mercredi 19 septembre 2018

Sans vouloir lui montrer un manque de respect, mais le président a-t-il peur de son ombre ?


Élysée : comment le président a confié sa protection à des intimes

Alexandre Benalla, homme de confiance du chef de l'État, est devenu l'organisateur de la sécurité du président, évinçant ceux qui en étaient chargés.

En créant deux équipes au sein du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), l'une chargée des déplacements officiels et une seconde dédiée à la vie privée du président de la République et de son épouse, Emmanuel Macron en a changé les règles de fonctionnement. En témoigne l'exclusion de son patron, le général de gendarmerie Lionel Lavergne, et de son numéro deux, le commissaire Julien Perroudon, de toute la sphère intime du couple présidentiel, au profit d'une « deuxième équipe ».
Depuis la création du GSPR en 1983, aucun responsable du GSPR ni son second n'avait connu pareille division des tâches. Dirigée par Alexandre Benalla, la «  deuxième équipe  » est essentiellement composée des fonctionnaires qui ont accompagné Emmanuel Macron durant sa campagne électorale. Or, contrairement à Alexandre Benalla, certains de ces officiers de sécurité n'ont pas obtenu l'habilitation secret-défense à la suite d'un simple examen de dossier. Il leur a fallu passer un entretien pour lever certaines ambiguïtés.
Des hommes de confiance plutôt que des professionnels du sérail. C'est ce qui semble dicter les choix du président de la République en matière de protection rapprochée. Ainsi Emmanuel Macron a-t-il imposé le chauffeur* qui l'accompagnait du temps où il était secrétaire général adjoint de l'Élysée comme l'un des deux «  sièges  » de la première dame, c'est-à-dire celui qui l'accompagne dans le véhicule présidentiel . I l s'agit d'un ancien de la Garde républicaine, alors que les gendarmes du GSPR sont sélectionnés au sein du GIGN… Idem pour Emmanuel Macron. L'un de ses « sièges » a participé à sa campagne présidentielle après s'être mis en congé de la gendarmerie. Sitôt Emmanuel Macron élu, le fonctionnaire a réintégré le GIGN en un temps record afin de rallier au plus vite la garde rapprochée du président de la République.

Benalla, armé, véritable responsable de la sécurité présidentielle

Emmanuel Macron pouvait-il néanmoins confier à Alexandre Benalla, 26 ans, un civil contractuel non fonctionnaire, le pouvoir de coordonner sa sécurité en concurrence ou plutôt au détriment du patron du GSPR ? Dans son procès-verbal d'interrogatoire devant la police, le garde du corps du chef de l'État indique non seulement que cette charge lui incombait, mais aussi que la réforme de l'ensemble de la sécurité présidentielle, révélée par Le Point dès le mois d'avril, était lancée sur sa proposition. « Je suis en charge de la coordination des services de sécurité (...) et aussi de la mise en place de la réforme du GSPR décidée par M. Macron sur ma proposition  », répond-il à l'officier de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) qui l'interroge le 20 juillet. Il précise également qu'il a la main sur la sécurité au sein du Palais, pourtant officiellement dirigée par le général Éric Bio-Farina depuis le quinquennat de François Hollande.
De fait, tout dans le comportement d'Alexandre Benalla auprès d'Emmanuel Macron indique qu'il était bien en charge de la sécurité présidentielle. Muni du talkie-walkie du GSPR réglé sur la fréquence de la bulle de sécurité qui constitue le premier rideau de protection, on le voit donner des ordres. La bulle de sécurité est formée de quatre membres du GSPR qui encerclent le président : le «  kevlar  », du nom de la matière de la mallette de protection, un flanc droit, un flanc gauche et un élément avancé. C'est cette dernière fonction qu'occupait généralement le jeune chargé de mission. Contrairement à ce qu'indiquait le sous-préfet François-Xavier Lauche, chef de cabinet d'Emmanuel Macron, durant son audition devant la commission d'enquête du Sénat le 12 septembre, il savait qu'Alexandre Benalla était bien armé pour remplir cette tâche. Preuve de la confiance entre le chef de l'État et Alexandre Benalla, c'est bien ce dernier qui détenait les clefs de la villa du Touquet, non pas pour l'utiliser à des fins personnelles, mais pour organiser les déplacements du couple présidentiel. Un trousseau qui n'a jamais été confié au GSPR. C'est d'ailleurs le jeune homme qui «  informait  » du départ d'Emmanuel et Brigitte Macron pour Le Touquet – c'est-à-dire dirigeait les opérations.

