Mais la laïcité à la française n'échappe pas non plus au
sectarisme : fin octobre, un article publié par Politico intitulé
« France's dangerous religion of secularism » (« La dangereuse
religion française du sécularisme ») était retiré du site du
journal sous la pression de l'opinion. N'oublions pas non plus les
tentatives – ratées – d'ingérence chinoise dans la programmation culturelle d'un
musée, les bonnes paroles du CSA et les conseils de l'élue écologiste Alice
Coffin, autrice du Génie lesbien (Grasset ),
qui, en se privant volontairement des œuvres produites par les mâles,
inaugure la censure volontaire. Parmi ces nombreux candidats, il a bien fallu
choisir… Voici nos lauréats 2020.
Ils ont nui à la liberté d'expression en 2019
Geoffroy de Lagasnerie, la censure juste (3 bâillons)
Voici un bâillon d'or qu'assumera tête haute le sociologue et
philosophe Geoffroy de Lagasnerie, qui n'hésite pas à défendre la censure comme
moyen légitime d'action politique. « Il faut reproduire un certain nombre
de censures dans l'espace public pour rétablir un espace ou les opinions justes
prennent le pouvoir sur les opinions injustes »,a-t-il déclaré dans une
interview de promotion hallucinante à France Inter, le 30 septembre, à
l'occasion de la parution de son livre L'Art impossible (PUF).
Pour le compagnon de route du Comité Adama, l'infiltration des « cerveaux
malléables », la violence politique ou la censure au nom d'idées
« pures » représentent bel et bien le nouvel Eldorado du « camp
progressiste ». Quant au respect de la loi, il ne s'agit pas d'une
« catégorie pertinente ». « La question, c'est celle de la
justice et la pureté », martèle le philosophe, qui considère les élections
comme un principe « pas particulièrement sensé », à moins qu'elles ne
permettent de « s'approprier l'appareil répressif d'État ».
Arrive toujours un moment où l'extrême gauche se fait dépasser par sa gauche…
(Clément Pétreault)
Thomas Clay, la censure pour tous (2 bâillons)
« Le fondement du mariage pour tous – je suis contre mais j'admets
qu'on soit pour –, c'est la discrimination. Un jour, quelqu'un dira : “Ma
jument, je l'adore, je ne peux pas l'épouser, c'est un scandale”. »Ces
propos éminemment discutables n'ont pas été tenus au Café du commerce mais par
un professeur en toge de Paris I Panthéon-Sorbonne. Ce 29 septembre, Aram
Mardirossian ignore que son cours d'histoire du droit est filmé. Les réseaux
sociaux s'emballent, des étudiants l'accusent de comparer l'homosexualité à la
zoophilie – ce qu'il n'a pas fait. Lynché, il est aussitôt lâché par le
président (par intérim) de l'université, Thomas Clay, qui condamne sans autre
forme de procès des idées « discriminatoires ». Des collègues
réclament son renvoi en conseil de discipline mais d'autres
s'interrogent : « Que deviendrait un enseignement s'il devait ménager
constamment la sensibilité d'un auditoire forcément divers ? La faculté
doit être reconnue à un professeur d'user de provocation pour faire réfléchir
les étudiants. Remettre en cause cette liberté, c'est succomber à la police de
la pensée. » Ce jour-là, Thomas Clay a été à son service. (Nicolas
Bastuck)
Macron, défenseur et fossoyeur de libertés (2 bâillons)
Soyons justes. Emmanuel Macron a été courageux dans sa défense de la liberté
d'expression, et notamment du blasphème, alors que la France est isolée sur ce
sujet. Quel contraste, par exemple, avec la lâcheté du Premier ministre
canadien Justin Trudeau qui, quelques jours après la décapitation de Samuel
Paty, prônait la modération dans la critique des religions… Mais pourquoi
Macron s'entête-t-il alors à grignoter la loi de 1881 sur la liberté
de la presse ?
Dans la lignée de la législation dite « anti-fake news » (2018),
fut votée au mois de juin dernier la loi Avia sur la haine en ligne, qui
aboutit à reléguer la justice derrière une censure privée (celle des
plateformes numériques), sous la tutelle d'une administration, le CSA. La loi
Avia a été heureusement retoquée par le Conseil constitutionnel, mais pourrait
revenir sous une autre forme. Cette année fut aussi conçu
l'article 24 de la loi de sécurité globale prohibant la diffusion
« malveillante » d'images de policiers ou de gendarmes. Inutile – il
existe d'autres moyens de réprimer le harcèlement – et liberticide. On ne sait
ce qu'il en restera, mais une fois de plus, on s'en est pris à la loi de 1881…
On a eu aussi droit à l'incroyable proposition de Barbara Pompili, ministre
de la Transition écologique (inspirée par la Convention citoyenne sur le
climat) d'interdire de publicité certains produits jugés polluants. Une idée
kafkaïenne (quels critères adopter ?), infantilisante et à l'effet
douteux. Finalement, seules les énergies fossiles seraient visées. Paradoxe
tragi-comique : ces dernières seront par ailleurs aidées par l'État qui,
en réduisant le poids du nucléaire, favorisera le gaz et le charbon, et donc
les émissions de CO2 ! Le bilan 2020 du gouvernement ?
