Procès des
attentats de janvier 2015 : Peter Cherif, le prêche et le silence
Le
commanditaire présumé de l'attentat contre « Charlie Hebdo » a refusé
vendredi de répondre aux questions de la cour, mais a exhorté les hommes à se
tourner vers Dieu.
Et Peter Cherif apparaît, enfin, sur les écrans de la salle
d'audience. Le crâne rasé, masqué, trop éloigné de l'écran pour qu'on distingue
ses yeux, sur un fond d'un bleu glacé : Peter Cherif, ou presque. Il a
fallu d'âpres négociations pour que l'homme, vétéran du djihad international et
commanditaire présumé de la tuerie de Charlie Hebdo, daigne se
présenter en visioconférence, depuis la maison d'arrêt de Fresnes, devant la
cour d'assises spécialement composée. D'âpres négociations, entrecoupées de
scènes que l'on pourrait juger un peu grotesques, et même humiliantes :
les magistrats, les avocats, les parties civiles, la salle entière écoutant,
visage tendu vers les écrans, un téléphone sonner dans le vide ; la
cruelle absurdité des messages automatiques – « Vous êtes le seul
participant connecté à la conférence ».
Peter Cherif est finalement là, donc, et il dit ceci :
« Au nom de Dieu le clément et le miséricordieux, c'est le seul témoignage
que je veux vous apporter aujourd'hui : celui de l'unicité du Dieu
d'Abraham, de Moïse, de Jésus et du dernier prophète Mohamed, que sur lui soient
les meilleures prières et les meilleures bénédictions. C'est le seul témoignage
que je vous apporterai aujourd'hui. » Peter Cherif, en effet, s'en tiendra
là. En réponse à la première et patiente question du président Régis de Jorna,
qui lui rappelle les faits, il répète qu'il refusera de répondre à toute
question « sur une affaire que j'ai rien à voir » – et ce n'est que
dans ce court instant qu'il semble quitter l'habit du prédicateur. Pour le
reste, il persiste : « Le témoignage que vous entendez de moi c'est
le seul que je donnerai, c'est celui qui pour moi a l'importance la plus
capitale. Dieu est une réalité, c'est un processus de pensée basé sur du
pragmatisme, sur une réalité scientifique. Aujourd'hui, tenir ces discours
c'est passer pour une personne faible d'esprit, qui ne réfléchit pas, qui suit
des croyances comme on essaie de le faire croire dans les médias, mais non,
c'est une pensée réfléchie. Je n'appelle pas au crime mais j'appelle tous les
hommes à ouvrir les yeux, à réfléchir sur les raisons de la présence de l'homme
sur cette Terre. » Peter Cherif se détourne ensuite à demi, se plonge
ostensiblement dans un livre.
« Nombre de personnes présentes dans cette salle essaient de
comprendre »
L'exercice cependant se poursuit. Le président lui lit ses propres
dépositions, la façon qu'il a eue de dire que certes il n'était « pas Charlie », mais que « ça
n'aurait pas dû en arriver là », que les attentats l'avaient
« dégoûté », qu'il était désormais dans une « dynamique de
coopération complète ». Silence. « Dans une de vos dépositions, vous
faites état de la souffrance des victimes ; et nombre des personnes
présentes ici, dans cette salle, essaient de comprendre, essaient de savoir ce
qui a amené deux personnes, en une minute et quarante-neuf secondes, à en tuer
dix autres. C'est en cela que vous pouvez nous aider. Qu'est-ce que vous pouvez
nous dire, à ce sujet-là ? » Silence. « Rien d'autre,
monsieur ? » Silence. « Que vous gardiez le silence, c'est votre
droit, mais c'est aussi le droit de chacun de vous poser des questions. Est-ce
que vous êtes d'accord sur la façon de procéder ? » Silence.
Un seul avocat, du côté de la partie civile, accepte de se
soumettre à l'exercice. « Est-ce que la ville de Dammartin-en-Goële vous
dit quelque chose ? » Silence. « Je suppose qu'elle vous dit
quelque chose, c'est là que Chérif et Saïd Kouachi ont trouvé la mort. »
Silence. « En 2011, vous avez passé trois mois, tout à fait assidu, dans
l'auto-école qui jouxte l'imprimerie de Michel Catalano. Chérif Kouachi trouve
la mort à l'endroit où on vous a vu en France pour la dernière fois. Vous
n'avez jamais parlé de Dammartin-en-Goële avec Chérif Kouachi ? »
Silence. « Il n'est jamais venu avec vous là-bas ? » Silence.
« Il n'y est sans doute pas allé par hasard, est-ce que vous pouvez nous
éclairer ? » Silence. « Je ne crois pas pouvoir vous remercier,
monsieur. »
Si Peter Cherif ne figure pas dans le box au côté des autres
accusés, c'est qu'il n'a été arrêté qu'en décembre 2018, à Djibouti, avec
sa femme et leurs deux enfants : mis en examen dans un volet disjoint de
l'enquête sur les attentats de janvier 2015, il est détenu dans l'attente
de son propre procès pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
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Il ne veut rien dire, alors
qu'il se taise, il a la chance d’être dans un pays libre et démocratique !
C’est préférable, qu’il ne
se serve pas de ce procès et du tribunal comme d’une tribune pour fomenter ou
justifier ces actes de terrorismes extrémistes islamiques !
Qu'on le juge, mais surtout
qu’on le condamne au maximum de la peine prévue pour ses actes !
Car il en reste encore trop
en liberté dans le monde qui veulent tuer les mécréants au nom de religions ou
préceptes obscurantistes moyenâgeux !
Et que l’on n’enferme pas
assez longtemps selon notre code pénal inadapté et notre justice qui devrait être
plus rigoriste et extrême en matière de crimes de terrorisme islamique, qui pourrit
la vie quotidienne des français depuis 20 ans !
Jdeclef 24/10/2020 11h15
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