mercredi 16 décembre 2020

Avec sa convention citoyenne pseudo fiasco qui lui est revenu dans la face de la part des 150 participants à celle-ci (soi-disant triés sur le volet ?!)

 

Climat : Emmanuel Macron, prince des symboles ou des pirouettes ?!

Pour apaiser les membres déçus de la Convention citoyenne sur le climat, le président promet un référendum pour modifier la Constitution. Un serpent de mer.

Opération réussie : ce 15 décembre au matin, la presse ne parlait que de cela. Oubliées, les reculades sur quelques-unes des demandes les plus emblématiques de la Convention citoyenne : rénovation thermique obligatoire des bâtiments, malus pour les véhicules lourds, coup d'arrêt à l'artificialisation des sols… L'annonce par le président, mardi soir, d'un « référendum » pour inscrire la protection de l'environnement dans la Constitution a balayé les débats. «  C'est une annonce très forte, un acquis que l'on ne nous enlèvera pas », s'est enflammée la ministre de l'Environnement Barbara Pompili, énonçant la phrase que le gouvernement entend faire figurer dans l'article 1er de la Constitution, juste après la laïcité et l'égalité homme-femmes : « La République garantit la préservation de la biodiversité, de l'environnement et la lutte contre le dérèglement climatique. » Une révolution ?

Pas vraiment, pour le constitutionnaliste Didier Maus, qui rappelle que cette modification a déjà été proposée à deux reprises par le gouvernement, en juillet 2018 d'abord, puis en août 2019 (avant que le projet de loi constitutionnelle pour un renouveau de la vie démocratique n'avorte). Portée à l'origine par Cécile Duflot en 2016, l'idée, reprise par Nicolas Hulot, sera portée par Richard Ferrand lui-même à l'Assemblée. « Hulot y tenait beaucoup pour faire oublier ses reculades sur d'autres sujets », persifle un député de la majorité, amusé que les commentateurs aient déjà oublié les débats passionnés qui avaient alors agité la presse. Utile ? Inutile ? « À l'époque, aucun juriste n'a pu me convaincre que nous en avions besoin juridiquement », insiste Didier Maus. La Charte de l'environnement de 2004, intégrée en 2005 dans le Préambule de la Constitution, a pleinement valeur constitutionnelle. « Il y a d'ores et déjà tout ce qu'il faut en matière de protection de l'environnement et le Conseil constitutionnel en a fait usage », insiste Didier Maus, qui tacle : « L'adjonction proposée est optiquement importante, mais juridiquement de très faible portée. »

Convention citoyenne : le choix de la décroissance

Poudre aux yeux

Autrement dit, de la « poudre aux yeux », dont l'adoption ne changerait pas grand-chose sur le fond, le Conseil constitutionnel devant toujours, s'il était saisi à propos d'un texte, mettre en équilibre l'ensemble des droits fondamentaux garantis par la Constitution, notamment la liberté du commerce et de l'industrie. « Cela permet de diviser les écologistes et de détourner l'attention du projet de loi, mais cela ne sert strictement à rien », tranche l'avocat Arnaud Gossement, spécialiste du droit à l'environnement. À moins que le juge constitutionnel, demain, choisisse d'interpréter cette phrase relativement vaporeuse dans le sens qui lui convient… C'est la raison pour laquelle le Sénat, à majorité LR, s'y est jusqu'à présent opposé. Et risque, en dépit du piège politique qui lui est tendu, de persévérer…

« On a autre chose à faire que de s'écharper sur un symbole qui n'apportera rien de concret », s'emporte une parlementaire de la majorité, particulièrement sensible à la lutte contre le réchauffement climatique, et que ce dernier « coup de bluff » du président laisse dubitatif. « Il a créé un monstre avec cette Convention citoyenne dont sont ressorties des propositions aberrantes, et il ne sait plus comment s'en dépêtrer. » Car c'est tout le paradoxe : créée pour réfléchir à l'opportunité d'abandonner ou non la hausse de la taxe carbone, qui avait provoqué le mouvement des Gilets jaunes, la Convention a pris l'« audacieuse » décision de ne pas du tout aborder le sujet, abandonnant une mesure qui devait permettre de baisser les émissions de CO2 de 8,7 %, et désignée par la quasi-totalité des experts comme LA plus efficace pour lutter contre le réchauffement climatique. Comment atteindre, sans elle, l'objectif de baisse de 40 % des émissions de CO2 d'ici à 2030 ? Les conventionnaires ont fait le choix d'un inventaire à la Prévert, évitant les sujets structurants (pas un mot, par exemple, sur l'électrification des bâtiments ou de l'industrie), principalement axé sur la décroissance. Mais la crise du Covid-19, avec son cortège d'effondrements économiques et de faillites, menace l'application des plus intéressantes, que le gouvernement espérait encore, en février dernier, pouvoir utiliser pour tordre les bras récalcitrants. Le malus lié au poids des automobiles ne devrait finalement concerner que quelques dizaines de milliers de véhicules – alors que la filière, à terre, tente de se redresser. Idem pour les passoires thermiques qui devront obligatoirement être rénovées – le seuil est placé si bas qu'il ne devrait concerner, en 2028, qu'à peine 200 000 logements. Une nouvelle concertation de trois mois est lancée, pour réfléchir à l'opportunité d'en faire plus à l'heure où le pouvoir d'achat des ménages se contracte – une façon élégante d'enterrer le sujet.

Climat : « La révision de la Constitution est juridiquement inutile »

S'il n'est pas encore connu, le projet de loi reprenant les propositions de la Convention, attendu en janvier, s'annonce déjà comme en grande partie hors sujet : le « chèque alimentaire » annoncé mardi soir par Emmanuel Macron, qui serait versé aux Français les plus pauvres pour qu'ils puissent acheter de la nourriture bio ou locale, en a surpris plus d'un : est-il raisonnable de subventionner l'achat de nourriture bio, par définition 40 % plus chère, à l'heure où la précarité alimentaire explose ? La mesure, soufflée aux conventionnaires par le think tank Terra Nova, n'aura pas le moindre impact sur le réchauffement climatique. Mais elle est à la mode… « Vous pensez qu'une application type Yuka du carbone va changer les choses ? » soupire Arnaud Gossement. « Le problème, c'est que la Convention n'a indiqué aucune piste pour financer ses propositions. Et que sans fiscalité du carbone, on aura toujours ce problème de financement. »

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Déçus croyant à ses belles paroles ou promesses du président qu'il ne peut tenir !?

Comme d’autres présidents avant lui sur d’autres sujets, attitudes communes de nos dirigeants de cette Veme république !

Jusqu’à en perdre son calme lors de la réunion !

Dit vouloir avoir recours au référendum, semblant inutile pour un sujet qui figure déjà dans la Charte de l'environnement de 2004, intégrée en 2005 dans le Préambule de la Constitution, qui a pleinement valeur constitutionnelle !

Soit le président ne connait pas bien notre constitution et pourtant il a des conseillers pour lui rappeler les éléments de celle-ci, ou alors il se moque de ses interlocuteurs leur en promettant ce référendum difficile à organiser ou il faut la majorité des deux chambres parlementaires sur le sujet proposé temps perdu de plus pour noyer le poisson...

Il se moque encore de ces français gogos qui croyaient au père Noel, car l’écologie des empêcheurs de tourner en rond trop rigide ne passe pas dans toutes les présidences françaises de ces dernières décennies bien que n’étant pas totalement abandonnée à condition d’être raisonnable !

Jdeclef 16/12/2020 11h53


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