Prof
menacée de mort : « Que ceux qui m'accusent de racisme
l'assument »
ENTRETIEN.
L'enseignante menacée de mort pour avoir critiqué l'islam comprend que l'on
puisse ne pas être d'accord avec elle, mais assume ses propos.
Elle ne veut ni laisser publier son nom ni endosser le rôle
de figure sacrificielle de la censure qui grignote peu à peu le monde universitaire.
Caroline L. est professeur à la fac de droit d'Aix-Marseille. Pour
avoir parlé de « religions sexuellement transmissibles » à l'occasion
d'un cours de master 2 (en l'occurrence, l'islam et le judaïsme),
elle a reçu une plainte de la Ligue des droits de l'homme et d'innombrables
menaces de mort. Deux mois après l'assassinat de Samuel Paty, cette affaire
d'enseignante accusée de racisme pour des propos sur une religion révèle
les incroyables fissures qui fragmentent le monde universitaire et
celui des droits de l'homme. Fuyant les médias en espérant préserver son
anonymat, elle refuse d'entrer dans les polémiques. Elle a cependant accepté de
raconter sa vérité sur cette affaire. Elle assume ses propos, comprend que l'on
puisse être en désaccord avec elle et récuse toute accusation de racisme.
Interview, sous pseudonyme, à la demande de l'intéressée.
Le Point : Vous avez été entendue par la police pour avoir
parlé de « religions sexuellement transmissibles ». Comment cette
audition s'est-elle passée ?
Caroline L. :
Les questions posées sont restées très factuelles, je me suis limitée à des
réponses tout aussi factuelles. C'est la première fois que je suis amenée
à justifier des propos devant des policiers. Je suis profondément attristée par
ce que je considère comme une attaque contre la liberté d'expression et les
libertés académiques. En tant qu'enseignants, nous nous adressons à des étudiants
formés intellectuellement et juridiquement, donc, a priori, aptes aux débats et
aux opinions divergentes. Je suis moi-même ouverte à tous les débats, j'invite
toujours les étudiants à me questionner et à échanger. Je regrette que ces
débats se tiennent aujourd'hui dans la sphère médiatique ou, qui sait, dans un
prétoire, alors qu'ils devraient se tenir dans les milieux académiques.
Personne ne vous a-t-il reproché ces propos lors de votre
cours ?
Non ! Il n'y a eu sur ce cours, à l'inverse de bien d'autres,
aucun débat. C'était un enseignement à distance suivi
par 100 à 120 personnes en direct. Il n'y a eu aucune
question, aucune remarque, rien. Le cours a ensuite été écouté par
environ 200 étudiants, je n'ai pas eu davantage de remarques. J'en ai
déduit que ceux qui l'avaient écouté n'ont rien trouvé à y redire, ou alors ils
se seraient manifestés comme c'est l'usage.
Cette affaire est instrumentalisée à des fins
idéologiques.
Vous êtes menacée de mort. Craignez-vous pour votre
sécurité ?
Mon nom est publié et répété par Mediapart, alors que le nom des
étudiantes qui « témoignent » dans le même article est soigneusement
anonymisé… Deux mois après l'assassinat d'un enseignant, on est sur une
inversion totale des valeurs ! Depuis, je suis menacée de mort sur les
réseaux sociaux. Que celles et ceux qui m'accusent de racisme l'assument
et le fassent en leur nom et, surtout, dans le cadre universitaire, je n'ai pas
peur du débat d'idées. En revanche, que l'on mette ma sécurité et celle de mes
proches en jeu pour une basse manœuvre politique, cela me pose un vrai
problème. Je ne peux pas m'empêcher de relever chez ceux qui m'accusent une
véritable incapacité à respecter ceux qui ne pensent pas comme eux. Ils
s'attaquent aux personnes qu'ils dénoncent, pratiquant par la même occasion ce
qu'ils reprochent aux autres… Je ne peux pas m'empêcher de penser que cette
affaire est instrumentalisée à des fins idéologiques.
Censure dans les universités, l'inquiétante dérive
La Ligue des droits de l'homme a déposé une plainte contre vous
pour « injure raciale » et vous reproche d'avoir comparé des
religions à des maladies, ce qui signifierait que les croyants sont des malades
contagieux…
Ceux qui m'accusent placent évidemment le débat sur le terrain de
la qualification pénale, mais mes propos ne contreviennent à aucune
loi ! On a le droit d'émettre un avis ou une critique sur toute idée et
j'ai la faiblesse de penser qu'une religion est une vision du monde proposée à
l'intelligence humaine – donc une idée comme peut l'être le marxisme ou toute
philosophie. On peut évidemment tenter de faire entrer au chausse-pied mes
propos dans le cadre de l'injure à un groupe de personnes par un raisonnement
hasardeux, mais il est pourtant très clair que mes propos portent sur l'islam
et non sur les musulmans, ce qui ne correspond à aucune infraction pénale.
