Sébastien Lecornu, ministre
fragilisé par la crise en Guadeloupe
Le ministre des Outre-Mer, qui
aspire à jouer les premiers rôles de la campagne d’Emmanuel Macron, est dans le
viseur de la droite pour sa gestion des émeutes.(Une bien petite cible…)
Émeutes
urbaines en Guadeloupe, appel à la grève générale en
Martinique, troisième référendum sur l’autodétermination
de la Nouvelle-Calédonie le 12 décembre… Les dossiers
explosifs s’accumulent sur le bureau du ministre des Outre-Mer, Sébastien
Lecornu. « En ce moment, c’est dur, a-t-il lâché à un élu qui l’a vu
récemment. Mais on va gérer. » L’élu avance en terrain miné. Emmanuel
Macron a lui-même parlé de « situation explosive » en Guadeloupe,
où les contestations contre le pass sanitaire s’intensifient. L’exécutif a
déployé ce week-end le renfort du GIGN
et du Raid pour rétablir l’ordre. Lundi, à l’issue d’une réunion avec les élus,
le Premier ministre s’est, lui, contenté
d’appeler « au calme » et « à la responsabilité ».
Jean Castex
a annoncé la création d’une instance de dialogue pour les soignants non
vaccinés et a invité son ministre Sébastien Lecornu à « poursuivre le
dialogue avec les élus et les forces vives ».
« Deux poids, deux mesures »
L’intéressé, lui, ne dévie pas de sa ligne. Il assure être en lien
constant avec les élus guadeloupéens et les acteurs de la société civile.
Vendredi soir, depuis son fief de Vernon (Eure), l’élu informait le président
de la République et le Premier ministre, heure par heure, de l’évolution de la
situation. Le transfuge des Républicains a reporté son déplacement à La Réunion
et à Mayotte, prévu à la fin de la semaine, pour se consacrer pleinement au
dossier antillais, et a promis mardi matin de se rendre sur place, sans
préciser la date. « Que fait Lecornu ? C’est la question qui bruisse
dans les couloirs. On s’interroge sur sa façon de gérer la crise. La politique,
c’est aussi savoir prendre son risque », charge-t-on au sein de
l’exécutif. Depuis le début de la semaine, l’opposition cible justement l’absence
du gouvernement sur le terrain. « Je pense que, président de la
République, je demanderais au ministre lui-même d’y aller, il faut une autorité
politique sur place », a pilonné Xavier
Bertrand, candidat à l’élection présidentielle, sur France Inter.
« S’il y avait les mêmes problèmes en métropole, vous ne croyez pas que le
ministre y serait ? Alors, pourquoi il y aurait deux poids, deux mesures,
métropole, outre-mer ? » a interrogé le président Les Républicains
des Hauts-de-France.
Jamais autant n’a été fait pour la
Guadeloupe.ministère des
Outre-Mer
Cette attaque frontale a déclenché un affrontement à distance
entre le ministère des Outre-Mer et l’adversaire d’Emmanuel
Macron. « On voit le jeu politique des LR, on ne tombera pas dans
le piège. C’est une vision très 2009 [année de la dernière grande
crise, durant laquelle le ministre Yves Jégo avait été dépêché sur place avec
deux médiateurs, NDLR]. Aujourd’hui, avec les nouveaux moyens de communication,
tout peut se faire à distance. De plus, nous avons étudié l’opportunité
d’organiser un déplacement, mais nous avons décidé de ne pas y aller, car cela
aurait constitué un poids supplémentaire pour les forces de l’ordre déjà
engagées pour la paix, le maintien de l’ordre », balaie l’entourage de
Sébastien Lecornu. Le ministère considère par ailleurs « que jamais autant
n’a été fait » pour la Guadeloupe, que ce soit pour l’eau, le développement
des infrastructures. Rue Oudinot, on estime que les
émeutes et les violences n’ont rien à avoir avec des sujets socio-économiques.
Mais que la « pédagogie » et la « communication » peuvent
être améliorées pour faire accepter le pass sanitaire. Et après tout,
puisqu’il s’agit d’un problème sécuritaire et sanitaire, pourquoi on ne
demanderait pas à Gérald Darmanin (Intérieur) ou à Olivier Véran (Santé) de se
déplacer ?
