mercredi 7 février 2018

Cet assassinat sordide et lâche ne peut être effacé ni amnistié ce serait immoral !

Corse : l'affaire Érignac ou l'indéfectible malaise

VIDÉO. Vingt ans après, l'assassinat du préfet reste une plaie ouverte. Un événement qui pèse lourd dans les relations entre les nationalistes et Paris.


Implicitement, le député fait référence à une époque où la Corse était minée par les nuits bleues et les attentats tous azimuts, vivant au rythme des manifestations de rue et des conférences de presse clandestines. Vingt ans plus tard, l'assassinat du préfet Érignac demeure, outre un drame humain, le symbole de la dérive d'un nationalisme qui s'est déchiré en une multitude de groupes clandestins au fil d'une décennie de crises internes. Jusqu'à cet acte choisi par les soldats perdus du commando pour solder les guerres entre nationalistes. « Nous étions au cœur d'une période intense d'affrontements entre nationalistes », raconte Léo Battesti. Ancienne figure du mouvement et ex-dirigeant du FLNC, ce sexagénaire au crâne dégarni avait quitté la politique en 1992 en appelant, déjà, à la fin de la violence politique. S'inclinant devant la douleur de la famille Érignac, il n'en minimise pas moins la portée de l'événement : « Paradoxalement, je crois que la dureté de l'acte a marqué le début de la fin de la violence politique en Corse, considère Léo Battesti. Il a sans doute fortement contribué à une refondation du mouvement nationaliste. »
Ce fut un véritable cataclysme
La semaine suivant l'assassinat du préfet, plus de 40 000 Corses étaient descendus dans la rue, à Bastia et à Ajaccio, pour marquer leur réprobation envers cet acte. « À l'époque, c'était une condamnation sans équivoque », explique Dominique Bucchini, alors conseiller territorial du PCF et maire de Sartène. Pour lui, les choses sont claires : il y a eu un avant et un après affaire Érignac. « Ce fut un véritable cataclysme, appuie le vieux communiste. Dès lors, lorsque l'on avait une certaine idée de la France, on avait le devoir de résister et de défendre la République. »
Aujourd'hui encore, le dossier reste extrêmement sensible, dans l'île comme dans les plus hautes sphères de l'État. « L'assassinat du préfet a instauré un climat de méfiance entre l'opinion nationale et la Corse, décrypte José Rossi. Un fossé s'est creusé, dont les conséquences se ressentent toujours aujourd'hui. »
Depuis cette date, le malaise ne s'est jamais vraiment dissipé entre la Corse et Paris. La déchirure laisse forcément des traces dans le dialogue politique entre les nationalistes aujourd'hui au pouvoir et l'État central. « Après l'affaire Érignac, nous avons senti tout de suite un durcissement parmi les hauts cadres de l'État, analyse un ancien responsable nationaliste. Aujourd'hui, trois membres du commando condamnés pour cet assassinat sont toujours en prison en région parisienne, Yvan Colonna au premier chef, sans faire droit à leurs demandes de rapprochement dans l'île. Ceux qui ont procédé à cet acte ont voulu ressouder le mouvement, mais ils ont fait fausse route. »
Souhaitant tourner la page de ces années noires qui ont rongé le nationalisme corse, les nouveaux responsables de l'île continuent d'en appeler à une amnistie des « prisonniers politiques », sans vraiment se bercer d'illusions. « Dans le contexte post-Érignac, il sera difficile d'obtenir une amnistie sur le modèle de celles que nous avions eues sous Mitterrand, en 1981, 1988 et 1989 », concède-t-on dans l'état-major nationaliste. Avant même d'enclencher le processus de Matignon, à l'aube des années 2000, Lionel Jospin, alors Premier ministre, avait clairement déclaré que « la question ne l'amnistie ne se posera jamais pour les assassins du préfet Érignac ».

