Emmanuel Macron : le
costume de candidat perce sous celui de président
Entre actes de contrition sur
la forme et posture d’inflexibilité sur le fond, Emmanuel Macron a passé en
revue les grands moments de son quinquennat.
Une
candidature imminente vaut bien un long prime time de catharsis. Pendant deux
heures, depuis le jardin d’hiver de l’Élysée, le chef de l’État a répondu aux
questions des journalistes de TF1 et de LCI, Audrey Crespo-Mara et Darius
Rochebin. Une émission diffusée mercredi soir et baptisée « Où va la
France ? » qui aurait pu s’intituler « Le quinquennat d’Emmanuel
Macron vu par Emmanuel Macron ». Car le président, qui joue de l’art de la
candidature subliminale, est revenu dans le détail sur les crises qui ont
heurté son quinquennat, sur son action, mais aussi sur sa façon d’exercer le
pouvoir.
Plus rare, le président et candidat implicite à sa réélection
s’est aussi longuement livré sur lui-même, sur sa relation aux Français,
tentant de fendre l’armure pour donner à voir sa personnalité sous son meilleur
jour et paraître empathique. Sa garde rapprochée en est sûre : les
électeurs sont nombreux à le soutenir, mais ne connaissent pas ce jeune
président élu à 39 ans sur fond d’affaires et d’affaiblissement des partis
traditionnels. D’ici au scrutin d’avril, Emmanuel Macron lance l’opération
« humanisation » de sa candidature, dont son allié François Bayrou
est l’un des instigateurs. « Je suis quelqu’un d’affectif, quelqu’un de
très humain. […] Quand j’ai été élu, j’aimais la France. Aujourd’hui, je
l’aime encore plus follement. J’aime les Françaises et les Français, et ça, je
l’ai construit dans les moments de doute. […] Nous sommes le pays des
possibles », a déclaré le chef de l’État, alors que son opposant Éric
Zemmour le dépeint en « automate », « mannequin de
plastique ». « Je n’ai pas d’obsession à l’égard de l’argent, ni ne
l’adore, ni ne le hais. Je veux qu’on retrouve la culture de célébrer le succès,
y compris dans l’économie », a-t-il encore exprimé.
Exit, donc, « le président des riches », l’arrogance,
les petites phrases. Du moins, l’espère-t-il. Soucieux d’apparaître sous un
visage plus apaisé et bienveillant, de corriger des traits d’image négatifs
dont il a du mal à se départir depuis le début du quinquennat, Emmanuel Macron
est revenu sur des propos qui ont heurté (« traverser la rue » pour
trouver un emploi, « ceux qui ne sont rien »…) et qu’il ne réitérerait
pas aujourd’hui. Pour illustrer sa mue et se faire aimer des Français, le chef
de l’État a cherché à installer un nouveau slogan, répété une dizaine de
fois : « J’ai appris », à la manière de Nicolas Sarkozy
en 2007 et son célèbre « J’ai changé ». « Il faut
bousculer le système […], mais j’ai appris une chose, on ne fait rien bouger si
on n’est pas pétri d’un respect infini pour chacun. » Comme après la crise
des Gilets jaunes, l’ancien ministre de l’Économie a reconnu des
« erreurs » dans la mise en œuvre de la taxe carbone ou de la
limitation à 80 km/h sur les routes départementales. « Est-ce que
j’ai fait des erreurs ? Oui, beaucoup. J’ai essayé de donner le meilleur
de moi-même. »
Emmanuel Macron : la grande panne d’inspiration
Sans la nommer, le chef de l’État a clairement visé la candidate Les
Républicains, répondant longuement sur la question de la réduction du nombre de
fonctionnaires. « Il faut du sérieux », a-t-il riposté, invitant sa
rivale à détailler les suppressions de postes qu’elle entend réaliser.
« J’ai réduit des fonctionnaires là où nous devions réduire. Il ne faut
pas penser comme ça. […] Expliquer que le destin de l’État, ce serait sabrer
comme si c’était des petits bâtonnets, c’est étrange ! Ce sont des femmes
et des hommes », a argué le fondateur d’En marche !, ajoutant vouloir
poursuivre la modernisation de l’action publique ». Déjà, il rode ses
angles d’attaque, soulignant qu’il n’a pas « cumulé des années et des
années de mandat ». « Les candidats font de la politique. Votre
serviteur n’en fait pas », a-t-il osé.
