Covid :
et à la fin, c'est le gouvernement qui perd
TRIBUNE.
La politique actuelle de lutte contre la pandémie s'aligne avec les souhaits de
l'opinion publique. Pourtant, le gouvernement sera critiqué dans tous les cas.
La gestion de la crise sanitaire par le gouvernement français est loin
d'avoir été un long fleuve tranquille. Depuis le début de l'épidémie, les
critiques portant soit sur l'impréparation de l'exécutif, soit sur son manque
de réactivité ou encore sur ses injonctions contradictoires, notamment sur le
port du masque, se sont fait légion. Néanmoins, un consensus, aussi bien social
que politique, semblait s'opérer sur l'objectif principal que le gouvernement
se devait de poursuivre : la sécurité sanitaire des citoyens français
devait être assurée « quoi qu'il en coûte ».
À ce niveau, le durcissement des mesures sanitaires décidé par le
gouvernement mercredi dernier semble avoir opéré un tournant et
constitue le premier pas vers une rupture de l'union sacrée qui existait sur
les objectifs généraux de la politique sanitaire. D'André Comte-Sponville
écrivant dans Le 1 hebdo
qu'il tient « à sa liberté plus encore qu'à sa santé » à Nicolas
Bedos expliquant sur Instagram qu'il faut « désormais vivre, quitte à
mourir », de la protestation des restaurateurs à la suite des annonces de
fermeture au mouvement des antimasques en ligne, des voix se font entendre avec
de plus en plus de force pour remettre en question les objectifs de la politique
sanitaire du gouvernement. De même, de nombreux maires ou élus locaux dont
les municipalités sont concernées par le tour de vis décidé par le gouvernement
se posent en défenseurs de leur population, brimée de manière incompréhensible
par un gouvernement déconnecté des réalités locales. Dans un contexte de perte
d'influence et de défiance massive envers les partis politiques – le taux de
confiance dans les partis politiques n'est que de 13 % –, ce n'est ainsi
pas entre les formations partisanes que les débats les plus virulents ont lieu.
Pourtant, l'audience accordée à ces personnes et à ses groupes
manifestant leur mécontentement face aux mesures sanitaires n'est-elle pas
finalement démesurée par rapport à leur poids réel dans la population ?
Les protestations reposent à l'heure actuelle sur deux arguments
essentiels. D'une part, pour certains de nos concitoyens, l'atteinte à leur
liberté individuelle est intolérable, fût-ce pour protéger leur santé et celle
des autres. C'est un des arguments majeurs que l'on retrouve dans les tribunes
des personnalités ayant critiqué les mesures du gouvernement et c'est également
un aspect central de la rhétorique des antimasques sur les réseaux sociaux.
Pour beaucoup, cette position est jugée largement immorale, le
fait que les jeunes générations puissent jouir sans entrave ne justifiant pas
le sacrifice des générations plus anciennes. Dans un sondage publié par
l'Ifop ce dimanche, il est en effet frappant de constater à quel point les
Français sont prêts à accepter des mesures aussi drastiques que contraignantes
pour juguler l'épidémie. 92 % des Français se disent ainsi prêts à
respecter plus scrupuleusement les gestes barrières et la distanciation
physique, 83 % accepteraient de diminuer le nombre de leurs sorties de
loisirs et, aussi traumatisant le souvenir du confinement du printemps dernier
puisse-t-il être, 72 % de nos concitoyens accepteraient également un
reconfinement d'au moins 15 jours.
Se situant là parfaitement en ligne avec la population française,
le gouvernement, par la voix d'Olivier Véran, s'est d'ailleurs totalement
refusé à ouvrir le débat entre sécurité sanitaire et liberté individuelle, et a
souligné que l'exigence de protéger les plus vulnérables n'était pas quelque
chose de négociable.
Si ces premières protestations posent des questions pouvant
paraître assez philosophiques, une autre opposition vient, elle, se situer sur
un terrain beaucoup plus concret, celui des conséquences économiques et
sociales de la crise. La décision de fermer, complètement à Marseille et
partiellement dans d'autres villes comme Paris, les bars, les restaurants et
certaines autres activités a suscité une levée de boucliers importante.