Violences en Guadeloupe : une colère qui dépasse le
cadre sanitaire
La riposte est
ensuite montée d’un cran. « On peut aussi parler des photos de Paris Match de Xavier Bertrand en Corse pendant que nous,
on était dans les CHU des Antilles. Ces mêmes hôpitaux que Bertrand n’a pas
modernisés quand il était à la Santé. Nous, on met 150 millions euros dans
le cadre du Ségur de la santé et près de 600 millions d’euros sur la
reconstruction du CHU de Pointe-à-Pitre », a carrément ciblé un proche de
Sébastien Lecornu au Point, tandis que
l’équipe de campagne de Xavier Bertrand rappelait que ce dernier s’était rendu
sur place en 2011 comme ministre du Travail et de la Santé justement
pour annoncer le financement par l’État de la reconstruction du CHU.
Comités de soutien
Outre le règlement de comptes à distance entre deux anciennes
figures de l’UMP, les critiques visant Sébastien Lecornu sont d’autant plus
virulentes que son activisme pour la candidature d’Emmanuel Macron à la
présidentielle ne fait pas l’unanimité. En cherchant à s’imposer, le ministre
ne s’est pas fait que des amis. Dans son propre camp, certains ont donc profité
de cette période de turbulences sur la crise guadeloupéenne pour rappeler
que l’ancien maire de Vernon cumule depuis les élections de juin son poste de ministre
avec son mandat de président du conseil départemental de l’Eure. « Disons
qu’il est à 90 % sur les outre-mer et 10 % sur le reste, soutient un
élu de La République en marche. Il est sur la brèche. » Depuis
l’été, Sébastien Lecornu œuvre surtout à la prolifération partout en France de
comités de soutien à l’action d’Emmanuel Macron.
Une initiative « ancien monde » pilotée de manière
« individualiste » par un « courtisan » du chef de l’État,
dézingue un élu de la majorité. « Il n’a pas su s’imposer comme une figure
centrale et rassembleuse », tance un ministre. « On a l’impression
qu’il est davantage mobilisé sur le côté politicien de la campagne que sur sa
gestion ministérielle », insiste un conseiller du pouvoir.
Sébastien Lecornu s’active en vue de la campagne
présidentielle
Pourtant,
Emmanuel Macron semble apprécier ce ministre de 35 ans, au profil de « pur
politique », qu’il a nommé en 2017 comme secrétaire d’État à la
Transition écologique et solidaire. Le président de la République avait ensuite
choisi cet ancien maire pour coorganiser le grand débat national, avant de le
promouvoir ministre chargé des Collectivités territoriales. Lors des élections
sénatoriales, l’ancien directeur de campagne de Bruno Le Maire pendant la
primaire de la droite et du centre ambitionnait de bousculer l’ordre établi au
Palais du Luxembourg, en ralliant de nouveaux élus au groupe macroniste.
« Il s’est planté, et il est grillé ! Même moi, j’ai plus de chances
d’être un jour président du Sénat. Alors que je n’en ai aucune », grince
un proche d’Emmanuel Macron. Désireux de repartir à la conquête des Français
avec un solide réseau de maires, le chef de l’État a laissé son ministre
normand organiser le soutien des élus. Une nouvelle tribune de plus de 600
maires pro-Macron a d’ailleurs été publiée dimanche dans le JDD,
après un premier appel cet été dans le même hebdomadaire.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
(Il aura
disparu et même peut être avant et surtout si le président n’est pas réélu dans
5 mois !?)
S’il y
est fragilisé on ne le plaindra pas, il ne fera que passer parmi tant d’autres
avant lui chargé de ces iles lointaines au sang chaud qui s’enflamme périodiquement
car trop loin de la métropole de 3 à 40000 habitants en moyenne par iles pour
chaque DOM !
Car ces iliens
ou territoriaux d’outre-mer attendent toujours monts et merveilles de la France
bien qu’habitant dans des iles paradisiaques qu’ils n’arrivent pas à mettre en
valeur ne serait-ce que par le tourisme !
Certains
disent que nous trainons des boulets improductifs qui coutent à la métropole
mais eux sont français et une minorité de ces iliens voudraient l’indépendance,
mais pour la France, cela ne changerait rien, car par exemple depuis les décolonisations
des pays africains AOF/AEF et Maghrébins depuis + de 60 ans cela coute des
fortunes à la France qui en plus doit les protéger militairement et leurs
dictateurs et subir leur immigration galopante !
Donc ces
pauvres gens peuvent bien dénigrer la France métropolitaine et son patron et
gouvernements actuels car ces DOM ont toujours été les parents pauvres de la France
qu’il faut supporter par notre histoire ancienne !
Jdeclef 23/112021
14h23LP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire