mardi 12 septembre 2017

En FRANCE hélas ont subi trop les paroles de ces intellectuels qui se regardent le nombril et s’écoutent parler !

Finkielkraut-Fontenay, duel épistolaire

Alain Finkielkraut et Élisabeth de Fontenay sont amis. C'est pourquoi ils se disent, par lettres, leurs quatre vérités dans "En terrain miné"




Finkielkraut porte à droite. "
Alain Finkielkraut* est à lui seul un clivage. On n'est jamais finkielkrautien à moitié : on l'adule, boit ses paroles, retient ses citations, applaudit ses colères ; tandis que ses ennemis ne le présentent pas autrement que comme un islamophobe, un extrémiste ou un réactionnaire. Il faut l'honorer ou lui «  casser les jambes  » (Mehdi Meklat). Alors, phare ou défaite de la pensée, Alain Finkielkraut – ceux qui l'aiment diront «  Finkie  », tandis que certains insisteront douteusement sur la dernière syllabe de son nom : «  FinkielKRAÛT  »  ?
Il en est une qui récuse ce clivage, ne choisit pas son camp et se positionne en surplomb : ni groupie ni anti, juste amie. L'amie d'Alain, qui lui veut du bien, malgré «  certains graves désaccords  ». Elle s'appelle Élisabeth de Fontenay, philosophe, fille de résistant, ancienne assistante de Vladimir Jankélévitch. Quand elle évoque son «  cher Alain  », on sent poindre de la tendresse en même temps que du dépit. Par moments, elle ne le reconnaît plus, cet ami de quarante ans, répétitif dans ses colères, et elle ne se gêne pas pour le lui dire, quitte à emprunter le vocabulaire de l'ennemi – auquel il peut arriver de voir juste. D'ailleurs, son correspondant lui en fait reproche : «  Tu reprends à ton compte tout l'argumentaire de ce tribunal.  » Aussi est-ce avec grand intérêt qu'on a lu leur échange épistolaire, qui donne lieu à un livre, En terrain miné (Stock), et qui n'est pas sans rappeler Ennemis publics, de Michel Houellebecq et Bernard-Henri Lévy.

Dispute

Le moins que l'on puisse dire est qu'Élisabeth de Fontenay** ne ménage pas l'académicien, dont on imagine les soupirs, les tapes sur le front et les rougeurs faciales à la lecture de certains passages. Et c'est tant mieux, car Finkielkraut n'est jamais meilleur que lorsqu'il est acculé et mis face à certaines de ses contradictions. Il l'est d'autant plus, dans ce livre, que celle qui lui tient tête n'est pas suspecte d'être l'alliée de la «  presse Pigasse  » ou des «  Nuit debout  ». Les propos de Fontenay, souvent frontaux, brillent par leur sincérité – on oserait, on dirait leur amour –, leur érudition et ne donnent à aucun moment le sentiment d'avoir été provoqués par un éditeur pousse-au-crime.
On assiste à une vieille querelle, «  une dispute  », comme l'on dit de deux penseurs qui se respectent. «  Je supporte mal, dans ce que j'appellerai pour le moment tes écarts, ce que je considère comme des positions parfois ultradroitières  », écrit sans complaisance la philosophe, qui précise ne rien avoir de commun avec la «  gauche de la gauche  », son «  angélisme pervers des droits de l'homme  » et son «  antiracisme  », cauchemars de son correspondant. Elle confie néanmoins le défendre contre la vindicte de certains de ses proches issus, eux, de cette gauche sociale-démocrate, qui abhorre «  l'européocentrisme  », la réponse identitaire à ce qui lui apparaît être un mal social, l'hebdomadaire Valeurs actuelles, le conservatisme qui exclut...

