samedi 28 octobre 2017

Cela paraissait inévitable car la Catalogne et ses indépendantistes étaient bien seuls

Catalogne : le choc inévitable

La Catalogne et le reste du pays s'ignorent depuis plusieurs semaines. Mais la confrontation commence ce week-end. Attention, danger !


Il semble que l'on assiste à deux réalités parallèles. À Madrid, dans l'enceinte du Sénat, les membres du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy applaudissent en chœur, comme dans un meeting, l'approbation par la chambre haute du Parlement (où sa formation dispose de la majorité absolue) de l'article 155 de la Constitution espagnole – jamais appliqué en quarante ans de démocratie. En d'autres termes, la mise sous tutelle d'une région « rebelle », en l'occurrence la Catalogne.
À Barcelone, ce sont aussi des clameurs festives, cette fois-ci dans le parlement autonome, où la courte majorité séparatiste a approuvé une résolution qui leur ouvre la porte – ou, en tout cas, c'est ce qu'ils semblent croire – de l'eldorado qu'ils visent depuis 2012 : la naissance d'une « République catalane » ; cette résolution donne le coup d'envoi à un « processus constituant » devant donc déboucher sur un « État nouveau ».
Un peu sur le mode de l'inépuisable dialectique de la poule et de l'œuf, chaque camp affirme mordicus que « sa » décision découle de l'agression dont serait responsable l'adversaire. Pour le gouvernement de Mariano Rajoy, « il n'y avait pas d'autre solution que d'appliquer l'article 155 pour répondre à la violation de la légalité constitutionnelle » perpétrée par les sécessionnistes. Chez ces derniers, la « DUI » (la déclaration unilatérale d'indépendance, un sigle entré dans la langue courante) est l'inévitable conséquence de « la répression de l'État espagnol », dont l'attitude « punitive » rappelle l'époque de la dictature franquiste.

Mise sous tutelle

Bien entendu, en dépit des sourires qui s'affichent dans les deux camps, ces deux « réalités parallèles » ne le sont pas tant que cela, car elles sont appelées à entrer en collision. Et d'ici très peu de temps : dès ce samedi matin, le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, aura désormais toute latitude pour prendre le contrôle de toutes les institutions catalanes, à l'exception du parlement qui, néanmoins, perdra ses fonctions principales. Cette mainmise se fera de façon graduelle dans le temps : la priorité de Madrid était de destituer Carles Puigdemont et ses 13 ministres régionaux. C'est chose chose faite. Puis de prendre le commandement des Mossos d'Esquadra, cette police autonome qui compte 17 000 membres, soit trois fois plus que les forces de l'ordre nationales sur place de manière permanente – ces dernières bénéficient ces jours-ci d'un renfort d'environ 6 000 agents.
Cette mise sous tutelle sera dans les faits très difficile à mener à bien : les membres du gouvernement sécessionniste ont déjà annoncé des mouvements de désobéissance, mouvements qui pourraient s'étendre aux quelque 200 000 fonctionnaires de l'administration catalane et, bien sûr, aux protestations dans les rues qui promettent d'être nourries et électriques. À Barcelone, aux températures anormalement estivales, ce week-end sera « chaud ». Peut-être pour le pire.
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Face au reste de l’Europe et même du monde !

Il faut espérer que le gouvernement espagnol ne réagira pas trop durement, comme il l’a fait lors des premiers jours de la réaction épidermique des Catalans, enfin ceux qui voulaient l’indépendance !
Car cela peut se transformer en situation insurrectionnelle violente si le 1er ministre espagnol lâche ses forces de l’ordre sur la catalogne !


Jdeclef 29/10/2017 09h43 LP

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