- Plaidoyer pour M. Sarkozy-Bismuth, "délinquant
chevronné"
Le Parquet national financier qualifie Nicolas Sarkozy et
Thierry Herzog de délinquants chevronnés... Quid de la neutralité des
magistrats ?
Souvent fidèles aux trois L (lécher, lâcher, lyncher), les médias ont la condamnation facile, qui émettent volontiers des verdicts définitifs, sans autre forme de procès. Observez comme beaucoup de nos chers confrères répugnent à écouter la défense, de peur d'avoir à changer d'avis !
Longtemps, malgré bien des ratés, la justice tenta, du haut de son Aventin, d'empêcher les esprits de s'échauffer comme dans les tribunaux populaires. Aujourd'hui, le secret de l'instruction n'est plus qu'un vieux souvenir et les magistrats participent, aux premières loges, à la société médiatique en distillant, en insinuant, en divulguant, par journaliste interposé, le procès se déroulant ainsi... avant le procès.
Désormais, les juges, les policiers et les journalistes chassent en meute, sans vergogne. À la fin, tout le monde est broyé par ce système dévoyé, les faibles, les petits, les puissants et tous les autres. Dernière victime : Nicolas Sarkozy, qui n'est certes pas un enfant de chœur et que ce journal n'a jamais épargné. Le voilà littéralement insulté, si les mots ont un sens, par ses juges.
Dans son réquisitoire sur l'affaire des écoutes téléphoniques de M. Sarkozy (alias M. Bismuth), le Parquet national financier (PNF) assimile l'ancien président à un « délinquant chevronné » avant de réclamer son renvoi et celui de son avocat en correctionnelle. C'est Le Monde, journal officiel du PNF, qui annonce la nouvelle, après avoir « pris connaissance » du texte qu'il n'a sans doute pas eu beaucoup de mal à se procurer.
« Délinquant chevronné » est un jugement de valeur, une formule qui aurait pu figurer dans un discours politique, un éditorial du Monde ou du Point, mais qui, de toute évidence, n'a pas sa place dans un réquisitoire de magistrats prétendus neutres. Pour n'être pas suspect de sarkozysme, on n'en est pas moins attaché à quelques règles élémentaires qui, ici, sont bafouées.
Bouffre ! Est-ce cela, la justice de notre pays, une justice expéditive qui prononce sa sentence sans attendre que le tribunal s'empare de l'affaire ? Le PNF n'en est pas à son premier exploit. Après avoir massacré François Fillon pendant la campagne présidentielle, il est allé chercher des poux dans la tête de Martine Vassal, présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, considérée comme une prétendante plus que sérieuse au trône de Jean-Claude Gaudin, lequel a été interrogé pendant des heures, pour qu'il la balance, sur un dossier qu'il ne connaissait pas !
Loin de nous l'idée de nous prononcer sur le fond de l'affaire dite des écoutes téléphoniques de l'ex-chef de l'État, une sombre histoire de cornecul : en janvier 2014, alors qu'ils travaillaient sur un possible financement par le régime libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, les juges ont découvert que l'ancien président et son avocat, Me Thierry Herzog, se téléphonaient sur des numéros et des portables secrets. Des méthodes de « délinquant chevronné », selon le PNF.
Les deux hommes se servaient de téléphones achetés sous une fausse identité, comme celle d'un certain Bismuth pour M. Sarkozy, afin d'obtenir des informations sur une procédure en cours, celle de la validité de la saisie des agendas de l'ex-chef de l'État dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Bettencourt. Leur informateur : un avocat général à la Cour de cassation à qui aurait été promis un poste à la principauté de Monaco. C'est pourquoi le PNF accuse aujourd'hui l'ancien président et son avocat de « faits de corruption » et de « trafic d'influence. »
Que la justice passe, tout le monde est d'accord là-dessus. Mais qu'elle se permette d'invectiver les justiciables, ce n'est pas convenable. On peut tourner la chose dans tous les sens, il y a du robespierrisme dans cette attitude à l'égard de M. Sarkozy. Issu de la petite noblesse de robe, Maximilien de Robespierre (1) en avait conçu une haine torride contre l'aristocratie et le reste de l'humanité. Avec son expression de « chat qui a bu du vinaigre », selon la formule de Mirabeau, il œuvra, en pleine Terreur, pour une justice plus expéditive à travers la loi du 22 prairial an II (10 juin 1794) qui précipita sa chute.
Georges Couthon, l'un de ses sbires, avait fait voter un texte qui supprimait les derniers droits des accusés. Plus d'interrogatoire, ni d'avocat, ni de preuves matérielles, ni d'audition obligatoire des témoins. C'était la guillotine assurée et elle ne chôma pas dans les semaines qui suivirent. N'y aurait-il pas toujours, dans notre pays, la nostalgie d'une justice « révolutionnaire » qui n'a de justice que le nom ?
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Car on
en parle trop de cet ex président, çà c’est un fait !
A
cause indirectement d'une justice laxiste faite pour ses politiciens élus de
tous bords qui fait trainer en longueur leurs instructions pour éviter des procès
et essayer de faire oublier leurs affaires politico/judiciaires touchant ces ex
dirigeants, ministres ou hauts fonctionnaires relativement intouchables, des différents
gouvernements de la France et en essayant même si possible de les enterrer définitivement
de par leurs anciennetés ou vice de forme !
Jdeclef
21/10/2017 10h14 CLP
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