– Pourquoi
nous prêtons plus attention au négatif qu'au positif
Un ouvrage
de psychologie se penche sur le biais de négativité, cette tendance que nous
avons à accorder une importance exagérée aux événements néfastes. (Il ne
devrait pas trop se pencher il risque de tomber) (lol)
Les événements négatifs produisent un impact si disproportionné
chez les êtres humains que l'on pourrait parler d'un véritable « biais
fondamental de négativité ». C'est l'idée que défendent John Tierney,
journaliste scientifique, et Roy Baumeister, psychologue social de l'université
de Queensland, dans le livre The Power of Bad (Penguin Press). À travers
un essai rempli d'exemples de l'actualité économique et sociale mais aussi de
démonstrations expérimentales, les deux auteurs dévoilent les facettes d'une
tendance universelle apparemment implacable qui donne l'avantage aux événements
négatifs.
Avec une confondante ubiquité, cette loi psychologique se décline
à travers de multiples phénomènes auxquels nous sommes quotidiennement
confrontés. Le pari des auteurs est d'en élucider les ressorts pour en
corriger les écueils tant dans la sphère personnelle que professionnelle. Dans
un propos qui évoquera parfois la fameuse arithmétique des plaisirs du
philosophe Jérémie Bentham, Tierney et Baumeister étayent l'hypothèse d'une
asymétrie universelle fondamentale dans l'appréhension des informations et
événements négatifs par rapport aux positifs. Dans cette optique, un événement
négatif d'une intensité donnée aurait un impact beaucoup plus important qu'un
événement positif d'une intensité similaire. Un détour par quelques expériences
personnelles permettra d'illustrer brièvement cette idée. Ainsi, la réception
d'une commande postale avec un jour de retard apportera une contrariété plus
forte que le contentement d'une réception anticipée, tout comme la perte d'un
billet de vingt euros colorera davantage notre humeur que le gain imprévu
de cette somme.
Asymétrie universelle
Un tel biais en direction du négatif est également à l'œuvre dans
le langage courant. Ainsi, les répertoires linguistiques de nombreux pays
recèlent plus de mots pour désigner les émotions négatives que les émotions
positives, et l'on dispose davantage de synonymes du mot « douleur »
que du mot « plaisir ». Parfois, il semble même ardu de trouver des
symétriques positifs à certains mots : qui connaît les antonymes de
« dégoût », de « traumatisme », ou de
« meurtrier » ? Enfin, l'anthropologie des croyances
supra-naturelles et des mythologies révèle que l'imaginaire humain hébergerait
davantage de dieux malveillants, d'êtres vindicatifs et de démons maléfiques
que de divinités généreuses ou d'anges secourables.
Phébé – Près des mines, on voit la vie en noir
Ces premiers constats qui décrivent le « biais de
négativité » sont étayés par une cascade de recherches démontrant,
pêle-mêle, que des personnes qui regardent une scène comportant des personnages
détectent plus rapidement ceux dont le visage exprime de l'hostilité que ceux
qui sourient, qu'une image caractérisée par une valence négative (un animal
mort) stimulera davantage l'activité électrique du cerveau de celui qui y est
exposé qu'une image positive (un bol de glace au chocolat), ou encore que
lorsqu'une personne qui vit en couple estime qu'elle a une sexualité
insatisfaisante, cette évaluation colore trois à quatre fois plus sa
satisfaction conjugale globale dans le sens négatif que l'harmonie sexuelle ne
le fait dans un sens positif, confirmant ainsi la supériorité du négatif en ces
domaines. Les auteurs vont jusqu'à proposer qu'une relation de couple
satisfaisante exigerait un ratio de cinq événements positifs pour un
événement négatif, et que cette approximation pourrait s'appliquer aussi à des
relations de voisinage ou professionnelles.
Pour mieux penser, apprivoisons nos biais cognitifs
Amygdale
La prééminence de l'impact psychologique du négatif par rapport au
positif est évidente à travers plusieurs phénomènes attentionnels. Par exemple,
dans une tâche de psychologie classique dans laquelle les individus devaient
simplement nommer la couleur d'une série de mots présentés successivement en
bleu, vert, jaune ou rouge (appelée « tâche de
Stroop émotionnelle »), il est ressorti qu'indépendamment de leur
fréquence d'usage dans la langue ou de leur longueur, le délai de
reconnaissance de la couleur des mots était majoré s'ils étaient négatifs (par
exemple « malhonnête » versus « amical »), ce qui démontre
que l'attention de l'individu était biaisée dans ce sens. Des études
neuroscientifiques permettent également de mesurer l'incidence massive des
informations négatives sur l'activité de l'amygdale, une structure cérébrale
spécialisée dans la détection des menaces. Ce biais pour le négatif s'applique
aussi à une diversité de situations sociales. La fameuse « première impression »
dont nous avons l'expérience lorsque nous rencontrons des personnes inconnues
pour la première fois a plus de retentissement sur l'appréciation de telle
personne par la suite si l'impression est négative que si elle est positive. De
même dans des situations sociales moins fugaces.
