Éducation : et si on tentait le petit-déjeuner à
l'école ?
Beaucoup d'enfants arrivent en classe le ventre vide. Or une
étude anglaise montre qu'en prenant le petit-déjeuner à l'école, les
performances augmentent.
Résultat : des élèves « plus fatigués, moins concentrés, moins attentifs, moins participatifs », soulignent les enseignants. Sans petit-déjeuner et sans collation de 10 heures (disparue pour cause de plan Obésité de 2010-2013), de nombreux enfants piquent du nez après la récréation du matin. À cette grande fatigue, qui peut se traduire aussi par une agitation nerveuse, s'ajoutent parfois des maux de ventre, des malaises, des chutes de glycémie… « Ils ont mal au ventre vers dix heures, ensuite, ils ont mal à la tête, vers onze heures, onze heures et demie, ils sont en hypoglycémie, je pense, ils ne sont plus capables de travailler, ils ont la tête sur la table... » résumait un enseignant de CM1 en REP + dans l'enquête du Credoc.
Des
« breakfasts club » à l'école
Les
Suédois ont peut-être trouvé la solution : ramener la table du
petit-déjeuner à l'école. Les élèves qui le souhaitent peuvent bénéficier d'un
repas équilibré avant la classe. En Roumanie, les crèches et les
écoles maternelles le pratiquent aussi. Au Danemark, il n'est pas rare de
proposer des fruits et du pain aux plus petits.Les Anglais, qui multiplient les « breakfasts clubs » dans leurs écoles, se sont penchés très sérieusement sur la question. Une étude menée par des chercheurs de l'université de Cardiff (Pays de Galles), publiée dans le journal Public Health Nutrition, en novembre 2015, avait déjà montré que les enfants ayant avalé un petit-déjeuner sain le matin (à l'école ou à la maison) obtenaient de meilleurs résultats scolaires que ceux qui n'en avaient pas pris.
Une
meilleure concentration
Une
autre étude, intitulée « Magic Breakfast ** », a même testé
l'efficacité du dispositif en installant des clubs de petit-déjeuner
dans 106 écoles. Durant l'année scolaire 2014-2015, 8 600
élèves (dont une forte proportion issue de milieux défavorisés) ont pu
bénéficier d'un repas gratuit et équilibré avant le temps de classe. Les
résultats, mis en avant par le CNESCO (Conseil national d'évaluation du système
scolaire) dans sa dernière étude sur la restauration scolaire publiée
le 2 octobre, sont assez spectaculaires : « La création
de clubs petits-déjeuners
au sein des écoles [...] est associée à une augmentation du niveau en lecture,
écriture et mathématiques de l'équivalent de 2 mois d'enseignement
par an pour les élèves en classe de CP. » Chez les CM2, les résultats ont
été positifs, mais dans une moindre mesure (+ 2 mois en lecture,
+ 1 mois en maths).Les enseignants ont pu noter une amélioration de la concentration des élèves, un meilleur comportement en classe et de meilleurs résultats scolaires dans les évaluations de fin d'année. Une légère diminution des arrivées tardives et des absences a également pu être constatée. Ces résultats suggèrent que ce n'est pas juste le fait de manger un petit-déjeuner qui entraîne ces changements, mais bien la participation au projet « club petit-déjeuner ».
Leçon
pendant le petit-déjeuner
En
France, « il peut être
envisagé de proposer aux élèves une collation dès leur arrivée à l'école
maternelle ou élémentaire et, dans tous les cas, au minimum deux heures
avant le déjeuner », dit Eduscol, le site pédagogique du ministère de l'Éducation
nationale. Dans les faits, en dehors de la « Semaine du goût », il
est très rare que des petits-déjeuners soient proposés. Quelques enseignants
tentent des expérimentations dans leur classe.À Strasbourg, Céline Haller, une institutrice de CM2, a réussi à instaurer deux fois par semaine un petit-déjeuner en classe. Elle fait les courses (grâce à diverses subventions), les enfants mettent la table et font la vaisselle. Pendant qu'ils partagent ce repas, la maîtresse en profite pour leur donner une leçon d'arts, de sciences ou un cours de cuisine… Le tout en 30 minutes chrono. Après deux ans de test, quasiment tous les élèves de Céline Haller prennent dorénavant un petit-déjeuner à la maison et en famille.
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J'allais
à l’école primaire en banlieue parisienne, cela n'a pas duré, mais c'était pas
mal, c'était dans les années 1950 !
Et
je pense que pour ceux qui n'avaient pas la chance d'avoir un vrai petit
déjeuner c'était mieux que rien, car tout le monde à cette époque n'était pas
fortuné loin de là...
Jdeclef
04/10/2017 16h09
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