dimanche 17 septembre 2017

Il est certain que l'administration était au courant, pourtant est ce que c'est partout comme cela en France !?

Conditions de travail des policiers : l'administration savait depuis des années

"Le Point" a eu accès aux documents internes qui alertent depuis 2011 le ministère de l'Intérieur et la préfecture de police sur les dégradations des commissariats et des moyens d'intervention.


Il y a loin entre les déclarations d'intention, la calinothérapie en faveur des forces de l'ordre et les moyens qui leur sont alloués pour remplir leur mission au service de la société. Depuis 2011, bien avant les collectifs qui manifestent aujourd'hui, à partir de 13 heures, le comité d'hygiène et de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), les syndicats représentatifs de la police nationale comme Alliance, l'Unsa ou encore Unité tirent la sonnette d'alarme : les moyens qui leur sont alloués sont dégradés. De 2011 à 2017, les remontées auprès des administrations ne faiblissent pas, presque en pure perte.
Les exemples sont légion : pas de gants en latex pour interpeller un individu porteur de la gale dans le Val-de-Marne ; à Lyon dans la ville du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, maire jusqu'en juillet 2017, les commissariats des 7e et 8e arrondissements – les locaux appartiennent à la municipalité – ont été déclarés zone d'insalubrité prioritaire depuis 2014 (la mobilisation syndicale a permis d'obtenir une nouvelle salle de repos pour les policiers entre deux missions..., mais elle est commune à d'autres administrations).

Décrépitude

Autre incongruité : à Paris, à la suite d'une visite du ministre de l'Intérieur en octobre 2014, le commissariat du 14e arrondissement, qui est aussi le siège de la 3e DPJ, devait voir traiter ses problèmes d'amiante. Un an plus tard, la préfecture de police annonce au cours d'un CHSCT que des études sont prévues pour 2017 avec une programmation des travaux pour... 2019. Néanmoins, 150 000 euros avaient été débloqués pour faire face aux urgences. Dans ce même rapport, l'un des chefs de l'administration de la police parisienne reconnaît : « Les travaux sont parfois longs à effectuer en raison d'une chaîne hiérarchique importante qui ralentit les interventions. »
Dans les plaintes des policiers relayées par les organisations syndicales, aucun territoire n'est épargné. Paris et l'Île-de-France ne détiennent pas le monopole de la décrépitude des commissariats. À Royan, par exemple, le délégué d'Alliance-Police nationale, aidé du député-maire, signale à Beauvau que « la population royannaise exprime régulièrement son émoi au vu de l'état de nos locaux et des conditions dans lesquelles les policiers affectés à Royan exercent au quotidien ». Là aussi, le matériel fait défaut : les gilets pare-balles ne sont pas adaptés aux polos réglementaires, les lampes-torches sont défectueuses, les véhicules de la BAC, trop exigus, ne peuvent pas transporter le matériel d'intervention, la brigade de sûreté urbaine ne dispose que d'un véhicule pour 18 policiers... En août 2016, Bernard Cazeneuve ministre de l'Intérieur annonce que ce commissariat a été « remis aux normes en matière de sécurité électrique [...], les contraintes budgétaires ne permettent pas d'envisager le financement d'une opération de restructuration du bâtiment ».

Les 17 d'or

Pour Frédéric Lagache, d'Alliance, le syndicat majoritaire des gardiens de la paix et des gradés : « Le président de la République avait fait des promesses en campagne. Elles sont en passe de ne pas être tenues puisqu'on nous annonce une diminution de 526 millions d'euros pour le budget du ministère de l'Intérieur. Le coût de la construction et de la rénovation des commissariats a été évalué entre 850 millions d'euros et un milliard. Certes, ces dernières années, il y a eu quelques améliorations, notamment en termes de pouvoir d'achat, mais les conditions de travail de nos collègues continuent de se dégrader. Gérard Collomb, lorsqu'il nous a reçus, nous a également fait des promesses. Si rien ne bouge, Alliance réagira fortement et ne laissera pas le service public de la police toucher le fond. »

Philippe Capon, secrétaire général de l'Unsa-police, est tout aussi alarmiste : « Nous ne nous sommes jamais remis des restrictions budgétaires décidées entre 2007 et 2012. Il nous faudrait dix ans pour ratrapper notre retard. En outre, nos décideurs ne semblent pas s'être adaptés au contexte sécuritaire. Nous effectuons de plus en plus de missions si bien que le matériel s'use plus vite. Lors d'attentats, ce sont les policiers de sécurité publique qui sont primo-intervenants. Les plans prévisionnels devraient être revus. Les policiers ne sont pas des robots, le ministère de l'Intérieur ne respecte pas ses propres circulaires notamment sur le temps de travail. Nous avons connu quatre ministres en peu de temps, cela ne facilite pas la résolution de nos problèmes ».

C'est un ancien responsable syndical d'Unité-police, aujourd'hui à l'Unsa, qui en 2010 a créé les « 17 d'or », l'inventaire photo des commissariats les plus insalubres. L'administration mise au pied du mur avait lancé quelques chantiers de rénovation. Les collectifs de policiers en colère qui manifestent, parfois noyautés par le Front national, ont repris la formule... Mais sans succès à ce jour.
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J'habite à côté du commissariat de ma ville et j'ai eu à faire avec celui-ci, quand j'en ai eu besoin.

Car si  je prends l'exemple de mon commissariat d’agglomération dans l'ESSONNE  important qui est responsable de plusieurs villes moyennes, il a été rénové plusieurs fois, propre et équipé d’accès pour handicapés par exemple avec un effectif normal !

Bien sûr on attend assez longtemps quand on veut être servi, car l’effectif est plutôt sur le terrain à l’extérieur !

Mais il est aussi épaulé par une brigade de gendarmerie et une police municipale (non armée)

Ceci étant, là où on ne comprend pas quand on voit le délabrement de certains commissariat avec des véhicules usés dans d'autres commissariats, on se demande comment est réparti les dotations en matériels et effectifs et travaux plus qu’utiles dans certains !

Et surtout le suivi pour éviter de telles dégradations dues à la vétusté normale dans l’entretien des locaux et des matériels ?

Cela dépend surement de cette administration défaillante du ministère de l’intérieur mais pas seulement financière, mais d’une organisation déplorable !

Si on laissait nos écoles se délabrer de cette façon pour nos enfants est-ce que l’on l’accepterait cela, non je suppose ?!

Donc c’est bien des carences de notre état, de ses institutions et administrations et la mauvaise organisation des priorités, avant que cela ne coûte plus cher encore!


Jdeclef 17/09/2017 10h58 LP

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