Privilèges

Ce lien étroit, intime, entre le président de la République et ceux qui assurent sa sécurité rapprochée a également fini par poser problème au sein du GSPR. Les jalousies et les tensions entre fonctionnaires menacent de mettre le feu au service. À Brégançon, cet été, des témoins ont d'ailleurs pu entendre les hurlements d'agents de sécurité se disputant le privilège d'accompagner le président en mer… De même envisage-t-on à l'Élysée de recruter un coach sportif pour Emmanuel Macron, qui jusqu'alors choisissait ses sparring-partners dans le bataillon du GSPR. Ces derniers mois, un brigadier-chef, ancien garde du corps de l'imam Chalghoumi, était devenu son adversaire attitré à la boxe. Le week-end, il cédait la place à un autre gradé du Groupe de sécurité du président de la République, ancien officier de sécurité de Jean-François Copé, joueur classé à la fédération française de tennis, qui venait disputer des matchs sur le court de la Lanterne.
Habilement , le brigadier-chef a également su construire des liens privilégiés avec la première dame. Au point de devenir l'un de ses «  sièges  ». Or la fonction a des avantages prisés des agents : le « siège » de la première dame est aussi le dépositaire de la carte bleue du Trésor public qui lui permet de régler ses frais, quand ses collègues sont contraints, eux, d'avancer leurs dépenses pour être remboursés ensuite…
En réalité, rien, pas même les crises de jalousie et les blessures d'ego, n'empêche le chef de l'État de constituer un GSPR à sa main. C'est un décret présidentiel qui a créé en 1983 le groupe de sécurité de la présidence. De fait sinon de droit, le président de la République peut en être considéré comme le véritable «  chef de service  » . C onstitutionnellement, le président de la République française n'a aucun compte à rendre dans le domaine de sa sécurité personnelle contrairement au président des États-Unis, qui, lui, est subordonné aux exigences du Secret Service. Si le Parlement vote le budget de l'Élysée – un tiers des 103 millions est consacré à sa sécurité – et bien que la Cour des comptes contrôle ses dépenses, le chef de l'État, via son directeur et son chef de cabinet, organise donc sa protection à sa guise. Le décret de création confie au ministère de l'Intérieur uniquement sa coordination et son fonctionnement.

Discrétionnaire

D'ailleurs, depuis sa création, le GSPR a connu moult péripéties. Son fondateur, le préfet Christian Prouteau, était aussi dédié à assouvir la curiosité de François Mitterrand. Il avait ainsi monté en secret une cellule d'écoutes parallèle où officiaient des gendarmes-enquêteurs façon barbouzes. Par la suite, les présidents l'ont organisé selon leur bon vouloir et leurs affinités. S'il était d'abord composé majoritairement de gendarmes, les policiers y ont fait leur entrée à parité sous la présidence de Jacques Chirac. Les pandores ont par la suite été évincés par le président Nicolas Sarkozy. Puis François Hollande a remis les gendarmes dans le jeu . Ce dernier a innové en abandonnant le commandement tournant entre policiers et gendarmes. Il a laissé la commissaire de police Sophie Hatt exclure son second, un lieutenant-colonel de gendarmerie, gardant ainsi les mains libres pour diriger le GSPR tout au long du quinquennat. La direction générale de la gendarmerie a ravalé son képi même si elle n'en pensait pas moins. On l'aura compris : chaque président fait comme il veut et l'institution, police ou gendarmerie, s'adapte.
En réalité, depuis l'accession d'Emmanuel Macron à la fonction suprême, le pouvoir du chef du GSPR est devenu relatif. Une de ses rares initiatives a d'ailleurs été retoquée : en juin 2017, Lavergne avait recruté directement un lieutenant-colonel de gendarmerie alors en fonction en Nouvelle-Calédonie, pour en faire son numéro trois chargé de contrôler l'état-major du GSPR. Une idée soufflée, dit-on, par Alexandre Benalla désireux d'étendre son influence. Or ce numéro trois n'avait aucune compétence ni expérience en protection rapprochée. Devenu «  invirable  », sa fiche de poste a depuis «  évolué  », il se retrouve désormais chef de mission sur les déplacements du président.
Un camouflet pour Lavergne qui a toutefois obtenu une jolie consolation à la faveur de l'affaire Benalla : il est désormais le copilote, avec Éric Bio-Farina, de la réforme de la sécurité du chef de l'État initiée par... Benalla. Les deux hommes sortent très peu du bureau occupé pour l'occasion. Par peur des fuites, laisse-t-on entendre, notamment depuis que Le Point a révélé ce projet en avril dernier.
* La loi interdit de révéler l'identité des fonctionnaires du GSPR. Le Point est poursuivi en justice depuis 2014 pour avoir «  donné des éléments d'identification  » du policier du GSPR qui apportait des croissants à François Hollande et Julie Gayet. Débouté en première instance et en appel, le parquet de Paris a décidé de porter l'affaire auprès de la Cour de cassation.
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Sans cela, Il ne faut pas être président de la république !

La fonction comporte des risques, mais il peut tout de même se tranquilliser les attentats sur nos présidents dans notre histoire n’ont pas été fréquents (heureusement) à la différence par exemple des ETATS UNIS qui en ont subi plusieurs de bien plus grave dans leurs histoires contemporaines notamment LES KENNEDY ou R.REAGAN par exemple !

Le président : delà à engager des personnages comme BENALLA inconnu pour augmenter une protection déjà existante de nos présidents, cela frise une forme de « paranoïa » et un manque de confiance exacerbé qui n’évitera pas le danger et peut au contraire que compliquer sa protection par la multiplicité de ceux chargés de celle-ci ?!

Car Le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) est une unité de la police nationale française et de la Gendarmerie nationale, Les policiers sont issus du SDLP et les gendarmes de la Force Sécurité Protection du GIGN. (Personnel d’élite effectifs 77 agents chef de service général de brigade LAVERGNE en 2017)
Était chargé de sa protection alors ?!

Et justement la confusion de qui fait quoi à l’Elysée c’est installée pour cette protection du président à semé le souk avec cette affaire lamentable jusqu’à troubler et freiner la marche de l’état et de la France et çà c’est inconcevable !

Jdeclef 19/09/2018 14h20

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