Dépenses publiques : la valse des milliards
Les dérapages de certains chantiers laissent sans voix. Entre
les prévisions et le coût final, les factures explosent. Quelques exemples
édifiants.
Entre 2010 et 2017, le budget de cette rénovation de luxe avait été doublé et une nouvelle rallonge de 75 millions d'euros vient encore d'être accordée, ce qui nous amène à un total, sans doute encore provisoire, de 541 millions. Les travaux prévus pour commencer en 2020 doivent impérativement être terminés en 2024 pour les Jeux olympiques, le Grand Palais devant abriter les épreuves d'escrime et de taekwondo.
Le chantier de la Maison de la radio, dans le genre, n'est pas mal non plus : la rénovation de cette tour des beaux quartiers, qui abrite l'information radiophonique officielle et l'auditorium de l'orchestre philharmonique de Radio France, aurait dû se terminer en 2013. Finalement, ce sera, en principe, en 2023, quatorze ans après le début des travaux. Et, comme d'habitude, c'est le budget qui aura explosé : il s'élevait au départ à 262 millions d'euros, ce qui est déjà considérable pour une rénovation. Il atteint aujourd'hui 736 millions, près de trois fois plus.
L'enveloppe de la philharmonie a
été multipliée par quatre
Pourquoi
une pareille dérive ? Il faudrait demander à Mathieu Gallet, l'ancien
président de Radio France, qui semble s'y connaître en matière de dépenses
importantes : c'est essentiellement sous son règne que les prévisions
budgétaires de cette rénovation ont dérapé. Mais ce sera toujours moins que le
réaménagement des Halles, lancé en 2002 par le maire de Paris Bertrand Delanoë, qui a
fini par coûter un gros milliard d'euros, dont 500 millions à la charge de
la mairie. Pour la seule Canopée, cette treille de métal jaunâtre qui coiffe le
centre commercial, il aura fallu débourser 300 millions d'euros, le double
du budget initial.Restons à Paris et voici la nouvelle salle philharmonique de la Villette, réalisée par le « starchitecte » Jean Nouvel : l'enveloppe de départ avait été estimée à 100 millions d'euros. Une somme rondelette. Puis on est très vite passé à 170 millions pour terminer finalement à 386 millions, près de trois fois plus ! Quand on aime la grande musique, on ne compte pas !
Aux Batignolles, pour la nouvelle cité judiciaire, on a développé un nouveau système, celui du partenariat public-privé. Résultat : 90 millions d'euros de loyer annuel à payer jusqu'en 2043, ce qui va représenter une addition finale de 2,7 milliards d'euros en tenant compte des intérêts. Le confort du judiciaire parisien n'a pas de prix, mais on est encore loin du record.
Avec le « supermétro » du Grand Paris Express, cette fois, c'est une catastrophe nationale qui est annoncée. En 2010, le projet était évalué à 19 milliards d'euros. En 2017, selon la Cour des comptes, on atteignait 38,5 milliards ! Comme il faut absolument que l'essentiel des travaux soit terminé pour les JO de 2024, on peut prévoir sans grand risque un triplement du budget. Le montant faramineux de la dette de la SNCF (60 milliards) sera sans doute dépassé !
Le musée des Confluences a pris un
retard de dix ans et son budget a été multiplié par cinq
Si
l'on quitte la région parisienne pour aller fureter dans nos belles provinces
et dans nos îles lointaines, on peut y observer un certain nombre
d'extravagances ruineuses, à commencer par nos
40 000 ronds-points : à 1 million d'euros en moyenne, cela
nous fait une addition de 40 milliards. À Rennes, on a trouvé le moyen de
budgéter 1,3 milliard d'euros la construction d'une deuxième ligne de
métro qui devrait être ouverte dans les deux ou trois ans qui viennent. Il nous
étonnerait que ce budget soit tenu. Ce serait un exploit à inscrire dans les
annales.À Lyon, à peu près dans les mêmes conditions organisationnelles et budgétaires qu'à Rennes, le musée des Confluences a pris un retard de dix ans et son budget a été multiplié par cinq, passant de 61 à 330 millions d'euros. Un beau scandale chez les Gones ! On a aussi entendu parler cet été de la deuxième gare TGV de Montpellier qui a coûté 135 millions d'euros, une gare édifiée au milieu de nulle part, au bord d'un immense terrain vague, sans guichets ni distributeurs de boissons ou de snacks. Une gare « fantôme et inutile », selon ses premiers usagers ! Une gare perdue qui ne sert à rien et qui n'est même pas reliée normalement à la ville de Montpellier… Tout cela pour quelques trains quotidiens qu'on peut compter sur les doigts d'une main.
