'État de le voir perdre des plumes dans les sondages. C'est pour cela, après tout, qu'il l'a désigné. Las, l'intendance ne suit pas. Fin septembre, la décision brutale et jacobine du gouvernement d'imposer la fermeture des bars et restaurants à Marseille - et en Guadeloupe - a failli raviver une révolte qu'on croyait éteinte depuis les Gilets jaunes. Au sommet de l'État, on s'est fait peur. Un raté révélateur des difficultés de calage d'une équipe en cours de rodage.

Chaque jour, Macron compulse un petit dossier bleu marine qui recense le taux d'infections au virus, le nombre de tests, d'hospitalisations, d'admissions en réanimation. Autant d'indicateurs qui sont devenus sa boussole pour dompter le Covid-19, « enfourcher le tigre », comme il dit. En cette matinée du 11 septembre, les ministres convoqués à l'Élysée pour un Conseil de défense le trouvent de méchante humeur. Les chiffres sont alarmants. Olivier Véran prend une balle perdue. Au ministre de la Santé qui préconise de fermer les bars et les restaurants à Marseille ou à Bordeaux, le président oppose les images des files d'attente devant les laboratoires pour se faire tester qui l'ont exaspéré. C'est non ! Plus jamais il ne fera payer aux Français l'incurie de l'État. Plus jamais, sauf situation désespérée, il ne confinera le pays entier.

Loupé. À la faveur de l'été, sa stratégie a changé. L'heure n'est plus à la « guerre », mais à la cohabitation avec le virus. Il sait que la concorde nationale a vécu et que la « politicaillerie » a repris ses droits. Dans le huis clos de cette réunion confidentielle, la décision est prise d'adresser un premier avertissement solennel au pays sur la reprise de l'épidémie. Castex est chargé de sonner le tocsin. De sa brève allocution sur le perron de Matignon on ne retient rien, ou presque. Le ton technocratique et monocorde, le regard rivé sur ses fiches, le chef du gouvernement appelle au « sens des responsabilités » face à une « dégradation manifeste ». Mais de tour de vis, point. L'heure est grave, lavez-vous les mains ! « C'est un brave type, mais ce n'est pas un homme de crise », soupire un élu de la majorité. « Le wake-up call a été raté », concède un pilier de l'exécutif. Les Français retournent papillonner, masque sur - ou sous - le nez. Premier loupé.

Douze jours plus tard, nouveau Conseil de défense et nouvelle douche froide. La circulation virale a encore accéléré et les indicateurs ont basculé au rouge vif. Il faut sévir. À Aix-Marseille ou Pointe-à-Pitre, restaurants et bars devront baisser le rideau pour quinze jours, ressuscitant les tristes souvenirs de vie suspendue du confinement. « Quinze jours, c'est le temps qu'on a pour rattraper la mayonnaise », décrypte un ministre. Les images des villes martyres de Madrid ou de Bergame, cercueils entassés jusque dans les patinoires municipales au printemps, hantent les esprits. « On verra ce que fera madame Hidalgo quand il y aura 500 morts par jour à Paris ! » défie un membre du gouvernement. Véran est prié d'annoncer le soir même la mauvaise nouvelle. Cinq petites heures pour informer tous les élus concernés. Le couperet est si brutal que la surprise se mue en colère à Marseille, dans une improbable union sacrée entre la maire de gauche, Michèle Rubirola, et le patron LR de la région Paca, Renaud Muselier. Dans la hâte, personne ne songe à briefer les ministres qui ne participent pas aux Conseils de défense. Lesquels découvrent les mesures en direct… « Castex dit le mot "territoires" dans toutes ses phrases, mais quand il faut prendre une décision en urgence, ça tombe direct de l'appareil d'État », s'étrangle un macroniste, quand l'entourage de Gérard Larcher, le président du Sénat, où Castex est plus qu'apprécié, s'étonne : « Prendre le pouls des territoires, c'est vital. N'ont-ils rien retenu ? » 