Courage indéniable à l'extérieur, éteignoir et tartuferie à
l'intérieur. (Étienne Gernelle)
Le CSA ou l'idiotie au pouvoir (3 bâillons)
La guignolade de l'année : le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA)
va très sérieusement se pencher sur les blagues des Grosses Têtes ,
l'émission de RTL qui fait rire la France depuis 1977… Le motif ? Une
association l'accuse de dérapages homophobes, sexistes, racistes et même
grossophobes… Libre à elle de dire ce qu'elle pense. Là où l'on tombe de notre
chaise, c'est lorsque le président du CSA (doté de pouvoirs de sanction),
Roch-Olivier Maistre, annonce qu'il va « regarder de près cette étude
qu'il s'est procurée sans avoir été saisi ». Quand l'administration se
fait juge de l'humour, le pire est à craindre. Il faut aussi avoir de l'eau
dans la tête pour imaginer les Grosses Têtes en coterie fascistoïde avide de
discrimination. Au sujet des clichés homophobes, en particulier, le CSA
pourrait en apprendre plus en lisant la pièce de théâtre écrite par Laurent
Ruquier (l'animateur des Grosses Têtes), intitulée Pourvu qu'il soit heureux.
C'est juste, intelligent… et drôle. Autant de qualités qui manquent visiblement
au CSA. On pourrait rire de cela, mais non. Car nos apprentis censeurs
élargissent leurs prétentions à dire le bien à la sphère numérique : le
CSA va fusionner avec l'Hadopi (le régulateur d'Internet), pour former
l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique
(Arcom). Un monstre est né. La pire nouvelle pour la liberté d'expression en
France depuis longtemps. (Étienne Gernelle)
Le bâillon d'or étranger : le New
York Times
En juin, au plus fort des manifestations provoquées par la mort de George
Floyd aux États-Unis, le sénateur républicain de l'Arkansas Tom
Cotton a publié une tribune dans le New York Times appelant
au déploiement des troupes fédérales dans les grandes villes américaines. Plus
de 1 000 salariés du journal se sont élevés contre l'article. Penaud,
le Times a répondu que le processus de publication avait été
hâtif, poussant le rédacteur en chef des pages « Opinion », James
Bennet, à la démission. Un mois plus tard, sa subordonnée, Bari Weiss, partait
elle aussi. « Comment ensuite pouvoir prendre des risques en tant que
journaliste ? » s'interrogeait Weiss dans nos pages. (Laetitia
Strauch-Bonart)
Lire aussi Bari Weiss : « Pourquoi j'ai quitté le
“New York Times” »
Il a arraché son bâillon
Il s'appelle Bertrand Guillet. Il a dit non… à la Chine ! Des années
que le directeur du musée d'Histoire de Nantes travaillait à une exposition
consacrée à Gengis Khan et à l'empire mongol en partenariat avec le musée de
Mongolie-Intérieure d'Hohhot. Superbe coopération, vive le dialogue des
cultures. Mais, voilà, une condition est bientôt apparue : que le Bureau
national du patrimoine de Pékin puisse réécrire les textes de
l'exposition, histoire de bien minimiser le rôle des Mongols dans l'Histoire au
bénéfice du récit officiel. Qu'il puisse, aussi, changer le titre de l'exposition et
supprimer la mention du nom de Gengis Khan. Devant cette façon de lui imposer,
comme il le dit, « des éléments de réécriture tendancieux visant à faire
disparaître totalement l'histoire et la culture mongole au bénéfice d'un
nouveau récit national », autant dire un chantage, voire une nouvelle
forme de censure, le directeur a dit adieu aux 255 pièces
promises et a décidé de reporter l'exposition à 202... Elle sera
organisée, cette fois, avec des partenaires européens et américains. Gengis
Khan est ravi… (Christophe Ono-dit-Biot)
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Comme quoi il faut savoir
balayer devant sa porte quand on est un média comme les autres !?
Les donneurs de leçons
hypocrites pratiquant le politiquement correct on en a déjà trop, que l'on doit
supporter !
Alors messieurs les censeurs
du Point faites-vous plaisir, mais nous sommes encore dans un pays libre et
donc avec l'information qui se diffuse à vitesse lumière sans frontières, vos
censures arbitraires ne servent à rien !
Les hommes ont appris à lire
avec Charlemagne et écrire rapidement avec Gutenberg, à écouter avec la TSF
avec Marconi et à regarder la télé, car en 1931 Henri de France fonde la Compagnie générale de
télévision (CGT). Amusant le sigle qui en veut dire aussi un autre !
Donc si certains veulent museler la presse, ou liberté d’expression ce
sont des utopistes, car mêmes dans les pays totalitaires sont anachroniques, d’une
autre époque, même d’affreux dictateurs comme Hitler on fait des autodafés en
brulant des livres pour empêcher de lire leurs peuples, totalement inutiles, car
ceux qui veulent passer outre sont encore plus enclin à ne pas obéir !
Et en plus la cerise sur ce gâteau empoisonné les réseaux sociaux et le
net qui font bien plus de mal pour influencer les gogos lambda qui avalent des
couleuvres même distillées par certains de nos dirigeants ...
Car décoder le vrai du faux n’est pas si facile que cela !
Mais c’est notre monde moderne qui veut çà, alors Messieurs les censeurs
« bon Noel et bonne année 2021 », simplement espérons que tout
le monde n’avale pas trop les fakes news comme on appelle ces fausses nouvelles
!
Jdeclef 19/12/2020 12h41
Logiquement mon commentaire a été censuré car j'ai vexé les modérateurs du Point qui bien sur pratiquent la censure mais n'ont pas le courage de l'admettre car toutes vérités n'est pas bonne à dire c'est un exemple de plus et le piège ou ils sont tombés....
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