Pêche : entre la France
et le Royaume-Uni, qui est mené en bateau ?
Clément Beaune, côté français,
et lord Frost, côté britannique, ne s’accordent toujours pas sur les licences
de pêche des navires français.
Combien de bateaux français n’ont pas encore
reçu de licence de pêche ? Même sur ce chiffre, la rencontre qui
s’est tenue jeudi matin, à Paris, entre lord Frost et Clément Beaune,
n’a pas permis d’obtenir des chiffres clairs et recoupés. Pour le ministre
d’État britannique, ce sont 86 navires qui n’ont pas encore de
licence de pêche pour rejoindre les eaux britanniques. Pour le secrétaire
d’État français aux Affaires européennes, la France attend
environ 200 licences, dont une centaine pour des navires
toujours à quai, car ils n’ont pas même reçu une licence provisoire…
Les dossiers administratifs des pêcheurs sont coordonnés par Bruxelles
qui les remet aux autorités britanniques. Donc, il s’agit bien d’une
négociation européenne et non bilatérale comme on pourrait le penser à tort.
On
navigue en eaux troubles également quant aux critères retenus par les Anglais
pour justifier de l’activité antérieure (entre 2012 et 2016). Pour
les petits bateaux, les données GPS ne sont pas un critère puisque les
bateaux n’en sont pas équipés. Donc, les Britanniques disent
accepter d’autres preuves : journal de bord, attestation de
débarquement, etc. Mais les Français dénoncent l’ajout de critères non
prévus dans l’accord post-Brexit entre l’UE et le Royaume-Uni. Les Britanniques
démentent et relèvent que les preuves continuent à manquer.
Des
dossiers incomplets et sans preuve, selon Londres
Il en
serait ainsi à propos des « bateaux de remplacement ». Les pêcheurs
ont pu changer de bateau (casse, achat d’un bateau neuf, etc.) au
cours de la période étudiée (2012-2016) sans cesser leur activité. « Pour
refuser des licences, les Britanniques ont ajouté le critère du changement de
propriétaire du bateau qui n’était pas prévu », souligne Clément Beaune.
Brexit :
« La relation avec les Britanniques est structurellement instable »
Qui est
concerné ? Le problème se situe principalement à deux endroits dans la
zone de pêche des 6 à 12 milles, le premier dans la
région des Hauts-de-France (Boulogne-sur-Mer et alentours) et le second,
dans les îles anglo-normandes (surtout Jersey). « Nous attendons encore
quelques dizaines de licences prioritaires, indique Clément Beaune. Sur ces
dossiers, les preuves sont largement documentées. Et au total, les licences
manquantes sont de l’ordre de 200 par rapport aux demandes
françaises. On n’est pas en train de demander autre chose que l’application de
l’accord. Il faut un geste concret dans les prochains jours. »
Macron
suspend les représailles envisagées
Alors
qui ment ? Les Britanniques ont un seul atout très fort dans leur bras de
fer continu avec l’Union européenne : la pêche. Ils sont souverains. Ils
sont chez eux. Ils ont, certes, consenti l’accès à leurs eaux territoriales,
mais ils réclament que les marins montrent leurs pratiques anciennes. La France
est de loin le pays le plus impacté par les refus de licence pour d’évidentes
raisons : la proximité géographique et la taille de la flotte française.
Mais certains voient dans la manœuvre britannique une façon de taper sur la
France, le pays européen considéré comme le plus ferme dans le traitement à
réserver aux Britanniques depuis qu’ils ont quitté l’UE.
On le
sait, Emmanuel Macron a entamé des représailles unilatérales depuis quelques
jours. Puis, Boris Johnson et le président français se sont parlé dimanche, à
Rome, en marge du G20. Mais là aussi, les versions de l’échange différent selon
qui parle… Macron y voit une évolution quand Johnson dit camper sur ses
positions. Quoi qu’il en soit, pour faire baisser la tension, Paris a décidé de
suspendre les représailles (l’interdiction pour les navires britanniques
de débarquer leurs cargaisons dans les ports français) pour donner une
chance aux négociations d’aboutir. L’affaire est suivie de près par le chef de
l’État : pas question de perdre la face à quelques mois d’une
présidentielle. Si la pêche ne représente qu’une infime partie de la richesse
du pays, les conséquences sociales et politiques d’un revers français auprès
des populations plus larges du littoral se paieraient dans les urnes. Les
quelque 100 millions de fonds européens pour parer au manque à gagner de
ce secteur ne seront qu’un cautère sur une jambe de bois. Les pêcheurs ne
veulent pas d’une aumône ; ils luttent pour leur dignité de travailleurs.
Les
migrants en toile de fond
Lord
Frost se rend vendredi à Bruxelles pour rencontrer le commissaire Sefcovic en
charge du suivi post-Brexit. Au menu des négociations, la pêche, mais aussi
l’application du protocole sur l’Irlande du Nord et ses assouplissements. Puis,
lord Frost et Clément Beaune ont convenu de se reparler (probablement au
téléphone) en début de semaine prochaine lorsque les négociations techniques
auront avancé.
Gérard Araud
– La France, un bouc émissaire idéal pour Boris Johnson
Rien
n’est serein dans la Manche avec les traversées de migrants qui se
multiplient, au grand dam des Britanniques. Là aussi, certains soupçonnent la
France de laisser faire pour exercer une pression sur Londres. Du coup,
Boris Johnson s’est fait tirer l’oreille pour verser à la France les sommes
convenues dans les accords du Touquet pour lutter contre les passeurs.
« Nous appelons les Anglais à tenir leur promesse de financement puisque
nous tenons la frontière pour eux », avait grincé Gérald Darmanin le
9 octobre en déplacement à Loon-Plage, dans le Nord. Londres a finalement
versé les sommes convenues à la toute fin du mois
d'octobre : 23 millions d'euros pour le paiement des réservistes
et des centres d'accueil. « Ce versement débloque la situation et nous
paraît conforme aux engagements des Britanniques », souligne-t-on place
Beauvau. Une éclaircie dans un ciel orageux !
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Mais la
mauvaise foi des Anglais est évidente surtout quand c'est eux qui ont voulu ce
brexit qu’ils ont fait trainer depuis plus de 3 ans ?!
Mais
comme nous sommes gouvernés par des donneurs de leçons bienpensants pleutres qui
n’ont pas eu le minimum de courage de faire respecter la parole du 1er
ministre anglais que lui ne dérange pas !
Il ne
faut pas négocier avec un pays que ne respecte pas ses engagements et avoir
recours à la cour de justice européenne, car c’est inconcevable que des pécheurs
ne puissent travailler jusqu’à tout perdre leur gagne-pain car répétons-le-nous
sommes mal protégés par nos dirigeants qui ne savent que faire de la mauvaise
politique et il faudrait continuer à leur faire confiance !?
N'est-ce
pas Mr MACRON champion des tergiversations et indécisions !?
Alors la
confiance en vous pour 2022 elle s'effrite....
Jdeclef
05/11/2021 15h21
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