vendredi 22 septembre 2017

Soyons sérieux qui çà peut gêner, le départ de Florian PHILIPPOT au FN ?

Florian Philippot, le sourire du condamné

Au-delà des désaccords idéologiques, Florian Philippot a été poussé à la démission en raison de sa personnalité. Ambiguë, jusqu'à devenir incompatible.


Qu'y a-t-il de plus parlant qu'un sourire ? Marine Le Pen et son sourire carnassier, figé, autoritaire. Jean-Marie Le Pen et son sourire entier, outrancier, triomphant et provocateur. Marion Maréchal-Le Pen et son sourire à la fois timide et assassin. Florian Philippot et son sourire de Joconde.
Cette référence au tableau de Léonard de Vinci, récurrente dans les métaphores utilisées par les frontistes depuis l'arrivée du jeune diplômé de HEC et de l'ENA, dit tout. Elle renvoie à l'insoutenable insondabilité de son être. À sa propension à rester silencieux dans les bureaux politiques, les bureaux exécutifs, mutique dans les petites comme dans les grandes réunions, au séminaire d'Étiolles en février 2016 comme à celui de Nanterre en juillet 2017. Fondamentalement, ce que lui reprochent ses pairs depuis six ans, ce n'est pas son horreur de l'euro, mais son ambivalence. De sa retraite, l'ancien mégrétiste complotiste Jean-Yves Le Gallou se dira qu'il avait vu clair : depuis l'arrivée de Florian Philippot, il ne cessait de dire qu'il s'agissait là d'un infiltré. Lui aussi énarque et haut fonctionnaire, Le Gallou avait effectué une mission d'audit dans une préfecture de l'Ouest au début des années 2000 en compagnie de celui qui n'était pas encore engagé en politique. Il en gardait un souvenir empreint d'une grande méfiance. Répétait que l'affaire finirait par mal tourner…

Le favori

Bien sûr, comme le pense Florian Philippot, sa présidence de l'association Les Patriotes n'est qu'un prétexte fallacieux pour l'écarter. Bien sûr qu'il n'a pas tort quand il dit que la télé rend fou, lui qui y excellait plus que ses amis, qu'elle rend fous « surtout ceux qui n'y vont pas ». Bien sûr que, derrière le bon mot, il y avait de l'aigreur, quand, voyant arriver le minibus à antenne satellite de BFM TV devant le siège du Front national, les permanents s'exclamaient « Voici le taxi de Florian. » Bien sûr qu'il y avait, hier et avant-hier, de la couardise – le mot est faible – dans l'attitude de ses adversaires en interne : une compilation de leurs « off » accoucherait sans difficulté d'un épais « Dictionnaire odieux du philippotisme ». «  A  » comme «  arriviste  » : « Florian fait comme s'il était là depuis les origines, mais il n'a pas connu les crachats à la gueule, les collages nocturnes à risquer de se faire taper dessus. » «  B  » comme « bipolaire » : « Ce type se met en colère devant Marine, menace de démissionner en permanence, mais ne dit jamais rien en face. Impossible de savoir ce qu'il cache, derrière son sourire de Joconde… » Le pot-au-feu frontiste de la détestation mijote depuis l'origine.
Florian Philippot arrive au Front national sous pseudonyme, parce qu'agent au ministère de l'Intérieur, à l'occasion d'un petit-déjeuner de presse le 8 avril 2011. Il s'appelle alors Adrien. Il est aussi l'auteur d'un blog, entre 2009 et 2011, sur le site internet du journal Marianne. Sous un faux nom également, il y mêle son prisme chevènementiste et des données statistiques toutes fraîches obtenues par son frère salarié de l'Ifop. À ses débuts au FN, le voilà emprunté, bien élevé. Mais immédiatement ancré dans le quotidien de Marine Le Pen, cette enclave où chacun se bat pour obtenir un peu de place. Au SIP, le café parisien de son quartier de Sèvres-Babylone où il a longtemps donné ses rendez-vous, il y avait toujours un moment où son portable s'allumait avec le prénom magique. Le prénom auquel il ne refusait alors jamais de répondre. La relation devient aussi vite exclusive que la situation explosive : quand Florian s'enferme en tête-à-tête dans le bureau de Marine Le Pen à Nanterre ou lorsqu'il la rejoint à son domicile de La Celle-Saint-Cloud pour des conciliabules, il agace. Quand il publie des selfies dominicaux de lui-même, le visage barré de son sourire de Joconde, posant avec la chef et ses chats, il horripile.
Bosseur et prudent, le jeune homme se révèle aussi pugnace. En novembre 2014, lors du congrès de Lyon, il obtient de pouvoir tenir un discours dans la grande salle, privilège refusé à une Marion Maréchal-Le Pen pourtant arrivée devant lui lors de l'élection au comité central. Badin, le voilà alors qui se promène dans l'immense salle de presse, tandis que la nièce, humiliée, bouillonne de frustration à quelques mètres. En coulisses, sa mère, Yann Le Pen, se jurait qu'elle ne pardonnerait jamais au nouveau venu son impudence. Deux ans plus tard, elle ne décolérera pas quand Philippot décrira sa fille comme « seule et isolée » dans une interview à BFM TV.

Solitaire

Pour mesurer la tension de fond soigneusement contenue en surface dans la personnalité du démissionnaire frontiste, il faut se souvenir de l'agressivité dont a toujours fait preuve Florian Philippot à l'évocation de son frère Damien. Secret de Polichinelle pour tout le monde, la contribution du frère sondeur aux affaires du parti a été le plus grand tabou du Front national de ces dernières années. Face à la caméra d'Envoyé spécial qui le questionne sur le sujet, le placide Philippot se montre soudain outrancier, lançant au journaliste : « Et votre sœur, elle fait des trucs pas terribles… » Ponctuant sa remarque d'un glaçant sourire. En 2017, Damien Philippot quittera l'Ifop. Il se présente comme candidat aux élections législatives, sous l'étiquette FN.
Sur Twitter, auquel il est totalement accro, le vice-président du Front national scrute frénétiquement tout ce qui se dit sur lui. À toute heure et quel que soit son agenda, il « like  » les compliments, traque les critiques, les invectives des journalistes ayant eu le malheur d'écrire des propos défavorables à son endroit. Au fil des mois, il nourrit une haine particulière envers les représentants de la presse écrite. Ils sont contre lui. Ne pèsent pas. Fouillent. On ne peut pas leur faire confiance. Alors, il téléphone aux chefs, se plaint. Il envoie des textos de réprimande aux rédacteurs. Et surtout, il bannit à tour de bras.
Avec ses collègues du Front national, malgré les années de combats communs et les succès électoraux, l'amitié ne prend pas. Personne ne sait par quelle face aborder cet amateur de jeux vidéo. Ce dirigeant politique sans amis, autres que sa garde rapprochée, ses obligés de la vice-présidence à la communication. Les historiques épicuriens du Front national ne comprennent pas comment un dirigeant politique peut passer toutes ses soirées « dans des restaurants de merde, à boire du vin de merde », entouré de collègues qu'il voit déjà toute l'année. Comme hier ses camarades de l'ENA qui le voyaient passer ses samedis soirs au cinéma. Amateur de l'humour noir de Gaspard Proust, Florian Philippot ne fait, lui, rire personne quand il fait un sketch raté et raillé sur YouTube avec le comédien Franck de Lapersonne.

Clanisme

Son point faible  ? Son entourage, qui n'a fait qu'attiser les amertumes des autres cadres du Front national. Ce Franck de Lapersonne, d'abord, qui a exaspéré tout le monde durant la campagne présidentielle en faisant parfois office de chauffeur de salle. Sophie Montel ensuite. L'eurodéputée, hier extrémiste à l'intérieur du FN (elle était proche de l'association identitaire et païenne Terre et Peuple) et aujourd'hui néo-progressiste revendiquant la cause animale comme mantra de son engagement, ulcérait par son philippotisme béat. Quant à tous les lieutenants de Florian Philippot, ces jeunes copiés-collés, ils auront eux aussi précipité la chute du numéro deux en privilégiant un fonctionnement clanique qui a nourri l'inimitié des cadres frontistes envers Florian Philippot et ses amis.
Les voilà tous partis. Ceux qui restent, depuis l'exclusion de Jean-Marie Le Pen, le départ de Marion Maréchal-Le Pen et la démission de Florian Philippot, se réjouissent désormais de pouvoir revenir à une ligne ni droite ni gauche, « au lieu d'une ligne ni droite ni droite ». Ils raillent – désormais publiquement – leur ancien camarade, « ce sous-Bruno Mégret parti avec seulement une quinzaine de cadres ». Et lui les regarde, tous ces marinistes échoués après une présidentielle ratée, rassemblés autour d'une chef de parti désormais amputée du plus actif de ses conseillers. Florian Philippot part avec sa notoriété, ses idées, ses secrets, et il les fixe avec son arme dévastatrice, ce sourire de Joconde à jamais meurtrier.
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Beaucoup de bruit pour pas grand-chose !

La seule chose qu’il n’avait pas compris avec le FN, c’est qu’il n’est pas un« lepéniste » pur jus plutôt un souverainiste !

Et qu’il fallait obéir au chef dans ce parti, en l’occurrence M.LE PEN personne d’autre pour l’instant « la main sur la couture du pantalon » en bon soldat discipliné !

Il aurait dû se souvenir de B.MEGRET qui avait aussi subit le rejet de JM LE PEN en son temps !

D’ailleurs JM LE PEN  le vieux lion exulte malgré son écartement de son parti par sa fille, car il détestait PHILIPPOT !

Donc tout le monde est content dans cette famille LE PEN et tant que le nom dès LE PEN perdurera, il survivra seul de ces vieux partis ringards après leur déconfitures aux dernières élections, il est toujours là, en servant de catalyseur aux mécontents qui pourtant chez les français qui ne lui donneront pas le pouvoir (car ils sont encore prudents mais pas aventureux !)


Jdeclef 22/08/2017 08h28 LP

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