Présidentielle : comment
Hidalgo veut remonter la pente
LETTRE DU PALAIS. Malgré des
sondages en berne et les déconvenues, la candidate socialiste poursuit sa
campagne sans rien laisser paraître.
C’est
idiot, mais un verre d’eau est posé par terre. Anne Hidalgo est debout juste à
côté. Pas très loin d’elle, on aperçoit Eric Garcetti, le maire de Los Angeles,
Sadiq Khan, celui de Londres, ou encore Ada Colau, celle de Barcelone. La
candidate à l’Élysée papote avec ces maires de grandes villes, réunis lundi
dernier dans un salon de l’hôtel de ville de Glasgow, en marge de la COP26. Anne
Hidalgo apprécie ce cénacle, baptisé C40. Elle l’a présidé, elle y a plein
d’amis, elle embrasse d'habitude tout le monde avec effusion, et le C40 lui
confère une stature internationale toujours utile en ces temps de campagne
électorale. Dans cette vaste salle décorée de lourdes boiseries, Anne Hidalgo
est donc dans son élément. Et puis son pied heurte le verre d’eau. Qui se
renverse. La veille, elle avait déjà brisé un verre sur le plateau du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. La séquence a fait le tour du
Web. Décidément…
En début de semaine, Anne Hidalgo a passé trois jours à Glasgow,
où se tient la COP26, flanquée du maire de Montpellier Michaël Delafosse. Elle
doit y recevoir en fin de semaine prochaine un prix décerné par le C40. Ce
Climate Leader récompense son action en faveur du climat à Paris.
« C’est une pierre dans le jardin des écolos ! » glisse un
de ses conseillers.
C’est aussi un peu de douceur dans une période pas vraiment
favorable. On passe sur la séquence du verre d’eau renversé lors du Grand Jury. Quelques
jours plus tôt, elle a aussi posté sur Twitter une vidéo pas franchement
inspirée. On la voit sur le quai de la gare de Saint-Vallier en train
de critiquer un distributeur de billets, qu’elle pointe du doigt :
« Quand la machine remplace les humains, ça va pas, quoi. » Il y
a plus embêtant. Les sondages sont toujours plats. La maire de Paris reste
scotchée dans la zone des 5 % d’intentions de vote. Il y a quelques
semaines, son entourage assurait qu’une fois sa candidature déclarée elle
décollerait. Rien ne bouge.
Cotta – Présidentielle : l’inquiétante candidature
d’Anne Hidalgo pour le PS
Mes sondages devraient être au
moins 5 points au-dessus.
Dans le train qui l’emmène de Londres à Glasgow, le 1er octobre,
Anne Hidalgo ne semble pas inquiète. En revanche, elle est en colère. Alors que,
dehors, la campagne anglaise défile, la maire de Paris peste contre les
sondages. « Deux jours avant mon élection à Paris, le responsable d’un
institut très sérieux vient me voir et me dit : "Tu décroches, tu es
derrière Dati [candidate LR, NDLR]." J’ai pourtant largement
gagné ! » La méthode des instituts est en cause, selon
elle : ils corrigent à la baisse sa cote en intégrant le score piteux de Benoît
Hamon à la présidentielle de 2017 (6 %), notamment. Conclusion
toute personnelle : « Mes sondages devraient être au
moins 5 points au-dessus. » Ça tombe bien, ce
résultat la placerait au coude à coude avec Mélenchon, l’actuel
leader sondagier à gauche.
Pour tenter de remonter, elle cogne. Le week-end dernier, elle
traite Éric Zemmour de « guignol ». La sortie était préméditée.
« J’avais envie de me le payer depuis longtemps. Dans ma tête, c’est un
guignol, un manipulateur, un menteur. » Elle en profite pour se payer
les journalistes et ceux qui interviennent sur tout et n’importe quoi dans les
médias. Ils devraient, à ses yeux, mieux contrer Zemmour. Elle appelle cette
sorte de caste très parisienne « le bocal ». Elle imite le poisson
dans son bocal, comprimant ses joues et tournant la tête de droite à
gauche. « Ce qui me fascine dans ce bocal, c’est son
irresponsabilité », dit-elle pour évoquer le manque de culture des
commentateurs politiques.
