Éric Ciotti : « Je
veux un Guantanamo à la française »
ENTRETIEN. Les propositions
chocs sur l’immigration du député des Alpes-Maritimes, candidat à l’investiture
Les Républicains pour la prochaine présidentielle.
Il
est l'ailier droit de la compétition, l'homme aux propositions radicales qui ne
cache pas son amitié pour Éric Zemmour. Depuis son bureau ovale de la questure
de l'Assemblée, le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti se défend de flirter
avec les idées d'extrême droite et se targue d'être resté fidèle au RPR de Philippe
Séguin et de Charles Pasqua. Crédité d'un score à un chiffre pour le congrès
qui doit désigner début décembre le champion des Républicains, l'éternel « M.
Sécurité » de LR parie qu'il peut créer la surprise. Pour Le Point, il développe sa vision, sans
concession, sur les questions migratoires.
Le Point :
Vous préconisez d'ouvrir un « Guantanamo à la française » outre-mer. On parle
d'une juridiction d'exception ! Qui y serait détenu ? On rouvre le bagne de
Cayenne, on l'installe dans les îles Kerguelen au milieu des manchots ?
Éric Ciotti : Le combat
contre l'islamisme ne peut supporter la naïveté. Il faut des lois spécialement
adaptées au terrorisme, comme le Patriot Act aux États-Unis. Nous devons mettre
en œuvre la rétention de sûreté pour les personnes condamnées pour terrorisme
représentant toujours une menace très grave lorsqu'elles sortent de prison,
comme Nicolas Sarkozy l'avait fait pour les grands prédateurs sexuels. Depuis
2018 et d'ici à 2022, 2 540 détenus condamnés pour terrorisme islamiste ou
radicalisés en prison ayant purgé leur peine sont sortis ou vont sortir de
prison. Pour la plus grande partie d'entre eux, nous devons aller plus loin que
ce que prévoit la législation avec des bracelets géolocalisés. Mais, pour les
cas extrêmement graves, il faut des mesures d'exception avec un centre de
rétention dédié.
À l'été 2020, le Conseil constitutionnel a alerté sur le fait que
les mesures de sûreté devaient être « proportionnées ». Votre proposition ne
tient pas juridiquement !
C'est pourquoi, si j'étais élu président, ma première mesure
serait un décret de convocation d'un référendum pour modifier la Constitution
sur plusieurs sujets relevant de la souveraineté nationale afin de reprendre le
contrôle de notre destin. S'agissant de la rétention, il s'agit d'empêcher
d'agir des bombes humaines, des individus dangereux fichés au FSPRT [Fichier de traitement des signalements pour la prévention
de la radicalisation à caractère terroriste, NDLR],
pas des enfants de chœur.
Vous promettez de diviser par deux les flux migratoires. Michel
Barnier, lui, préconise carrément un moratoire sur l'immigration. La copie a
dépassé l'original ?
Un moratoire, c'est une pause. Je propose de sortir de
l'immigration de masse, définitivement. Et j'ai cru comprendre qu'il avait
amendé sa proposition puisqu'il en a exclu les demandeurs d'asile et les
étudiants, qui, en 2019, représentaient la moitié des entrées et étaient la
source de nombreuses fraudes ! On ne peut pas raisonnablement dire qu'il n'y
aura plus d'immigration, mais il faut réduire considérablement les flux en
s'attaquant à tous les grands vecteurs d'immigration. Il faut d'abord rendre
notre modèle social moins attractif grâce à une mesure très concrète, la
priorité nationale : pas de prestations sociales avant six ans de présence sur
le territoire ; suppression de l'aide médicale d'État, sauf pour les urgences,
parce que nous n'avons pas à financer le tourisme médical ; priorité nationale
pour les logements sociaux, occupés à 34 % par des étrangers ou des personnes
nées à l'étranger ; et priorité dans les emplois comme cela existe à Monaco et
en Suisse, qui ne sont pas connus pour leurs régimes autoritaires !
C'est ce que proposait Jean-Marie Le Pen dans son programme en
2002, à cela près qu'il parlait de « préférence nationale ». Vous assumez de
reprendre le vocabulaire du FN ?
C'est surtout Édouard Balladur, un immense homme d'État, qui l'a
proposée en 1998, puis Nicolas Sarkozy, qui était favorable à la préférence
communautaire en 2012. Mes références sont dans ma famille politique. Moi je
parle de « priorité nationale et européenne ». Je veux être le candidat qui
abat les tabous du politiquement correct. On ne peut pas dire qu'il y a un
problème migratoire et ne pas prendre des mesures fortes. Je veux par exemple
instituer un permis à points pour les migrants en imposant des quotas
migratoires par métiers et par origines, comme le pratiquent le Québec ou le
Canada. S'agissant de l'asile, dont deux tiers des demandes sont frauduleuses,
il faut empêcher les arrivées en étudiant les demandes aux frontières dans nos
représentations diplomatiques à l'étranger, près des zones de guerre comme à
Erbil, en Irak, où je m'étais rendu. Quant au regroupement familial, il doit
être supprimé, sauf cas humanitaires. Presque 40 % des titres de séjour sont
délivrés pour un motif familial, et seuls 7 % le sont pour un motif économique.