Une « vengeance d'État »

Il n'en demeure pas moins que, dans l'île, personne n'a oublié non plus les crispations de l'État suscitées par un contexte explosif. Elles ont été incarnées à la fin des années 1990 par les dérives du préfet Bonnet – « l'homme qu'il faut, là où il faut », selon l'expression de Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l'Intérieur – nommé au lendemain de l'assassinat de Claude Érignac. Condamné en 2004 pour avoir orchestré l'incendie des paillotes par les gendarmes en Corse, il illustre aux yeux des nationalistes cette « vengeance d'État » et la « frénésie répressive » à l'égard de l'île depuis lors.
Si bien qu'aujourd'hui, pour les nationalistes, la commémoration de l'assassinat du préfet Érignac doit être l'occasion d'une « réconciliation symbolique » en reconnaissant les erreurs commises de part et d'autre. Mais là encore, face à la cérémonie le poids de l'histoire reste lourd : si l'autonomiste Gilles Simeoni, patron de l'exécutif nationaliste et jadis avocat d'Yvan Colonna, sera bien présent à l'hommage rendu ce mardi matin au préfet, Jean-Guy Talamoni a, lui, annoncé qu'il ne s'y rendrait pas cette année encore. Se défendant de toute « provocation », le président indépendantiste de l'Assemblée de Corse, soutien inconditionnel du FLNC lorsque celui-ci était toujours en activité, explique que « compte tenu de mon parcours personnel et politique, il serait déplacé, voire même pas souhaité par la famille du préfet, que je participe à cette commémoration ».
Une famille rencontrée il y a quelques jours par le chef de l'État, qui a reçu la veuve du préfet, Dominique Érignac et ses deux enfants à l'Élysée dans le plus grand secret. Sans doute un signe que, même dans son discours tant attendu dans l'île, le président de la République ne pourra faire autrement que de s'exprimer avec beaucoup de retenue face à des plaies encore béantes.
Pour autant, malgré cette ombre de culpabilité qui continue de planer sur un dialogue difficile à amorcer entre les nationalistes et Paris, Gilles Simeoni, lui, ne veut pas manquer le rendez-vous de la « réconciliation ». Dans un sobre communiqué diffusé ce lundi après-midi, à la veille de la commémoration, le président de l'exécutif corse, plaide encore pour un « acte symbolique » : « Les faits dramatiques du 6 février 1998 s'inscrivent dans une histoire tourmentée et conflictuelle, étalée sur près d'un demi-siècle. Une histoire qui, de part et d'autre, a brisé des vies, meurtri des familles, laissé des plaies ouvertes dans les chairs et dans les cœurs, écrit Gilles Simeoni. En choisissant de réintégrer l'intégralité de cette histoire douloureuse dans le champ de la mémoire partagée, le président de la République donnerait à la commémoration du 6 février 2018 la véritable dimension qu'elle se doit d'avoir : certes, ne rien oublier du passé, mais aussi, et surtout, ouvrir les portes de l'avenir. »

La principale erreur de certains corses c’est d’avoir assassiné ce préfet qui aimait la Corse ce qui est devenu un point de non-retour car la violence n’apporte rien !

Tout comme les attentats terroristes quels qu’ils soient !

Quant au statut de la corse il ne peut être modifié sans avoir consulté tous les français car c’est une partie de la France n’en déplaise à certains corses depuis 1789 !

Seul peut être une autonomie partielle économique peut être mis en place du fait de leur région géographique d’ile et d’une pauvreté évidente?!

Pour le reste si le président MACRON c’est montré ferme il a raison cela fait trop longtemps que l’on palabre sur ce sujet corse !

Car si l’on ouvre la boite de pandore de ces supposés désirs d’indépendance en découpant la France comme un puzzle au gré des états d’âmes de chacun (car il y en a d’autres) cela fera boule de neige et deviendra ingérable, c’est déjà pas facile aujourd’hui,car en plus nous faisons partie de l’Union Européenne ce qui n’arrangerait pas les choses !

Donc il faut cesser de palabrer stérilement comme on le fait avec la Corse il faut améliorer le coté économique et resserrer le coté sécuritaire dans l’ile avec ces groupes nationalistes ou indépendantistes voir mafieux pour certains connus ce n’est pas quelque poignées d’individus marginaux qui doivent faire la loi dans la république française sinon on coure à l’anarchie !


Jdeclef 07/02/2018 10h32 LP

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