Ne craignez-vous pas d'être condamnée ?
Si tel était le cas, cela signifierait que l'on admettrait en France
le délit d'opinion, que l'on interdirait aux universitaires d'émettre des jugements
critiques sur une religion, une idée politique ou que sais-je encore… Cela
serait très grave et signifierait qu'il faudrait très vite organiser de grands
autodafés pour brûler les œuvres de Voltaire qui tenait des propos virulents
sur les religions, notamment la catholique.
Concevez-vous que vos propos puissent étonner ?
Je comprends que l'on puisse ne pas être d'accord avec moi. En
revanche, je ne comprends pas que l'on considère que je n'aurais pas le droit
de m'exprimer. Je suis aujourd'hui la victime d'une procédure bâillon qui sert
à m'empêcher de parler librement. Aujourd'hui c'est moi, demain ce sera un
autre universitaire ou toute personne amenée à s'exprimer en public.
Éprouvez-vous des regrets ou des remords pour ces formules ?
J'assume entièrement ces propos, qui, je le répète, ne sauraient
tomber sous le coup de la loi. Sur le fond, aucun remords, donc, mais, après,
si vous me demandez si je regrette d'être insultée et menacée de mort, de vivre
dans la peur pour ma famille et moi, évidemment que je le regrette. Je déplore
de vivre dans une société où des universitaires peuvent se retrouver entravés
dans leur liberté de parole, c'est-à-dire dans leur travail. Je fais appel à la
connaissance et à l'intelligence de ma matière pour transmettre un savoir qui
doit conduire à l'exercice du jugement critique, pas aux dénonciations
calomnieuses, aux insultes et aux menaces de mort.
Avez-vous reçu des soutiens ?
Je tiens en effet à souligner que j'ai heureusement reçu le
soutien de nombreux collègues et étudiants, y compris de la part d'une
étudiante musulmane qui me dit être choquée du sort qui m'est réservé. On doit
le respect aux croyants et non aux idées qui doivent être débattues. Devoir
rappeler que le délit d'opinion et de blasphème n'existe pas en France est
d'une tristesse infinie.
Certains suggèrent que vous auriez « un problème avec
l'islam ». Est-ce le cas ?
Quel problème pourrais-je avoir, à partir du moment où je
considère que c'est une religion qui a le droit d'être exercée, comme toute
autre conviction ? Mon seul problème, c'est que je suis attaquée au nom de
ce que je dis. Je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas de droit à une libre
parole sur cette religion comme sur les autres.
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Contre des fanatiques qui
servent de la religion pour essayer d'avilir, d'asservir à leurs dogmes
moyenâgeux obscurantismes toute l'humanité qu'ils n'aiment pas et en plus les
femmes, pire encore !
Étant donné que notre état
régalien de donneurs de leçons hypocrites n'est pas capable de réguler ou même
sanctionner avec force ces courants religieux obscurantistes qui ne respectent
pas nos lois jusqu'à menacer nos enseignants et même les tuer, car eux
n'hésitent plus à fomenter la terreur !
Quelle honte pour notre pays
qui n'arrive pas à protéger efficacement nos concitoyens même ceux qui ne
croient à rien, de tous ces extrémistes et surtout ceux religieux fanatiques
les plus dangereux !
Il serait temps de
comprendre hélas, que tout le monde n'est pas beau et gentil et que les
religions donneuses de leçons dont certaines rigoristes à l'extrême font que
les peuples se battent entre eux en leurs noms depuis des millénaires, le
comble de la régression dans ce XXI eme siècle qui se dit moderne et civilisé!?
Alors qu'en cette période
difficile ou le monde entier se bat pour survivre à une pandémie il y a mieux à
faire, car ses fous de dieu eux n'en ont rien à faire !
(Je prie donc Messieurs
les modérateurs pleutres de nous épargner leurs censures arbitraires d'un autre
âge qui ne servent à rien, car toutes vérités sont bonnes à dire et de toute
façon sont diffusées sur d'autres médias qui ne manquent pas !)
Jdeclef 18/12/2020 10h40
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