Xavier Bertrand :
« Je connais les Français, je vis avec eux »
LE DERNIER ENTRETIEN POUR
CONVAINCRE. Nous avons interrogé les cinq candidats avant le congrès
LR : ce qu’ils n’ont pas pu dire, leur plus grande réforme…
Eux
présidents, seraient-ils de vrais réformateurs ou de classiques
gestionnaires ? Face à Emmanuel Macron, qui revendique le monopole de la
« disruption », les cinq candidats en lice pour le congrès des
Républicains promettent un projet de « rupture ». Mais quelles
réformes audacieuses, susceptibles de renverser la table, opposeraient-ils donc
à ce jeune président qui a fait de sa détermination à transformer le pays son
mantra ? Quel gouvernement constitueraient-ils pour conduire au pouvoir la
bataille du changement ? Et si la droite, forte d’une « équipe de
France » de présidentiables, détenait les clés pour changer le visage du
pays ?
Ce lundi : Xavier Bertrand. Le président des Hauts-de-France,
qui a repris sa carte à LR, décline son projet en trois axes pour convaincre
les militants : rétablissement de l’autorité, République des territoires
et société du travail. S’il est élu, le candidat du pouvoir d’achat promet
que « plus aucun salarié à temps plein ne gagnera moins de
1 500 euros » avant de vanter son bilan de ministre ainsi
que sa méthode : « Quand on parle de réformes, on confond souvent la
brutalité et la fermeté. » Autre mesure, particulièrement réformatrice,
dans un pays qui entretient le millefeuille administratif : la fusion des
conseillers régionaux et des conseillers départementaux en un seul élu :
le conseiller territorial.
Mêmes questions, même traitement : les cinq candidats se sont
prêtés au jeu alors que les quelque 150 000 militants
LR choisiront leur champion par un vote électronique du 1er au
4 décembre. Ces interviews, dont l’ordre de publication a été tiré au
sort, sont pour eux l’occasion de livrer leurs dernières vérités et grands
projets. À J - 2, dernier entretien pour convaincre.
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Richard – Primaire LR, vivement la fin !
Le Point : Quelle mesure avez-vous proposée au cours de cette
campagne que vous jugez insuffisamment reprise ou mal comprise ?
Xavier Bertrand :
Je tiens beaucoup à la République des territoires. Je veux que les compétences
de la vie quotidienne soient exercées par les élus locaux, au plus près des
Français. Quant à l’État, il doit s’occuper de beaucoup moins de choses, mais
le faire mieux. À l’État la sécurité, la politique étrangère, la défense, la
politique migratoire, la politique économique et la préparation de l’avenir,
pour ne prendre que ces seuls exemples. Pour le reste, donnons de l’air aux
territoires, et laissons les élus des territoires décider pour eux-mêmes. Je
suis prêt à aller très loin, y compris en laissant dans les territoires une
marge d’adaptation des lois et règlements nationaux en fonction de leurs
spécificités locales. Il est temps de sortir du centralisme bureaucratique
parisien, qui étouffe le pays : les élus et les citoyens savent souvent
beaucoup mieux que la technostructure ce qui est bon pour eux.
Malgré deux tentatives, Emmanuel
Macron n’a même pas réussi à mener au bout sa réforme des retraites.
Y a-t-il encore un malentendu à votre sujet que vous souhaiteriez
dissiper ?
Je crois profondément que la droite est forte quand elle est
juste. La justice est la condition de la fermeté. Regardez la loi Chirac sur
l’interdiction des signes religieux à l’école. C’est probablement l’une des
lois les plus avancées au monde en matière de laïcité. Elle est maintenant
complètement entrée dans les mœurs, parce qu’elle visait à libérer l’école de
l’emprise religieuse. Elle a permis à des milliers de jeunes filles de réussir
et de s’émanciper par le travail à l’école. Quand on est guidé par l’idée de
justice, on peut aller très loin dans la fermeté.
Sur lequel de vos concurrents avez-vous changé d’avis au cours de
cette campagne ?
Aucun, nous nous connaissons bien !
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LR : « On comprend davantage vos propositions quand vous
échangez »
Qu’est-ce qu’il y a de plus
réformateur en vous ?
Quand on fait de la politique, c’est pour changer les choses.