Phébé – Pourquoi se connaît-on si peu soi-même
Dans une étude, on payait des étudiants pour qu'ils résolvent des
puzzles, et durant l'expérience, un étudiant (en réalité un assistant du
chercheur) proposait d'aider bénévolement les participants en réalisant dix
puzzles à leur place. Puis, dans un cas, l'étudiant faisait exactement ce qu'il
avait annoncé, dans l'autre il en réalisait cinq supplémentaires en plus des
dix annoncés, et dans le troisième, il ne parvenait pas à faire les dix puzzles
prévus. Invités par la suite à se prononcer sur cet étudiant, les participants
le jugeaient de manière similaire s'il réalisait dix ou quinze puzzles (faire
mieux que prévu ne l'avantageait donc pas spécialement), tandis que
l'évaluation chutait s'il ne réalisait pas les dix puzzles qu'il avait proposé
de faire.
Apprentissage
Le même phénomène se révèle également à travers les processus
d'apprentissage. Dans une étude sur le conditionnement gustatif, des étudiants
inscrits dans une université belge goûtaient une série de boissons aromatisées
auxquelles l'on ajoutait du sucre (ce qui généralement augmente l'appréciation
de la boisson) ou de l'amertume (ce qui produit l'effet inverse). Une semaine
plus tard, les participants devaient à nouveau goûter successivement plusieurs
liquides parmi lesquels se trouvaient ceux testés précédemment, mais dans
lesquels il n'y avait plus l'ajout d'amertume ou de sucre. Il est apparu que
ceux qui avaient antérieurement été mélangés à de l'amertume étaient
significativement moins aimés, alors que ceux qui avaient été mélangés à du
sucre ne l'étaient pas davantage. La même asymétrie a été observée dans une
autre tâche d'apprentissage dans laquelle des participants, soit recevaient une
bille à chaque bonne réponse, soit perdaient une bille en cas de réponse
erronée. Il est apparu que le risque de perte provoquait un apprentissage plus
rapide que la perspective du gain. Enfin, la même idée a été mise en œuvre dans
une étude de terrain dont le but était de favoriser le don de sang lors d'une
collecte de la Croix-Rouge : les participants incités à donner leur sang
par un message négatif « aider quelqu'un à ne pas mourir » étaient
plus enclins à le faire que ceux que l'on invitait à donner leur sang pour
« sauver la vie de quelqu'un ». D'autres études dans le domaine de la
santé publique ont confirmé que l'appel à la peur était souvent plus efficace
qu'une incitation positive pour inciter les gens à avoir des comportements
favorables à leur santé.
Pourquoi nous croyons tous (un peu) aux théories du complot
Le biais de négativité se présente donc comme une tendance
générale dont il semble judicieux de connaître les effets afin d'en user ou
d'éviter certains écueils. Par exemple, il s'avère judicieux, dès que l'on est
à l'origine d'un désagrément pour autrui, de ne pas croire qu'une simple action
positive suffirait à l'annuler. En effet, il en faut bien plus pour restaurer
une balance initialement biaisée vers le négatif.
*Laurent Bègue-Shankland
Professeur de psychologie sociale, membre de l'Institut
universitaire de France, professeur invité de l'université Stanford
À retenir
Nous autres humains accordons bien plus d'importance à un
événement négatif qu'à un événement positif équivalent. C'est ce que montrent
John Tierney et Roy F. Baumeister dans leur ouvrage The Power of Bad,
qui montrent que cette tendance se confirme non seulement dans nos expériences
quotidiennes (On est bien plus malheureux de perdre une somme d'argent que de
gagner une somme équivalente), mais aussi dans nos champs lexicaux, dans
lesquels le mal est bien mieux désigné que le bien ; ou encore dans nos
mythologies, qui comptent bien plus de créatures néfastes que bonnes. Il est
donc crucial de garder ce biais universel à l'esprit !
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Les Français sont trop
habitués à être des assistés, comptant trop sur l’état et leurs dirigeants et
notamment les présidents de la république qu’ils élisent !
Alors là, ils ne sont pas
gâtés depuis le début du quinquennat MACRON inutile de lister les erreurs et
déconvenues qui se sont succédé !?
Car étant habitué à un semblant
de confort facile, qui s’est transformé en chute vers le fond et bien sûr, si
on ajoute la crise sanitaire de virus Covid 19 avec son lot de décès et la situation
économique induite depuis avril 2020 la gestion chaotique de ces crises jusqu’à
ce jour, avec une saturation indigeste de discours de nos dirigeants dépassés
et de nos sommités scientifiques tout aussi bavardes incompétentes sur ce problème
de santé d’un élément infiniment petit, virus qui les a mis à genoux et a érodé
leurs égos démesurés en leur lavant le cerveau !
Alors après 9 mois de fiasco
avec en plus des erreurs lamentables ne peut rendre les Français positifs si
habitués déjà à râler pour tout et n’importe quoi car se croyant dans un pays
de donneurs de leçon arrogants à la pointe du progrès pour régler des évènements
graves !
Se rendant compte qu’ils
sont livrés à eux-mêmes ou le chacun pour soi prime et donc, ils ne peuvent être
positifs ces français lambda mais négatifs !
Et si cela s’aggrave ce sera
pire car on est tombé vite en simplement 9 mois pour les plus faibles !
Jdeclef 07/12/2020 13h53
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire