vendredi 25 décembre 2020

Si le Point veut critiquer ceux qui ne respectent pas la liberté d'expression on ne peut, qu’être d'accord !

 

Ils ont nui à la liberté d'expression en 2020 

Pour la deuxième édition de ses Bâillons d'or, « Le Point » récompense les amoureux de la censure et de l'autocensure, qui se sont surpassés cette année.

Alors que l'année 2019 était à l'annulation de conférences, de films et de spectacles – ou à la tentative –, la censure façon 2020 a pris sans aucun doute une tournure plus politique. L'attaque de Conflans et le procès des attentats de janvier 2015 à Charlie Hebdo n'y sont pas pour rien, de nombreux acteurs, y compris au sein du gouvernement, ayant fait ressurgir le débat sur la légitimité des caricatures de Mahomet. L'islam apparaît d'ailleurs comme le sujet tabou par excellence, ce dont témoignent les tristes aventures de Mila, cette lycéenne à qui des commentaires crus sur cette religion – « Le Coran, il n'y a que de la haine là-dedans, l'islam, c'est de la merde, c'est ce que je pense (…). Votre dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir. » – ont valu en début d'année des menaces de mort et une exfiltration de son lycée de la région lyonnaise. L'année se finit pour elle par une autre expulsion, celle du pensionnat militaire qui avait bien voulu l'accueillir, alors qu'elle a cité par mégarde le nom de l'établissement où elle vivait dans une quasi-clandestinité lors d'un « live » privé sur les réseaux sociaux.

L'élue de Paris Alice Coffin. © JOEL SAGET / AFP

Mais la laïcité à la française n'échappe pas non plus au sectarisme : fin octobre, un article publié par Politico intitulé « France's dangerous religion of secularism » (« La dangereuse religion française du sécularisme ») était retiré du site du journal sous la pression de l'opinion. N'oublions pas non plus les tentatives – ratées – d'ingérence chinoise dans la programmation culturelle d'un musée, les bonnes paroles du CSA et les conseils de l'élue écologiste Alice Coffin, autrice du Génie lesbien (Grasset), qui, en se privant volontairement des œuvres produites par les mâles, inaugure la censure volontaire. Parmi ces nombreux candidats, il a bien fallu choisir… Voici nos lauréats 2020.

Ils ont nui à la liberté d'expression en 2019

Geoffroy de Lagasnerie, la censure juste (3 bâillons)

Voici un bâillon d'or qu'assumera tête haute le sociologue et philosophe Geoffroy de Lagasnerie, qui n'hésite pas à défendre la censure comme moyen légitime d'action politique. « Il faut reproduire un certain nombre de censures dans l'espace public pour rétablir un espace ou les opinions justes prennent le pouvoir sur les opinions injustes »,a-t-il déclaré dans une interview de promotion hallucinante à France Inter, le 30 septembre, à l'occasion de la parution de son livre L'Art impossible (PUF). Pour le compagnon de route du Comité Adama, l'infiltration des « cerveaux malléables », la violence politique ou la censure au nom d'idées « pures » représentent bel et bien le nouvel Eldorado du « camp progressiste ». Quant au respect de la loi, il ne s'agit pas d'une « catégorie pertinente ». « La question, c'est celle de la justice et la pureté », martèle le philosophe, qui considère les élections comme un principe « pas particulièrement sensé », à moins qu'elles ne permettent de « s'approprier l'appareil répressif d'État ». Arrive toujours un moment où l'extrême gauche se fait dépasser par sa gauche… (Clément Pétreault)

Thomas Clay, la censure pour tous (2 bâillons)

