dimanche 15 octobre 2017

Pour ce président US qui défraie la chronique on en arrive à se demander :

Nucléaire iranien : Trump seul au monde

En refusant de confirmer que l'Iran respecte bel et bien l'accord sur le nucléaire, le président américain isole son pays et met ses alliés occidentaux dans l'embarras.


Le « pire accord jamais conclu par les États-Unis », selon Donald Trump, est désormais sur la sellette. À l'issue d'une allocution d'une rare violence contre la République islamique, le président américain a indiqué vendredi qu'il refusait de certifier que l'Iran respectait l'accord sur le nucléaire iranien.
En vertu de ce texte conclu en juillet 2015 entre les grandes puissances (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) et la République islamique, Téhéran a accepté de réduire drastiquement ses activités d'enrichissement d'uranium et a consenti à des contrôles encore plus poussés de ses sites nucléaires par les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) afin d'en garantir l'usage civil. Or, depuis deux ans, l'AIEA a toujours confirmé dans ses différents rapports trimestriels consécutifs (le dernier date d'août 2017) que Téhéran respectait ses engagements, ce qu'a encore confirmé vendredi Yukiya Amano, chef de l'agence onusienne. « L'Iran fait l'objet du régime de vérification nucléaire le plus solide du monde », a-t-il rappelé à la suite de la décision américaine.
Téhéran sème la mort, la destruction et le chaos à travers le monde
« L'accord est efficace », confirme une source française proche du dossier. « Pas moins de sept rapports des inspecteurs de l'AIEA en témoignent. » Problème, le locataire de la Maison-Blanche, dont le pays est aussi signataire de cet accord multilatéral, doit certifier tous les 90 jours devant le Congrès que la République islamique est bien en conformité avec ses engagements, pour ainsi prolonger la levée des sanctions américaines relatives au nucléaire iranien. Or, après l'avoir tout d'abord déclaré conforme à deux reprises, Donald Trump a finalement décidé de le dénoncer. « Nous avons obtenu de faibles inspections en échange de rien de plus que de repousser, purement à court terme et temporairement, l'avancée de l'Iran vers l'arme nucléaire », a-t-il annoncé vendredi en référence à la durée de l'accord – dix ans – qui doit donc s'achever en 2025. « Quel est le sens d'un accord qui ne fait que retarder la capacité nucléaire pour une courte période ? » a-t-il alors demandé. « Ceci est inacceptable pour le président des États-Unis. »
Pourtant, à l'écoute du discours de Donald Trump, où il qualifie notamment la République islamique de « dictature iranienne », il apparaît clairement que les préoccupations américaines vont bien au-delà du dossier du nucléaire iranien. Pour le président américain, l'Iran est l'un des principaux « soutiens au terrorisme ». Téhéran « sème la mort, la destruction et le chaos à travers le monde », affirme Donald Trump, et « l'agression de la dictature iranienne se poursuit à ce jour ».
Washington pointe notamment les « activités déstabilisatrices » de l'Iran dans la région, autrement dit son soutien à Bachar el-Assad, aux milices chiites irakiennes, aux rebelles houthis au Yémen, et au Hezbollah, contraires aux intérêts américains au Moyen-Orient. Les États-Unis dénoncent également les activités balistiques iraniennes, qui se sont récemment manifestées pas des de tirs de missiles effectués par les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique. Aussi, souhaiteraient-ils que les inspecteurs de l'AIEA aient accès aux sites militaires iraniens jugés suspects.

