mardi 10 avril 2018

Ce n'est pas parce que la laïcité rigide bornée à la mode est plus présente que dans le passé comme nous avons connu nous les anciens, qu'il faut oublier nos origines de plus de 2000 ans !


Emmanuel Macron arrose les « racines chrétiennes » de la France

ANALYSE. En célébrant les engagements des catholiques, le chef de l'État s'est attiré les foudres des militants laïques. Il n'y a pourtant rien de choquant.


« Qui n'a pas vibré au sacre de Reims et à la Fête de la Fédération n'est pas vraiment français. » En rappelant cette formule de l'historien Marc Bloch, le candidat Macron avait bousculé les esprits. En déclarant devant un parterre d'évêques et de personnalités catholiques, dans la nef du collège des Bernardins, qu'il veut « réparer » le lien « abîmé » entre l'Église et l'État, le président Macron (re)lance une polémique toujours vive dans la société française. Ceux qui ont la vue basse perçoivent déjà dans ces mots à peine prononcés le retour de la guerre des deux France, la laïque et la religieuse, mais dans un processus historique inversé. Des petits malins y verront sans doute aussi une habile manœuvre de diversion dans l'actuel bas de fer social engagé, notamment sur la réforme de la SNCF. Et si, plus prosaïquement, Emmanuel Macron n'avait pas voulu braquer les projecteurs sur les fameuses « racines chrétiennes » de la France ?
LIRE aussi : Macron veut « réparer » le lien qui « s'est abîmé » entre l'Église et l'État
Cette référence n'est pas un gros mot. Elle ne saurait être l'apanage des partisans d'un Laurent Wauquiez, d'une Marion Maréchal-Le Pen ou des Villiers du Puy du Fou. Il ne s'agit pas non plus de mettre en avant un héritage exclusif de tous les autres apports qui ont façonné, et continuent de le faire, la nation française. Naguère, la foi du général de Gaulle ou le clocheton de la force tranquille du candidat Mitterrand qui, président au soir de son règne, dira « croire aux forces de l'esprit » ne suscitaient pas tant d'esclandres de vertueux républicains outragés. À l'instar d'un De Gaulle qui prenait soin de ne pas exposer ses convictions intimes, Emmanuel Macron ne s'est jamais épanché publiquement sur son questionnement religieux, se montrant soucieux de la loi de 1905 – il faut voir sa gêne d'un signe de croix spontané devant le cercueil de Johnny Hallyday.

La vertu du don

On peut respecter le pacte de 1905 – souvent dévoyé ces derniers temps – et rendre hommage à une histoire constitutive de notre mémoire collective et à des engagements – protéiformes – qui sont partie prenante de notre dynamique sociale. Les catholiques de France ne sauraient être ramenés aux manifestants de la Manif pour tous, mouvement bien plus complexe et hétéroclite qu'il n'y paraît dans les commentaires médiatiques, soit dit en passant. Il y a plusieurs pièces dans la maison du Père, dit l'évangéliste Jean, et les catholiques sont des centaines de milliers à agir chaque jour, et souvent dans une discrétion absolue, au sein de mouvements, d'associations, de fondations, d'entreprises sociales, souvent très pros et fructueuses, dans l'éducation, la santé, la petite enfance ou la fin de vie, l'exclusion, l'accueil et l'intégration d'étrangers....
C'est cette vertu du don qu'a voulu exalter le président Macron en remettant au goût du jour un mot par trop oublié et des vies qui ont valeur d'exemple dans une société fractionnée et en perte de repères. Mais il y a aussi, en filigrane de ce discours présidentiel, le long et fécond compagnonnage des catholiques avec la République.
Les twittos du XXIe siècle ont la mémoire courte et elliptique.
À peine avait-il prononcé ces paroles au collège des Bernardins qu'Emmanuel Macron était caricaturé sur les réseaux sociaux en Jeanne d'Arc. Les twittos du XXIe siècle ont la mémoire courte et elliptique. Et ils ont oublié, ou ne connaissent, pas les engagements des pères jésuites Chaillet, de Lubac et de Montcheuil (fusillé dans le Vercors), entre autres, des Cahiers du Témoignage chrétien, militants de «  La Croix contre la croix gammée ». Ils ne savent pas l'action sociale d'une Madeleine Delbrêl, la chrétienne en voie de béatification par le pape François qui travaillait, main dans la main, avec le maire communiste d'Ivry-sur-Seine, Venise Gosnat. Ils ignorent la rencontre entre le père Joseph Wresinski, né en 17 dans un camp de réfugiés d'un père polonais et d'une mère espagnole, et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, la résistante, nièce du général et épouse du directeur de cabinet du ministre André Malraux qui allait produire ATD Quart Monde.
On pourrait multiplier les exemples à l'infini. Claude Michelet aime à raconter comment son père Edmond Michelet, résistant de la première heure et fervent catholique, s'était retrouvé empêché d'assister à sa messe matinale à Dachau, où il était déporté, parce que malade. Un compagnon d'enfermement, un communiste pur et dur, athée convaincu et cheminot, Germain Auboiroux, lui avait alors proposé de prendre sa place – « Comme cela, à travers moi, tu assisteras à ta messe », lui avait-il dit.
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Ce n'est pas parce que la laïcité rigide bornée à la mode est plus présente que dans le passé comme nous avons connu nous les anciens, qu'il faut oublier nos origines de plus de 2000 ans !

Et cela concerne tous les français pratiquants ou non croyants, car tout le monde a le droit de croire ou ne pas croire au mystique qui revient et devient peut être embarrassant par d'autres religions quelques fois hégémoniques et intolérantes qui gagnent du terrain en France en voulant prendre une place occupé depuis bien plus longtemps par la chrétienté dans notre pays et veulent imposer insidieusement leurs dogmes extrémistes mêmes moyenâgeux du fait de nouveaux arrivants venus d'ailleurs avec leurs religions !

Et qui se servent de celles-ci pour opposer les uns contre les autres, comme le fait le terrorisme islamique qui s’en inspire !

Donc si le président veut resserrer un pan de notre histoire ancestrale, il ne faut pas l’en empêcher et faire une laïcité ouverte et pas enfermée dans des dogmes rigides que l’on reproche à juste titre à d’autres religions qui déclenche des extrêmes pernicieux, rappelons-nous nos anciennes guerres de religions qui ont fait des ravages et ne basculons pas dans l’excès comme dans l’ancienne inquisition espagnole par exemple !

Jdeclef 10/04/2018 09h08 LP

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