Et si le déficit se réduisait beaucoup plus que prévu ?
Alors que la Cour des comptes regrette la très faible
réduction du déficit public, le gouvernement caresse l'espoir d'un scénario
rose en 2018.
« Comme à plusieurs reprises dans le passé, la phase actuelle d'amélioration de la conjoncture n'est pas mise à profit pour réduire vigoureusement le déficit public et engager une baisse durable du ratio de la dette au PIB, celui-ci étant prévu encore en légère augmentation en 2018. Les pouvoirs publics ne disposent ainsi que de peu de marge pour, en 2018, maintenir le déficit public en dessous de trois points de PIB et, à moyen terme, faire face à un ralentissement économique ou un éventuel choc conjoncturel défavorable », peut-on lire dans le rapport.
Les
impôts plutôt que le déficit
Au
gouvernement, on conteste vigoureusement cette analyse. L'effort sur les
dépenses publiques est bien au rendez-vous en 2018, souligne-t-on en haut lieu.
Mais il est en partie utilisé, reconnaît-on, pour réduire les impôts plutôt que
le déficit. On met aussi en avant l'effort pour en finir avec les
sous-budgétisations de certaines dépenses caractéristiques des lois de finances
précédentes, afin que le budget présenté soit plus sincère. « On est plus
dur que ce qu'on dit sur la trajectoire des dépenses », résume un
responsable. Lequel se permet même de rêver tout haut à une réduction du
déficit bien plus rapide que prévu dans le budget 2018.Un « calcul de coin de table » optimiste, mais pas délirant pour autant, confirme au Point un spécialiste des finances publiques. Chacun jugera. Cela commencerait par un déficit 2017 bien moindre qu'attendu, si les comptes des collectivités locales et des hôpitaux, encore inconnus, se révélaient conformes aux prévisions de la dernière loi de finances de François Hollande. Il tomberait alors de 2,9 % à 2,6 %. Ces dernières années, les collectivités locales ont effectivement déjà contribué à une baisse du déficit plus forte qu'attendu initialement. Mais le rythme de leurs dépenses dépend beaucoup du calendrier des élections. Le déficit 2017 sera connu fin mars, quand l'Insee aura bouclé les comptes. « On partirait avec 0,3 point d'avance pour 2018. On passerait donc d'une cible de 2,8 % à 2,5 % », raisonne notre responsable.
Le gouvernement pourrait également profiter d'une croissance meilleure qu'attendu cette année. Le projet de loi de finances table prudemment sur une progression de l'activité de 1,7 % en 2018, mais de nombreux économistes prévoient désormais 2 %, à l'image de la Commission européenne, voire un peu plus. Rien qu'avec 1,9 % de croissance, comme le consensus des économistes le prévoit, le déficit baisserait de 0,1 point supplémentaire, à 2,4 %, grâce aux rentrées fiscales supplémentaires liées à ce surcroît d'activité.
Les
recettes pourraient bondir
Une
dernière bonne surprise pourrait encore réduire le trou budgétaire entre les
recettes et les dépenses publiques françaises, comme le relève la Cour des
comptes elle-même. « En phase d'amélioration de la conjoncture, il est
fréquent, même si ce n'est pas systématique, que la croissance spontanée des
recettes dépasse pendant plusieurs années consécutives celle du PIB et ce
pourrait donc être à nouveau le cas en 2018 », soulignent les magistrats
de la Cour des comptes.
Or la prévision du gouvernement en
la matière s'avère extrêmement prudente. Si les
recettes 2018 augmentaient au même rythme que 2017, le déficit se
réduirait alors encore plus, jusqu'à 2,3 %, voire 2,2 % ! Une
partie de cette amélioration pourrait même être considérée par la Commission
européenne comme « structurelle », et non pas purement
conjoncturelle, ce qui aiderait le gouvernement à respecter les règles
budgétaires européennes. Un scénario rose, qui n'est pas encore acquis, loin de
là. Pour qu'il se réalise, il faudrait aussi que l'exécutif soit capable de
mettre en œuvre les mesures d'économies promises. La Cour des comptes en doute, notamment parce qu'il a renoncé à
baisser les dotations aux collectivités locales, un levier qui s'était révélé
très puissant pour les forcer à réduire leurs dépenses.
"SI
SI" çà
c'est au conditionnel on a connu cela dans le passé en 2002 mais cela été un
feu de paille qui s'est retourné aussi vite !
Ce
n'est qu'une certaine chance pas du concret dû à la politique économique de la
France, mais à une conjoncture de la zone euro et mondiale !
Car la
pluie des taxes nouvelles n'a pas cessé donc que Mr le 1er ministre et Mr
Darmanin modulent leurs commentaires avec modestie !
Car
pour l'instant ce ne sont que des comptes d’apothicaires fait rapidement sur le
papier sans garantie avec la réalité !
Jdeclef
17/02/2018 09h58 LP
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