Cotta – Macron voulait changer le monde, c'est le monde qui l'a changé
CHRONIQUE. Isolé à La Lanterne, le chef de l'État a accordé un long
entretien à « L'Express », où il disserte sur la France. En bon
commentateur de lui-même.
Qu'il est loin, le jeune homme de 38 ans qui, dans une
mise en scène millimétrée, surgissait, sitôt élu, après une longue marche
obscure et solitaire devant le Louvre, celui des rois de France et de la Pyramide,
au milieu de ses adorateurs. À ce moment-là, tout était simple pour celui qui
venait de bousculer tous les codes, d'abattre la droite et la gauche, de faire
exploser le paysage politique français. Il fallait, dès son entrée à l'Élysée,
réformer, réformer et encore réformer, aller vite, donner aux choses un cours
nouveau, abandonner le train-train de la vie politique quotidienne, aller plus
vite et plus haut que ses prédécesseurs, bref, refaire la France sans oublier
de refaire l'Europe.
Trois ans plus tard, à La Lanterne, où, atteint du Covid, il est
en isolement absolu, qu'il a changé, Emmanuel Macron ! On ne trouvera pas
beaucoup d'optimisme dans la première partie de la longue interview – plus
d'une heure trente – qu'il vient d'accorder par visioconférence à L'Express. À coup sûr, et quoi qu'il
dise, même s'il savait – qui ne le sait pas ? – que la France était
un pays de contrastes et que son rapport à l'État était compliqué, cet État
dont on attend tout et auquel on ne pardonne rien, Emmanuel Macron n'est plus
aujourd'hui celui qu'il était hier. Les crises, certes, ne l'ont pas épargné. Nicolas
Sarkozy avait affronté la crise économique de 2008, François Hollande celle du
terrorisme en 2015. Emmanuel Macron, lui, a connu tous les obstacles affrontés
par ses prédécesseurs, auxquels se sont ajoutées une crise sociale jaune sans
précédent suivie de la première pandémie
Emmanuel Macron ou le choix des mots
Diagnostic sombre
Nul doute que dans son isolement forcé, le président de la
République tourne et retourne en lui les événements qui ont marqué la première
partie de son quinquennat, ne serait-ce que pour donner une nouvelle inflexion,
moins amère, aux deux ans qui lui restent. Les constats qui sont les siens,
nous les avons tous plus ou moins partagés, mais sans être dans les fonctions
du président de la République, ce qui fait toute la différence. Oui, les
Français veulent tout et le contraire, le beurre, l'argent du beurre et la
crémière. Oui, la France a mal supporté de devenir une « puissance
moyenne », et plus encore qu'on le dise, elle dont l'arrogance dominait
les sommets internationaux. Oui, le progrès a cessé de profiter aux classes
moyennes, la mondialisation a cassé des populations, des territoires, tout
en enrichissant des entreprises multinationales. Et, oui, enfin, le rêve de
l'Europe, qui était précisément celui, après François Mitterrand, d'Emmanuel
Macron, n'a cessé de disparaître dans un brouillard obscurcissant toutes
les ambitions que l'on avait mis en elle, révélant au contraire mille et
une contraintes administratives, techniques, quotidiennes, plus oppressantes
que libératrices.
Confinement : les perles de notre voyage en
« Absurdistan »
Un diagnostic sombre, donc, que nous livre le président, qui
s'assombrit encore forcément lorsqu'il parle de l'obscurantisme : celui d'une
société qui malmène le rationalisme, dont on dit pourtant que, depuis
Descartes, il domine la pensée française. Il y a fort peu de rationnel, il faut
bien le reconnaître, dans le flot des réseaux sociaux, où chaque parole en vaut
une autre. Et où la sienne propre est toujours attaquée. Ainsi l'indignation se
substitue à l'échange, l'incompréhension à la compréhension. Pendant le même
temps, on se perd, dans les médias, entre experts systématiquement en
désaccord, confrontés à des interlocuteurs qui parlent haut, mais ne
connaissent rien, ou pas grand-chose, des sujets débattus. Alors, en effet, le
président a raison, vient le doute. Et plus que le doute, l'inquiétude,
l'impression d'être perdu dans un monde démantelé, l'angoisse.
