Emmanuel
Macron, la tentation du retour au peuple
Accusé par
l'opposition de dérive autoritaire, le président réfléchit à des ouvertures
démocratiques, dont un référendum en septembre ou la proportionnelle intégrale.
G.LARCHER sait s'y prendre pour piquer à vif Emmanuel Macron.
« Vous en êtes à 206 ordonnances en trois ans. À part la période
de la guerre d'Algérie et celle de la création de la Ve République,
vous êtes parmi les recordmen ! » l'a défié dans le huis clos de
leur tête-à-tête du 6 novembre le président du Sénat (LR), qui aime à se
présenter comme le « chef syndicaliste du Parlement libre ». En cause,
l'inflation de cette procédure qui permet au gouvernement de prendre des
mesures en lieu et place des députés et sénateurs.
François Hollande y avait aussi eu recours massivement, mais
l'attaque vient cette fois appuyer le procès en césarisme fait par l'opposition
au chef de l'État en ces temps de pandémie. C'est l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon
qui dénonce une dérive vers « un régime autoritaire ». Ou
l'écologiste Yannick Jadot, autre aspirant à sa succession, qui s'alarme d'un
« burn-out démocratique » et l'accuse d'avoir « fait de l'Élysée
une tour de contrôle unique » où il déciderait seul, « avec le
secrétaire général Alexis Kohler et le directeur de cabinet du Premier ministre
[Nicolas Revel, NDLR], du destin de la France et de savoir si la boulangère d'un
village de l'Aisne va pouvoir ouvrir ». « Macron n'aime pas partager
le pouvoir. Dès qu'il a eu à le faire avec Édouard Philippe, il l'a viré !
Il pense que la légitimité du suffrage universel lui confère tous les
droits. Pour lui, les élus locaux sont justes bons à gérer les
crèches », mitraille encore un pilier du Sénat. Qu'on y songe :
lequel de ses prédécesseurs s'est retrouvé contraint d'enfermer sa population
et de lui infliger de telles restrictions des libertés ? Au soir de Noël,
la France sera depuis neuf mois sous le régime exceptionnel de l'état d'urgence
sanitaire. Les élections régionales et départementales ont dû être reportées de
mars à juin, comme le second tour des municipales. Et les conseils de défense
confidentiels s'enchaînent à un rythme soutenu, décidant du moindre détail, des
jauges dans les églises aux tablées du réveillon. Cela fait-il pour autant de
Macron un dangereux autocrate ?
« Macron = Monarc »
Le procès couve depuis le début du quinquennat, tant ce président
élu à 39 ans a joué des symboles monarchiques et de la posture
jupitérienne, de la marche du Louvre aux réceptions au château de
Versailles. Au pic de la crise des Gilets jaunes, une anagramme avait fini par
fleurir sur les murs et les pancartes : « Macron
= Monarc ». « Jupiter lui a fait plus de mal que la com de
Sibeth Ndiaye… » soupire un intime du président. Ce reproche en
dérive autoritaire exaspère l'Élysée, qui ne manque pas de rappeler qu'il avait
toute latitude de recourir en mars, quand il a décrété la « guerre »
au coronavirus, à la disposition la plus autoritaire de la Constitution :
l'article 16, qui lui octroie les pleins pouvoirs. « Nous sommes
le pays des droits de l'Homme », avait alors écarté Macron, soucieux que
le Parlement soit consulté à chaque étape de la crise. C'est le cas, puisque le
Parlement est saisi à chaque prolongation de l'état d'urgence, toujours limité
dans le temps, même si le gouvernement a pu se montrer cavalier en donnant le
sentiment de faire parfois peu de cas de l'avis des élus.
De même les travaux de l'Assemblée et du Sénat n'ont-ils
jamais été suspendus pour cause d'épidémie, comme ce fus le cas cet été en
Australie, et les manifestations ont pu se tenir dans les rues. Quant aux
conseils de défense, ils donnent systématiquement lieu à des conférences de
presse pour en expliquer les décisions. C'est aussi, fait valoir Macron, une
façon de protéger le Premier ministre et son gouvernement face au risque pénal,
en endossant lui-même les décisions et en les couvrant par le secret-défense.
S'agissant des ordonnances, enfin, nul n'est pris en traître : dans sa
campagne, il avait clairement manifesté son intention d'accélérer la procédure
parlementaire, « trop lente » à ses yeux. Enfin, ses proches ne
se privent pas de rappeler qu'il a été « très seul » à défendre la
liberté d'expression et le droit au blasphème après l'attentat contre Samuel
Paty, au prix de menaces de mort sur sa personne et ses proches. Alors, Macron,
un dictateur ? « Un gros mensonge ! On n'est pas la Hongrie, la
Turquie ou autres ! » a-t-il tempêté chez Brut, où il s'était
invité pour doucher les accusations de dérives liberticides nées de la
polémique autour de l'article 24 de la proposition de loi dite sécurité
globale et des images choquantes du tabassage du producteur de musique Michel
Zecler.
« Qu’est-ce que tu te fais chier à avoir
30 ministres ? »
Emmanuel Macron n'ignore pas la critique, cependant. Il sent bien
que le consentement aux mesures de restrictions a baissé. Empêcher Noël,
il le sait, ce serait courir le risque d'un mouvement de rébellion. Lors d'un
récent conseil des ministres, il a expliqué qu'il ne voulait pas imposer de
troisième confinement aux Français. « Le gouvernement s'est déjà fait très
peur avec la fronde des petits commerçants… » souffle un macroniste,
qui a cru assister aux prémices d'un nouveau mouvement poujadiste. À dix-sept
mois de la présidentielle, ce questionnement récurrent sur l'état de la
démocratie taraude son camp. Car tout porte à croire que le fossé entre le
peuple et ses élus s'est creusé. Selon un sondage OpinionWay pour la
Fondapol publié en octobre par Le Figaro, 79 % des Français seraient
prêts à émettre en 2022 un vote protestataire, à voter blanc ou nul.
« On est arrivé au bout d'un cycle politique et démocratique. On est à
deux doigts de la crise de régime : trop d'élus, trop de parlementaires.
C'est une République bananière ! Tous ces hôtels particuliers décatis où
il n'y a rien derrière, c'est grotesque… Il faut refonder nos institutions. Le
président est bien conscient de ça. Ce sera un des grands enjeux de
2022 », insiste un ministre.
Coignard – Macron est-il prêt à nous « voler
Noël » ?
Porté au pouvoir par une vague dégagiste et sur la promesse
d'engager une « révolution démocratique », Emmanuel Macron n'a pas à
ce jour à son actif de grande mesure de nature à réconcilier le pays avec ses
représentants. Sa réforme des institutions est encalminée, faute d'accord avec
le Sénat. Enterrée, la réduction d'un tiers du nombre de parlementaires.
Oubliée, sa promesse de 2017 de généraliser le vote électronique pour
lutter contre l'abstention. Dynamité, l'engagement de constituer un
gouvernement resserré d'une quinzaine de ministres. L'équipe Castex en compte
43, loin certes du record de Michel Rocard en 1988 (49). Donald
Trump lui-même avait un jour vivement interpellé son homologue français,
rapporte un ministre : « Qu'est-ce que tu te fais chier à
avoir 30 ministres ? » Les experts en Absurdie, enfin, se
délecteront à relire le programme du candidat En marche !, qui déclarait la
guerre à la « bureaucratie gouvernementale et parlementaire »…
« Machine à perdre »
Accusé d'avoir trop longtemps méprisé les corps intermédiaires
(élus locaux, partenaires sociaux, médias), le président saupoudre désormais
ses décisions de « collectifs citoyens » et de Français tirés au
sort : ce fut le grand débat national après les Gilets jaunes, la
convention citoyenne sur le climat, le collectif citoyen chargé d'éclairer le
gouvernement sur les vaccins contre le Covid-19, ou encore ces jours-ci les « citoyens »
appelés à travailler sur le Beauvau de la sécurité pour réconcilier
les Français avec les forces de l'ordre. Des gadgets, méprisent ses
détracteurs. Qui oublient que Macron a d'autres atouts, majeurs, dans sa
manche. Selon sa garde rapprochée, le président réfléchit en effet activement à
l'idée de revenir au peuple en consultant les Français par référendum sur les
questions écologiques, afin d'introduire dans la Constitution les notions de
biodiversité et d'environnement. Un engagement pris en juin devant
les 150 membres de la convention citoyenne sur le climat, qui suppose
toutefois que l'Assemblée et le Sénat adoptent préalablement le texte dans les
mêmes proportions, avant que les Français soient appelés aux urnes. « Ce
pourrait être en septembre », précise un ténor de la majorité. « Il
est très tenté de le faire », confirme un fidèle, tandis que d'autres
s'inquiètent d'une « machine à perdre » à quelques mois de la
présidentielle. On sait ce qu'a coûté à Jacques Chirac le non au référendum du 29 mai 2005 sur
la Constitution européenne, qui a terni la fin de son mandat.