À l'Élysée, la menace d'une sécession marseillaise est prise au sérieux. « Le peuple gronde. Un pays où Nicolas Bedos se prend pour Spartacus, faut faire gaffe. Ça peut être le début des emmerdes », met en garde un élu de droite Macron-compatible. Le président somme Véran de se rendre sur place et le Premier ministre de recevoir les associations d'élus à la chaîne. Promu nouvelle star avant l'été, le ministre de la Santé devient la victime des humoristes. S'il sourit du sketch de Fabrice Luchini le croquant dans C à vous en Dr Knock médicalisant des bien-portants, il goûte moins la vidéo insultante de Jean-Marie Bigard, envisageant un temps des poursuites. « Il va falloir qu'il accepte de voir sa popularité s'effriter », se délecte un rival.

Accélérateur. Mais pourquoi cette précipitation ? Le choix de communiquer le soir même a été acté deux jours plus tôt afin d'éviter des fuites à l'issue du Conseil de défense. Le président, qui en a horreur, piste les bavards. Il s'agissait, surtout, de préserver le soldat Castex. Le 14 mars, c'est Édouard Philippe qui avait annoncé la fermeture impopulaire des lieux accueillant du public, prévue le soir même à minuit, pas Véran. Cette fois, pas question de fragiliser le « PM » : il est attendu le lendemain soir sur France 2 pour son premier grand oral politique.

« Vous êtes pires que CNews ! Pires ! Vous allez faire élire Marine Le Pen ! » En sortant des studios de France Télévisions, les ministres qui escortent Castex assistent à une scène aussi longue qu'embarrassante. Consumant cigarette après cigarette, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, réprimande durant une interminable demi-heure Delphine Ernotte. La patronne de l'audiovisuel public, accuse-t-il, a piégé Castex en le confrontant en direct à la mère du jeune Adrien Perez, poignardé à mort en 2018 à la sortie d'une discothèque. Que dire, que faire face à tant de douleur ? Au sein du gouvernement, l'émission laisse un sentiment mitigé. Apparu empathique et bienveillant, le Premier ministre s'est montré plus approximatif sur les dossiers. L'enterrement de l'application StopCovid, notamment, a sidéré les macronistes. Matignon assume : Castex ne la téléchargera pas, elle a fait la preuve, à ses yeux, de son inefficacité.

« Des gamins ». À l'Élysée, Macron a suivi l'intervention d'un œil distrait, accaparé par son portable et les crises biélorusse et libanaise. « Il a nommé M. déconfinement à Matignon, il le laisse gérer au maximum. Vous comprenez, il parle à Xi Jinping et Vladimir Poutine, il est devenu un vrai monarque », sourit un habitué du Palais. Le fameux syndrome de l'Élysée, qui voit tout locataire des lieux occuper l'espace déserté sur la scène internationale pendant l'intérim entre deux présidents américains ? « Et aux Français, il leur parle quand ? Il est devenu le président de la République du Liban ? » s'emporte un Marcheur, stupéfait de le voir tenir une conférence de presse sur le Proche-Orient en pleine résurgence du Covid-19. À l'Élysée, on rétorque qu'il ne faut pas créer de panique avec une allocution solennelle sur le virus, alors que l'acceptabilité des mesures de restriction a baissé. Darwinien comme jamais, Macron laisse Castex prendre les coups. Le raté de Marseille n'est pas passé au sommet de l'État, où l'on reconnaît sans complexe un problème de coordination gouvernementale. Le locataire de Matignon est prié de se concentrer sur la crise sanitaire et de ne plus s'éparpiller. « L'accent ne fait pas tout », étrille un macroniste avec une once d'agacement. Un ministre cingle : « Il faut moins parler et être plus clair. »

Une centaine de jours après y avoir posé ses cartons, Castex découvre donc l'enfer de Matignon. Les fortes têtes du gouvernement, de Gérald Darmanin à Barbara Pompili, sont devenues des républiques autonomes. Dans les médias, les méchancetés émanant de figures anonymes de son camp se multiplient. « Ce sont vraiment des gamins », affirme-t-il en privé, prompt à attribuer ces critiques au mépris de classe du « petit microcosme ». Sur les bancs de la majorité, le poison du doute s'instille. « Des députés commencent à se dire : cela ira-t-il au bout, ou est-ce qu'on aura un troisième Premier ministre avant la fin du quinquennat ? On n'en est pas du tout là, mais il a grillé un joker avec Marseille », analyse un interlocuteur du président.

« Philippostalgie ». Fin septembre, lors d'un séminaire du gouvernement et des chefs de LREM et du MoDem, plusieurs convives ont alerté Castex contre une forme de candeur. La veille, soucieux de se racheter auprès des élus locaux, il avait annoncé en grande pompe un copilotage du plan de relance par l'État et les présidents de région. « On donne le sentiment de filer les clés des 100 milliards d'euros à des gens qui nous crachent à la figure toute la journée ! Ça n'a pas dû plaire au président », relève l'un. Nouveau patron des députés LREM, Christophe Castaner a brandi cet exemple : « Quand je suis arrivé dans ma circonscription [Alpes-de-Haute-Provence, NDLR], on m'a expliqué qu'une petite commune allait toucher 2 millions pour remettre en état un barrage. Le maire m'a dit : "Merci, et salut !" J'aurais bien aimé être au courant avant… »

Il y a cet encombrant prédécesseur, enfin, à la popularité insolente. « Avec Jean, ça balbutie. Il n'a pas fait la guerre comme Édouard », glisse un conseiller ministériel, sur fond de « philippostalgie ». Un autre ose cette plaisanterie : « Et si on nommait Édouard Philippe ministre du Reconfinement ? » Jean Castex doit vivre avec cette ombre portée, et supporter qu'Emmanuel Macron convie « l'ex » à sa table pour parler de la majorité, dont il est pourtant censé être le chef. Comme un message subliminal. Fin août, dissertant sur ses Premiers ministres, le président avait aussi eu ces mots : « Si j'estime qu'ils ne sont pas à la hauteur, je ne les garde pas. » Comme un coup de semonce

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Donc, il se sert de ce pouvoir de décision et surtout de choix pour choisir le 1er ministre et indirectement les ministres du gouvernement de cette V eme république !

Et ce pour tout son quinquennat avec la possibilité qu’il a déjà utilisé d’en changer ainsi que de tout le gouvernement par des remaniements partiels ou total !

En fait ce n’est qu’un héritage de notre constitution pseudo monarchique issue de l’ancien régime dont on ne peut se débarrasser totalement jusqu’à ces derniers temps après avoir renforcé les pouvoirs du président depuis les derniers quinquennats passés !

On a pu noter que les choix du président sont souvent hasardeux depuis le début de son quinquennat et là notamment par la nomination de Mr CASTEX qui n’est pas l’aise dans ça nouvelle fonction dure et prenante, surtout en ce moment que le pays est en crise sanitaire et économique ce qui doit le changer de sa routine de fonctionnaire de province !

Car la tache semble le dépasser et trop lourde pour lui, et il l’a d’ailleurs admis seule franchise de sa part à mettre à son crédit !

Mais le président ne peut encore changer de 1er ministre dans l’immédiat, car venant d’être nommé admettrait son erreur et échec de plus, mais qui souligne en fait que c’est lui, chef de l’état qui gouverne et dirige le pays et que le ministre est un collaborateur comme avait dit un précèdent président, mais qui néanmoins doit être compétent pour appliquer sa politique sans contestation !

Donc cela confirme que changer de 1er ministre et ses ministres au gouvernement ne change rien à la situation générale du pays !

Jdeclef 08/10/2020 11h59

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