Malgré deux tentatives, Emmanuel Macron n’a même pas réussi à mener au bout sa
réforme des retraites. Moi, j’ai participé à trois réformes des retraites, j’ai
mis en place l’obligation du service minimum dans les transports en cas de
grève, comme l’interdiction de fumer dans les lieux publics, qui apparaît
aujourd’hui comme une évidence. Quand on parle de réformes, on confond souvent
la brutalité et la fermeté. J’aime réformer en écoutant, en concertant et puis
en décidant et en me tenant à cette décision. Je connais les Français, je vis
avec eux. Je sais leur exaspération, je sens leur impatience. Je connais leurs
attentes. Je pense les comprendre mieux que d’autres. C’est parce que je suis
obsédé par l’idée de faire, d’être utile à mon pays, que je ne ferai qu’un seul
mandat de cinq ans. Pour faire, plutôt que pour durer.
Je proposerai une réforme du
handicap.
Quelle sera la grande réforme de votre quinquennat ?
Mon projet est simple. Il se décline en trois axes. Le premier,
c’est le retour de l’autorité : nous devons mettre fin à l’impunité. Le
deuxième, c’est la République des territoires, j’en ai déjà parlé au début de
notre entretien. Enfin, je vais restaurer une société du travail car nous ne
nous en sortirons pas si nous ne travaillons pas davantage. Je veux que le
travail paie enfin dans notre pays. Cela veut dire que si je suis élu, plus
aucun salarié à temps plein ne gagnera moins de 1 500 euros. Cela
veut dire aussi que, quel que soit votre niveau de revenu, toutes les heures
travaillées au-delà de la 35e heure seront exonérées d’impôt sur le
revenu et de charges sociales.
Mais je veux aussi cette justice pour ceux qui ne peuvent pas ou
ne peuvent plus travailler. C’est un enjeu de solidarité qui fait partie de
l’ADN de notre famille politique. C’est pourquoi, dans la lignée des trois
grandes lois sur le handicap que nous devons à Jacques Chirac, je proposerai
une réforme du handicap autour de trois principes : un droit effectif à la
scolarisation, un droit individuel à l’allocation adulte handicapé, un droit au
maintien de la pension de réversion pour tout enfant handicapé lorsqu’il perd
ses parents. Je créerai aussi un statut pour les aidants, qui sont trop souvent
les grands oubliés de ces réformes du handicap et de la dépendance.
L’Union européenne doit retrouver
le sens du mot « frontière », et notamment faire respecter les
frontières extérieures de l’Europe, comme aujourd’hui en Pologne.
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Sur quelle réforme du quinquennat Macron reviendrez-vous ?
La grande Sécu [qui selon nos informations ne devrait pas voir le
jour, NDLR] ! Une réforme élaborée en ce moment en catimini qui met notre
système d’assurance maladie en danger. Il s’agirait de déplacer le rôle
aujourd’hui tenu par les mutuelles et assurances complémentaires santé vers la
Sécurité sociale, autrement dit transférer la prise en charge de
30 milliards de dépenses de soins des complémentaires santé à
l’Assurance-maladie. Un projet avant tout idéologique et qui traduit une
incapacité à faire confiance et une volonté que tout soit géré exclusivement
par l’État. Avec leur projet, ce serait la fin de la médecine libérale :
les professionnels de santé libéraux deviendraient ni plus ni moins des fonctionnaires
dépendants de cette grande Sécu. Cela signifierait aussi la fin de la liberté
de choix de sa mutuelle. Cela illustre parfaitement ce que serait un nouveau
mandat d’Emmanuel Macron : on irait directement vers le Tout-État
centralisateur. Pire, la « grande Sécu » créerait une médecine à
deux vitesses aboutissant à ce que les pères fondateurs de la Sécurité sociale
en 1945 ont combattu : un modèle à l’anglaise ou à l’américaine.
Pour moi, c’est inacceptable.
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Nay : « Jamais aucun président n’a eu autant de pouvoirs que
Macron »
Quelle nouvelle avancée européenne voudriez-vous proposer à nos
partenaires ?
