samedi 18 décembre 2021

Une Chaine publique regroupant FR2/FR3 voire avec ARTE à part serait suffisant : (La télévision française est gangrénée par la publicité !)

 

Ce que coûte vraiment (et rapporte) l’audiovisuel public aux Français

LETTRE DES MÉDIAS. Éric Zemmour et Marine Le Pen veulent privatiser l’audiovisuel public. Redevance, économies, dotations de l’État… Nous avons fait les comptes.

Quelques mois après Marine Le Pen, c’est au tour d’un autre candidat à la présidentielle, Éric Zemmour, de proposer de privatiser l’audiovisuel public, « en particulier France Inter et France Télévisions ». Il promet de supprimer la redevance audiovisuelle, qui est de 138 euros en métropole et 88 euros en outre-mer (et non de 168 euros comme affirmé par Éric Zemmour sur RTL). Ce sujet sensible fera probablement débat dans les prochaines semaines, à l’approche de l’élection. Mais combien coûte vraiment l’audiovisuel public ?

Les Français, on le sait, paient la redevance, aujourd’hui appelée contribution à l’audiovisuel public (CAP). Du moins ceux qui déclarent posséder au moins un poste de télévision. Elle sert à financer les antennes publiques de radiodiffusion et de télévision, c’est-à-dire France Télévisions (France 2, France 3, France 5, France 4 et la plateforme pour enfants Okoo, Culturebox…), mais aussi Radio France (France Inter, France Info, France Bleu, France Culture, Mouv…), Arte-France, le réseau d’outre-mer (La Première…), l’Institut national de l’audiovisuel (INA), TV5 Monde et France Médias Monde, la société de l’audiovisuel extérieur de la France qui abrite la chaîne d’informations France 24 et les radios RFI et Monte-Carlo Doualiya.

Quand Netflix et Disney + boutent les chaînes françaises hors des télécommandes

3,7 milliards d’euros pour l’audiovisuel public

Environ 28 millions de foyers paient la CAP. Son montant est mensualisable, soit en métropole 11,50 euros à payer par mois. Bref, 2,50 euros de plus qu’un abonnement à Disney + ou Netflix (pour un seul écran). Supprimez la redevance, c’est donc redistribuer aux 28 millions de foyers français qui la paient un peu moins de 12 euros par mois. Afin de poursuivre les économies voulues par le gouvernement (environ 200 millions entre 2018 et 2022), son prix a baissé de 1 euro en 2020. Mais il était de 116 euros en 2006. Dans ses travaux sur le projet de loi de finances pour 2022, le Sénat rappelle que les réductions sur la CAP, environ 200 millions depuis 2018, visent à accélérer « la transformation de ces sociétés, en premier lieu France télévisions et Radio France, afin de réduire leurs coûts de gestion, en particulier celui de la masse salariale ».

En 2022, l’audiovisuel public percevra grâce à la CAP 3,7 milliards d’euros, contre 3,9 milliards il y a quatre ans, en 2018. Un montant global qui continue de faire tiquer les chaînes de télévision privées. « France Télévisions a un budget annuel d’environ 3 milliards d’euros qui égale l’ensemble des recettes publicitaires de la télévision commerciale. Même chose pour Radio France, dont le budget de 700 millions [670 millions plus précisément en 2022, NDLR] équivaut à l’ensemble des recettes publicitaires des radios privées. », s’agaçait il y a un an Nicolas de Tavernost dans un entretien au Point.

La répartition de ces 3,7 milliards d’euros ? 2,4 milliards pour France Télévisions en 2022, 588 millions pour Radio France (contre 608 millions en 2018). Suivent Arte (qui touchera via la CAP environ 280 millions pour 2022), France Médias Monde (environ 555 millions), l’INA (près de 90 millions) et TV5 Monde (environ 80 millions).

France Télévisions : un mastodonte ?