Encore (et toujours !) le « en même temps »
Autant dire que, dans l'analyse, Emmanuel Macron ne sera pas pris
en défaut. À ceci près qu'il n'est pas un commentateur, un éditorialiste comme
les autres. Et que c'est de lui, et de personne d'autre, qu'on attend qu'il
nous sorte des impasses dans lesquelles nous sommes enfermés. Peut-il, pour
raccommoder la France et réconcilier les Français, se réclamer de Nicolas
Sarkozy et de son « identité nationale » qui a suscité un tollé à
gauche après le fameux discours de Grenoble de 2010, et, en même temps, se
revendiquer de Jean-Pierre Chevènement et de son idée républicaine ?
Peut-on vouloir d'une citoyenneté commune et en même
temps laisser, comme il le dit, à ce modèle républicain « une part
d'altérité ? « Être pleinement français et cultiver une autre
appartenance » – c'est la phrase employée par Emmanuel Macron –, tel
était le souhait de ceux qui jadis offraient à tous les immigrés,
italiens, polonais, juifs aussi, l'assimilation à la République. Le
président a raison : le maréchal Pétain a été un grand soldat pendant la
Grande Guerre, Charles Maurras était antisémite, Garibaldi est devenu député
français de la IIIe République. Mais peut-on réconcilier
aujourd'hui les Français autour de Pétain, chef de guerre d'une part, pantin du
IIIe Reich de l'autre ? Autour de Maurras et de Zola ?
Peut-on faire que « l'homme blanc », avec ses privilèges, ouvre les
bras à l'immigré asiatique, noir et maghrébin pour revendiquer ensemble une
citoyenneté commune. Peut-on faire surtout qu'à la
question « qu'est-ce qu'être français ? », chacun réponde
de la même façon ?
Est-il possible, surtout, que le Macron qui vient, celui qui n'a
plus que deux ans devant lui, fasse la paix entre des Français que
beaucoup de choses, dont l'Histoire telle qu'ils se la racontent, opposent, et
pour qui les inégalités qu'ils subissent seront sans doute, après le séisme du
Covid, plus grandes encore ?
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Ce jeune président parvenu
nostalgique d'un ancien régime monarchique décadent et anachronique et donc se
prenant pour un pseudo monarque, vient de subir multiples événements sociaux
qui lui sont revenus dans la face !
Et ce depuis le début de son
quinquennat avec les multiples erreurs qu’il a commises, car ne s’étant jamais
mis aux niveaux de tous les français qu’il est censé diriger, voire protéger, aveuglé
par son égo démesuré de donneur de leçon dédaigneux envers les français lambda
qui sont la majorité de la population de notre pays (ces gens de peu comme il avait
dit, déplorable insulte d’un autre âge !)
Mais comme, il ne prévoit pas
grand-chose, ce « Mr » si cultivé, il n’a pas vu ce virus Covid 19
arriver, et manque de chance qui l’a mis à genou, et dont il n’a pas su gérer
correctement la crise sanitaire, sans compter la crise économique induite !
Le défaut de cette Veme
république qui a mal évolué, c’est de confier trop de pouvoir à un seul homme,
car cela monte à la tête de nos présidents surtout peut être depuis que nous avons
des quinquennats ou ils ne pensent qu’à leurs réélections et se noient dans des
politiques mediocres jusqu’à se prendre pour des messies sauveurs utopiques !?
Mais c’est nous, concitoyens
gogos versatiles qui votons, il faudrait enfin réfléchir et ne pas se laisser
enfumer par des beaux parleurs de tous bords !?
Jdeclef 24/12/2020 13h25
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