Mur anti-migrants au Sahara : l'idée renversante de
Trump
Farfelue, l'idée de Trump d'un mur construit sur du sable
sur 4 800 km ? Étant donné les efforts de l'UE pour contenir les
arrivées sur son sol, examinons-la.
La presse espagnole s'est gaussée de cette nouvelle bizarrerie sortie du cerveau du président américain. À y regarder de plus près cependant, que tente de faire l'Union européenne sinon d'ériger un maximum d'obstacles pour réduire le nombre de migrants qui parviennent, parfois au péril de leur vie, à atteindre son territoire ? À huit mois d'élections européennes qui risquent de s'apparenter, dans la plupart des pays membres de l'UE, à un référendum sur l'immigration, l'idée vaut qu'on s'y arrête un instant.
Un ouvrage hors de prix
Donald
Trump, qui a fait fortune dans l'immobilier, a une passion de longue date pour
les murs. Sa principale promesse, lors de sa campagne électorale victorieuse de
2016, fut d'ériger un
« grand et magnifique mur » le long de la frontière méridionale
des États-Unis et, de surcroît, d'en faire régler la facture par le Mexique. Après son élection, il a
réclamé 25 milliards de dollars au Congrès dans ce but, Mexico
ayant refusé de débourser le moindre peso. À ce jour cependant, il n'a
réussi à faire avaliser au Sénat
et à la Chambre des représentants qu'un montant de 38 millions de
dollars pour la planification de l'ouvrage, sur les 3 200 kilomètres
de la frontière américano-mexicaine.Construire dans le Sahara serait autrement plus compliqué. D'abord pour des raisons légales : là où Trump veut construire son mur en territoire américain, les Européens devraient faire passer le leur sur des territoires étrangers. Il y a 10 États au Sahara*, immense étendue de plus de 9 millions de km2 et aucun probablement n'accepterait de voir un tel ouvrage chez lui. Ensuite pour des raisons physiques, car le Sahara s'étend sur une longueur faramineuse d'environ 4 800 kilomètres d'est en ouest, 50 % de plus que la frontière américano-mexicaine, et construire sur du sable exige des techniques élaborées. Enfin, un mur seul ne sert à rien s'il n'est pas patrouillé et surveillé en permanence, et par qui pourrait-il l'être ?
Le coût de l'ouvrage pourrait être prohibitif. Des étudiants en ingénierie de l'Université de technologie de Varsovie ont imaginé un « calculateur du mur de Trump » que l'on peut consulter en ligne. En extrapolant les coûts prévus pour le mur à la frontière mexicaine, on apprend ainsi qu'un mur de 4 800 kilomètres de long coûterait 33 milliards de dollars, soit 28 milliards d'euros. On peut cependant mobiliser des techniques plus rustiques. Le Maroc a construit dans les années 1980 un mur de sable long de 2 700 kilomètres pour défendre le Sahara occidental, qu'il considère comme sien, des incursions des rebelles indépendantistes du Front Polisario soutenus par l'Algérie.
Des arrivées en diminution
de 40 % depuis 2015
Pour
tenir les migrants africains à distance, l'Europe
dispose surtout du Sahara lui-même ainsi que de la Méditerranée, deux
obstacles naturels difficilement franchissables. Depuis la
grande crise des migrants de 2015, l'UE s'attache à augmenter l'efficacité
de ces barrages naturels avec des navires patrouilleurs et des hélicoptères
mais surtout par la
conclusion d'accords avec les pays de transit, afin de réduire les flux de
migrants et lutter contre les filières de passeurs. L'accord le plus
emblématique est celui qui a été conclu en 2016 avec la Turquie,
laquelle s'est engagée à reprendre la plupart des migrants clandestins qui
parvenaient à gagner la Grèce. L'Union européenne tente de répliquer cet
arrangement avec les pays africains.Les mesures prises sont efficaces, comme le montrent les chiffres d'arrivées illégales en Europe qui sont en diminution constante depuis le pic de 2015. Selon l'agence européenne de garde-frontières Frontex, quelque 86 500 personnes sont entrées illégalement sur le territoire de l'Union pendant les huit premiers mois de 2018, en recul de 40 % sur la même période de 2017. Les passages se font principalement par l'Espagne (39 000), la Grèce (22 000) et l'Italie (21 000). Les migrations illégales sont ainsi revenues à leur niveau précédent la grande crise de 2015.