« Le fondement du mariage pour tous – je suis contre mais j'admets qu'on soit pour –, c'est la discrimination. Un jour, quelqu'un dira : “Ma jument, je l'adore, je ne peux pas l'épouser, c'est un scandale”. »Ces propos éminemment discutables n'ont pas été tenus au Café du commerce mais par un professeur en toge de Paris I Panthéon-Sorbonne. Ce 29 septembre, Aram Mardirossian ignore que son cours d'histoire du droit est filmé. Les réseaux sociaux s'emballent, des étudiants l'accusent de comparer l'homosexualité à la zoophilie – ce qu'il n'a pas fait. Lynché, il est aussitôt lâché par le président (par intérim) de l'université, Thomas Clay, qui condamne sans autre forme de procès des idées « discriminatoires ». Des collègues réclament son renvoi en conseil de discipline mais d'autres s'interrogent : « Que deviendrait un enseignement s'il devait ménager constamment la sensibilité d'un auditoire forcément divers ? La faculté doit être reconnue à un professeur d'user de provocation pour faire réfléchir les étudiants. Remettre en cause cette liberté, c'est succomber à la police de la pensée. » Ce jour-là, Thomas Clay a été à son service. (Nicolas Bastuck)

Macron, défenseur et fossoyeur de libertés (2 bâillons)

Soyons justes. Emmanuel Macron a été courageux dans sa défense de la liberté d'expression, et notamment du blasphème, alors que la France est isolée sur ce sujet. Quel contraste, par exemple, avec la lâcheté du Premier ministre canadien Justin Trudeau qui, quelques jours après la décapitation de Samuel Paty, prônait la modération dans la critique des religions… Mais pourquoi Macron s'entête-t-il alors à grignoter la loi de 1881 sur la liberté de la presse ?

Dans la lignée de la législation dite « anti-fake news » (2018), fut votée au mois de juin dernier la loi Avia sur la haine en ligne, qui aboutit à reléguer la justice derrière une censure privée (celle des plateformes numériques), sous la tutelle d'une administration, le CSA. La loi Avia a été heureusement retoquée par le Conseil constitutionnel, mais pourrait revenir sous une autre forme. Cette année fut aussi conçu l'article 24 de la loi de sécurité globale prohibant la diffusion « malveillante » d'images de policiers ou de gendarmes. Inutile – il existe d'autres moyens de réprimer le harcèlement – et liberticide. On ne sait ce qu'il en restera, mais une fois de plus, on s'en est pris à la loi de 1881…

On a eu aussi droit à l'incroyable proposition de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique (inspirée par la Convention citoyenne sur le climat) d'interdire de publicité certains produits jugés polluants. Une idée kafkaïenne (quels critères adopter ?), infantilisante et à l'effet douteux. Finalement, seules les énergies fossiles seraient visées. Paradoxe tragi-comique : ces dernières seront par ailleurs aidées par l'État qui, en réduisant le poids du nucléaire, favorisera le gaz et le charbon, et donc les émissions de CO2 ! Le bilan 2020 du gouvernement ? Courage ­indéniable à l'extérieur, éteignoir et tartuferie à l'intérieur. (Étienne Gernelle)

Le CSA ou l'idiotie au pouvoir (3 bâillons)

La guignolade de l'année : le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) va très sérieusement se pencher sur les blagues des Grosses Têtes, l'émission de RTL qui fait rire la France depuis 1977… Le motif ? Une association l'accuse de dérapages homophobes, sexistes, racistes et même grossophobes… Libre à elle de dire ce qu'elle pense. Là où l'on tombe de notre chaise, c'est lorsque le président du CSA (doté de pouvoirs de sanction), Roch-Olivier Maistre, annonce qu'il va « regarder de près cette étude qu'il s'est procurée sans avoir été saisi ». Quand l'administration se fait juge de l'humour, le pire est à craindre. Il faut aussi avoir de l'eau dans la tête pour imaginer les Grosses Têtes en coterie fascistoïde avide de discrimination. Au sujet des clichés homophobes, en particulier, le CSA pourrait en apprendre plus en lisant la pièce de théâtre écrite par Laurent Ruquier (l'animateur des Grosses Têtes), intitulée Pourvu qu'il soit heureux. C'est juste, intelligent… et drôle. Autant de qualités qui manquent visiblement au CSA. On pourrait rire de cela, mais non. Car nos apprentis censeurs élargissent leurs prétentions à dire le bien à la sphère numérique : le CSA va fusionner avec l'Hadopi (le régulateur d'Internet), pour former l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). Un monstre est né. La pire nouvelle pour la liberté d'expression en France depuis longtemps. (Étienne Gernelle)