Bien souvent, ceux qui s'élèvent contre les mesures de protection
sanitaires ne se disent pas opposés à ces dernières, ils expliquent simplement
qu'entre protection sanitaire de court terme et survie économique sur le moyen
terme, l'équilibre choisi par le gouvernement est mauvais, car il
privilégierait trop le premier aspect au détriment du second. Si le mouvement
des restaurateurs est, pour l'heure, encore relativement sporadique, cette
contestation pourrait néanmoins s'amplifier. En effet, si les enjeux de santé et
de lutte contre l'épidémie sont prioritaires aux yeux des Français, selon un
récent sondage de l'Ifop, ils sont également 68 % à faire de la lutte
contre le chômage un enjeu tout à fait prioritaire. D'ailleurs, toujours selon
un sondage de l'Ifop, les conséquences économiques de la crise semblent plus
inquiéter les Français que les conséquences en termes de santé publique :
86 % des Français craignent le premier aspect, alors que ce n'est le cas
« que de » 68 % de nos concitoyens pour le second aspect.
Rideaux tirés et terrasses vides : coup de blues à Marseille
Rien de bon pour le gouvernement
Néanmoins, même si les mouvements « pro-liberté » sont à
l'heure actuelle uniquement marginaux, même si la recherche d'un curseur entre
l'économique et le sanitaire entre en résonance avec les préoccupations
globales des citoyens, il n'en demeure pas moins que le gouvernement a des
chances de ne gagner aucun crédit de sa gestion de la crise.
D'un côté, si l'épidémie progresse, le gouvernement sera blâmé par
la majorité des citoyens pour son manque d'action et de réactivité, comme ce
fut le cas dans les premiers mois de la crise sanitaire. D'un autre côté, si
les mesures gouvernementales marchent, alors, sur le plan épidémique, il ne se
passera rien, et pour beaucoup, il sera difficile de mettre cela au crédit du
gouvernement. Pis encore, cela sera bien la preuve pour les minorités
« pro-liberté » que, finalement, l'épidémie n'est pas si grave et que
les mesures drastiques étaient inutiles, oubliant par là un peu trop vite le
rôle décisif que ces mesures ont justement pu jouer dans la limitation de
l'épidémie.
EXCLUSIF. Depardieu : « La France était déjà confinée
sans le savoir »
Pour preuve, c'est ainsi qu'en Allemagne, pays d'Europe pourtant
modèle quant à sa gestion de la crise de la Covid-19, les manifestations contre
les mesures sanitaires ont été, et de loin, les plus importantes.
*Professeur agrégé de sciences sociales, chercheur à Sciences Po Grenoble
et expert associé à la Fondation Jean-Jaurès.
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Cette pandémie (mondiale) a mis
à genoux de nombreux pays dans le monde, mais on peut commencer à voir comment
se sont comportés les pays de l’Union Européenne puisque nos voisins et on n’est
pas dans les meilleurs !
En France on a vu au début
de cette crise sanitaire notre gouvernement ses dirigeants dit « élites »
mot galvaudé et nos scientifiques si titrés et auréolés de leurs savoir se
confronter à plus fort qu’eux en nous abreuvant de discours instructions quelque
fois contraire en nous soulant par voie médiatique !
Dans les premiers mois on a
subi cacophonie et mêmes mensonges sur les méthodes pour traiter ce virus Covid
2019 par un confinement à peu près à la chinoise, (mais bien moins dur) sauf
que ce pays initiateur du virus était parti avant et sa population disciplinée
car sous régime totalitaire !
Avant l’été le gouvernement a
manqué de rigueur, a trop lâché la bride parce que l’été arrivant on supposait
que le virus diminuerait en intensité de contamination donné au peuple lambda
des vacances pour avoir la paix !
Ce qui est arrivé cette
reprise ou 2eme vague est bien là et peut être pire qu’en mars et nos
scientifiques on peu progressé qu’en au gouvernement de Mr CASTEX il patauge,
car la diversité des tests ne permet pas circonscrire efficacement la
progression du virus résultat le pays va plus mal car il faut resserrer
les contraintes dont l’efficacité reste à démontrer !
Car un fait est aussi voire
plus important, la situation économique induite à la crise sanitaire et si elle
empire çà ira vite et mettra beaucoup de nos concitoyens dans la précarité
voire dans la misère bien pire que le virus !
Et ce virus ne frappe pas
trop gravement beaucoup de patients, ce n’est pas comme la peste noire, on peut
vivre avec, certains disent même qu’il faudra s’y habituer !?
Jdeclef 03/10/2020 09h54
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