Nouvelle-Calédonie :
la nouvelle bataille du nickel
Les
indépendantistes kanaks s'opposent à la vente de la plus grande mine du
territoire français. Un site qui appartient à la compagnie brésilienne
Vale.
Des émeutiers, des dégradations et un complexe industriel à
l'arrêt,sous protection policière… À 17 000 kilomètres de la métropole, la
Nouvelle-Calédonie est « au bord du chaos politique, économique et
social », a déploré Jean-Christophe Lagarde, président du groupe UDI, il y
a quelques jours à l'Assemblée nationale. « Je suis personnellement la
situation en Nouvelle-Calédonie. Les événements récents sont préoccupants et je
sais la responsabilité du Premier ministre historiquement dans le suivi et la
gestion de ce dossier », lui a répondu Jean Castex. Lundi
21 décembre, des individus ont incendié des engins miniers, dont un
concasseur, des pneus et des tuyaux, à la mine de Goro, dans le sud du pays. La
gendarmerie et les pompiers ont dû intervenir. Quelques jours auparavant, des
intrus s'étaient introduits sur le site classé Seveso 2 (haut risque)
et avaient saboté des installations, jusqu'à ce qu'ils soient repoussés par les
tirs de policiers.
La raison de ces tensions ? Le nickel, encore le nickel. Ce
métal, utilisé notamment pour fabriquer des batteries de véhicules électriques
et de l'acier inoxydable, reste aujourd'hui la principale richesse de la
collectivité française (un quart des revenus et 6 000 emplois pour les
principales usines). Mais l'annonce de la vente de la principale usine du
« Caillou », comme on surnomme la Nouvelle-Calédonie, a semé la
discorde, quelques jours après le référendum sur l'indépendance de l'archipel,
où le « non » a devancé le « oui » par moins de 10 000
voix.
Ce site de Goro, qui représente 3 000
emplois directs et indirects, appartient depuis 2014 à la
multinationale brésilienne Vale, dont le siège est à Rio de Janeiro. En six
ans, ce groupe a investi environ 2,5 milliards d'euros. Mais il a accumulé
plus d'un milliard d'euros de pertes. « Vale NC avait atteint l'équilibre
d'exploitation, on a fait 2 800 tonnes et on était sur une bonne
dynamique. Mais le mois de novembre a été catastrophique », expliquait
Antonin Beurrier, PDG de la filiale calédonienne du groupe, le mois dernier, à
la radio Rythme Bleu.
« Il n'est plus possible de dire : “La Calédonie, c'est
la France” »
Indépendantistes contre loyalistes
Le premier producteur de minerai de fer au monde, qui fait face à
un gigantesque scandale au Brésil après la rupture, l'année dernière, du
barrage minier de Brumadinho qui a causé la mort de 270 personnes,
s'est décidé à céder l'usine hydrométallurgique de Goro. Il a choisi comme
repreneur un consortium baptisé Prony Resources, dont des investisseurs
calédoniens possèdent 50 % et le négociant suisse en matières premières
Trafigura, 25 %. « Il s'agit là d'une étape déterminante pour assurer
un avenir durable à l'usine du Sud. Le projet d'entreprise de Prony Resources
permettra de garantir plus de 3 000 emplois directs et indirects et d'assurer
la réussite du projet Lucy, le plus important investissement privé du
territoire des 3 prochaines années, générateur
de 600 nouveaux emplois », fait valoir Antonin Beurrier
dans un communiqué.
Mais la présence de Trafigura, un des leaders du marché du nickel
pour les batteries, suscite une levée de boucliers des indépendantistes :
le FLNKS, le collectif « Usine du sud : usine pays » ainsi que
l'Instance coutumière autochtone de négociations (ICAN) considèrent l'offre
avec le groupe suisse comme « une opération de prédation des
multinationales ». Dans une lettre adressée au ministre des Outre-mer
Sébastien Lecornu, l'indépendantiste Paul Néaoutyine, président de la province
nord, détaille sa « doctrine nickel » : « Le curseur
minimal est le contrôle majoritaire par les intérêts publics calédoniens dans
les sociétés métallurgiques », estime-t-il.