Bari Weiss à Los Angeles, le 13 novembre. © Ivan Kashinsky / Ivan Kashinsky/REA

Le bâillon d'or étranger : le New York Times

En juin, au plus fort des manifestations provoquées par la mort de George Floyd aux États-Unis, le sénateur républicain de l'Arkansas Tom Cotton a publié une tribune dans le New York Times appelant au déploiement des troupes fédérales dans les grandes villes américaines. Plus de 1 000 salariés du journal se sont élevés contre l'article. Penaud, le Times a répondu que le processus de publication avait été hâtif, poussant le rédacteur en chef des pages « Opinion », James Bennet, à la démission. Un mois plus tard, sa subordonnée, Bari Weiss, partait elle aussi. « Comment ensuite pouvoir prendre des risques en tant que journaliste  ? » s'interrogeait Weiss dans nos pages. (Laetitia Strauch-Bonart)

Lire aussi Bari Weiss : « Pourquoi j'ai quitté le “New York Times” »

Il a arraché son bâillon

Il s'appelle Bertrand Guillet. Il a dit non… à la Chine ! Des années que le directeur du musée d'Histoire de Nantes travaillait à une exposition consacrée à Gengis Khan et à l'empire mongol en partenariat avec le musée de Mongolie-Intérieure d'Hohhot. Superbe coopération, vive le dialogue des cultures. Mais, voilà, une condition est bientôt apparue : que le Bureau national du patrimoine de Pékin puisse réécrire les textes de l'exposition, histoire de bien minimiser le rôle des Mongols dans l'Histoire au bénéfice du récit officiel. Qu'il puisse, aussi, changer le titre de l'exposition et supprimer la mention du nom de Gengis Khan. Devant cette façon de lui imposer, comme il le dit, « des éléments de réécriture tendancieux visant à faire disparaître totalement l'histoire et la culture mongole au bénéfice d'un nouveau récit national », autant dire un chantage, voire une nouvelle forme de censure, le directeur a dit adieu aux 255 pièces promises et a décidé de reporter l'exposition à 202. Elle sera organisée, cette fois, avec des partenaires européens et américains. Gengis Khan est ravi… (Christophe Ono-dit-Biot)

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Mais il faut savoir balayer devant sa porte car je suis abonné au Point depuis très longtemps je le lis et commente chaque jour ses articles :

Et justement Messieurs les modérateurs du Point comme sur tous médias classiques censurent arbitrairement les commentaires qui ne leur plaisent pas n’entrant pas dans le moule de leurs idées politiques ou de bien-pensant hypocrites dont on souffre déjà assez comme cela, surtout que cette censure d’un autre âge dans un pays libre et démocratique est inutile car ces commentaires sont lisibles sur des blogs ou réseaux sociaux divers qui les diffusent quand mêmes !

Donc excuser moi, je suis un ardent défenseur de la liberté d’expression inscrite dans notre constitution qui est une des dernières libertés qui nous restent et donc un bien précieux inaliénable, alors je ne peux me taire !

Car il y a déjà eu un ministère de l’information en France :

Il apparaît pour la première fois sous la IIIe République, en , sous le nom de ministère de la Propagande dans le second cabinet Léon Blum. En 1958, Charles de Gaulle revient aux affaires et institue la Cinquième République, prescrivant au ministère de l’Information une mission : réformer et organiser la radiotélévision d’État. Tantôt érigé en ministère, tantôt en secrétariat d'État, ce département de l’Information joue le rôle principal – dans les années 1960 – du contrôle des chaînes de télévision. Supprimé en 1968 en tant que ministère puis en 1969 en tant que secrétariat d'État, ce ministère ne sera pas reconduit sous le premier gouvernement de la présidence de Georges Pompidou mais rétabli en avril 1973 lors des trois gouvernements de Pierre Messmer, puis disparaît définitivement en .

Merci Messieurs du Point de m’avoir lu, donc joyeux Noel et une bonne année 2021 en vous souhaitant que l’on ne vous interdise pas de diffuser écrits articles ou informations diverses !

Jdeclef 25/12/2020 09h56


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