Face à Zemmour, Marine Le
Pen à l’offensive
Alors qu’Éric Zemmour connaît
un léger recul dans les sondages, la candidate du RN poursuit sa course de
fond, confiante dans sa victoire. Confidences.
Ils
se rejoignent au moins sur un point : les sondages, à cinq mois de la
présidentielle, doivent être regardés avec beaucoup de circonspection. Alors
qu’Éric Zemmour apparaît, pour la première fois depuis la rentrée, en recul
dans deux sondages, crédité de 13 % à 15 % des voix au premier tour
du scrutin, derrière Marine Le Pen (donnée, elle, entre 17 % et
19 %), l’essayiste a mis en cause le sérieux des instituts concernés,
Elabe et Odoxa, affirmant, depuis Bordeaux où il tenait conférence vendredi
soir, attendre avec confiance les prochaines vagues d’instituts « anciens
et reconnus », qui lui ont dans le passé été plus favorables.
Mais dans son entourage comme dans les états-majors de ses
concurrents, on en convient : la campagne d’Éric Zemmour « a atteint
un plateau ». Rien de surprenant à cela, se rassurent ses équipes :
la primaire des LR focalise à nouveau l’attention des électeurs de droite, mais
la déclaration de candidature du polémiste, attendue entre le 25 et
le 30 novembre et qui sera suivie d’un premier meeting de campagne au
Zénith de Paris début décembre, devrait redonner « un coup de fouet »
à sa dynamique, en lui permettant – c’est tout l’espoir des stratèges qui
l’entourent – de rallier à lui les déçus du processus de sélection à droite.
« Vous verrez : quand il déclarera sa candidature, on dépassera les
20 % », affirme l’un de ses soutiens. Vraiment ?
Un électorat radical, et « fataliste »
Depuis le bureau de son QG de campagne, où elle ajuste sa
stratégie au plus près des soubresauts du calendrier politique, Marine Le Pen,
que l’envolée du journaliste a rendue ces dernières semaines beaucoup plus
offensive, en doute. Installée devant sa bibliothèque dans un fauteuil vert
Empire – ce même vert qu’appréciait tant Napoléon –, la candidate du
Rassemblement national commente les dernières productions sondagières avec,
comme elle se plaît à le répéter, « le calme des vieilles troupes ».
« Je considère qu’on est trop tôt dans l’élection, une partie des
électeurs ne sont pas encore dans la campagne, notamment les classes
populaires », juge-t-elle, avant de s’inquiéter d’un certain « biais
commercial » au sein de médias et d’instituts semblant « se livrer à
une sorte de compétition. […] On y verra plus clair à la mi-janvier, pas
avant », tranche-t-elle.
Éric
Zemmour : « Les candidats commencent à courir après mes idées »
Une analyse depuis longtemps adoptée par son entourage, lequel
observe avec minutie les prises de parole du journaliste, et qui explique
le peu d’empressement de Marine Le Pen à bouleverser sa stratégie, plus que
jamais axée sur la présentation d’un projet fouillé, et sur l’apaisement face à
la radicalité d’un homme « que personne n’a encore rejoint, et qui est en
réalité très seul ». Les milliers de personnes qui se pressent à ses
séances de signatures ? Les foules galvanisées hurlant « Zemmour,
président ! » en brandissant des affiches ? « Ils sont
séduits par les propos violents du polémiste. On l’entend, parce qu’il parle
fort… Mais une partie de son électorat est en réalité très fataliste »,
analyse Marine Le Pen. « Ils pensent qu’il n’arrivera pas au second tour,
mais qu’au moins il leur permet une sorte de baroud d’honneur, de jeter au
visage du pays des réalités très, très brutales… » pense-t-elle. « La
grande différence, c’est que moi, je ne suis pas fataliste. Je pense réellement
qu’on va y arriver, et que le rendez-vous de 2022 est vital pour le
pays. »
Une part pleine de quotient familial dès le deuxième enfant
Face aux outrances, Marine Le Pen joue donc la rigueur, et
l’endurance. Alors qu’Éric Zemmour, s’il séduit les catégories aisées et les
représentants de la droite libérale, peine encore à convaincre un électorat
populaire inquiet, certes, de la pression migratoire, mais aussi très préoccupé
par les thèmes du déclassement et du pouvoir d’achat, Marine Le Pen dévoilera
cette semaine une série de propositions directement orientées vers les classes
moyennes et populaires, portant sur les donations et les transmissions comme
sur les allocations familiales.