À La Réunion, « la route
la plus chère du monde »
Enfin,
le morceau d'anthologie annoncé par les experts en gabegies nationales :
« la route la plus chère du monde », en cours de construction à La Réunion.
Là, on est dans le pharaonique, car il s'agit d'un chantier de
1,6 milliard d'euros pour 12,5 kilomètres d'une route côtière entre
Saint-Denis et La Possession, soit 133 millions du kilomètre,
c'est-à-dire 22 fois plus qu'une autoroute normale ! Malgré tous nos
efforts ruineux et tous nos exploits hexagonaux hors de prix, on n'avait encore
jamais vu ça…Pour ce chantier hors norme, selon Capital, « il a fallu construire des usines qui fabriquent les différentes parties du chantier, une méga-barge qui achemine et pose les piles du viaduc – le plus long de France avec 5,4 kilomètres – a été réalisée sur mesure et acheminée de Pologne, 19 millions de tonnes de roche seront nécessaires pour consolider et fabriquer l'ouvrage, 230 000 tonnes de galets ont été importées de Madagascar »… Le chantier avance lentement et devrait être terminé, si tout va bien, en 2020. Une rallonge de 250 millions d'euros a été votée dernièrement par le conseil général de La Réunion et, chez les professionnels, les paris sont ouverts sur le coût final de cette gigantesque, irresponsable et invraisemblable bêtise.
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Car avec E.MACRON président jeune soit
disant dynamique ne sortant pas directement de cette ancienne classe politique
sclérosée et de ses politiciens de tous bords médiocres on pouvait espérer
mieux !
Mais cet espoir n'a été qu'un feu de
paille, car en fait il commet les mêmes erreurs que ceux qui ont gouverné avant
lui dans ces dernières 30 années !
Et il utilise les mêmes recettes éculées
qui n'ont rien donné, la preuve en est car la France végète alors que les
autres pays d'Europe évoluent à croire que les français sont un peuple
ingouvernable (ce que nos présidents ont voulu nous faire croire)
Je suis âgé et j'ai connu tous les
présidents y compris de Gaulle bien sur, mais depuis les années 80 la chute de
notre pays avec quelque faux soubresaut n'a pas cessé !
D'ailleurs cette fameuse dette abyssale
dont on nous rabâche sans cesse le montant en constante augmentation en est le
parfait exemple servant d'excuse à leur incompétence !
Le problème est semble-t-il à cause de
cette V eme république qui est obsolète et ne convient plus à la l'époque hyper
rapide d'internet et réseaux sociaux ou nous vivons!
Et au président élu qui a trop de
pouvoir "seul" comme un monarque comme on aime le comparer comme les
autres, avant lui, sans compter cette élection à 2 tours qui les font élire
souvent par défaut avec des partis d'une autre époque, inutiles et des
politiciens plus que médiocres pas nets en plus qui ne pensent qu'à eux et leur
carrière de nantis protégés, mais pas aux français dont ils se moquent sans
vergogne depuis des lustres !
Personnellement dommage, je ne crois
déjà plus à ce président ou un autre hypothétique il faudrait un changement de
mentalité de nos concitoyens versatiles qui se laissent trop manœuvrer par ces
professionnels de la politique sans oublier les médias bien sur qui y contribue
aussi !
Jdeclef 24/09/2018 15h09 LP
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