«  Inappartenance  »

Pour réponse, Finkielkraut cite Albert Camus, qui écrit dans L'Homme révolté : « Si la vérité me paraissait à droite, j'y serais.  » Credo favori de ceux qui, anciennement de gauche, sont accusés de basculer à droite. Il confesse que, lui aussi, «  dans [s]es belles et jeunes années  », ne comprenait pas «  que l'on pût se dire de droite. La gauche, c'était pour moi les opprimés qui réclament justice. Il fallait donc être sans cœur pour choisir le camp des oppresseurs  ». Mais au contact des «  Dichter und Denker  » («  poètes et penseurs  ») de l'autre Europe (Kundera, Milosz, Grossman et d'autres), il a «  ouvert les yeux sur l'horreur totalitaire  » et rejeté par là même «  le partage du monde en deux subjectivités  ».
Parce qu'il s'adresse à une amie, Finkielkraut prend le temps de l'explication, de la justification, chose qu'il refuserait à l'adversaire. Dès lors, on saisit mieux l'homme, qui s'inscrit soudain dans une histoire personnelle et intellectuelle, dont on regrette qu'il n'en fasse pas davantage part dans ses prises de parole. Il n'est pas de droite, ni même «  contre-révolutionnaire  » ou, plus étonnant, conservateur. «  Je n'ai pas peur pour l'avenir, j'ai peur pour le passé. Je ne choisis pas systématiquement la stabilité contre le changement  », dit celui qui a fait le choix de l'«  inappartenance  » et qui se moque d'être récupéré par l'extrême droite. Selon lui, l'époque réclame «  une rupture  », ou «  peut-être même une révolution  », qui serait «  la main de l'espèce humaine tirant la sonnette d'alarme  ». «  Mon homme, insiste-t-il, c'est Péguy, républicain, dreyfusard, patriote, chantre de l'encre violette et des hussards noirs  ».
Si elle ne discute pas cette filiation, Fontenay lui reproche une proximité coupable avec Renaud Camus, théoricien du grand remplacement. Finkielkraut défend ce compagnonnage, qualifié par son amie de «  destin fatal  ». Il trouve style et courage à Camus (Renaud), bien qu'il ne fasse pas siennes toutes ses prophéties. Plus on le sommera de le lâcher, moins il acceptera de le faire.
On ne t'emprisonne pas pour tes propos, on ne te torture pas, on ne t'assassine pas
Et c'est avec autant de fougue, sinon plus, que l'académicien se lance dans une défense de l'écrivain Emmanuel Berl, qui fut munichois et l'auteur de deux discours du maréchal Pétain en 1940. «  Tu trouves le moyen de me faire sortir de mes gonds en te disant choquée par ma référence à Emmanuel Berl  », s'agace l'«  enfant de rescapés  » des camps, qui rappelle le contexte, les évolutions et les errances de l'auteur de Présence des morts. L'échange se tend, s'apaise, s'élève, chacun campant sur ses positions.
Par son «  pessimisme radical  », dixit la philosophe, Finkielkraut est accusé de «  gâcher  » la vérité du monde en jetant «  de l'huile sur le feu  » et de se complaire dans une position victimaire («  On ne t'emprisonne pas pour tes propos, on ne te torture pas, on ne t'assassine pas  »). Fontenay se voit reprocher son attachement à la gauche, sa prison, et de toujours avoir «  le beau rôle  ». À ceux qui regrettent que l'académicien s'éloigne de la pensée froide et conceptuelle pour n'être plus que dans «  le commentaire d'un quotidien prosaïque  » il apporte un début d'éclairage : «  Je suis affecté par les événements du monde et mes idées, quand il m'en vient, naissent sous l'effet d'un choc, d'une inquiétude ou d'un chagrin.  »
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Ils se noient dans leurs discours ou écrits qui plaise à des bobos nantis ou bienpensants hypocrites qui pollue notre société !

Ce ne sont que des « empêcheurs de tourner en rond » qui s’enrichissent par ceux qui les lisent ou les écoutent en semant la zizanie, on n’a pas besoin de ces inutiles trublions à la mode !

En fait ça vole bas chez ce genre de personnages !


Jdeclef 12/09/2017 10h05

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