Majorité présidentielle : le terminus des
prétentieux
« On a manqué d'humilité. » Emmanuel Macron n'a pas
apprécié cette phrase de Gérard Collomb. Et si le ministre de l'Intérieur avait
dit vrai ?
Quand on écoute Benjamin Grivaux, on pense à cette phrase de Théophane le Reclus, saint de l'Église orthodoxe : « Le Seigneur nous laisse parfois des défauts de caractère afin que nous apprenions l'humilité. Car sans eux, nous grimperions vite dans notre estime plus haut que les nuages et nous y installerions notre trône. Et en ceci gît la perdition. »
Quand on lit certaines déclarations de Christophe Castaner, on se remémore le champion du monde N'Golo Kanté, mascotte de l'équipe de France et de tout un pays, qui, parce que humble, n'avait osé réclamer le trophée de la Coupe du monde pour poser devant les photographes.
Quand, à l'Assemblée nationale, on observe certains députés En marche !, on relit avec plaisir le Journal d'un mégalo de Jean-Jacques Nuel, truffé d'aphorismes, jadis parus dans Fluide glacial : « Je veux être enterré avec les miens pour relever un peu le niveau du caveau. »
Démesure
C'est
la petite musique du moment, qui sonne tellement vraie tant l'actualité nous
fait dire que beaucoup, au sein de la majorité, gagneraient à relire les fables
de La Fontaine. Gérard Collomb, spécialiste de la philosophie antique – et du
stoïcisme en particulier –, a vu la chose de près, au
point de s'en inquiéter ouvertement : « L'hubris, c'est la
malédiction des dieux quand, à un moment donné, vous devenez trop sûr de vous,
que vous allez tout emporter » (RMC). La maire de Paris, Anne Hidalgo,
l'énonce autrement, faisant un parallèle entre son
ancien premier adjoint (démissionnaire) et Emmanuel Macron :
« Après la présidentielle, je pense que beaucoup de gens de la génération
de Bruno Julliard se sont dit : Wow, on peut être
président à 39 ans. Que serai-je à 39 ans ? »
(Le Figaro). Les mises en garde ont beau être formulées en amont, répétées et admises, rien n'y fait, la nature humaine ne peut rien, ne peut développer aucun anticorps, devant les attraits et les attributs du pouvoir. L'affaire Benalla l'a montré. Amateur de littérature politique, Emmanuel Macron aurait dû se prémunir de cette démesure, de ce mot de trop qui le dessert dès lors qu'il se trouve confronté au réel et qui le fait passer pour cuistre, arrogant. En 2007, Cécilia ex-Sarkozy avait qualifié de « seigneurs », pour leur morgue, les membres de l'entourage de Nicolas Sarkozy, tout juste élu président. Ce dernier répondait que la morgue était du côté des juppéistes. Il y avait de ça, en effet, chez les juppéistes, cet air supérieur, qui perçait davantage en privé qu'en public.
L'empathie ne coûte pas un euro
d'argent public
Mais,
dans le cas de Macron et des macronistes, c'est différent. C'est la vantardise
du beau, du diplômé, avec quelque chose de social, voulu ou non. Personne pour
lui tirer la manche, quand
il sermonne un chômeur, et pour lui susurrer à l'oreille que, s'il dit vrai
sur le fond, qu'en effet nombre d'emplois ne sont pas pourvus, il n'est pas
convenable de l'exprimer de la sorte. Que le tableau trace une frontière
terrible, entre lui et son interlocuteur, qui illustre tout le problème du
moment, en France et en Europe. Les capables et les « incapables »,
ceux qui traversent la rue et ceux qui attendent le coup de fil de Pôle emploi,
ceux qui se convertissent et ceux qui appréhendent le changement. « Je
traverse la rue et je vous trouve un travail. » Comment mieux renvoyer un
individu à sa faiblesse, à sa petitesse, à sa paresse supposée ? Macron le
prend pour lui : car un chômeur qui peine à trouver un emploi, c'est à
mettre au passif du président. Il a pourtant le sentiment de remplir sa part du
contrat, mais qu'en face ça traîne, ça attend, ça cherche ce qu'il y a de plus
conforme à sa formation, à son diplôme. Macron prend ce chômeur pour un
somnambule, quelqu'un qui n'a pas compris ce qui se jouait aujourd'hui. Il y a
toujours des gens qui aiment, qui applaudissent, pensant comme lui, et ils le
peuvent. Et il y a ceux, libéraux ou non, de gauche ou non, qui ont mal à la
vue de ces images.Des « Gaulois » aux « illettrées » : les petites phrases de Macron
En outre, à chaque fois que l'occasion se présente, le président transgresse, met en scène quelque chose qui ressemble un coup à de la virilité, un autre à du paternalisme. Cela passe par quoi ? Tout simplement par dire ce que n'osaient dire ses prédécesseurs. C'est tentant, car on aime ou on déteste, au moins, à l'oreille, c'est nouveau. Y'a toujours un électorat pour ça. Qu'aurait fait, à ma place, François Hollande ? Et Sarkozy ? Une grimace compassionnelle.
De tels propos seraient plus facilement admis, si le président, de façon aussi vive, invitait un puissant à honorer ses engagements. Sinon quoi, les « gens » se diront que la leçon est toujours faite aux mêmes, par quelqu'un, à tort ou à raison, qui passe pour être à mille lieues des réalités. La vérité n'empêche pas un peu d'empathie, ça ne coûte pas un euro d'argent public. « De son métier, il faut que chacun vive », soutenait Jean de La Fontaine, ajoutant : « La modestie égale la grandeur. »
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Voire même un manque de respect pour le
peuple qui les a mis au pouvoir !
Et aussi, manque d’amour propre,
donneurs de leçons hypocrites, qu’ils n’appliquent pas eux-mêmes, ce n’est pas
nouveau !
Mais à leur décharge, il ne faut pas
oublier les médias et leurs journalistes qui se complaisent à mettre en exergue
leurs défauts et comme se sont des hommes comme tout le monde, et ils n’ont pas
de mal à en trouver !
Ce qui quelquefois est plus improductif
que positif !
Toutefois ces dirigeants sont trop gâtés
par leurs avantages et privilèges de leurs charges et notamment nos présidents
qui en viennent à se prendre pour des monarques absolus ayant trop de pouvoir dignes
de l’ancien régime dont la France de par son histoire n’arrive pas à se libérer
totalement !
En France on critique beaucoup nos
politiciens de tous bords ?
Mais on devrait quelque fois moduler ces
critiques car « on regarde la paille
dans l’œil de son voisin sans regarder la poutre que l’on n’a dans le sien » !
Parallèlement nos concitoyens sont peut-être
versatiles, mais il y en a certains qui sont bien plus instruits, plus érudits
ou simplement plus intelligents que ceux qui nous gouvernent…
Il faudrait que nos élites (mot
galvaudé) qu’on utilise, en prennent conscience et ne prennent pas la mouche en
se vexant, quand ont les remet en place par une réflexion qu’eux ne se gênent pas
à faire envers les autres !
Et cessent de se regarder le nombril !
Jdeclef 20/09/2018 09h18
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