Débat Le Maire-Zemmour :
rendez-vous manqué
Énergie, comptes publics,
identité… L’affrontement entre le candidat d’extrême droite et le ministre,
sur France 2, a viré à la foire d’empoigne.
« Je
n’ai pas de soucis d’image. Je ne suis pas dans la communication, moi »,
lance Éric Zemmour, un rien bravache, à la journaliste l’interrogeant sur sa
nouvelle posture en fin d’émission. Il n’empêche… Pour ce premier débat en tant
que candidat à l’élection présidentielle, l’ancien journaliste avait
particulièrement soigné la forme : costume sombre, voix posée, et cette
fine paire de lunettes apparues sur son nez au meeting de Villepinte, dont on
comprend maintenant qu’elles seront l’attribut de son nouveau rôle.
Après un début de campagne en fanfare, marqué par le succès de son
meeting de Villepinte et l’impact de son discours, mais aussi par les violences
qui ont émaillé l’événement, Éric Zemmour sait qu’il doit rassurer un électorat
de droite refroidi par le désordre, et séduit par la nouveauté d’une
concurrente qu’il n’attendait pas. En cinq jours à peine, Valérie Pécresse
s’est envolée aussi haut dans les sondages que l’essayiste en deux mois.
« Valérie Pécresse est une chiraquienne, elle ne tiendra aucune de ses
promesses, j’en prends le pari », griffe Éric Zemmour, annonçant fièrement
40 000 adhésions à son nouveau parti. Mais le discours, dans cette
première partie d’émission, apparaît clairement assagi. « Vous êtes perçu
comme misogyne », lui lance Léa Salamé. « Cela me désole, parce que
c’est faux », répond-il. « Comment réglerez-vous le problème des
déserts médicaux ? » poursuit Laurent Guimier. « Je propose deux
choses. Que l’État embauche en urgence 1 000 médecins et les envoie dans
les déserts médicaux. Et je rétablirai l’obligation de garde. » Où
trouvera-t-il ces médecins ? La question ne lui est pas posée…
La défense de Macron, avant l’attaque de Zemmour
Elle ne le sera pas davantage au cours du débat avec Bruno Le
Maire, annoncé depuis des jours par les équipes des deux opposants comme
un choc des Titans. Travaillée en amont, cette première confrontation entre un
politique tout juste éclos et un membre aguerri de l’exécutif devait
asseoir la crédibilité de l’ancien journaliste, particulièrement critiqué pour
son « inexpérience » et la « faiblesse » de son programme
économique. Bruno Le Maire, homme de droite et poids
lourd du gouvernement, lui-même érudit et écrivain reconnu, allait « ne
faire qu’une bouchée » de ce « gaulliste des plateaux télé »,
murmurait-on au sein de la macronie. On a vu. Et on a, il faut l’avouer, été
plutôt surpris.
« On ne fait pas du Fillon bis » : à quoi ressemble la
potion économique de Zemmour ?
Le débat, espéré
« d’un bon niveau et sans invectives », a dérivé d’emblée, Bruno Le
Maire faisant le choix périlleux de chanter les louanges de la politique
gouvernementale, plutôt que de pointer les failles du programme de son
opposant. « Il n’y a pas de grand déclassement de la France, Éric Zemmour.
Nous sommes en train de retrouver le niveau de croissance, le niveau d’emploi,
le niveau de réindustrialisation que nous avions pendant les Trente
Glorieuses. » Rien que ça ! Mal posé dès l’entame, l’échange portera
davantage sur le bilan (contestable) d’Emmanuel Macron que sur le programme
(lacunaire) du candidat Zemmour, qui attaque au marteau. « Votre tableau
idyllique a une face noire : le déficit commercial, annoncé à
100 milliards pour 2022. Tous les autres pays européens sont en
excédent ! » Bruno Le Maire, qui en convient volontiers en privé, est
piqué. Et dès la deuxième minute, les balles volent sur le plateau.
Zemmour à Le Maire : « Ne prenez pas des grands
airs ! »
Éric Zemmour dénonce l’indécision d’Emmanuel Macron, qui a validé
la fermeture de 14 réacteurs nucléaires, avant de changer d’avis. On
s’écharpe sur le tarif de l’Arenh [Accès régulé à l’électricité nucléaire
historique, ce système obligeant EDF à vendre 100 TWh de sa
production à ses concurrents en dessous de son coût de revient, soit
42 euros/MWh, plombant ses capacités d’investissement, NDLR]. « Ce
tarif Arenh est une catastrophe », lance Zemmour. « Comment, vous ne
voulez plus du tarif régulé ? » l’interrompt Le Maire, confondant à
tort deux sujets distincts. La tension monte.
Zemmour propose une baisse de la CSG sur les salaires inférieurs à
2 000 euros, financée par la suppression des allocations
non-contributives aux étrangers, et une baisse de 40 à
50 milliards des impôts de production ? « Comment
financez-vous ? Quel est le montant de l’addition ? » Zemmour
sort de ses gonds. « Ah, ne prenez pas des grands airs quand vous parlez
de financement du budget ! Vous avez porté le déficit à des niveaux jamais
vus dans l’Histoire de France. Vous avez arrosé la France, vous êtes le père
Noël ! Soyez un peu plus humble, 2 100 milliards de
dette ! » Le Maire : « Ne vous emportez pas. Ce que vous
venez de dire choque tous les Français, qui ont parfaitement compris que notre
politique avec Emmanuel Macron a sauvé la France d’un désastre… » Sur les
réseaux sociaux, chaque équipe applaudit la punchline de son camp, dans un
parfait dialogue de sourds.
Nucléaire : combien de (futurs) réacteurs en France ?
L’ambiance, déjà
électrique, vire à la cacophonie quand sont abordés les thèmes de l’identité et
du « grand remplacement. » Le ministre accuse le candidat d’envoyer
« une gifle en pleine figure aux citoyens français » musulmans en
leur demandant de « choisir entre l’islam et la France ». « Vous
êtes ignorant ou spécieux, car je n’ai jamais prétendu que les musulmans
devaient choisir entre leur foi et la France. Je dis qu’ils doivent choisir
entre la charia et la République. » Le Maire : « Si, vous l’avez
dit ! » Zemmour : « Vous faites l’âne pour avoir du
son… » Le Maire : « Je ne suis pas un âne, vous
m’insultez ! » Les répliques volent si vite que les animateurs ont du
mal à suivre. « C’est intolérable, M. Le Maire. Vous m’interrompez
tout le temps ! » Le ministre, « horrifié » de ce qu’il
entend, conclut sur « l’impérieuse nécessité de voter contre » Éric
Zemmour, et contre l’extrême droite. S’attirant une flèche
méprisante : « Moi, je ne fais pas carrière comme vous. Je ne soutiens
pas Fillon pour l’abandonner et finir chez Macron… »
À l’issue de la soirée (un « carton d’audience »,
laissait déjà entendre l’équipe d’Éric Zemmour), qu’auront retenu les
téléspectateurs de ces clivages exposés au grand jour ? Le choc de deux
visions ou deux caricatures ?
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Qui ne s’est
résumé qu’à un pugilat révélant l’agressivité de Mme SALAME et son co-équipier qui
ne sont pas arrivés à discipliner et réguler ce débat plutôt devenu un pugilat
verbal de marchande de poissons puisqu’une invitée était adjointe au maire de
Marseille coïncidence surement… Ou ZEMMOUR avait subi la vindicte populaire des
habitants des quartiers enfermé dans son véhicule !
ZEMMOUR
égal à lui-même sans intérêt dont maintenant on connait les idées extrémistes
bornées qui plaisent à une certaine catégorie de français lambda !
Donc une soirée
télévision ratée plus que médiocre sans intérêt qui n’a rien appris de nouveau sur
ce candidat mal élevé !
Et en
plus très mal géré par Mme SALAME comme d’habitude ce qui n’est pas la 1ere
fois dans ce type d’exercice télévisuel indiscipliné à allure de cirque
indigeste et dont France 2 devrait changer les pilotes pour encadrer les débatteurs
par de vrais journalistes politiques chevronnés (mais faut-il encore en trouver
qui soit volontaire pour ce type de mauvais débats ou mascarades politiciennes
!?)
Jdeclef 10/12/2021
11h27
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