Coignard – Laurent Wauquiez doit démissionner du Conseil
d'État
En omettant de quitter la haute fonction publique pour
poursuivre sa carrière politique, Laurent Wauquiez commet une double faute.
Il
est toujours étonnant de constater combien, en politique, l'expérience des
autres ne sert à rien. Depuis quelques jours, le favori pour la présidence du
parti Les Républicains
est placé en porte-à-faux. Le magazine Lyon
Capitale a en effet révélé que Laurent Wauquiez se
trouve en détachement du Conseil
d'État, où il continue à gagner de l'ancienneté et des points de retraite,
comme s'il y siégeait, alors qu'il n'y a travaillé que quelques mois.C'est une situation embarrassante pour celui qui dénonce le « cancer de l'assistanat ». Le député constructif Thierry Solère n'a pas manqué, dimanche 17 septembre, de railler cette contradiction. Laurent Wauquiez, lui, se défend très mal. Il crie au complot : « Je ne suis pas dupe du calendrier de ce genre d'attaques en pleine période de reconstruction de l'opposition. » On se souvient où cette défense a mené François Fillon.
Il proteste aussi de la légalité de ce privilège : « Comme la loi le prévoit pour tous les élus en détachement, je dois cotiser au régime des pensions civiles de l'État, précise-t-il dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. Il est important de préciser d'une part qu'il ne s'agit pas d'un régime spécial de retraite, d'autre part que tous mes droits à la retraite sont évidemment ouverts par des cotisations que je paie réellement. Cette situation ne m'est pas propre, c'est l'application stricte de la loi pour tous les élus locaux en détachement. » C'est là sa seconde erreur. Comment Laurent Wauquiez peut-il ignorer qu'une disposition légale peut être considérée comme inconvenante ?
Pas
illégal, mais pas moral…
Cet
ancien député, en outre, se doit de connaître les dispositions de la loi sur la
transparence de la vie politique votée en 2013 dans le sillage de
l'affaire Cahuzac. Celle-ci prévoit qu'un parlementaire ou un membre du
gouvernement « est placé d'office, pendant la durée de son mandat, en
position de disponibilité ou dans la position équivalente prévue par son statut
ne lui permettant pas d'acquérir de droits à l'avancement et de droits à pension ».
Laurent Wauquiez, président de conseil régional, n'est pas concerné parce qu'il
n'est plus parlementaire. S'il l'était resté, il aurait dû se placer en
disponibilité et non en détachement. La différence n'est pas mince. La
disponibilité permet de revenir dans son corps d'origine, mais interrompt
l'évolution de la carrière et des droits à la retraite. Elle est donc moins
avantageuse. C'est sûrement pour cela que François Hollande,
détaché depuis trente ans de la Cour des comptes où il n'a exercé ses talents
qu'un peu plus de trois ans - en deux fois ! -, s'est agrippé à ce
statut même après avoir signé la promulgation de la loi Cahuzac. Ce n'était pas
illégal, puisqu'un flou demeurait sur le cas du président de la République,
mais c'était moralement choquant.Laurent Wauquiez, il est vrai, n'est pas le seul à manifester un attachement viscéral à son corps d'origine. Le Premier ministre Édouard Philippe, membre du Conseil d'État comme lui, n'en a pas démissionné non plus. Il est passé du détachement à la disponibilité quand il a été nommé à Matignon. Et dispose toujours de son parachute doré, même si le compteur de l'avancement et des droits à la retraite a cessé de tourner.
Une
solution : la démission
Il
est pourtant simple de mettre fin à cet avantage d'un autre temps, qui
participe de la défiance publique contre les responsables politiques issus de
la haute administration. Il suffit que les intéressés démissionnent. Certains
l'ont fait.En octobre 2012, Bruno Le Maire annonce qu'il a demandé sa radiation du corps des conseillers des affaires étrangères afin d'en finir avec la « logique de caste ». La polytechnicienne Nathalie Kosciusko-Morizet renonce quant à elle à pouvoir réintégrer le corps des ingénieurs des Ponts en mars 2015. Puis, en novembre de la même année, pendant la campagne pour les régionales, Valérie Pécresse annonce qu'elle quitte le Conseil d'État, où elle était entrée en 1992 à sa sortie de l'ENA : « Les Français ne supportent plus que les politiques se présentent devant eux avec des privilèges et notamment avec celui de pouvoir revenir dans la haute administration, même battus », assure-t-elle. Emmanuel Macron envoie sa lettre de démission à l'Inspection des finances le 16 novembre 2016, alors qu'il fait part de sa candidature à la présidentielle.
C'est un acte de décence élémentaire.
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Ce
n'est qu'un profiteur comme tant d'autres comme lui et à n'en pas douter, c'est
ce qu'il dira pour se justifier ?!
Comme
FILLON pour son affaire, car ce n'est pas illégal !
Parallèlement
à cela chez ce politicien l'argent n'a pas d'odeur !
Et
puis cela ne le gêne pas d’être en plus candidat comme chef du parti LR !
Car il
se voit élu facilement par ses collègues gogos qui voteront pour lui !
Tout
ce panier de crabe en a cure de la loi
de moralisation car elle est incomplète !
Jdeclef
18/09/2017 13h16
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