vendredi 28 septembre 2018

Les prénoms donnent une indication sur la culture et l'origine voire l'identité de ceux qui les portent et que la majorité de ceux-ci reçoivent à leur naissance !


Le prénom fait-il le Français ?

Avant de répondre à cette question, il faut d'abord se demander ce qu'est être français et comment le Français doit honorer son pays.


Décidément, certains ont l'art de soulever de bonnes questions en leur apportant des réponses qui laissent pantois. Ainsi, pour Éric Zemmour, le prénom Hapsatou est une insulte à la France. Reconnaissons-lui le mérite de nous inciter à réfléchir à deux questions vives, sinon brûlantes, qui concernent le « vivre-ensemble » : qu'est-ce qu'être français ? Et comment un Français peut-il honorer son pays ?

Qu'est-ce qu'être français ?

C'est tout d'abord une question d'état civil. L'individu que je suis – avec un nom, un prénom, une date et un lieu de naissance – est reconnu comme français selon un critère fixé par la République française, en fonction du droit du sang et/ou du sol. Par exemple, pour ce qui me concerne : je suis « né en France d'un père qui y est lui-même né ». Une fois établie, cette appartenance est indiscutable.
Mais il est clair qu'il y a dans la citoyenneté française (ou suisse, ou belge, etc.), quelque chose de plus que ce que désigne froidement l'état civil, et qu'atteste la carte d'identité.
Être français, c'est appartenir à un pays qui a sa propre consistance (un « sol », qu'il a fallu parfois défendre âprement), sa propre continuité (une histoire, toujours plus ou moins chaotique), et sa propre personnalité (on pourrait dire son âme). Comme l'a dit le peintre Tal Coat (1905-1985), « on ne peut surgir de nulle part. » L'identité personnelle s'intègre alors (ou non ?) dans une identité collective.
Car c'est ici que les difficultés commencent. En effet, de même qu'une identité individuelle est toujours plurielle, et mêle des traits disparates (je suis un homme, un universitaire, souffrant d'arthrose, pratiquant le ski, croyant parfois en Dieu, etc.), de même l'identité collective est une entité abstraite et symbolique, ou « institution imaginaire » (Castoriadis), rassemblant des composantes multiples (de l'ordre de la culture, de l'ethnicité, de la religion, de l'histoire, des comportements), dont chacune peut prêter à discussion. Les identités nationales n'ont, par ailleurs, rien de naturel ou d'intangible. Ce ne sont que de fluctuantes constructions politiques (Anne-Marie Thiesse, La Création des identités nationales, 1999).
C'est pourquoi la quête de l'« identité nationale » peut être vaine, voire nauséabonde. Le concept d'identité nationale est « vague et fuyant » (Hervé Le Bras, Malaise dans l'identité , 2017). Une fixation obsessionnelle sur l'identité française, se traduisant par la quête éperdue de cette identité, débouche sur un « identitarisme » qui est, selon Danièle Sallenave, « la maladie du XXIe siècle ». Une maladie par laquelle, à coup sûr, Zemmour a été frappé !
Cependant, malgré les incertitudes touchant l'identité nationale, dont la promotion produit immanquablement des « crispations identitaires », il faut respecter son pays. Être le citoyen d'un pays est un honneur qui implique, en retour, que l'on honore son pays. Ce double mouvement satisfait un « besoin vital d'identification positive », pour parler comme Azouz Begag. Le nationalisme est dangereux. Mais la nation, selon Pierre Manent, est le cadre le plus propre à maintenir la démocratie vivante. « J'aime mon pays, la France, j'assume cette phrase », déclarait Alain Badiou, qui affirmait derechef son « amitié pour ce pays », pourtant « si violemment contradictoire ».
Comment alors ce respect doit-il se manifester ? Sa nécessité doit-elle conduire à distinguer de bons et de mauvais Français ? Et qui pourrait s'ériger en gardien de la bonne conduite ? La difficulté est ici de définir le champ concerné par le respect exigé. Nous suggérons de distinguer trois cercles qui se recouvrent, du plus fondamental, au moins concerné. Le premier cercle est celui des comportements exigés ou interdits par la loi. La première façon d'honorer son pays, sans discussion possible, est d'en connaître et d'en respecter les lois. Voilà ce que le citoyen Zemmour est en droit d'exiger de la citoyenne Sy : « Madame, respectez les lois. » Mais aucune loi n'interdit le prénom Hapsatou !
Le deuxième cercle est celui des usages (mœurs et coutumes). Descartes, dans sa « morale par provision », évoque les coutumes immédiatement après les lois. Sa première « maxime » est, on le sait, d'« obéir aux lois et aux coutumes de mon pays ». « Le plus utile » étant pour lui, d'une part, de respecter les coutumes de « ceux avec lesquels j'aurais à vivre » et, d'autre part, de « plutôt prendre garde à ce qu'ils pratiquaient qu'à ce qu'ils disaient ». Mais c'est une question de sagesse, et non une exigence relevant d'une façon absolue de la citoyenneté française.
De ce deuxième point de vue, Zemmour aurait donc légitimement pu dire : « Madame, il eût été sage que vous respectassiez les coutumes françaises dominantes en matière de prénoms ». Car on pourrait éventuellement, dans le champ des coutumes, dénoncer des atteintes aux « bonnes mœurs », ou à la bienséance. Mais en aucun cas des « insultes à la France ».
Le troisième cercle est celui des comportements relevant de la fantaisie individuelle : avoir les cheveux courts ou longs, rouges ou blonds ; porter ou non la barbe ; écouter et aimer Brassens plutôt que les rappeurs, ou le contraire. Et, comme pour tout le reste, dans la limite de ce qui n'est pas interdit par la loi (car celle-ci peut interdire certains prénoms : par exemple, Djihad), choisir le prénom de ses enfants. Ici, Zemmour aurait pu dire : « Madame, vous portez un bien joli prénom. »
Tous les prénoms sont jolis !
Car on peut, en cette affaire, laisser le dernier mot à notre cher Guy Béart (« Les Prénoms jolis », 1994) :
Tous les prénoms sont jolis
Ève, Emmanuelle, Émilie
Barbe, Babine, Agénor, Andoche
Tous ces prénoms carrément m'accrochent.
Tous les prénoms sont jolis :
Eusèbe, Eustache, Eulalie,
Elvire, Elphège, Emmaüs, Éphrem,
Tout est joli quand on aime

Mais voilà : encore faut-il aimer, et non haïr !

Il y a trop de soi-disant penseurs donneurs de leçon dans notre pays qui adore faire de la masturbation intellectuelle !

Donc en France et ce malgré les migrations grandissantes, c'est la religion ancestrale de notre pays chrétien catholique qui donne encore le choix du prénom que choisissent les parents du nouveau-né

(Mais pas forcément pour ceux qui viennent s'établir en France de religion différente qui deviennent français et ne changent pas de prénom ou même de nom !)

Donc notre pays étant de racine judéo-chretienne on trouve des prénoms de saint biblique issu de l'évangile par tradition...

Mais pas seulement aussi avec des prénoms issus d'autres cultures et qui sont pour autant des français de par leur nationalité obtenue par naturalisation ou simplement nés dans notre pays ou y vivant depuis des années comme n'importe quel français de souche comme on dit !

Ceci étant comme c'est les religions indirectement de par le monde qui surnomme les humains, elles pourrissent les relations humaines en les discriminants de fait en leur mettant une étiquette religieuse, même si ceux qui les portent pour certains ne croient à rien, mais attention ne nous trompons pas le nom donne aussi une indication sur les origines nationales pas que le prénom !

Jdeclef 28/08/2018 11h26

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