Cotta – Et
revoilà la réforme du mode de scrutin…
CHRONIQUE.
On pensait le projet enterré, mais, à dix-huit mois des législatives,
Emmanuel Macron veut instaurer la proportionnelle. Attention, initiative à
haut risque !
On croyait le projet enterré. Pas le moins du monde : la
modification du système de scrutin sera sans doute, à partir du mois de
janvier, le problème n° 1 de la politique française. La
représentation proportionnelle refait son entrée en force dans l'actualité.
Elle devrait s'appliquer, une fois votée, dès les prochaines élections
législatives de 2022. Pourquoi cet engagement présidentiel, pris en 2017,
refait-il surface ? D'abord et tout simplement parce que, justement, il
s'agit d'un engagement, annoncé par le futur président de la République,
engagement qui lui avait valu le retrait de candidature et le ralliement avant
le premier tour de François Bayrou : le leader du MoDem en a toujours
fait, on le sait, une de ses priorités. L'élection des députés au système
majoritaire a toujours favorisé en effet une Assemblée binaire, longtemps
dominée par la gauche et la droite, minimisant les petits partis, donc quelque
part faussant la représentation nationale, et dans laquelle, au surplus, le
centre ne pouvait que très difficilement se faire une place. Élue à la proportionnelle,
l'Assemblée nationale devrait refléter plus fidèlement l'image de la
France et donner une chance à une coalition des partis placée entre les
extrêmes, entre, pour dire les choses, La France insoumise et le Rassemblement
national.
Promesse d'Emmanuel Macron, la réforme du mode de scrutin n'en
était pas moins jusqu'à aujourd'hui restée lettre morte. Jamais apparemment,
dans un début de quinquennat si difficile, le moment n'avait paru propice à un
tel changement. Si l'idée en ressort aujourd'hui, ce n'est pas seulement parce
que François Bayrou – il le disait encore sur BFM TV la semaine dernière —
continue de penser que la représentation proportionnelle correspondra à une
plus juste représentation de la France et des Français, mais aussi parce qu'Emmanuel
Macron et quelques-uns de ses proches, Richard Ferrand, Philippe Grangeon,
entre autres, pensent impossible de réitérer en 2022 l'exploit de
2017 : l'élection d'une majorité tout entière acquise au chef de l'État.
Majorité dont d'ailleurs on voit bien qu'elle est en train de se déliter par la
formation de groupuscules parlementaires se séparant les uns après les autres
de La République en marche, prétendûment pour mieux aider le président. En
favorisant les alliances, la proportionnelle sera la meilleure façon de créer
une vraie coalition majoritaire, incluant les modérés, de droite et de gauche
et les regroupant contre les extrêmes.
Béchillon – Pourquoi la proportionnelle n'est pas une mince
affaire
Des réflexions très politiques, pour ne pas dire politiciennes
Il revient aussi dans l'actualité, ce mode de scrutin. Parce que
le temps presse : il n'est pas permis en effet à l'exécutif de changer de
mode de scrutin dans l'année précédant les élections. C'est donc au premier
trimestre de l'année, en tout cas avant le mois de mai, que doit être mise en
œuvre la réforme électorale. Sinon, les élections législatives
de 2022 auront lieu au scrutin majoritaire.
Ajoutons à ces réflexions très politiques, pour ne pas dire
politiciennes, qu'Emmanuel Macron, en dehors de l'annonce d'un éventuel
référendum sur le climat, n'a encore procédé à aucune des réformes
institutionnelles qu'il avait annoncées. Celle-ci tomberait à merveille pour
prouver que le président n'a pas reculé sur ce sujet.
Une chose est certaine en tout cas. Depuis des années, on entend,
à intervalle régulier, certains dirigeants plaider la nécessité d'introduire
dans le scrutin majoritaire pour le moins un pourcentage d'élus élus
nationalement à la proportionnelle. En 2017, le président avait promis à
François Bayrou qu'il s'agirait d'un fort pourcentage, en tout cas pas
inférieur à 20 ou 30 %. Aujourd'hui, il s'agirait d'une
proportionnelle dite intégrale puisque le gouvernement n'a plus le temps de
procéder à un redécoupage des circonscriptions. Ce serait assurément un succès
éclatant pour François Bayrou, doublé, sans doute, de la seule façon de trouver
en 2022 une coalition parlementaire moins fragile parce que délibérément
plurielle. Et surtout capable d'isoler, sur sa gauche et sur sa droite, les
extrêmes.
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L'introduction d'une dose de
proportionnelle était une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron pour
l'Élection présidentielle française de 2017. Un pourcentage de 15 % de sièges
élus à la proportionnelle est dans un premier temps avancé
Seule la 4 eme république
avait appliqué les élections à la proportionnelle qui avaient finies par
aboutir indirectement à faire un pays ingouvernable avec des présidents du
conseil sans pouvoir !
Et des changements de
gouvernements trop nombreux un peu comme en ITALIE les champions de ce système
électoral qui ont eu le plus de gouvernements depuis la fin de la dernière
guerre !
Le général de Gaulle a
reformé cela avec un président élu au suffrage universel et la création de la
Veme république en 1958 !
Les élections à la
proportionnelle de l'assemblée nationale pour et ses députés permet l'émergence
de petits partis marginaux extrêmes droites/gauches ou autres écolos, mais pour
la présidentielle un retour en arrière est hasardeux !
Seul peut être l'élection
présidentielle à un seul tour permettrait peut-être d'éviter toujours d'avoir
les mêmes s'opposer au 2eme tour avec une élection qui élit le président par défaut,
mais qui ne représente pas une vraie majorité des Français ce qui augmente
l'abstention !
Ceci étant cette période
actuelle ne semble pas propice avec la situation sanitaire et économique
induite dont devrait s'occuper beaucoup mieux nos dirigeants et politiciens qui
pataugent toujours !
Plutôt que de faire de la
politique politicienne !?
Jdeclef 30/12/2020 12h32LP
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