La réplique à Éric Zemmour transpirait également en filigrane.
« Je condamne celles et ceux qui jouent avec la violence », a déclaré
Emmanuel Macron, refusant de commenter directement le meeting du polémiste à
Villepinte émaillé d’affrontements. Le locataire de l’Élysée récuse la théorie
du « grand remplacement » et considère que l’immigration zéro est une
« absurdité ». Lui veut renforcer le contrôle aux frontières et
améliorer l’intégration, mais reconnaît la nécessité de mener un « combat
culturel civilisationnel », notamment sur la laïcité. « La pire des
choses face aux peurs est de jouer sur le ressentiment, et de les exalter.
[…] Ce qui divise affaiblit. Vous n’expliquerez pas à plusieurs
millions de nos concitoyens : le problème, c’est vous. » Le locataire
de l’Élysée a même lu une lettre d’enfants reçue à la suite de la
panthéonisation de Joséphine Baker, égrenant, à dessein, les prénoms des
élèves.
Retraites
Cette émission visait à installer un peu plus l’évidence d’une
candidature d’Emmanuel Macron, sans la verbaliser. Comme lors de la conférence
de presse consacrée à la présidence française de l’Union européenne, la
question lui a été directement posée. « Si votre question est : est-ce
que vous vous projetez, est-ce que vous avez de l’ambition pour le pays
[…] au-delà du mois d’avril ? D’évidence ! » a-t-il
lâché. « On ne transforme pas un pays en cinq ans. » La ligne de
crête est ténue. Voire schizophrénique… Le président a assuré que, sans la
crise sanitaire, il aurait mené à son terme la réforme des retraites suspendue
début 2020, mais le candidat défend la nouvelle version du projet qu’il
proposera aux Français, qui comprend un recul de l’âge légal, la suppression
des régimes spéciaux et l’instauration de trois régimes (fonction
publique, secteur privé, indépendants). « Un seul régime, je crois que
c’est trop anxiogène », a considéré Emmanuel Macron.
Les oppositions, déjà échaudées sur la question du temps de parole,
ont pointé dans la foulée de l’émission les contradictions entre le président
Macron et le candidat, dénonçant un exercice d’autosatisfaction. Ils n’ont
encore rien vu : déterminé à marquer les esprits avant les fêtes de fin
d’année, le chef de l’État a décidé de saturer l’espace médiatique. Il répondra
vendredi à des questions d’enfants dans l’émission Ils refont la France sur
RTL.
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Car ayant la crainte de l'inconnu en
2022 et préférant penser que garder ce que l’on a est mieux que de le perdre
pour quelqu’un de nouveau sans garantie du fait de certains candidats qui se présentent
contre lui, moins recommandables voire extrémistes, grande peur qui remonte à l’après-guerre,
ils peuvent bien attendre 2027 soit 5 ans de plus, mais là il faudra bien en changer
!?
D’ailleurs ils avaient réélu 2 fois
MITTERAND et pourtant c’étaient des septennats médiocres et après Chirac du
fait de la venue de J.M. LE PEN dans ce piège électoral à 2 tours de cette Vème
république qui avait instillé une dose de cette peur du virus extrémiste, car
celui-ci voulait semer le souk parmi les autres partis politiques chez leurs
leaders et il y a parfaitement réussi depuis 2002 !
Car en fait depuis, les Français de
cette majorité dite silencieuse ne se réveille que pour réélire le président
sortant forcément puisqu’au 2eme tour si piégeur et cette extrême droite RN met
en lice M. LE PEN à chaque fois et maintenant E. ZEMMOUR ce polémiste déjanté extrémiste
aussi qui n’a pas arrangé leur choix !
C’est désespérant car ces scénarios à 2 tours
de cette Vème république fausse indirectement une démocratie qui élit un
président avec une courte majorité loin de représenter tous les Français !?
Alors pour le changement ces français sont
incurables car ils peuvent toujours attendre et ont un président élu par défaut c’est
tout ce qu’ils auront (pour 10 ans !?)
Cette Vème république n’apporte plus ce que
réclame une majorité de français et n’est qu’une tribune stérile pour des politiciens
médiocres !
Jdeclef 16/12/2021 15h33
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