Campagne présidentielle :
la grande bataille du financement
Des treize principaux
candidats à l’Élysée, seuls Mélenchon et Jadot ont obtenu une promesse de prêt.
Mis à part Macron et Pécresse, les autres candidats auront du mal.
À
moins de quatre mois du premier tour de l’élection présidentielle, c’est le
moment pour les candidats de lever de l’argent. En effet, décrocher l’Élysée,
ce n’est pas donné. Le meeting d’Éric Zemmour, à Villepinte, a coûté à lui seul
550 000 euros. En 2017, Emmanuel Macron avait dépensé, au total,
16,8 millions d’euros. La plupart des candidats ont donc envoyé leurs
mandataires faire la tournée des banques. L’objectif ? Se faire prêter le
maximum des 8 millions d’euros que l’État rembourse à quiconque engrange
plus de 5 % au premier tour. Hélas, la plupart d’entre eux ont trouvé,
pour l’heure, porte close.
BNP Paribas, la Société générale, la Banque postale… L’écrasante
majorité des établissements contactés par Le Point nous ont assuré qu’ils ne voulaient pas
prêter à des candidats. « Le financement de la vie politique est un marché
de seulement 200 millions d’euros, c’est tout petit à l’échelle des
banques, et elles estiment qu’elles n’ont que des coups à prendre »,
regrette Thierry Brochot, le trésorier de la campagne de Yannick Jadot (EELV).
Selon nos informations, seuls deux challengeurs ont obtenu une promesse de
prêt, chacun auprès du Crédit coopératif : Jean-Luc Mélenchon (LFI) et
Yannick Jadot.
Les banques n’aiment pas le « risque démocratique »
Mais pourquoi donc les banques ont-elles des pudeurs de
gazelle ? Parce qu’elles ne veulent pas boire le bouillon. La loi est
claire : l’État s’engage à rembourser 47,5 % des sommes engagées, dans
la limite du plafond de 16,8 millions d’euros pour le premier tour et
22,5 millions pour le second. Mais aux seuls candidats qui passeront la
barre des 5 %. Les autres devront se contenter d’un remboursement de
4,75 % des sommes engagées. Autant dire presque rien. C’est ce que les
banques nomment en interne « le risque démocratique ». Et elles ne
l’aiment pas.
Or, sur les treize candidats potentiels sondés par les instituts,
moins de la moitié atteignent ou dépassent ce pourcentage : Emmanuel
Macron, Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon et
Yannick Jadot ; ce dernier étant à la limite. Ce qui exclut la candidate
du Parti socialiste Anne Hidalgo, donnée à peu près partout sous les
5 %. Et celui du Parti communiste, Fabien Roussel. « Je vous confirme
que les banques ne prêtent qu’aux riches et à ceux qui les
défendent ! » proteste auprès du Point ce dernier, qui
est crédité de 3 % d’intentions de vote dans les dernières études.
Pécresse,
Le Pen, Hidalgo… Macron face aux candidatures féminines
Emmanuel Macron, quand il se sera déclaré, et Valérie
Pécresse devraient, eux aussi, obtenir un feu vert bancaire. « On a
une certaine surface financière et on a acquis un siège qui peut servir de
garantie », assure Laurent Saint-Martin, le trésorier de l’association de
financement de LREM, qui espère obtenir un prêt de 10 millions d’euros.
« Après l’affaire Bygmalion et l’achat du siège, nous avions une dette
très importante, reconnaît Daniel Fasquelle, le trésorier de la candidate LR.
Mais, en six ans, je l’ai ramenée de 75 à 13 millions d’euros,
et la confiance avec les banques a été rétablie. » Il prévoit de
demander « un prêt de 5 millions d’euros », soit le tiers du
budget prévisionnel.
Zemmour sur un os ?
Mais pour les deux autres favoris des études d’opinion, Marine Le
Pen et Éric Zemmour, cela risque fort de coincer. « Le Pen va se poser en
victime si elle n’obtient pas de prêt, pronostique un banquier. Mais son parti
est très endetté et il fait de la cavalerie budgétaire depuis des
années ! » Le médiateur du crédit, Jean-Raphaël Alventosa, tente
d’aider le RN dans sa course au crédit – c’est sa mission –, mais il demeure
pessimiste : « L’historique des condamnations en justice du
Rassemblement national ne plaide pas pour lui. » « Nous avons
contacté la quasi-totalité des banques françaises et nous avons essuyé un
certain nombre de refus, admet le trésorier du parti finaliste de la dernière
présidentielle, Wallerand de Saint-Just. Mais pour la première fois, certaines
banques ont accepté d’étudier notre dossier. »
Quant à Éric Zemmour, il n’a pas encore déposé de dossier de prêt
bancaire. « Si nous le faisons, ce sera en janvier ou février »,
dévoile son directeur technique et juridique, Gilbert Payet, qui ne semble pas
particulièrement inquiet. Pourtant, de l’avis général, l’ancien journaliste du Figaro
pourrait, lui aussi, tomber sur un os. « Il y a un risque de réputation à
financer un parti extrême, peu importe qu’il soit de gauche ou de droite, c’est
une question de responsabilité sociale, donc, comme Le Pen, Zemmour aura du
mal », nous explique sans ciller le porte-parole d’une grande maison
bancaire. D’autres concurrents sont sur la même ligne, craignant déjà la
possibilité d’un « scandale » ou d’un « boycott ».
Finies les banques russes
Voyant les lourdes portes des établissements de crédit français se
refermer les unes après les autres devant son nez en 2017, Marine Le Pen avait
fait le voyage en Russie pour contracter un prêt auprès d’une banque locale, déclenchant,
au passage, une vive polémique. « C’était contraint et forcé, justifie
l’artisan de cet étonnant accord, Wallerand de Saint-Just. J’aime bien Moscou,
mais quand même, j’aurais préféré aller emprunter au Crédit agricole en bas de
chez moi ! » Hélas pour lui, depuis la promulgation de la
« loi pour la confiance dans la vie politique », en septembre 2017,
la route de l’Est s’est refermée. Désormais, risque d’ingérence oblige, les
candidats ne peuvent se tourner que vers des banques situées dans l’Union
européenne. Le RN a bien approché quelques banques du Vieux Continent – sans
confirmer lesquelles –, mais pour le moment il a, là aussi, fait chou
blanc.
Alors, que peuvent faire les candidats dont les banquiers ne
veulent pas ? L’équipe d’Éric Zemmour a cru un temps pouvoir s’appuyer sur
les prêts de quelques riches particuliers. Mais c’était une fausse piste,
car, comme l’a confirmé au Point la Commission nationale des comptes de
campagnes, « l’appel d’un parti politique à des prêts de personnes
physiques doit clairement être destiné à financer le parti, et non un candidat
à l’élection présidentielle ».
Il y a bien le projet d’une « banque de la démocratie »,
laquelle viendrait en aide à tous les candidats. Une idée un temps portée par
Emmanuel Macron et François Bayrou avant d’être abandonnée en 2017. La
présidente de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet
(LREM), et le député Philippe Gosselin (LR) viennent de publier un rapport pour
tenter de la ressusciter. « C’est une bonne chose de réfléchir à un tel
système, estime le politologue Pascal Perrineau (Sciences Po Paris). Car le
refus des banques de prêter à certains candidats déséquilibre le débat
démocratique. » Les deux parlementaires suggèrent que la Banque postale
pourrait jouer ce rôle. Mais la Poste n’est pas de cet avis. « C’est trop
serré au niveau du calendrier, et l’État n’a pas le droit de forcer un
établissement bancaire à accorder des prêts », plaide l’un de ses
porte-parole.
Tout le monde mise sur les dons
Reste les dons des particuliers, plafonnés à
7 500 euros par personne et 15 000 euros par foyer ;
ceux des entreprises étant interdits. Après tout, Emmanuel Macron a montré le
chemin ! Il est parvenu à lever près de 13 millions d’euros entre la
création d’En marche ! en avril 2016 et le second tour de la
présidentielle, en mai 2017. Et pour l’an prochain, son équipe envisage de
lever quelque 5 millions auprès de particuliers. Éric Zemmour aimerait
s’en inspirer. « Nous avons déjà collecté plus de 2 millions d’euros
de dons », s’enthousiasme son conseiller technique, Gilbert Payet, qui dit
recevoir « 400 courriers par jour accompagnés d’une adhésion et d’un
chèque ».
Emmanuel
Macron : la grande panne d’inspiration
D’autres ont également commencé à mobiliser leurs donateurs. À
l’instar de Jean-Luc Mélenchon. L’Insoumis joue la transparence, avec un
compteur, actualisé en temps réel, des sommes récoltées. Au dernier pointage,
il affichait près de 730 000 euros. De son côté, le staff de Yannick
Jadot table sur 2 millions d’euros, « même si nous avons donné comme
indicateur, dans notre dossier de prêt, les 500 000 euros récoltés
par Eva Joly en 2012 », précise Thierry Brochot. Les Républicains
espèrent obtenir 2,5 millions d’euros. Et le PS ? On ne sait pas. La
mandataire de la campagne d’Anne Hidalgo, Marie-Pierre de La Gontrie, n’a pas
donné suite aux sollicitations du Point.
Ces sommes sont loin, tout de même, de ce que l’on peut voir
outre-Atlantique. Rendez-vous compte : lors de la dernière course à la
Maison-Blanche, Joe Biden et Donald Trump ont levé respectivement
1 milliard et 685 millions de dollars. Merci, les grandes
entreprises. « Thank you », les particuliers aux poches pleines.
Là-bas, contrairement à chez nous, il n’y a ni plafond de dépense ni
plafond de don. Là-bas, comme au Far West, tout est permis.
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Il aura amusé les gogos qui aiment les
aboyeurs de foire qui avalent tout et n’importe quoi du moment que l’on parle fort
et promet n’importe quoi et plus c’est gros c’est mieux, en fait un bon public !
Ce ne sera pas une grosse perte parmi
ces candidats déjà trop nombreux plus que médiocres, mais plus connus que lui
qui sont comme « la grenouille qui voulait être plus grosse que le bœuf »
et qui récidivent à chaque campagne présidentielle incurables politiciens
de tous bords perdants de cette classe politique médiocre !
Vivement la fin de l’escalade de cette campagne
électorale insipide pourtant on n’a pas besoin de cela dans cette période de
crise sanitaire ou la France et les Français vont mal ce qui risque de profiter
indirectement à MACRON maitre des horloges jusqu’en avril 2022 qui fait encore
des paris ce qu’il ne sait que faire comme depuis le début et si la pandémie espérons
le diminue…
Jdeclef 20/12/2021 17h07LP
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