Marie Curie, Schröder, la
Renaissance... Dans la tête de Michel Barnier
L'ancien commissaire européen
s'est lancé dans la course à l'investiture LR. Influences, références, goûts...
Il dit tout au « Point ».
Le Point : À quel moment avez-vous compris que vous étiez de
droite ? Un déclic ?
Michel Barnier : À
14 ans, en écoutant le général de Gaulle lors de l’élection présidentielle
de 1965. J’ai réalisé alors à quel point l’Histoire, la France et l’espérance
toutes ensemble tenaient dans cet homme immense, qui n’a jamais été égalé
depuis.
Quelle personnalité, vivante ou morte, incarne le mieux votre
droite ?
Simone Veil, certainement, dont l’engagement, l’autorité et le
courage n’ont jamais vacillé, même dans les heures les plus dures.
Citez-nous la plus grande réforme de droite.
Les réformes des retraites menées sous l’autorité d’Édouard
Balladur, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Elles ont sauvé les retraites des
Français, avec toujours un souci de justice. Et c’est l’un des plus gros échecs
de ce quinquennat que d’avoir laissé une nouvelle réforme des retraites à
l’abandon.
Qu’est-ce qu’il y a de gauche en vous ?
La moitié de mon corps.
De conservateur ?
J’aime notre patrimoine, les arbres, les villages, l’identité
forte des régions et les particularités locales qui font de la France un pays
tellement unique. Je suis également très attaché à la langue française.
De libéral ?
Je veux libérer l’initiative économique, libérer les jeunes
générations du lourd fardeau de la dette et rendre aux Français le fruit de
leur travail. Par ailleurs, je suis libéral sur le plan politique : je
crois à l’intelligence collective. Notre pays est trop centralisé et le pouvoir
est trop vertical et solitaire. Il faut faire confiance aux entreprises, aux
agriculteurs, aux élus locaux, aux associations.
Existe-t-il un sujet sur lequel vous êtes « en même
temps » ?
Je suis patriote et européen, mais européen en plus d’être
patriote.
Quel est l’homme de gauche que vous admirez le plus ?
J’ai du respect pour Gerhard Schröder qui a eu le courage et
l’énergie de sortir l’Allemagne de l’ornière sans se soucier d’être
impopulaire. Son pays était l’homme malade de l’Europe. De la même manière, je
suis convaincu que la France a tous les atouts pour devenir la première
puissance économique et agricole en dix ans.
Quel est votre mentor en politique ?
De Gaulle, si je puis dire ! Il avait le pragmatisme et la
clairvoyance de voir les changements du monde et l’intelligence d’y préparer la
France pour qu’elle y joue le rôle qui lui revient. Il avait cette phrase
magnifique : « Les grands pays le sont pour l'avoir voulu. »
Lisez-vous des auteurs contemporains ? Si oui,
lesquels ?
Cet été, je me suis replongé dans l’œuvre de Romain Gary, j’ai
retrouvé Gérard Philipe dans Le Dernier Hiver du Cid de Jérôme Garcin et j’ai
découvert la perversité des réseaux sociaux dans Les enfants
sont rois de Delphine de Vigan. J’ai également fait un tour
dans la poésie de la revue littéraire IntranQu'îllités, créée par un auteur et poète
haïtien merveilleux, James Noël.
Votre livre fondateur ?
Les Mémoires de guerre, de De Gaulle.
Quel est l’essai qui vous a le plus marqué ?
J’ai été frappé par la lecture de La France périphérique,
de Christophe Guilluy, il y a quelques années. Ce qu’il décrit de notre pays et
de ses fractures, des classes populaires délaissées, des provinces qu’on a
laissées en friche, explique la situation d’extrême tension dans laquelle on se
trouve aujourd’hui.
Quel est le chef-d’œuvre qui vous tombe des mains ?
Belle du Seigneur, d’Albert
Cohen, malgré l’insistance de ma femme, qui a beaucoup aimé ce livre.
Quel est l’auteur le plus sulfureux que vous ayez lu ?
Je pourrais dire le marquis de Sade, parce qu’il a été emprisonné
en Savoie…
À quel moment de l’Histoire se situe, selon vous, l’âge d’or
français ?
La Renaissance a été pour la France une période fabuleuse. Je suis
convaincu que la France peut connaître cela de nouveau.
Quel est, selon vous, le plus haut fait militaire de l’histoire de
France ?
Austerlitz. Le 2 décembre, c’est une belle journée pour une
victoire. Mais je vibre toujours au récit de la Libération de Paris en 1944…
Êtes-vous plutôt Benoît XVI ou le pape François ?
Benoît XVI était l’un des plus grands théologiens de son
temps, c’était un intellectuel aux formules souvent profondes – comme ces mots
simples qui m’ont marqué : « Chacun est nécessaire. » Le pape
François, lui, est un pasteur venu du Sud dont le style est plus humain et
l’enseignement pragmatique. Son encyclique Laudato si sur
l’environnement est sans doute le texte le plus complet et le plus motivant sur
la nécessité de protéger notre planète !