Je souhaite d’abord que nous arrêtions toute forme de dialogue
avec la Turquie au sujet de son adhésion à l’Union européenne. Nous devons être
clairs : c’est non. Je souhaite ensuite que l’Europe soit plus lucide en
matière d’immigration. L’Union européenne doit retrouver le sens du mot
« frontière », et notamment faire respecter les frontières
extérieures de l’Europe, comme aujourd’hui en Pologne. Protéger la frontière
polonaise, comme la frontière grecque, italienne ou espagnole, c’est protéger
notre propre frontière. C’est notre sécurité qui est en jeu. Je n’oublie pas
que l’attentat de Notre-Dame-de-l’Assomption de Nice est le fait d’un étranger
sans titre récemment venu d’Italie. L’espace Schengen doit être un espace de libre
circulation pour les citoyens européens et les étrangers réguliers, pas pour
ceux qui réussissent à y entrer illégalement. Enfin, je souhaite que nous
trouvions un dialogue plus équilibré avec l’Allemagne et que l’Europe conforte
et prolonge les intérêts français.
Mon gouvernement sera un
gouvernement de droite républicaine.
Quelle sera votre première mesure pour simplifier
administrativement notre pays ?
Je propose de fusionner les conseillers régionaux et les
conseillers départementaux. Il y aura un élu unique : le conseiller
territorial. Il sera élu dans les cantons en respectant la parité – comme le
conseiller départemental aujourd’hui. Aux côtés du maire, qui est l’élu le plus
identifié et le plus apprécié de nos concitoyens, le conseiller territorial
prendra l’essentiel des décisions de la vie quotidienne. Plus de doublons, plus
d’action contradictoire, de la cohérence sur un même territoire ! Un même
élu s’occupera du RSA et de la formation professionnelle, permettant une
meilleure insertion. Un même élu s’occupera des collèges et des lycées, quand
aujourd’hui ils sont deux pour des établissements parfois dans la même cité
scolaire. Et cette mesure permettra des économies liées à la réduction du
nombre d’élus et à la rationalisation des politiques publiques. J’assume
pleinement le passage de 6 000 conseillers départementaux et régionaux
aujourd’hui à 4 000 conseillers territoriaux demain. Au final, ils auront
plus de compétences, plus de prise sur le terrain, plus de lien avec nos concitoyens.
Quel ministre de l’actuel gouvernement garderiez-vous dans un
prochain gouvernement ?
Aucun.
Quelle(s) personnalité(s) de gauche aimeriez-vous compter dans
votre gouvernement ?
Mon gouvernement sera un gouvernement de droite républicaine.
Quel serait le profil idéal de votre Premier ministre ?
Georges Pompidou, qui avait une grande latitude pour agir, ou Jean Castex,
cornaqué par un hyperprésident ?
Vous le saurez au lendemain du 24 avril.
Feriez-vous de l’ouverture jusqu’à la gauche en tendant par
exemple la main à Yannick Jadot ou Arnaud Montebourg ?
Non.
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Il est
fait dans le même moule des présidents et politiciens élus qui l’ont précédé il
fait des kyrielles de promesses qu’il ne pourra tenir tant elles sont
nombreuses !
C’est
vrai il connait les Français gogos, étant ex-ministre, car ils se laissent
avoir par ce type de discours de campagne depuis 40 ans, car il sait que plus
il en dit et plus elles sont grosses ces professions de foi comme on les
appellent soi-disant nouveauté qui n’en sont pas car maintes fois entendues et
que cela marchera auprès des électeurs !?
Depuis
Mitterrand qui savait si bien enfumer les Français et qui après deux septennats
médiocres a été réélu en plus par les Français lambda qui n’ont pas encore
compris et courent forcément après des changements qu’ils n’arrivent pas à
obtenir !?
Car
incurables depuis des décennies qui font le bonheur de ses politiciens
professionnels de ces élus de tous bords qui mettent des étiquettes sur tous
les électeurs qui se laissent influencer par des partis politiques ringards
obsolètes inutiles et leurs leaders en divisant le bon peuple en droite, gauche
et leurs extrêmes avec une couche d’écolos illuminés ou autre trublion
nouvellement arrivé, car c’est la mode du moment !?
Moi qui
suis âgé et ait connu de GAULLE et tous gouvernements de notre V eme république
je ne vois pas de changement à venir pour améliorer la gestion de notre pays et
si Macron est réélu mais même si un autre candidat connu sort du lot en 2022
car les électeurs et la population à changé et vote encore plus mal !
Jdeclef 30/11/2021
08h52LP
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