Incertitude

« L'accord sur le nucléaire n'a pas été conçu pour régler les questions balistiques ou autres », rappelle la source française. « Le nucléaire était la menace majeure qu'il fallait traiter et régler. En revanche, il est vrai que l'ONU, en entérinant l'accord, a ajouté une résolution demandant à Téhéran d'abandonner son programme balistique. C'est une vraie question, mais elle doit être réglée en dehors du dossier nucléaire ».
La « non-certification » de l'accord ouvre aujourd'hui une période d'incertitude et place le Congrès américain, à majorité républicaine, en première ligne. Celui-ci dispose désormais de soixante jours pour imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran. « Si le Congrès vote de nouvelles sanctions, les États-Unis violent l'accord et les Iraniens peuvent faire ce qu'ils souhaitent vu qu'ils ne sont plus tenus d'en observer les contraintes », avertit la source française. Autrement dit, « si l'accord est dénoncé, plus rien n'empêchera l'Iran de se doter de la bombe ».
Pour l'heure, ce scénario ne semble pas privilégié par Washington, Donald Trump ayant demandé à son administration de travailler de près avec le Congrès, mais aussi avec les pays alliés pour « combler les nombreuses et graves lacunes de l'accord ». D'après l'Agence France-Presse, une des solutions à l'étude à Washington serait d'ajouter unilatéralement des conditions supplémentaires à l'accord : rendre permanentes les limites imposées sur le développement du nucléaire iranien (donc après 2025, NDLR), et compléter le texte avec des critères sur le test de missiles intercontinentaux. Les élus américains voteraient ainsi une loi entérinant ces changements, et sanctionnant automatiquement l'Iran s'il ne s'y conformait pas. Une voix très risquée, a mis en garde vendredi Wendy Sherman, principale négociatrice de l'accord sous l'ère Obama. « Tout ce qui va dans le sens de nouvelles conditions sera considéré comme une violation unilatérale de l'accord lui-même ». Mais le président américain n'en démord pas. « Au cas où nous ne serions pas capables de trouver une solution avec le Congrès et nos alliés, l'accord sera abrogé », a-t-il annoncé vendredi.
Monsieur Trump n’a pas lu le droit international. Cet accord n'est pas un accord bilatéral entre l’Iran et les États-Unis
« L'accord nucléaire n'est pas modifiable », a riposté depuis Téhéran, le président iranien modéré Hassan Rohani. « On ne peut y ajouter ni un article ni une note », a-t-il insisté, précisant que l'Iran resterait pour l'heure dans le cadre de l'accord et continuerait à coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique. Dans son discours retransmis à la télévision d'État, peu de temps après l'intervention de Donald Trump, le chef de l'exécutif iranien a rappelé le caractère multilatéral du texte, entériné par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU. « Monsieur Trump n'a pas lu le droit international », a ironisé le président de la République islamique. « Apparemment, il ne sait pas que cet accord n'est pas un accord bilatéral entre l'Iran et les États-Unis. »
L'ensemble des cinq autres pays signataires a dénoncé la décision américaine. Dans un communiqué commun, le président français Emmanuel Macron, la Première ministre britannique Theresa May, et la chancelière allemande Angela Merkel ont souligné qu'ils restaient « engagés » dans l'accord et ont appelé à sa « pleine application par toutes les parties ».

À Téhéran, les Iraniens très remontés

Emmanuel Macron est allé jusqu'à appeler personnellement son homologue iranien pour lui répéter l'« attachement de la France » à l'accord de juillet 2015 « L'accord n'appartient pas aux États Unis, il appartient à la communauté internationale », explique la source française. En Iran, on compte sur l'engagement de l'Europe – notamment de la France –, pour se dresser face aux États-Unis et faire échec à leur tentative de saboter l'accord. « La décision américaine va permettre à l'Iran de développer d'autant plus ses relations avec les autres puissances comme l'Europe ou la Russie », estime Seyyed Hamze Safavi, professeur de sciences politiques, membre du Conseil scientifique de l'université de Téhéran et directeur de l'Institut pour les études futures du monde islamique (IIWFS). Le président iranien Hassan Rohani ne s'y est d'ailleurs pas trompé en soulignant dans son intervention la réaction rapide des pays européens en soutien à l'accord. « Aujourd'hui, les États-Unis sont plus seuls que jamais face à l'accord nucléaire et plus seuls que jamais dans leurs complots contre le peuple iranien », a-t-il déclaré à la télévision d'État.
Vendredi soir, dans les rues de Téhéran, la majorité des Iraniens interrogés, pourtant loin d'être hostiles aux États-Unis, condamnaient sans réserve la décision du président américain, fustigeant particulièrement son utilisation de l'expression « golfe Arabique » en lieu et place de l'historique « golfe Persique ». « En parlant de golfe Arabique, Donald Trump s'est aliéné l'opinion publique iranienne et l'a d'autant plus rapprochée des autorités de la République islamique d'Iran », affirme le professeur Seyyed Hamze Safavi. « Le président américain n'a fait que confirmer les propos du guide suprême iranien, l'ayatollah Khamenei, selon lesquels il est inutile de discuter avec les États-Unis et impossible de leur faire confiance ».
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Si avec son manque de parole, rabaissant la signature de son pays qui n'aura plus beaucoup de valeur pour certains accords précédent sa mandature engageant son pays !

N'est pas plus dangereux que les pays avec lesquels, ils ont été signés pour le reste du monde civilisé, car ceux-ci possèdent la technologie nucléaire et pourraient passer, si ce n'est déjà fait à l'arme nucléaire avec les vecteurs pour l'utiliser !

D.TRUMP "le matamore" est semble-t-il au fil de sa présidence des USA un irresponsable pouvant mettre à bas une paix déjà fragile dans le monde !


Jdeclef 15/10/2017 15h02 

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