Jérôme Cahuzac : « Ma parole ne vaut plus rien »
L'ancien ministre, qui veut échapper à la prison, a abordé à l'audience la
piste du financement politique de Michel Rocard. Mais a refusé de livrer des
noms…
Selon sa version des faits, qu'il avait déjà exposée publiquement au tribunal en 2016, Jérôme Cahuzac aurait été sollicité à partir de 1992 pour réfléchir à un montage permettant de financer la vie politique de Michel Rocard, que beaucoup voyaient alors se lancer dans la course à la présidentielle. « En mai 1991, Rocard est limogé [de son poste de Premier ministre, NDLR]. Très vite, lui et ses proches collaborateurs vont s'installer dans des bureaux, rue de Varenne. Il m'est très vite demandé de voir dans quelle mesure je pourrais aider au fonctionnement financier. Comment ? En allant voir les industries pharmaceutiques. »
« Financement
parallèle de la vie politique »
À
l'époque, Jérôme Cahuzac vient de quitter le cabinet de Claude Évin, au ministère des
Affaires sociales, et est un interlocuteur régulier des laboratoires. Le
politique précise : « Dans le cadre des lois existantes, je demande
aux laboratoires pharmaceutiques d'aider. Je rapporte des chèques à l'ordre de
l'Association des amis de Michel Rocard. J'ai fait cela pendant deux ans.
Encore une fois, c'était parfaitement légal. Il y avait un plafond. » Et
l'ancien ministre de poursuivre : « En 1992, on me demande s'il n'y a
pas possibilité de faire davantage.
Cela consiste à solliciter les mêmes entreprises, non plus pour des chèques,
mais pour qu'elles fassent des avoirs dans le cadre d'un financement parallèle
de la vie politique. »Tout au long de l'après-midi, ce mardi, Jérôme Cahuzac a appelé à faire la distinction entre son « activité politique, militante, de conviction, qui consistait à solliciter des subsides », et son « activité de conseil » qui lui servait à « bien gagner sa vie ». Impossible, toutefois, de savoir quelle activité a nourri l'autre… En 1994, Rocard subit un important revers aux élections européennes. Sa carrière politique est terminée. Jérôme Cahuzac s'interroge alors sur ce qu'il doit faire du butin de campagne récolté illégalement : « En 1994, je pose la question : comment rendre l'argent ? La réponse qui m'est donnée n'en est pas une. Après 2002, je comprends que cet argent, personne ne me le réclamera jamais. »
« Ma
parole ne vaut plus rien »
L'ancien
ministre et président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale a
toutefois refusé de livrer les noms de ceux qui, au début des années 90, lui
auraient ordonné ou l'auraient aidé à récolter des fonds pour la campagne de
Michel Rocard, rendant ainsi ses propos difficilement vérifiables :
« Donner le nom des donneurs d'ordre est impossible sans imaginer ce qui
va se passer après. Ils vont être sollicités, ils vont nier. Ce sera leur
parole contre la mienne, et la mienne ne vaut plus rien. Ce serait déclencher
une polémique que je suis sûr de perdre », a-t-il dit.Jérôme Cahuzac assure avoir rendu visite à certains de ses collègues de l'époque, pour tenter de « crédibiliser » ses affirmations. « La réponse qui m'a été donnée tient en deux mots : Jérôme, on ne te connaît plus. » L'homme soutient pourtant ne pas avoir agi seul : « Ces laboratoires pharmaceutiques ne finançaient pas par sympathie ou par militantisme. Cela a toujours été par contrepartie. Je n'ai, moi, jamais négocié ces contreparties… Bien sûr, je n'étais pas seul ! »
Condamné en première instance à trois ans de prison pour fraude
fiscale et blanchiment, Jérôme Cahuzac fait tout pour obtenir une
diminution de sa peine qui, en dessous de deux ans, pourrait être aménagée.
Cela lui éviterait alors un court séjour derrière les barreaux. Pour l'ancien
ministre, l'enjeu est crucial. Il en va de son avenir carcéral et de sa
réputation, déjà bien ternie : « Lorsque vous avez parlé de Rocard,
vous êtes devenu – en plus d'un menteur invétéré – celui qui piétinait le
cadavre », a relaté son avocat, Me Éric Dupond-Moretti. Qui compte bien
donner du corps au récit de son client.
Et
qui on voit (encore) comme avocat D.MORETTI bien sur donc il lui reste donc des
moyens à J.CAHUZAC ?!
Là
on a l’exemple parfait de politicien ex ministre, en plus malhonnête !
Mais
attention c'est de la faute de qui : des hommes politiques eux-mêmes, il
faut arrêter et vraiment sanctionner sévèrement les coupables pour faire réfléchir
les autres !
On
serait tenté de dire « qui se sent
morveux se mouche » à J.CAHUZAC dont en effet sa parole ne vaut plus
rien, tant il a menti !
Il
dit maintenant « qu’il a peur de la
prison » lors de ses mensonges, il n’y pensait pas et espérait s’en
sortir en tant que ministre de la république et élu si protégé par une justice
souvent favorable aux hommes politique
de tous bords !
On
ne peut pas plaindre un tel personnage qui pleurniche en plus, il faut faire un
exemple pour ceux qui déraperaient encore !
Et d’autres
qui sont encore sur la sellette pour des affaires encore à l’instruction avec
des mises en examens !
Jdeclef
14/02/2018 10h35
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