Coignard – Convention citoyenne : les dangers du « sans filtre »
Une autre option est dans les cartons : celle d'instituer la
proportionnelle intégrale pour les élections législatives afin d'améliorer
la représentativité du Parlement. Cela accroîtrait la place à l'Assemblée de
partis sous-représentés par rapport à leur poids électoral, comme le
Rassemblement national, La France insoumise ou EELV. « Pour le RN, c'est
un outil formidable de victimisation », constate un pilier de la majorité.
Mis en œuvre aux législatives de 1986, ce mode de scrutin avait fait entrer 35 députés
FN et permis à François Mitterrand de diluer la défaite de la gauche. De
quoi inspirer un Macron que certains imaginent réélu, mais sans majorité à
l'Assemblée. « Rien n'est arbitré. Si on le fait, il faut une loi
avant juin », décrypte un ministre, qui rappelle la jurisprudence
selon laquelle on ne change pas un mode de scrutin moins d'un an avant une
élection. « Il faut un consensus », achève un proche du président. La
proportionnelle était une promesse faite à François Bayrou en 2017, en échange
de son soutien. Au MoDem, on attend cette réforme de pied ferme pour redonner
de l'oxygène à un système institutionnel embolisé. Un responsable centriste met
en garde : « Les dangers qui pèsent sur notre démocratie sont au
moins aussi graves et urgents que le Covid-19. Attendre 2022 pour
engager ces réformes, c'est prendre le risque que notre démocratie ne soit déjà
plus en réanimation, mais à la morgue ! »
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Les dernières manifestations
de colère et les violences à tout va, sont peut-être le trop plein du vase qui
va déborder !
Et la police qu'il n'a pas
soutenue qui risque de le lâcher, ainsi que les lois sans effets véritables
contre les islamistes extrémistes et le mécontentement grandissant du peuple
qui se sent mal protégé !
Sans compter la situation
sanitaire et la lutte contre ce Covid 19 mal gérée avec cette crise économique
induite qui se dégrade !
Donc il espère peut-être en
septembre, la crise sanitaire jugulée par ces vaccins ou médicaments efficaces !?
Alors il veut lâcher un grand
lest, mais est-ce que cela ne sera pas trop tard, car comme certains s’étaient
rendu compte, il ne connait pas les Français qu’il a dédaigné, l’affaire des
gilets jaunes était une alerte sérieuse qu’il n’a pas pris assez en compte avec
d’autres et tout ce qui a suivi, c’est enchainé, même ce problème sanitaire imprévu
qui a suivi en dernier lieu qui a révélé un notre système de santé malade
pourtant signalé maintes fois par les professionnels de cette corporation et ses
manifestations et son imprévoyance avec la venue de ce Virus mondial Covid 19
alors que ces types de virus connu SRAS MERS etc. et autres étaient déjà passés
en France !
E.MACRON est dépassé presque
perdu (comme un chien qui coure après sa queue tournant en rond) excuser
ma trivialité ce qui fait penser peut être qu’il ne se représentera pas comme
F.HOLLANDE !?
Car ce jeune président
croyait peut-être tout savoir et pouvoir tout faire comme dans certains pays avec
leur fausse démocratie appelée démocrature mais gouverner c’est prévoir et lui
n’a rien prévu, donc il lui reste 17 mois pour revoir sa copie, c’est peu avec
les français versatiles si durs à gouverner car nous sommes encore en France pays
libre !
Jdeclef 10/12/2021 17h10
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