Luc de Barochez – L’Algérie
sur un volcan
ÉDITO. La faillite du régime
militaro-politique d’Alger le pousse à chercher querelle à son voisin marocain.
Pour
un régime en perdition qui cherche à resserrer les rangs de la population, rien
de tel qu’un ennemi identifié pour jouer le rôle de bouc émissaire. Le pouvoir
algérien en a même trois : le Maroc, la France et Israël. En faisant
preuve d’une agressivité grandissante, l’Algérie s’égare cependant sur une
pente périlleuse, au point qu’une guerre avec Rabat est aujourd’hui une
hypothèse qui ne peut plus être exclue.
Les espoirs de libéralisation nés en 2019 lors du départ
du président Abdelaziz Bouteflika, poussé par la rue à renoncer à briguer un
cinquième mandat après vingt ans de pouvoir, ont fait long feu. Le régime a
embastillé journalistes et défenseurs des droits humains pour étouffer le
Hirak, le mouvement de protestation populaire. Le divorce entre le peuple et
ses dirigeants a été illustré par la participation indigente au référendum
constitutionnel il y a un an. Moins du quart du corps électoral s’est déplacé.
Kamel Daoud – Refaire la guerre ou sa vie ?
La pandémie a aggravé les vulnérabilités de l’économie, qui s’est contractée
de près de 5 % l’an dernier. Les déficits des comptes publics se creusent,
l’inflation galope, le chômage affecte un jeune sur quatre et la dépendance
absolue au pétrole et au gaz (qui fournissent plus de 90 % des recettes
d’exportation) rend nécessaire une reconversion profonde de l’économie que le
pouvoir semble incapable d’engager. La jeunesse vote avec ses pieds : au
moins 10 000 Algériens ont rejoint l’Espagne clandestinement depuis le
début de l’année, à bord d’embarcations de fortune affrétées par des réseaux
mafieux.
Sur cet arrière-plan désastreux de crise politique, économique et
sociale, le pouvoir cherche son salut dans le durcissement extérieur. Avec
Paris, il a engagé un bras de fer sans issue sur l’épineuse question mémorielle.
Et surtout, il a coupé les liens avec le Maroc, avec qui la relation était déjà
déplorable. La rupture a été matérialisée par la fermeture, depuis le
31 octobre, du gazoduc qui alimentait le royaume chérifien et, au-delà,
l’Espagne.
La tension entre les deux frères ennemis du Maghreb a été
alimentée par la reconnaissance par les États-Unis, en décembre 2020, de la
marocanité du Sahara occidental, en échange de l’ouverture par Rabat de
relations avec Israël. L’Algérie, qui soutient les indépendantistes sahraouis
du Front Polisario, s’est sentie doublement agressée, et par la validation
américaine d’un fait accompli marocain, et par l’officialisation d’une alliance
de revers Rabat-Jérusalem susceptible de modifier l’équilibre géopolitique régional.
France-Algérie : guerres secrètes
Depuis lors, les incidents se sont multipliés dans l’ancienne
colonie espagnole. Ils ont culminé le 1er novembre lorsque trois
Algériens ont été tués, semble-t-il par un tir marocain. Le président algérien Abdelmadjid
Tebboune a promis que « leur
assassinat ne restera[it] pas impuni ».
La France et l’Europe ont un intérêt fondamental à la stabilité du
Maroc et de l’Algérie, ne serait-ce qu’en raison de la pression migratoire. Les
deux pays maghrébins, malgré leur inimitié, partagent une même langue et une
même religion. Leur histoire arabo-berbère est proche. Et surtout, ils
affrontent des défis analogues. Ils sont confrontés à une croissance
démographique forte, à la vigueur de l’islam politique, au marasme économique,
au poids du secteur informel.
La communauté de destin devrait les rapprocher, d’autant que c’est
en commerçant l’un avec l’autre qu’ils pourraient reconstituer des marges de
croissance économique et redonner espoir à leur jeunesse. Aucun des deux n’a
intérêt à une guerre. Le 6 novembre, le roi du Maroc a prôné avec raison
un « règlement pacifique de ce conflit
régional artificiel ». Il serait dramatique que, dans
le but de conforter un régime discrédité, l’Algérie refuse de s’engager dans la
désescalade.
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Mais SVP
que nos dirigeants bienpensants ne s'en mêlent pas, même simplement en paroles
ou commentaires pour ou contre l'un ou l'autre qui seront de toute façon mal
interprété par les belligérants !
Profitons
de ces incidents récurrents pour faire preuve de neutralité et enfin tourner la
page de ses décolonisations du Maghreb et de l’Afrique francophone car nos
dirigeants sont toujours de mauvais conseilleurs et pas les payeurs!?
Les
indépendances de ces pays depuis 60 ans qui ont retrouvés leur liberté n'en
profitent pas, surtout à cause de leurs dirigeants et gouvernements depuis
leurs indépendance qu'ils voulaient et le pouvoir avec, alors qu'ils l’assument
et règlent leurs comptes entre eux sans interventions politique ou autres de l'extérieur
et notamment de la France et l'Union Européenne !
Jdeclef 09/11/2021
13h57
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