Michel
Richard – Ces juges qui perdent la tête
CHRONIQUE. Toute
la magistrature est en révolte. Mais ce n'est pas parce que la justice va mal.
C'est juste pour exécuter son ministre.
Et de
cent ! Pas moins de cent motions ont été votées par autant de juridictions
pour manifester l'opposition des magistrats à leur ministre. Faut-il que
l'heure soit grave et le péril immense pour que l'institution judiciaire soit
ainsi en pétard ! L'heure est grave, en effet, car on se permet de dire
que cette affaire révèle que nos magistrats ont perdu la tête, c'est-à-dire tout
jugement.
Qu'ils aient
pris la nomination d'Éric Dupond-Moretti pour une « déclaration de
guerre » était déjà surprenant. Au nom de quoi aurait-il fallu leur
demander la permission et soumettre cette nomination à leur approbation ?
Il s'agissait certes d'un avocat, et pas n'importe lequel, ombrageux et
provocateur, mais de là à déclencher pareilles allergies sous les toques et les
robes, comme s'il était ontologiquement un ennemi, un chat dans une cour de
chiens… Pauvres choux qu'un seul homme met en pareil état de crise de nerfs,
susceptibles au point de n'oublier aucune de ses saillies d'avocat dont il se
faisait une spécialité.
Les juges
n'écoutent plus Dupond-Moretti
Nos juges
auraient pu jouer de cette situation de départ irritante. Il y avait beaucoup à
attendre de ce Dupond-Moretti qui aurait eu à cœur de se faire accepter,
sachant qu'on ne gouverne pas un ministère contre ses troupes. Et d'ailleurs,
preuve que le bougre incommode n'est pas si mauvais, ni inamendable, il les
défend, les juges, et pas qu'un peu, contre le traditionnel procès qui leur est
fait d'être laxistes. En outre, il arrache une augmentation inédite
(+ 8 %) du budget de la Justice, permettant à celle-ci d'embaucher et
d'être plus proche et plus rapide, ce qui devrait éviter la honte de ces
instructions, détentions, procédures interminables et d'effet délétère.
Mais c'est à
croire que les juges se félicitent moins d'une justice qui gagne en moyens et
en réputation qu'ils ne défendent leur corporatisme, cette maladie atavique et
chronique qui l'emporte sur toute raison, et même sur l'intérêt bien compris de
leur profession.
Abus de
pouvoir
Ce n'est pas
tout. Voilà que les deux plus hauts magistrats du pays, Chantal Arens, première
présidente de la Cour de cassation, et François Molins, procureur général près
la Cour de cassation, publient une tribune menaçante dans Le Monde (30 septembre). Les
trois-quarts de leur texte portent sur l'École nationale de la magistrature
dont il faudrait surveiller que l'excellence de sa formation ne soit pas
menacée après la nomination à sa tête, par Dupond-Moretti, d'une… avocate. Mais
c'est le dernier quart qui compte, comme cela sauterait aux yeux du premier
psychanalyste. Il accuse d'abus de pouvoir Dupond-Moretti pour avoir ouvert une
enquête administrative, pourtant menée par des magistrats, à la suite d'une
inspection de trois juges du Parquet national financier (PNF), pourtant
conduite par des magistrats.
ENM :
« Le barreau a lancé une OPA sur le corps judiciaire »
Il s'agit de
l'affaire, révélée par Le Point, où l'on apprend que des juges
du PNF ont mené dans le plus grand secret, y compris de leur hiérarchie, et
pendant six ans, une enquête pour débusquer – en vain – la taupe qui aurait
informé Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog de leur mise sur écoutes.
Des fadettes téléphoniques ont ainsi été épluchées révélant notamment
l'existence d'échanges entre des dizaines d'avocats : où, quel jour et à
quelle heure. Apparemment, nos hommes de loi n'y voient pas l'ombre d'une
violation du secret professionnel.
Affaires des
« fadettes » : l'ordre des avocats de Paris va relancer son
action contre l'État
Triste fable
À en croire
nos deux huiles, Éric Dupond-Moretti malmènerait l'institution judiciaire, en
plein conflit d'intérêts puisque, encore avocat et victime de ces pratiques, il
avait porté plainte. Peu importe que depuis il se soit désisté et qu'il ne soit
donc plus partie et en rien juge. Il menacerait de déstabilisation
l'institution judiciaire, pas moins, en citant nommément les magistrats
concernés par l'enquête.
Qu'aurait-il
dû faire ? Fermer les yeux ? Tenir pour négligeables de possibles
manquements déontologiques ? Renier sous serment sa vie passée, y compris
ses amitiés ? Refuser carrément sa nomination à la chancellerie ?
Oui, tout ça, apparemment.
Cette triste
fable nous aura en tout cas appris ce qui indigne vraiment l'immense majorité
des magistrats, leurs deux syndicats, l'Union syndicale des magistrats et le
Syndicat de la magistrature, et les deux plus hauts gradés de l'appareil
judiciaire. Ce qui les indigne, ce qui les fait sortir de leur silence et de
leurs gonds jusqu'à la rébellion, ce n'est pas l'état de la justice ni le
malheur des justiciables qui en sont victimes.
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Ces juges sont une caste en
robe rouge et col d'hermine, le torse couvert de médailles se prenant pour des
rois absolus en jugeant les justiciables à la tête du client dans des postures
théâtrales !
Se servant d’un code pénal
inadapté qu’ils interprètent raison pour lesquels se plaigne les français
lambda pour souvent des sanctions faibles dans des procès contre des accusés
criminels auteurs de faits épouvantables ou en col blanc accusé d’escroquerie avec
de vol, voire détournement de sommes énormes , sans compter le fait que ces
individus prévenus, s’ils sont des politiciens élus ou ex sont indirectement
protégés par des arguties judiciaires ou immunités diverses dont ils font
trainer les procès sur plusieurs années, si l’on considère les recours divers
des cours d’appels ou cassation !
Mais ce qui est à souligner
et (ferait peut-être sourire) si cela n’était pas si sérieux, c’est les avocats
fait dans le même moule, mais qui ne sont pas des fonctionnaires qui s’opposent
aux juges en défendant les justiciables et le fait que l’on a nommé un des
leurs et pas le moindre médiatique comme ministre de la justice, vexe ces juges
et leurs égos démesurés et les irrite fortement !
Choix hasardeux habituel de
notre président et ses idées fumeuses, mais de toute façon étant donné que la France
va mal, un peu plus, cela ne fait pas de différence quand notre gouvernement et
nos dirigeants sont dépassés par trop de problèmes divers qu’ils ne peuvent
gérer correctement de front et qui empire !
Jdeclef 11/10/2020 10h23
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