Syrie : « Tous les missiles français sont parvenus à
leur objectif »
La ministre des Armées et le chef d'état-major ont livré
samedi soir quelques précisions sur les frappes militaires contre le régime de
Bachar el-Assad.
La ministre des Armées, Florence Parly, et le chef d'État-major des armées, le général François Lecointre, ont livré samedi soir quelques précisions sur les frappes françaises et alliées contre le régime de Bachar el-Assad, lors d'une conférence de presse à Paris. « Pendant la nuit, sur décision du président de la République, une opération militaire conjointe avec nos alliés américains et britanniques a visé un centre de recherche et des sites de production et de stockage du programme chimique clandestin du régime syrien », près de Homs, a d'abord précisé Florence Parly. « L'opération s'est terminée ce matin, tous les avions se sont posés, tous les bâtiments de la marine sont en zone de sécurité, à l'abri de potentielles actions de rétorsion », a-t-elle poursuivi.
Depuis, les armées se concentrent « sans relâche pour établir
le bilan précis de l'opération : le Battle Damage
Assessment », a
expliqué la ministre, évoquant un premier bilan présenté samedi après-midi à Emmanuel Macron lors d'un
conseil de défense. « Je peux affirmer que la mission est un succès :
ses objectifs militaires sont atteints, et les capacités de la Syrie à concevoir, produire et
stocker des armes chimiques ont été considérablement amoindries »,
a-t-elle affirmé, martelant que « tous nos missiles sont parvenus à leur
objectif ».
Le
déroulement
Pour
cette « mission particulièrement délicate », la France a projeté des moyens
aériens « depuis plusieurs bases en métropole » et s'est appuyée sur
« une force navale déployée en Méditerrannée ». Au total, les forces
françaises ont tiré douze missiles. Volet aérien. Dix-sept avions ont été utilisés par la France : 5 Rafale et 4 Mirage 2000-5 qui ont tiré 9 missiles Scalp-EG, ainsi que 2 avions-radar AWACS et 6 avions ravitailleurs. Les bases françaises dans la région n'ont pas été utilisées, afin d'éviter toute confusion entre les moyens engagés dans l'opération Inherent Resolve (lutte contre Daech) et les frappes punitives contre le régime syrien. Selon l'AFP, qui cite un gradé de haut rang, « les Français avaient le commandement tactique de l'opération aérienne », menée de pair avec les Américains et les Britanniques. L'officier précise aussi que « pendant l'opération, il y a eu des manœuvres de déception (tromperie militaire, NDLR) par brouillage radar et une petite attaque cyber qui ont été surmontées ».
Volet
maritime. Cinq
frégates de premier rang ont été mobilisées par la France : trois frégates
multimissions (FREMM), qui ont tiré pour la première fois en conditions
opérationnelles trois missiles de croisière navals (MdCN), ainsi qu'une frégate
de lutte anti sous-marine, une frégate antiaérienne et un pétrolier
ravitailleur. Ce tir de missiles de croisière navals est un acte politique
fort, qui fait officiellement entrer la France dans le club fermé des pays
disposant de missiles de croisière embarqués
sur des bâtiments de guerre (avec les États-Unis, la Russie et la
Grande-Bretagne).
Les
objectifs
Les
objectifs ont été choisis par la France, « en coordination
étoite avec nos alliés », selon la ministre. Paris a gardé le
« souci constant d'éviter toute forme d'escalade », et il n'y a
eu « aucun incident entre nos forces et les autres forces présentes
dans la région ». L'opération a été « exclusivement concentrée sur
armes chimiques », selon le général Lecointre. « Les frappes ont été
conduites de nuit de façon à éviter la moindre présence de civils à proximité,
avec par ailleurs des éléments de renseignements qui permettaient de vérifier
jusqu'au dernier moment cette absence de risque de dommage collatéral »,
a-t-il ajouté.Les armées ont aussi surveillé les « conditions d'aérologie pour limiter le risque pour les populations civiles qui auraient été à proximité », en cas de dispersion d'agents chimiques à la suite des frappes.
La
réaction des Russes
Selon
le général Lecointre, « nous n'avons pas eu d'interception par les Russes
de nos missiles envoyés par les différents moyens alliés à l'occasion de
ce raid ». « L'attitude des moyens russes qui étaient en protection
du territoire syrien n'a été ni active ni proactive : c'était une simple
observation et protection de leurs moyens », a-t-il ajouté. La ministre y
voit l'efficacité de « l'intense activité politique et diplomatique
déployée par le président de la République dans les jours qui ont
précédé », en direction des partenaires européens, des alliés, mais aussi
du président russe, Vladimir Poutine, et du Président turc, Recep Tayyip
Erdogan.« Le système de défense antimissile russe n'a pas fonctionné, car il n'a pas été activé », a expliqué le général Lecointre. Cela pourrait laisser penser que les Russes avaient fixé une ligne rouge, au-delà de laquelle ils auraient tenté d'abattre les missiles de la coalition, s'ils avaient visé des installations trop stratégiques pour le régime syrien par exemple.
L'efficacité
des frappes
Les
autorités françaises ont fermement démenti les déclarations du régime syrien,
qui affirme que 71 missiles ont été abattus sur
les 103 tirés par les Américains, les Britanniques et les Français.
« La défense sol-air syrienne a effectivement fonctionné », a reconnu
le général Lecointre, précisant toutefois que « l'armée de l'air
(syrienne) n'est pas du tout intervenue et est restée sur les bases sur
lesquelles les Russes sont présents », afin d'être sûre de ne pas être
visée.« Tous les missiles tirés par la France et sans doute par l'ensemble des alliés ont atteint leur cible », a martelé le chef d'état-major. « Les informations que nous avons sont que les défenses aériennes syriennes ont eu une efficacité très faible, voire moins que cela », a-t-il affirmé. « Désormais, le temps est à l'action diplomatique et humanitaire », a souligné la ministre française.
Enfin, interrogée pour savoir si
la France comptait aussi réagir aux opérations particulièrement dures menées
unilatéralement par la Turquie contre les Kurdes dans la région d'Afrin, la
ministre des Armées a répondu une phrase préfabriquée, et lapidaire :
« La France est présente dans le cadre d'une coalition internationale dont
l'objectif est de lutter contre Daech. »
Surtout si en plus E.MACRON en avait parlé avant avec V.POUTINE, raison pour laquelle l’armée russe s’est mis en retrait et n’a pas interceptée ces missiles et si les lieux visés ont peut-être été vidés de leur contenu par les syriens !
On peut logiquement appeler cela de la diplomatie militaire hypocrite de bien-pensants habituels partisans du politiquement correct pour qu’E.MACRON justifie ces frappes à cause de cette fameuse ligne rouge non respectée !
Cela a permis à la France de montrer qu’elle peut frapper quand il le faut et notamment aussi en coalition avec les USA, ANGLETERRE et autres alliés !
Et ne pas considérer comme E.MACRON l’a dit comme déclaration de guerre à la SYRIE et au régime de BACHAR AL HASSAD, mais une opération de représailles et d’avertissement !
Beaucoup de bruit médiatique bien organisé en plus pour le public français !
Jdeclef 16/04/2018 17h13
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