Regardons France Télévisions d’abord. Le groupe présidé par Delphine Ernotte emploie environ 9 000 personnes (équivalent temps plein) et capte près de 30 % de l’audience. Il recevra en 2022 14 millions d’euros de moins de CAP qu’en 2021 et 160 millions de moins qu’en 2018. La redevance payée par les Français, qui est « une taxe affectée et ne coûte rien à l’État », souligne-t-on au sein du groupe public, couvre environ 90 % des dépenses. Néanmoins, avec la crise sanitaire, l’État a mis la main au portefeuille. Il a accordé à France Télévisions une dotation exceptionnelle de 45 millions d’euros pour 2021-2022 dans le cadre du plan de relance, ce qui a fait grincer les dents des chaînes privées.

Il s’agit de compenser notamment la chute des recettes publicitaires et la hausse des coûts due à la crise sanitaire (achat de masques, gel, nettoyage et aménagement des locaux, reports d’événements sportifs diffusés…). Le groupe public fait valoir que la CAP, que paient les citoyens pour avoir un service public audiovisuel, est sensiblement inférieure à la redevance payée par les Britanniques et les Allemands (environ 200 euros, contre 138 euros pour la CAP) avec un bassin de population plus large dans ces deux pays. France Télévisions possède des ressources propres, en particulier les recettes publicitaires, qui atteignent environ 380 millions d’euros cette année.

Il est sain, dans une démocratie, que l’audiovisuel public soit un sujet de débat.Delphine Ernotte

« L’audiovisuel public appartient à tous les Français. Il est donc normal, et même sain dans une démocratie, qu’il soit un sujet de débat », a dit récemment Delphine Ernotte dans un entretien aux Échos. Elle insiste sur l’envers du décor que certains politiques et dirigeants du secteur privé ont tendance à oublier : « France Télévisions n’est pas qu’un centre de coûts. Nous créons de la richesse et de l’emploi non délocalisable. »

Un fort impact sur le PIB

Pour convaincre les plus sceptiques, elle fait valoir : « Chaque euro de redevance a un effet multiplicateur de 2,40 euros dans l’économie française. À elle seule, France Télévisions génère 4,4 milliards d’euros de PIB et 62 000 équivalents temps plein, dont 40 % en région et en outre-mer. C’est davantage qu’une société comme Airbus en France ! » Parmi les exemples d’investissements du groupe audiovisuel public qui font tourner l’économie française, on trouve les 500 millions d’euros consacrés chaque année à la création. De nombreux groupes privés, notamment des sociétés de production comme Mediawan (série Dix pour cent et émission C’est dans l’air réalisés pour France Télévisions) ou Banijay (Fort Boyard ou N’oubliez pas les paroles sur France 2) en profitent.

Banijay-Mediawan : comment la France est devenue un géant de la production audiovisuelle

Radio France (environ 30 % de part de marché et 15 millions d’auditeurs chaque jour, soit 2 millions de plus qu’il y a cinq ans) vient d’approuver son budget 2022, d’environ 670 millions d’euros. La redevance représente environ 85 % de ce montant. La direction du groupe radiophonique public fait valoir qu’environ 40 % de budget est consacré à France Bleu, cinquième radio du pays à la rentrée 2021, et donc à l’animation d’un réseau de 44 stations locales proches des Français. Un coût de 255 millions d’euros qu’aucune radio privée ne pourrait amortir… Le groupe dirigé par Sibyle Veil fait travailler un peu plus de 4 500 salariés. La masse salariale pèse près de 400 millions d’euros (396 millions). La Maison ronde souligne qu’elle baissera en 2022 de 4 millions par rapport à cette année. Dans le cadre du plan de relance du gouvernement pour 2021-2022, le groupe radiophonique a reçu 20 millions d’euros de dotation exceptionnelle. Aujourd’hui, France Inter est la première radio du pays et France Info, la troisième.

