dimanche 11 octobre 2020

L'exemple d'un corporatisme professionnel qui mine notre société depuis l'après-guerre, comme d’autres !

 

Michel Richard – Ces juges qui perdent la tête

CHRONIQUE. Toute la magistrature est en révolte. Mais ce n'est pas parce que la justice va mal. C'est juste pour exécuter son ministre.

Et de cent ! Pas moins de cent motions ont été votées par autant de juridictions pour manifester l'opposition des magistrats à leur ministre. Faut-il que l'heure soit grave et le péril immense pour que l'institution judiciaire soit ainsi en pétard ! L'heure est grave, en effet, car on se permet de dire que cette affaire révèle que nos magistrats ont perdu la tête, c'est-à-dire tout jugement.

Qu'ils aient pris la nomination d'Éric Dupond-Moretti pour une « déclaration de guerre » était déjà surprenant. Au nom de quoi aurait-il fallu leur demander la permission et soumettre cette nomination à leur approbation ? Il s'agissait certes d'un avocat, et pas n'importe lequel, ombrageux et provocateur, mais de là à déclencher pareilles allergies sous les toques et les robes, comme s'il était ontologiquement un ennemi, un chat dans une cour de chiens… Pauvres choux qu'un seul homme met en pareil état de crise de nerfs, susceptibles au point de n'oublier aucune de ses saillies d'avocat dont il se faisait une spécialité.

Les juges n'écoutent plus Dupond-Moretti

Nos juges auraient pu jouer de cette situation de départ irritante. Il y avait beaucoup à attendre de ce Dupond-Moretti qui aurait eu à cœur de se faire accepter, sachant qu'on ne gouverne pas un ministère contre ses troupes. Et d'ailleurs, preuve que le bougre incommode n'est pas si mauvais, ni inamendable, il les défend, les juges, et pas qu'un peu, contre le traditionnel procès qui leur est fait d'être laxistes. En outre, il arrache une augmentation inédite (+ 8 %) du budget de la Justice, permettant à celle-ci d'embaucher et d'être plus proche et plus rapide, ce qui devrait éviter la honte de ces instructions, détentions, procédures interminables et d'effet délétère.

Mais c'est à croire que les juges se félicitent moins d'une justice qui gagne en moyens et en réputation qu'ils ne défendent leur corporatisme, cette maladie atavique et chronique qui l'emporte sur toute raison, et même sur l'intérêt bien compris de leur profession.

Abus de pouvoir

Ce n'est pas tout. Voilà que les deux plus hauts magistrats du pays, Chantal Arens, première présidente de la Cour de cassation, et François Molins, procureur général près la Cour de cassation, publient une tribune menaçante dans Le Monde (30 septembre). Les trois-quarts de leur texte portent sur l'École nationale de la magistrature dont il faudrait surveiller que l'excellence de sa formation ne soit pas menacée après la nomination à sa tête, par Dupond-Moretti, d'une… avocate. Mais c'est le dernier quart qui compte, comme cela sauterait aux yeux du premier psychanalyste. Il accuse d'abus de pouvoir Dupond-Moretti pour avoir ouvert une enquête administrative, pourtant menée par des magistrats, à la suite d'une inspection de trois juges du Parquet national financier (PNF), pourtant conduite par des magistrats.

ENM : « Le barreau a lancé une OPA sur le corps judiciaire »

Il s'agit de l'affaire, révélée par Le Point, où l'on apprend que des juges du PNF ont mené dans le plus grand secret, y compris de leur hiérarchie, et pendant six ans, une enquête pour débusquer – en vain – la taupe qui aurait informé Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog de leur mise sur écoutes. Des fadettes téléphoniques ont ainsi été épluchées révélant notamment l'existence d'échanges entre des dizaines d'avocats : où, quel jour et à quelle heure. Apparemment, nos hommes de loi n'y voient pas l'ombre d'une violation du secret professionnel.

Affaires des « fadettes » : l'ordre des avocats de Paris va relancer son action contre l'État

Triste fable

À en croire nos deux huiles, Éric Dupond-Moretti malmènerait l'institution judiciaire, en plein conflit d'intérêts puisque, encore avocat et victime de ces pratiques, il avait porté plainte. Peu importe que depuis il se soit désisté et qu'il ne soit donc plus partie et en rien juge. Il menacerait de déstabilisation l'institution judiciaire, pas moins, en citant nommément les magistrats concernés par l'enquête.

Qu'aurait-il dû faire ? Fermer les yeux ? Tenir pour négligeables de possibles manquements déontologiques ? Renier sous serment sa vie passée, y compris ses amitiés ? Refuser carrément sa nomination à la chancellerie ? Oui, tout ça, apparemment.

Cette triste fable nous aura en tout cas appris ce qui indigne vraiment l'immense majorité des magistrats, leurs deux syndicats, l'Union syndicale des magistrats et le Syndicat de la magistrature, et les deux plus hauts gradés de l'appareil judiciaire. Ce qui les indigne, ce qui les fait sortir de leur silence et de leurs gonds jusqu'à la rébellion, ce n'est pas l'état de la justice ni le malheur des justiciables qui en sont victimes.

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Ces juges sont une caste en robe rouge et col d'hermine, le torse couvert de médailles se prenant pour des rois absolus en jugeant les justiciables à la tête du client dans des postures théâtrales !

Se servant d’un code pénal inadapté qu’ils interprètent raison pour lesquels se plaigne les français lambda pour souvent des sanctions faibles dans des procès contre des accusés criminels auteurs de faits épouvantables ou en col blanc accusé d’escroquerie avec de vol, voire détournement de sommes énormes , sans compter le fait que ces individus prévenus, s’ils sont des politiciens élus ou ex sont indirectement protégés par des arguties judiciaires ou immunités diverses dont ils font trainer les procès sur plusieurs années, si l’on considère les recours divers des cours d’appels ou cassation !

Mais ce qui est à souligner et (ferait peut-être sourire) si cela n’était pas si sérieux, c’est les avocats fait dans le même moule, mais qui ne sont pas des fonctionnaires qui s’opposent aux juges en défendant les justiciables et le fait que l’on a nommé un des leurs et pas le moindre médiatique comme ministre de la justice, vexe ces juges et leurs égos démesurés et les irrite fortement !

Choix hasardeux habituel de notre président et ses idées fumeuses, mais de toute façon étant donné que la France va mal, un peu plus, cela ne fait pas de différence quand notre gouvernement et nos dirigeants sont dépassés par trop de problèmes divers qu’ils ne peuvent gérer correctement de front et qui empire !

Jdeclef 11/10/2020 10h23

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