Cela ne veut pas dire pour autant que le problème est réglé, car dans les populations européennes, ce n'est pas la réalité de l'immigration mais la perception de celle-ci qui domine. L'afflux de réfugiés de 2015, en grande partie dû aux conflits de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan, a laissé l'impression durable d'une perte de contrôle des gouvernements. D'où la persistance d'un problème politique que les gouvernements européens ne savent pas comment résoudre, comme vient de le prouver une fois de plus le sommet informel des chefs d'État et de gouvernement qui s'est tenu les 19 et 20 septembre à Salzbourg en Autriche.
Fantasmes
L'idée
saugrenue de Donald Trump a d'autant plus d'impact que certains agitent des
prévisions angoissantes quant aux migrations de l'Afrique vers l'Europe dans
les décennies qui viennent. L'africaniste Stephen Smith vient ainsi de publier
un ouvrage (La Ruée vers l'Europe,
Grasset) où il envisage que ceux qu'il appelle les « Afro-Européens »
puissent représenter jusqu'à un quart de la population européenne à l'horizon
2050, soit de 150 à 200 millions de personnes. Sa thèse a
eu un fort écho et même le président Emmanuel Macron a semblé la reprendre à
son compte. « Nous sommes face à un phénomène migratoire inédit et
historique, qui va durer, a déclaré le président de la République
le 16 avril, interviewé
à la télévision par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel. Il y a des
conflits géopolitiques, des situations climatiques et une démographie africaine
qui est une véritable bombe, il faut bien le dire. Votre collègue Stephen Smith
l'a formidablement décrite dans un livre récent. »Les démographes les plus sérieux émettent cependant de grands doutes sur les thèses alarmistes de Stephen Smith. François Héran, titulaire de la chaire Migrations et Sociétés au Collège de France et ancien directeur de l'Institut national d'études démographiques (Ined), vient d'écrire un article où il réfute la « ruée » crainte par l'africaniste. « Ce n'est pas parce qu'une métaphore est évocatrice qu'elle est forcément juste, écrit François Héran. S'il faut craindre une « ruée », ce n'est pas celle des étrangers venus du Sud pour transformer l'Europe en « Eurafrique » mais celle qui consiste à se jeter sur la première explication venue ou à s'emparer précipitamment de métaphores outrancières pour frapper l'opinion à bon compte. »
Pour Donald Trump cependant, « frapper l'opinion » est une technique qui l'a beaucoup servi, et qui pourrait à nouveau se révéler utile à l'approche d'élections de mi-mandat, début novembre, qui s'annoncent difficiles pour son parti républicain.
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Mais peut-être qu'il pense à la muraille
de CHINE, il n'invente rien, car d'autres l'on fait avant lui il y a 2300 ans
sur 8850 KM pour se protéger des envahisseurs !
Mais ce qui est étonnant, car il cible le
MAROC, alors pourquoi n’a-t-il pas dit d’ériger ce mur tout au long de
l’Afrique du nord et du Maghreb car ne ciblant que le MAROC ?!
Pendant qu’il y est en plus du MAROC il
y a : ALGÉRIE TUNISIE LIBYE tous ces pays bordés par le SAHARA et la
Méditerranée alors pourquoi ne pas prolonger son mur hypothétique ? !
Mais bien sûr il n’a pas parlé d’ISRAEL un
pays pourtant démocratique qui a aussi un mur infranchissable lui bien présent
séparant ce pays des territoires palestinien (une horreur de béton hérissé de
tours), j’y suis allé, je l’ai traversé et franchi, car je suis français pour
aller à Bethléem (voir le lieu de naissance du Christ)
Je crois que ce président des USA
aboyeur de foire semant la zizanie devrait enfin se taire plutôt que parler
pour ne rien dire et se mêler de ses affaires (comme d’autres d’ailleurs) sauf
que lui « tient le haut du
panier » !
Heureusement qu’il y a l’argent roi qui
manque et arrête pas mal de fantasmes d’illuminés comme lui !
Jdeclef 22/09/2018 09h18
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