La polémique a viré à l'affrontement politique. Samedi
12 décembre, plus de 20 000 manifestants loyalistes ont défilé dans
les rues de Nouméa, certains portant des drapeaux bleu blanc rouge, afin de
protester contre les actions menées par les indépendantistes contre l'usine de
Vale. Le président du gouvernement, Thierry Santa, la présidente de la province
sud, où se trouve l'usine de Vale, Sonia Backès, et le sénateur des
Républicains Pierre Frogier se trouvaient parmi eux. Sur les banderoles des
manifestants, on pouvait notamment lire : « Province sud, on tient
bon ! »
Face au chaos, les deux députés de Nouvelle-Calédonie ont demandé
à l'État de prendre « temporairement » le contrôle de l'usine de
nickel de Vale. « Lorsque l'État juge qu'une entreprise stratégique est
vulnérable, il peut en prendre le contrôle temporairement pour la sauver et
permettre que des discussions aboutissent », a ainsi estimé Philippe
Dunoyer (UDI). Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a lancé des
discussions avec des représentants du FLNKS afin de trouver une issue.
« Au-delà de l'usine de Vale, il est aussi important
d'évoquer les autres sujets cruciaux pour l'avenir de la Nouvelle
Calédonie »
« Des discussions sur l'avenir du nickel et de l'usine de Vale
ont eu lieu ce mardi 22 décembre tant avec le FNLKS que dans un
format “Leprédour”, du nom de l'îlot qui avait réuni dix indépendantistes et
loyalistes autour de Sébastien Lecornu, lors de sa visite en
Nouvelle-Calédonie. La priorité du gouvernement est double : d'une part,
s'assurer de la viabilité du projet de reprise pour les 3 000
salariés et avoir des garanties sur la protection de l'environnement »,
indique-t-on dans l'entourage du ministre. « Au-delà de l'usine de Vale,
il est aussi important d'évoquer les autres sujets cruciaux pour l'avenir de la
Nouvelle-Calédonie, tels que les deux autres usines de nickel ou encore les
questions liées à l'éventuel troisième référendum » ajoute la même
source.
Tout juste une semaine après l'incendie lundi dernier et au lendemain de la
levée de la cellule de crise, Vale NC confirme qu'un autre incendie est survenu
sur la mine de Goro cet après-midi.https://t.co/6p3g50a3Js pic.twitter.com/LY6Oe0If8r
« Ce harcèlement doit cesser sans délai. […] Toutes les
attaques et destructions que nous subissons sont le fait de groupes très
organisés, faisant visiblement partie des groupes de personnes qui bloquent
actuellement le site de Goro. Ces actes criminels organisés représentent à
l'heure actuelle le premier risque de dégradation, de pollution et de
blessures », ajoute-t-elle dans un communiqué. Pendant ce temps-là, le
nickel calédonien, déjà peu compétitif, perd des parts de marché face aux pays
d'Asie.
Nouvelle-Calédonie : une jeunesse aux abois
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Car ils voient de plus en
plus de pays issus d'ex-empires coloniaux européens vouloir accéder à leurs
indépendances qu'elles soient culturelles ou économiques, comme chez nos
voisins anglais avec leur brexit et aussi leur Commonwealth issu de leur grand
empire colonial !
Et même à l'intérieur de
l'Europe qui a du mal à rester unie, en fait ces peuples si différents veulent
s'administrer par eux-mêmes, comme quand nous avions nos monarchies par pays,
transformées après des révolutions en démocraties républicaines et qui se
transforment petit à petit en démocrature ersatz de dictatures, car ayant
besoin d'hommes forts pour les gouverner ou les diriger et les protéger !
Éternel recommencement de
l'histoire, mais pas en conquêtes militaires, mais en régression, car sans vrai
changement par des poignées de dirigeants qui savent manœuvrer leurs peuples en
les leurrant comme nos bien-pensants donneurs de leçons mais qui risquent un
retour de bâton de ceux qui n'avalent plus toutes leurs couleuvres !
Car le monde change et ils
ne veulent pas s'en rendre compte !?
Jdeclef 22/12/2020 15h42

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