Préférez-vous Turgot ou Colbert ?
Colbert. Il a fait jaillir et organisé le génie français.
Mangez-vous de la viande ? À quel rythme ?
Bien sûr ! Régulièrement.
Quelle liberté abandonnée faudrait-il restaurer ?
La liberté économique ; le droit à la sûreté : il faut
en finir avec les agressions quotidiennes impunies ; la liberté
politique : les citoyens doivent pouvoir participer bien davantage à
l’action publique.
Avez-vous une préférence pour Michel Sardou ou Julien Clerc ?
Ils sont tous les deux incontournables dans la chanson française.
En matière de séries télévisées, préférez-vous
« 24 Heures chrono » ou « Baron noir » ?
Dans le même registre, j’avoue préférer Engrenageset Borgen…
S’agissant des talk-shows, êtes-vous Cyril Hanouna ou Yann
Barthès ?
Yann Barthès pour une raison évidente : il est
savoyard !
Un professeur a-t-il marqué votre scolarité ?
L’instituteur d’Albert Camus, M. Germain, à qui l’écrivain a
rendu un magnifique hommage quand il a reçu le prix Nobel de littérature. Il y
a peu de métiers plus beaux et utiles que celui de professeur… Mais aussi mon
professeur d’histoire au lycée d’Albertville, M. Chapouteau. Il m’a appris
à débattre dans le respect. Il était très à gauche et nous avions des débats
animés…
Citez-nous un modèle masculin.
Le frère Franklin, à Haïti, qui depuis si longtemps lutte contre
la déforestation et promeut une agriculture vivrière qui fait vivre des
milliers d’Haïtiens.
Citez-nous un modèle féminin.
Ma mère, qui s’est engagée toute sa vie pour des causes – la
sécurité routière, la santé mentale – sans jamais baisser les bras.
À l’heure du réchauffement climatique, dans quel domaine devons-nous
décroître ?
Aucun ! Je porte une écologie de croissance. Et l’on peut
croître en étant sobre, en particulier sur le plan énergétique. Je veux lancer
un plan pour l’efficacité énergétique : pour les logements, les bâtiments
publics, les transports publics, l’éclairage de nos rues…
À quel péché ne résistez-vous pas ?
Le sérieux.
Quel est le plus grand malentendu à votre sujet ?
Que l’on puisse me prendre pour un technocrate. J’ai été élu
local, dans un canton de montagne, durant plusieurs décennies et dès l’âge de
22 ans. J’ai toujours été proche des habitants de mon département et
fidèle à mes racines. Mais il est vrai que je prends mes responsabilités au
sérieux et que j’ai l’obsession de connaître mes dossiers à fond.
Quel est le Français d’adoption qui vous a le plus marqué ?
Romain Gary ? François Cheng ? Marie Curie ? Parce
que la France est la France, elle a la chance d’avoir été choisie par des
femmes et des hommes formidables.
Quel est le plus grand défaut des Français ?
En Europe, par exemple, les idées françaises pourraient être
beaucoup mieux reçues par nos partenaires si nos responsables politiques
prenaient plus de temps pour écouter les autres. L’écoute et le dialogue sont
des préalables pour faire prévaloir son point de vue !
En dehors de « Liberté, Égalité, Fraternité », quel est
pour vous le plus beau mot de la langue française ?
« France », c’est un mot magnifique qui, pour le monde
entier et en premier lieu les Français eux-mêmes, représente une espérance, une
histoire, un trésor à défendre et à faire revivre chaque jour.
Pour qui, pour quoi seriez-vous prêt à mourir ?
Pour ma famille et pour mon pays.
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Il faut
qu'il se montre et se fasse connaitre, car il est inconnu de pas mal de français,
mais est un politicien chevronné ne manquant pas d’expérience !
Alors il
déroule son CV pour son mandat de futur président de notre république c’est ce
qu’il faut faire !
Il est calme
et posé ce qui change d’autres excités ce qui est bien meilleur et plus il
avance, car en fait c’est un nouveau, qui n’était pas dans l’action intérieure de
notre pays ayant occupé le poste de négociateur européen pour le brexit anglais
pendant 3 ans mais qui a montré des qualités internationales évidentes malgré
certains pisses vinaigres qui l’ont dénigré comme d’habitude chez certains français
incapables de voter pour des dirigeants valables pour diriger la France correctement
depuis les derniers quinquennats (et avant !)
Il se met
en scène pour la suite pour convaincre premièrement les adhérents LR puisqu’il
faut en passer par cette primaire stupide du parti de cette droite classique et
surtout ne se risque pas à faire des promesses inutiles qu’il ne pourrait pas
tenir pour éblouir les gogos qui s’y laisserait prendre !
Maintenant
il faut qu’il tape sur la table LR en se montrant plus convainquant lors de ces
confrontations médiatiques avec les prétendants de son parti dans cette
primaire, plus rodés à ce genre d’exercice que lui, mais peut-être pas pour
être des hommes d’états!
Jdeclef 14/11/2021
15h23
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