S'agissant des clandestins, enfin, aucune prestation ni aucun droit à la
scolarisation des enfants. La seule solution, c'est l'expulsion en rétablissant
le délit de séjour illégal.
Vous souhaitez aussi revenir sur le droit du sol, autre
proposition historique du FN.
Là encore, c'est une proposition de la droite et de Valéry Giscard
d'Estaing en 1991 dans les colonnes du Figaro contre ce qu'il appelait une «
immigration invasion ». L'adhésion aux valeurs de la République est contestée
dans des pans entiers du territoire. Nous devons refonder notre nationalité. On
ne peut plus devenir français par le hasard du droit du sol, mais par la
filiation ou un parcours totalement refondé comme une consécration. Plus de
nationalité automatique à 18 ans. Il est temps d'inverser la logique.
Quid de Schengen ? Le RN veut renforcer les contrôles aux
frontières après l'attaque commise à Nice par un ressortissant algérien doté
d'un titre de séjour italien.
Schengen est mort, il faut totalement le renégocier et remettre
des douaniers aux frontières pour les non-ressortissants de l'UE. Ayons le
courage de dire que l'immigration de masse a provoqué une augmentation de la
délinquance ! Il y a une surreprésentation des étrangers en prison : 25 %. Je
propose qu'on négocie des accords diplomatiques pour qu'ils purgent leur peine
dans leur pays d'origine dès qu'elle dépasse un an. Il faut rétablir la double
peine.
En 2012, le politologue Patrick Buisson avait suggéré à Nicolas
Sarkozy de dénoncer les accords de 1968, qui accordent des facilités aux
ressortissants algériens en matière de visa. Vous les révoqueriez ?
Oui, car ils donnent des privilèges aux Algériens en matière de
séjour qui ne sont plus acceptables. Notre relation avec l'Algérie ne doit pas
être naïve. Si je suis le seul candidat à droite à ne pas avoir voté pour
Emmanuel Macron au second tour en 2017, c'est parce qu'il avait parlé de «
crimes contre l'humanité » commis par la France en Algérie. Cette approche historique
de la repentance, cette culture de l'excuse font du mal à notre pays. Les
manuels d'histoire doivent se détourner d'une approche critique de la nation,
et je reprends à mon compte la proposition de François Fillon en 2017 de faire
réécrire les programmes d'histoire par des académiciens. La présence française
en Algérie a amené le progrès.
Au même titre que vous pourriez voter Zemmour, accepteriez-vous de
devenir son Premier ministre ou celui de Marine Le Pen ?
J'appartiens à la famille gaulliste aux côtés de mes compagnons :
François Baroin, Christian Jacob, Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau. Je peux
partager des constats avec Éric Zemmour, il n'est pas un ennemi - c'est même un
ami -, mais c'est ma famille politique qui doit tracer le chemin du redressement.
Quand la droite est à droite, il n'y a pas besoin de l'extrême droite ou
d'autres offres politiques. C'est ce que je veux défendre dans cette campagne
pour l'investiture des Républicains. La fusion du RPR et de l'UDF au sein de
l'UMP en 2002 s'est faite sur le plus petit dénominateur idéologique : au
centre. Il faut que la droite républicaine retrouve une colonne vertébrale sans
se laisser culpabiliser par le camp du bien qui décerne des brevets de
respectabilité. J'ai conservé ma carte du RPR de 1981 avec le bonnet phrygien,
et, quand je lis le programme du RPR à l'époque où Alain Juppé en était le
secrétaire général, il y a de quoi faire hurler tous les zélateurs de la pensée
unique. Si on avait suivi Charles Pasqua et Philippe Séguin, on n'en serait pas
là !
« Un
Guantanamo n’est pas la bonne solution »
Avec un
ministre de la Justice comme Dupont Moretti ex-avocat champion des
acquittements, quand c'était son gagne-pain qui a fait sa notoriété de cette
spécialité et sa fortune ne connaissant selon lui que l'état de droit, le tout
étant de savoir l’interpréter à la lettre en cherchant les vices de formes qui
se cache entre les lignes !
Pour bien
protéger les prévenus plutôt que les victimes à cause d’une justice laxiste et
son code pénal inadapté, on en a des preuves que l’on ne compte plus !
Parallèlement
à cela avec le fameux sentiment d’insécurité de plus, depuis longtemps d’autres
politiciens dans le passé avait émis l’idée d’un pénitencier aux iles KERGUELEN
mais qui aurait été bien trop onéreux et difficile à gérer et à construire !?
Tout cela
n’est que du verbiage politicien de campagne électorale pour l’élection
présidentielle ou tout le monde politique médiocre se défoule !
Le président
de la République lui ne s’égare pas dans ce type de langage, il préfère rouler
dans la farine par ses discours bien construit les gogos qui s’y laisse prendre !
D’ailleurs
pour le régalien ce n’est pas sa tasse de thé, il annonce plus de policiers qui
s’il est élu ne sera pas forcément réalisé, car ce n’est pas une panacée,ce n’est
qu’une promesse que nos dirigeants font, comme d’habitude mais les tenir, c’est
autre chose !?
Jdeclef 10/11/2021
14h31
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