Les gens ont besoin d’une voix qui
porte.Anne Hidalgo
Ces dernières semaines, Anne Hidalgo a comme fendu l’armure. Ses
discours, désormais, prennent vie. Elle parle un peu plus haut et plus fort.
Elle fait de grands gestes, écarte les bras, lance ses mains en l’air. Elle
assure qu’elle n’a pas pris de cours avec un coach, mais qu’elle a fait du
théâtre, plus jeune. Elle s’est aussi affinée, comme pour se préparer au
combat, à l’image de François Hollande en 2011. Afin de mieux marquer les
esprits à la radio ou à la télé, elle évite dorénavant de commencer une réponse
par un long propos sur le contexte, qui perdait l’auditeur. À la place, elle
tente de répondre tout de suite au cœur de la question. Pour l’aider, ses
conseillers rédigent depuis peu leurs notes de cette façon : d’abord la
réponse à un problème, ensuite le contexte.
Anne Hidalgo explique qu’en campagne elle n’est plus la maire de
Paris, tenue à une certaine modération. Elle est candidate à l’Élysée, elle
doit donc se lâcher. « Les gens ont besoin d’une voix qui porte. Je ne
peux pas rester assise à mon bureau dans cette période catastrophique. Je me
sentirais responsable et coupable vis-à-vis de nos enfants et de nos
petits-enfants. » Anne Hidalgo l’a redit à la maire de Glasgow,
qu’elle a rencontrée dans la très majestueuse bibliothèque de l’hôtel de ville
mardi : « Vous devez être identifiée à un combat, à des choix, à des
valeurs, même contre l’etablishment. »
Coignard – Anne Hidalgo : la dame des
32 heures ?
Pour l’heure, on ne connaît pas toutes ses propositions. La
candidate en a révélé pas mal à Lille, le 23 octobre, lors de la
convention d’investiture. « Il fallait lâcher quelques trucs »,
confie un de ses conseillers, histoire que la campagne cesse de patiner.
Plusieurs groupes de travail réfléchissent, thème par thème, au futur
programme. Il sera révélé sans doute en début d’année prochaine.
Guerre de tranchées
Mais la machinerie connaît des ratés. D’abord, à l’hôtel de ville
de Paris, Anne Hidalgo a entamé une sorte de guerre de tranchées avec ses
alliés-rivaux écologistes. Elle ne leur laisse rien passer au Conseil de
Paris et intervient sur tous les sujets. « Elle est plus présente
depuis qu’elle est candidate. Elle descend dans l’arène à la moindre
occasion. Mais la consigne, c’est de ne pas trop lui taper
dessus parce qu’il faudra bien qu’elle nous rejoigne un jour »,
explique un de ses adjoints écolos. Anne Hidalgo n’est évidemment pas sur cette
ligne. Elle entend bien dépasser Yannick Jadot, le candidat des Verts à la
présidentielle, pour lui imposer une alliance. Elle apprécie Jadot, même si
elle trouve qu’il manque de modestie et de poigne. Anne Hidalgo en veut pour
preuve un appel qu’elle lui a passé il y a quelques jours. Elle a laissé un
message pour qu’il incite le groupe EELV à voter en faveur de la police
municipale à Paris. Jadot n’aurait même pas répondu, sans doute lié par les
positions de son parti, pas très favorable à cette brigade policière.
Ensuite, pour arriver à ses fins présidentielles, la maire de
Paris devra compter sur le PS. Or ce n’est pas l’amour fou. Le soutien
d’Olivier Faure est parfois un peu tiède. « J’espère que notre candidate
ira jusqu’au bout », a ainsi dit, avec une grande prudence, le patron des
socialistes mi-octobre sur LCI. Hidalgo, de son côté, semble tenir son parti à
distance. Elle n’est pas venue au congrès de Villeurbanne, ce qui a été mal
compris par beaucoup de militants. « Elle n’aime pas le PS », assure
un de ses adjoints à l’hôtel de ville.
Patrick Besson – Anne Hidalgo, la présidente aux arrêts
La maire de Paris a toutefois fait la paix avec ses ennemis
d’hier. « Je sais rassembler », dit-elle. Elle a appelé Stéphane Le
Foll, qui lui avait contesté la candidature à l’Élysée, pour s’assurer de sa
neutralité lors de la campagne et échange régulièrement avec Jean-Marie Le
Guen, son vieil ennemi parisien. Elle s’affichera aussi aux côtés de François
Hollande, à Brive, ce week-end. Jusque-là, l’ex-chef de l’État ne la soutenait
que du bout des lèvres, pas vraiment emballé par sa candidature.
Qui pour la défendre ?
Pour l’aider à organiser sa campagne, Anne Hidalgo a enrôlé
Patrick Mennucci, l’ex-bras droit de Ségolène Royal en 2017. « Il faut des
gens qui aiment le fight [la bagarre, NDLR] », dit-elle en rigolant. Il y
a du boulot pour que la machine socialiste soit en ordre de bataille. Un
proche d’Anne Hidalgo regrette que les porte-parole, dont les maires des
grandes villes Johanna Rolland (Nantes) ou Mathieu Klein (Nancy), ne soient pas
assez présents pour la défendre à la télé. « Avec les chaînes d’info en
continu, il faut répondre tout de suite, avec quelques arguments, dit un organisateur
de la campagne. Il faudrait envoyer chaque jour une newsletter aux porte-parole
avec les messages à faire passer. Ce n’est pas fait. » De plus, les
fédérations départementales du PS sont un peu livrées à elles-mêmes. La plupart
d’entre elles doivent se débrouiller pour imprimer les tracts, et l’entourage
de la candidate se plaint que le parti, qui disposerait pourtant de
10 millions d’euros pour la campagne, n’ouvre son porte-monnaie qu’avec
parcimonie.
À Glasgow, Anne Hidalgo semble loin de ces préoccupations
matérielles. Mardi matin, elle a petit-déjeuné avec Michael Bloomberg, le
milliardaire américain de 79 ans, ex-maire de New York. « C’est mon
pote, un mec génial ! » avoue-t-elle en souriant. On la
comprend : « Il m’a dit qu’il espérait que j’allais gagner, et que
j’avais toutes mes chances. » Que vaut un verre cassé à côté de
ça ?
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Va se
rendre compte très vite que la pente à remonter est trop raide et va seulement
la faire glisser vers le fond plus rapidement !
L’orgueil
politique est les plus gros défauts de nos politiciens de tous bords encore
plus ceux qui concourent à l’élection présidentielle !
Elle ferait
mieux de se consacrer à la ville de PARIS ou les nombreux problèmes s’entassent
depuis qu’elle est maire et toujours depuis sa réélection qui empirent !
Les soi-disant
élites du PS laminés, ceux qui restent l’ont préempté comme chef de file pour l’élection
présidentielle, car ils n’avaient pas d’autres candidats assez connus médiatiques
et bien sur elle est tombée dans le panneau aveuglé par une fausse notoriété qu’ils
lui ont donné, mais la majorité des Français ne la connaissent pas, ils en
arrivent à mieux connaitre l’épouvantail ZEMMOUR c’est peu dire !?
Elle est
maire de la capitale, mais même eux les Parisiens et surtout les franciliens
indirectement concernés qui y viennent travailler qui ne votent pas ne l’apprécient
pas pour l’élection du maire de PARIS et voyant ce qu’elle a fait de PARIS qui
devient invivable et qui se dégrade depuis déjà son 1er mandat ?
car là, on est dans son deuxième !
Mais justement
les franciliens d’IDF sont 12 millions et eux votent à la présidentielle, elle
l’a peut-être oublié ?!
Jdeclef 05/11/2021
13h11
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