Jean-François Kahn –
Présidentielle : un festival de tête-à-queue
CHRONIQUE. Impôt sur
la fortune, assistanat, politique vaccinale ou sécuritaire, les candidats
déploient une imagination débordante, quitte à se renier…
Je
ne voulais pas y croire. Je l’ai relu trois fois. Recevant, dans sa bonne ville
de Troyes, Valérie Pécresse, François Baroin s’est soudain exclamé : si
nous avions été au pouvoir, nous n’aurions, nous, supprimé ni la taxe
d’habitation ni l’impôt sur la fortune.
Stupéfaction. Pas un jour, avant 2018, sans qu’un représentant de
la droite ne dénonce le pernicieux impôt sur la fortune, absurde, baroque, qui
n’existait nulle part ailleurs, et contribuait tant, en faisant fuir les
capitaux, à la stagnation de nos investissements. Ce qui n’était pas totalement
faux. Et, soudain, avoir supprimé cette supposée aberration est devenu, en soi,
une aberration. (Qu’on me permette ici cette parenthèse : ayant largement
critiqué, dans l’hebdomadaire Marianne, l’impôt sur la fortune, j’ai
évidemment approuvé le fait qu’on le supprime en partie. François Baroin
m’expliquera-t-il que ma position était illogique ?)
Pourquoi ce stupéfiant tête-à-queue ? Parce qu’Emmanuel
Macron représentant la tête, cela conduit forcément à une inversion de la
queue. Apparemment, le président socialiste du département de
Haute-Garonne, Georges Méric, ne sent pas le besoin, lui, de se livrer à ce
genre de galipettes : il propose d’expérimenter, sur des jeunes
de 18 à 24 ans tirés au sort, le principe d’une rémunération
de 350 à 500 euros par mois cumulée avec les autres minima
sociaux.
Jean-François Kahn – Vive l’absence de majorité
Aucune obligation de recherche d’un emploi ou d’une formation
Or, le pouvoir macronien a fait exactement la même proposition.
Alignement ? Erreur : un détail corrige cette funeste impression. Le
soutien d’Anne Hidalgo a précisé, en effet, que, contrairement au projet
gouvernemental, en cela condamnable, le sien ne prévoyait aucune obligation de
recherche d’un emploi ou d’une formation. Et de stigmatiser – je cite –
« la logique obsolète d’exigence de contreparties basée sur une défiance
envers les jeunes sous le prétexte, rance, d’une critique de
l’assistanat ! ». Phrase qui mériterait son homologation dans
une anthologie.
On est donc rassuré : la queue ne s’est pas greffée sur la
tête. Il est vrai que la tête n’hésite pas à surjouer, quand ça l’arrange,
l’éloignement de la queue. Voilà Emmanuel Macron qui tire le signal d’alarme.
Voter pour lui serait une façon de faire barrage au danger de trumpisation,
d’extrême-droitisation et de complotisation. Mais qui fit de Donald Trump
l’invité d’honneur des cérémonies du 14 Juillet ? (Sarkozy, il est
vrai, avait, à cette occasion, coiffé Bachar el-Assad du bonnet
phrygien !). Qui voulut exempter le Puy du Fou de toute règle sanitaire
pour obtenir le soutien de Philippe de Villiers ? Qui se précipita à
Marseille pour se faire photographier à côté du très complotiste Pr
Raoult ? Qui ?
Mélenchon, lui, ne craint pas le « queue par-dessus
tête ». Il s’en va assurer aux soignants anti-vaccins de Guadeloupe qu’il
défendra jusqu’au bout leur liberté d’inoculer le virus à ceux qu’ils soignent.
Quant à Valérie Pécresse, femme de tête à qui son énergie a permis
d’arracher à la droite le droit de ne plus faire la queue, elle a formulé cette
proposition décoiffante d’appliquer à la lutte contre l’insécurité les règles
qui régissent les principes de l’assurance : puisqu’il y a plus de
délinquance à La Courneuve qu’à Neuilly, les crimes commis en Seine-Saint-Denis
seront plus lourdement sanctionnés que ceux commis dans le quartier
Passy-Auteuil. Ce n’est plus un tête-à-queue, c’est un queue-à-tête.
Comme l’a déclaré Yannick Jadot, il serait temps de devenir
sérieux. Jadot qui, au nom d’une défense intransigeante de l’authenticité de la
nature, approuve que l’on remplace les sapins réels par des arbres en
plastique. La vraie tête du roi des forêts par des queues en
peluche. Pendant ce temps, Éric Zemmour abandonne peu à peu le terrain aux
politiques professionnels alors, qu’en esTHÈTE, il affirmait faire mieux
QU’EUX. Tête-à-queue encore. En conséquence de quoi, Marine Le Pen, heureuse
d’avoir résisté au petit taureau, s’apprête à exiger la tête et la queue.
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Aux vues des candidats déclarés mais pas
encore en lice définitivement pour certains n'ayant pas leurs 500 parrainages
mais d'une médiocrité lamentable car archi connus usés par leurs politiques
politiciennes creuses et inutiles !
Seule peut être Valérie Pécresse peut
être opposée à MACRON au 2eme tour contre notre pseudo monarque de président, sans
quoi il n'aura pas de soucis à se faire réélire pour que nous le subissions 5
ans de plus jusqu'en 2017 !
Car vraiment les autres ne valent pas
tripette, et s'ils en mettent un ou une autre par miracle en face de lui dans
cet aréopage d'élus qui ne méritent même pas de lui être confrontés, c'est
qu'ils voteront encore plus mal que d'habitude, ce qu'ils font depuis 40 ans !
Jdeclef 22/12/2021 17 h11
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