France Bleu : l’amie des Français et l’antidote contre le parisianisme

Les orchestres et les missions de service public de Radio France

Parmi les critiques récurrentes, celle contre les formations musicales. « Quel besoin d’avoir autant de formations et de brûler autant d’argent ! », peste un concurrent privé. Elles sont au nombre de quatre : Orchestre national de France, Orchestre philharmonique de Radio France, Le Chœur de Radio France et La Maîtrise de Radio France. Leurs dépenses atteignent chaque année un peu plus de 80 millions d’euros. Pour la direction du groupe public, les formations ne font plus débat aujourd’hui car la nouvelle offre de salles de concerts – l’auditorium de Radio France, qui a ouvert ses portes en 2014, la Philharmonie de Paris, en 2015, et la Seine musicale, en 2017 – ont « créé la demande ». Du coup, la billetterie de Radio France tourne à plein régime, tandis que les formations donnent de larges concerts publics, comme celui de l’orchestre national de Radio France le 14 juillet au pied de la tour Eiffel.

Dans l’entourage de Sibyle Veil, on évoque les gros efforts réalisés – une quarantaine de millions d’euros d’économies déjà réalisées et un accord de rupture conventionnelle collective. On met en avant une offre forte de contenus numériques, en particulier de podcasts, dont les jeunes sont friands, et le soutien au secteur culturel, avec 200 acquisitions chaque année d’œuvres notamment pour des fictions sonores. Sans chiffrer son impact sur l’économie tricolore, Radio France insiste sur ses missions de service public « essentielles durant la crise sanitaire ».

« Il n’y a pas de blacklist à France Info »

Le cas du « soft power » à la française

Jetons enfin un œil sur l’audiovisuel extérieur, France Médias Monde (FMM), qui correspond à la « CNN à la française » France 24, Radio France International, toujours très présente en Afrique, et la radio publique française arabophone à destination du monde arabe Monte Carlo Doualiya. Son budget ? Près de 270 millions d’euros, dont 95 % couverts par la redevance, le groupe présent partout dans le monde ayant peu de ressources publicitaires. Comparé à France Télévisions et Radio France, FMM semble avoir fait moins d’efforts financiers ces dernières années, sa part de redevance restant quasi stable (voir tableau). « Ce groupe ne s’est vraiment pas serré la ceinture », se scandalise un dirigeant de chaîne en off.

La direction du groupe argue qu’elle a contenu sa masse salariale et que ses équivalents en Allemagne et Royaume-Uni disposent d’un budget beaucoup plus important. La Deutsche Welle, de 390 millions, soit une hausse depuis cinq ans de 130 millions pour l’audiovisuel extérieur allemand et la BBC World Services un budget comparable. Au sein de France Médias Monde, on tient à rappeler qu’on diffuse en 20 langues, 4 en télévision et 16 en radios, touchant 250 millions de personnes chaque semaine.

La question du budget de FMM n’est pas neutre. C’est celle d’un « soft power » à la française et d’un lien avec les expatriés et les populations francophones. Veut-on comme Jacques Chirac préserver une chaîne d’information internationale concurrente des rivales anglo-saxonnes ? Éric Zemmour s’est gardé pour l’heure de répondre à ce sujet.

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Par exemple leurs Journaux télévisés du soir ou de mi-journée sont similaires avec des présentateurs nettement trop payés qui ne sont pas de vrais journalistes mais des chroniqueurs souvent inutiles car seuls les images du direct communiquent souvent des informations plus parlantes !

D'ailleurs certaines chaines en continuent leurs ont damés le pion en privilégiant le direct !

Pour la culture le divertissement et le sport, il faut supprimer drastiquement les publicités sur celles-ci, si l'on doit gagner de l'audimat surtout en qualité et même supprimer cette taxe télé et convertir les fonctionnaires des impôts chargés au trésor public de la récolter, car une majorité de français ne la paye pas car ne déclarant pas leurs téléviseurs ou regardant divers programmes sur le net !

La taxe de télévision est modique, mais les programmes deviennent de plus en plus médiocres sur le service dit public et pourtant elles commencent à être envahie par des publicités insipides !

Ce sont les télévisions privées qui doivent être taxées, et pas les téléspectateurs, qui doivent contribuer pour une partie avec cette taxe au service public, car ces chaines dites privées diffusées sur le réseau public, engrangent des masses de rentrées financières considérables !

Ce service public doit être fait pour bien des personnes qui n’ont que cette distraction pour vivre mieux quelque fois pour améliorer leur solitude leur handicap ou manque de moyens financiers !

Jdeclef 18/12/2021 14h56

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