La candidate s’apprête, par exemple, à proposer une part fiscale
pleine de quotient familial dès le deuxième enfant, au lieu d’une demi-part
actuellement. « Pour un ménage de classe moyenne, cela représente quand
même 550 euros de plus par an. Ce n’est pas du tout négligeable… Le cumul
des mesures que je propose, avec notamment la baisse de la TVA sur les
carburants, sans compter l’augmentation de 10 % des salaires par
l’intermédiaire d’un contrat d’entreprise jusqu’à trois fois le smic, a
vocation à rendre 150 à 200 euros par mois aux ménages. »
Les classes moyennes et populaires, défi d’Éric Zemmour
Peu crédible, jugeront ses opposants ? « Il faut tordre
le cou à cette idée reçue sur l’incompétence de Marine Le Pen en matière
économique », grince un conseiller de la candidate. « Quand Xavier
Bertrand veut que l’État verse une prime aux salariés jusqu’à
2 000 euros de salaire, vous trouvez que c’est crédible ?
Regardez l’état de nos finances : ni la droite ni Macron n’ont
de leçon à donner. » En creux, Marine Le Pen entend surtout souligner
l’absence de propositions de son concurrent sur ces thématiques. L’idée d’Éric
Zemmour, qui a proposé le 7 novembre une réduction de la CSG pour tous les
salaires allant du smic au salaire médian, est apparue aux équipes RN comme
symptomatique. « Cela coûterait quand même 26 milliards, mais surtout
cela exclut toutes les classes moyennes, et c’est
anticonstitutionnel ! Jean-Marc Ayrault l’avait proposé en 2015, et cela a
été retoqué », tacle Marine Le Pen. « Il a sorti cette mesure parce
qu’il a vu qu’il perdait du terrain sur les classes populaires, mais elle
n’était pas réfléchie… »
Marine Le Pen
privée d’hommage au dernier Compagnon de la Libération
Un contraste que la candidate ne cessera d’appuyer, elle qui
répète inlassablement avoir travaillé son programme au cordeau. « Mon
référendum sur l’immigration est déjà écrit, cela fait cinq ans que j’y
travaille. Qui peut en dire autant ? » Et la critique, elle veut le
croire, finira par porter : « Pour l’instant, il a fait beaucoup de
propositions outrancières, sur lesquelles il est revenu. Je pense à la
remigration, à l’islam qui était incompatible avec la République, et finalement
ne l’est plus. Il dit maintenant que c’est l’islam politique qui est
incompatible avec la République ? Mais on est tous d’accord ! Si pour
finir, ses constats sont identiques aux miens, à quoi sert-il ? »
Guerilla de terrain
La garde rapprochée de Marine Le Pen le martèle :
« L’intégralité des sondages montre que, au deuxième tour, elle
obtient un bien meilleur score que Zemmour face à Macron… La promesse qu’avec
lui, la droite nationale aurait une chance de l’emporter est donc fausse.
Quelle est sa plus-value ? » Sur le terrain, où elle multiplie les
déplacements – comme ses plus proches conseillers –, les militants RN tiennent
bon. Seuls les plus radicaux, exclus ou marginalisés au sein du mouvement,
ont rejoint les Amis d’Éric Zemmour, qui ont les plus grandes difficultés à
trouver des cadres territoriaux compétents. Il faut dire que sur le terrain, à
mesure que la campagne avance, le comportement des jeunes « flibustiers de
Génération Z » agace. « Ils se comportent extrêmement mal, ils
appellent les maires qui nous avaient promis leur signature, leur racontent
n’importe quoi… Sur les réseaux sociaux, ils sont extrêmement violents. »
Un temps tétanisée, elle aussi, par la rapidité fulgurante de
l’ascension du polémiste, la campagne de Marine Le Pen, observe l’un de ses
membres, s’est finalement ressoudée. « Avoir un concurrent, c’est utile,
en réalité », confie Marine Le Pen. « Il ramène très certainement une
partie d’abstentionnistes à l’intérêt électoral, et c’est intéressant, car il y
a de grandes chances pour que ces gens, désormais, aillent voter et se
reportent sur moi au second tour. Enfin, cela nous oblige à déployer notre
programme pour marquer nos différences, et somme toute j’apparais comme
réaliste face à ses propositions, aussi spectaculaires qu’irréalistes. »
Et de citer l’histoire, l'« utra-libéralisme » supposé de
l’essayiste, la place des femmes… L’offensive est lancée.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Au 1er tour et se
retrouve donc contre E. MACRON au 2eme tour, elle ne le battra pas et il sera
réélu comme en 2017 !?
Quant à ZEMMOUR ce
polémiste qui joue les épouvantails dans cette classe politique médiocre, il
serait utile qu'il y ait un candidat LR devant lui, comme aussi devant M. LE PEN
pour mettre un opposant valable face à E. MACRON (si les français veulent
vraiment du changement qu'ils n'arrivent toujours pas à avoir, car votant si
mal !)
Ce n'est pas si
compliqué en fait, mais il faut que les Français apprennent à voter pour des
candidats valables, hors des extrémistes illuminés de tous poils en pensant à
la France et non pas à leur chacun pour soi improductif et leur versatilité
débile quelquefois en ne se laissant pas influencer par les sondages médiatiques
pernicieux !
Car l’élection présidentielle
n’est pas un jeu, mais impacte l’avenir des Français et de la France !?
Jdeclef 14/11/2021 14h17
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire